Donc, la petite mère du vicomte Paul avait nom Louise. Elle était la filleule du roi Louis XVIII. Le petit père du vicomte Paul, le colonel comte Roland de Savray, commandait le 3e hussard, en garnison à Tours. Il avait trente-cinq ans ; sa femme avait vingt-six ans. Ils étaient beaux tous les deux et bons ; ils dépensaient noblement une fortune princière.
On disait par la ville, car les gens heureux sont entourés de jaloux, que, la veille de son mariage, M. de Savray était un sous-lieutenant de cavalerie, pauvre d’écus, mais riche de dettes, et grand joueur de baccarat :
On ajoutait que la fortune de Louise, la filleule du roi, était plus brillante que solide. Ses fermiers vivaient on ne savait où.
Ces gens qui vont partout chuchotant des bavardages de mauvais augure, disaient même que ce petit vicomte Paul, élevé comme un prince, pourrait bien un jour en rabattre sur son orgueil.
Et, chose singulière, le nom de Lotte se trouvait mêlé à ces pronostics de l’envie qui se venge. Pourquoi encore ?
Nous verrons bien.
Ce que nous pouvons dire tout de suite, c’est que Lotte ne prophétisait malheur à personne et qu’elle était dans la maison par charité.