Madame Diouf rentre à la maison

 

 

 

À l’aube, la gare de Dakar est déserte. Un seul train est à quai. Il doit partir pour Bamako avant midi. Ici le trafic ferroviaire est faible. Dans tout le Sénégal, il n’y a qu’une ligne internationale, entre Dakar et Bamako, la capitale du Mali, et qu’une petite ligne intérieure, de Dakar à Saint-Louis. Le train de Bamako circule deux fois par semaine, celui de Saint-Louis une fois par jour. La plupart du temps, il n’y a personne à la gare. Même le caissier, qui est probablement aussi chef de gare, est difficile à trouver Lorsque le soleil surplombe la ville, les premiers passagers font leur apparition. Ils s’installent sans hâte. Les wagons sont plus petits qu’en Europe, les voies plus étroites, les compartiments plus exigus. Mais au début, on est à l’aise. Sur le quai, je rencontre un couple de jeunes Écossais de Glasgow qui visitent l’Afrique occidentale, de Casablanca à Niamey. « Pourquoi de Casablanca à Niamey ? » Ils ne savent pas. Ils en ont tout simplement décidé ainsi. Le fait d’être ensemble a l’air de leur suffire. Qu’ont-ils vu à Casablanca ? Rien. Et à Dakar ? Rien non plus. Les visites ne les intéressent pas. Ce qu’ils veulent, c’est voyager, toujours et encore. Pour eux, ce qui importe, c’est cette route inhabituelle, cette expérience vécue à deux. Ils se ressemblent beaucoup : le même teint clair, qui sous les latitudes africaines semble diaphane, des cheveux châtain clair, de grosses taches de rousseur. Ils parlent l’anglais avec un fort accent écossais et j’ai du mal à les comprendre. Nous sommes trois dans le compartiment, mais juste avant le départ une femme obèse, énergique, vêtue d’un ample boubou bouffant aux couleurs criardes, se joint à nous. « Madame Diouf ! » se présente-t-elle en se mettant à l’aise sur le banc.

Le train s’ébranle. Il longe tout d’abord l’ancienne ville coloniale : splendide station balnéaire aux tons pastel, pittoresque, située sur un cap, entourée de plages et de terrasses, rappelant tantôt Naples, tantôt Marseille et ses quartiers résidentiels, tantôt Barcelone et ses banlieues chic. Des palmiers, des jardins, des cyprès, des bougainvilliers, des rues en escaliers, des haies vives, des pelouses, des fontaines. Des boutiques parisiennes, des hôtels italiens, des restaurants grecs. Prenant de la vitesse, le train passe devant cette ville-vitrine, cette ville-enclave, cette ville de rêve, quand soudain le compartiment est plongé dans l’obscurité. À l’extérieur retentissent des craquements, des cris, un tintamarre infernal. Je me précipite à la fenêtre qu’Edgar, l’un des deux Écossais, essaie en vain de fermer pour empêcher les nuages de poussière, de sable et de saletés d’envahir le compartiment.

Que s’est-il passé ? Je constate que les jardins luxuriants et fleuris ont disparu. Ils se sont abîmés sous terre et ont été remplacés par un désert. Mais c’est un désert peuplé, encombré de baraques et de masures, une étendue de sable sur laquelle se répandent les quartiers de la misère, la fourmilière chaotique des sinistres bidonvilles entourant la plupart des villes africaines. Comme on y est à l’étroit, que les baraques sont entassées les unes sur les autres au point de se chevaucher, le seul endroit pour le marché, c’est le remblai et la voie ferrée. Aussi, dès l’aube, l’animation est grande, les femmes étalent leurs marchandises par terre, dans des plats, sur des plateaux, sur des tabourets : bananes, tomates, savons, bougies. En rang d’oignons, coude à coude, comme le veut la coutume africaine. Sur ces entrefaites arrive le train. À toute allure, déchaîné, dans un bruit de ferraille et de sifflements. Alors c’est le sauve-qui-peut général. Tout le monde s’empare de ce qui lui tombe sous la main, ce qu’il a le temps de prendre, dans les cris, l’affolement, la panique, et s’enfuit. On ne peut pas se retirer plus tôt, car on ne connaît pas l’horaire exact du train. De plus, on ne le voit pas arriver, car il surgit de derrière un virage. La seule chose à faire, c’est se sauver à la dernière minute, quand le monstre de fer déboule comme une roquette meurtrière.

