De : annabelle.rosenmerck@mac.com

À : moniqueduchene@orange.fr

Date : 16 mai 2009

Objet : Re : La mère juive se révèle

 

 

Maman,

 

As-tu une maladie que tu me caches ou est-ce juste la ménopause ?

Nous n’avons pas besoin de parler pour que je sache que tu m’aimes. Que tu m’aimes trop. Que ton amour nous a étouffés, David et moi, au point de ne pas avoir besoin d’aimer qui que ce soit d’autre.

Je vais chez papa demain seulement.

Je ne consulte pas mes e-mails tous les jours. J’ai été attrapée par Tel-Aviv et ce pays que je fuis depuis des années. Quelle richesse ! Quelle créativité ! Et comme les gens sont beaux. Tous ces mélanges. C’est ce qu’il y a d’étonnant ici. Le métissage. L’inverse de ce à quoi on peut s’attendre. Ce pays qui n’a rien de monothéiste et l’allure des militaires ne donnent pas non plus envie d’être monogame.

Pourtant je rêve de te faire plaisir et de tomber amoureuse. Où ça s’attrape maman ? Et si ça ne s’abattait jamais sur moi ? Je veux parler de ces amours réciproques et saines. Ces amours de publicité bien éclairées. Ça existe, non ? Tous les hommes que j’ai aimés n’étaient pas libres ou ne m’aimaient pas en retour. De l’amour, je ne connais que la brûlure.

 

Je t’aime aussi,

 

Annabelle qui sait tout…