D’Annabelle Rosenmerck à David Rosenmerck
Nazareth, le 26 juin 2009
Cher David,
Oui, c’est vrai j’ai l’enfance collée aux semelles.
Et un vrai chagrin d’amour d’adulte qui ne me lâche pas. À moins que ce ne soit une odieuse blessure d’orgueil. À moins que ce ne soit l’ennui. Il va falloir que je me décide un jour à m’enraciner. À choisir un lieu, un métier, une vie, un homme qui m’aime.
Nous partons avec papa sur la tombe de mémé à Herzliya. Une sorte de « road trip ». J’ai préparé un pique-nique.
Papa a plein d’employés sympas qui s’occupent des porcs. La plupart sont chrétiens. Dur pour les juifs ou les musulmans de toucher des cochons…
On ne parle jamais des chrétiens en Israël mais la vie n’est pas simple pour eux non plus.
Chacun a sa version de l’histoire. C’est drôle et terrifiant. Où est enfouie la vérité ?
Quand viens-tu mon cher frère ? Tu me manques…
J’essaie de parler de toi avec papa mais ce mur-là semble infranchissable.
Annabelle