Il fut reçu par Mme Putiphar, directrice de l’établissement, qui était fort inquiète, parce que aucun de ses divers Juifs-Errants n’était encore rentré. Chodruc-Duclos avait passé une partie de la nuit précédente à écrire de mauvaises plaisanteries au prince Polignac.
Ahasvérus dit un mot à Mme Putiphar, qui resta toute décontenancée à le regarder.
– Seigneur, murmura-t-elle, nous n’avons plus de chambre vide.
L’Homme répondit :
– Je veux le logis d’Ozer, le soldat qui donna l’éponge, imbibée de vinaigre.
Mme Putiphar essaya de refuser, mais l’homme murmura d’un ton impérieux :
– Faites vite…
Je suis trop tourmenté,
Quand je suis arrêté !
Mme Putiphar obéit. Elle prit une clef accrochée à la muraille et monta trois étages. Elle ouvrit une porte.
– Entrez, Seigneur, dit-elle, c’est là qu’il demeure depuis deux jours.
L’Homme entra.
– Maintenant, ordonna-t-il, reprenez la clef et allez l’accrocher de nouveau à la muraille…
– Mais s’il rentre ?
– Il rentrera.
– S’il demande sa clef ?
– Vous la lui donnerez.
Et que lui dirai-je ?
– Vous ne lui direz rien.