Du rabbin Moshe Cattan à Harry Rosenmerck

 

 

Nazareth, le 20 avril 2009

 

 

Cher monsieur Rosenmerck,

 

Venez me voir pour plusieurs raisons. D’abord votre élevage est en danger. Je suis très impliqué dans la vie sociale, religieuse et politique de Nazareth. Croyez-moi, vous dérangez. Ensuite il m’arrive de parler d’autre chose que de religion. De cinéma, par exemple. Et de cuisine ! (Quel bonheur d’apparaître sur le menu d’un mauvais restaurant au patron cynique ! Mon avocat va s’en charger.) Je suis un fin gourmet, et j’ai hérité de ma maman de nombreuses recettes tunisiennes. Connaissez-vous cette cuisine ? À base d’huile, je vous l’accorde, mais sans égale. Venez après Pessah manger une bkeila ! Et cessons ces échanges tendus. Je suis curieux de voir votre visage, monsieur Rosenmerck. Mais si vous insistez je suis capable de remplir un carnet entier d’insultes dans plusieurs langues.

 

Sincèrement, bien sûr,

 

Le rabbin de Nazareth,

 

Moshe Cattan