Épilogue
La cible, poignets attachés dans le dos et bâillon sur la bouche, dévisageait Gabriel avec frayeur. Elle était assise par terre, dos au mur, jambes repliées. Il se pencha sur elle et approcha la bouche de son oreille.
— C’est à ton tour de connaître la peur, chuchota-t-il. La peur et la douleur…
Elle tenta de lui parler, mais le bâillon transformait ses suppliques en magma indistinct.
— Inutile de te fatiguer, sourit Gabriel en s’agenouillant devant elle. Je sais qui tu es, je connais tous tes crimes.
Elle nia encore, secouant la tête. Gabriel sortit une seringue de sa poche et enfonça profondément l’aiguille dans la jugulaire palpitante de sa victime, en la fixant droit dans les yeux.
— Ça va mettre un certain temps à te tuer, précisa-t-il d’une voix glacée. Le poison va paralyser tes muscles, tu auras beaucoup de mal à respirer. Jusqu’à ce que tu n’y arrives plus… Alors, tu t’étoufferas lentement.
Il se releva, jeta la seringue sur le lit et s’éloigna. Mais, avant de quitter la chambre, il se retourna vers elle.
— Au fait, j’oubliais : j’ai un message pour toi de la part de Tama, de Tayri et d’Izri. Bon séjour en enfer, Mejda.
Il traversa le couloir et s’arrêta à l’entrée de la cuisine. Il se dirigea vers la porte de la loggia, voulant connaître l’endroit où Tama et Tayri avaient vécu le pire. Il tourna le verrou et alluma la lumière. C’est alors qu’il vit une petite fille terrorisée, recroquevillée dans un angle de ce réduit nauséabond. Elle avait la peau mate, de grands yeux noirs remplis de douleur et de questions. Il s’approcha doucement.
— N’aie pas peur, petite, murmura-t-il. Je ne te veux aucun mal… Je vais te sortir de là, d’accord ?
Il la prit dans ses bras et quitta l’appartement. Il regagna sa voiture, tenant toujours l’enfant contre lui, et l’installa sur le siège passager. Comme elle avait froid, il la couvrit avec son blouson. Il se mit derrière le volant et tourna la tête vers la fillette.
— Comment tu t’appelles ?
— Lahna.