J’aperçois une foule en fuite, des visages effrayés, des bras machinalement tendus dans un geste de défense, des gens renversés qui roulent sur le remblai, se protègent la tête. Toute la scène se déroule dans des nuages de sable, de sacs en plastique, de lambeaux de papier, de chiffons et de cartons.

La traversée du marché est longue. Nous finissons par laisser derrière nous un champ de bataille piétiné et noyé dans la poussière, des gens qui essaient d’y remettre un peu d’ordre. Nous pénétrons maintenant dans une savane vaste, tranquille, déserte, plantée d’acacias et de buissons d’aubépine. Madame Diouf raconte que le passage dévastateur du train est une aubaine pour les voleurs. Cachés dans les tourbillons de sable soulevés par les roues des wagons et profitant de la confusion, ils se ruent sur la marchandise étalée par terre et pillent tout ce qu’ils peuvent.

— Ils sont malins, les voleurs ! s’exclame-t-elle un brin admirative.

J’explique aux jeunes Écossais, qui se trouvent pour la première fois sur ce continent, que, au cours des deux ou trois dernières décennies, les villes africaines se sont métamorphosées. Ce que nous venons de voir, la superbe Dakar méditerranéenne et la terrible Dakar désertique, illustre bien cette évolution. Naguère les villes africaines étaient des centres administratifs, commerciaux et industriels. Elles avaient une fonction, accomplissaient des tâches productives, créaient. En raison de leurs dimensions réduites, elles n’étaient habitées que par ceux qui y travaillaient. Ces centres, ou ce qu’il en reste, ne sont aujourd’hui qu’un petit fragment des villes nouvelles qui, même dans les petits pays faiblement peuplés, ont pris des proportions monstrueuses, sont devenus des géants. Dans le monde entier, les villes se développent à un rythme accéléré, l’homme associant la vie urbaine à un espoir de soulagement et d’amélioration. Mais dans le cas de l’Afrique, des facteurs supplémentaires viennent renforcer ce processus d’hyperurbanisation. Le premier est le fléau de la sécheresse qui s’est abattu sur le continent dans les années soixante-dix, puis dans les années quatre-vingt. Les champs sont brûlés, le bétail dépérit. Des millions de gens meurent de faim, des millions d’autres vont chercher leur salut dans les villes où est distribuée l’aide internationale. Le transport en Afrique étant trop difficile et coûteux, les convois humanitaires ne peuvent atteindre les campagnes. Les villageois sont donc contraints de venir en ville pour pouvoir en bénéficier. Mais une fois que le clan a abandonné ses champs et perdu ses troupeaux, il ne peut plus les récupérer. Condamné à vivre de l’aide internationale, il survit tant qu’elle est maintenue.

La ville attire aussi parce qu’elle est un mirage de paix, un espoir de sécurité, surtout dans les pays hantés par les guerres civiles et la terreur des seigneurs de la guerre. Les gens faibles, vulnérables fuient dans les villes en espérant y survivre. Je me souviens de petites villes du Kenya oriental, comme Mandera ou Garissa, pendant la guerre en Somalie. Quand le soir approchait, les Somalis quittaient les pâturages avec leurs troupeaux et se regroupaient autour de ces bourgades. La nuit, elles étaient entourées d’un halo de lumière scintillante : les bergers allumaient des lampes, des bougies, des torches. Près de la ville, ils se sentaient plus tranquilles. À l’aube, l’anneau de lumière s’éteignait, les Somalis se dispersaient. Avec leurs troupeaux ils regagnaient leurs lointains pâturages.

C’est ainsi que la sécheresse et la guerre ont dépeuplé les villages et chassé leurs habitants dans les villes. Ce processus a duré des années. Il a touché des millions, des dizaines de millions de personnes. En Angola et au Soudan, en Somalie et au Tchad. Partout, absolument partout. Gagner la ville : pour eux c’est un espoir de salut et en même temps un réflexe de désespoir. Car personne ne les y attend, personne ne les invite. Ils partent, chassés par la peur, à bout de forces. Se cacher, sauver leur peau, c’est tout ce qu’ils demandent.

Je pense au bidonville que nous avons longé en sortant de Dakar, au sort de ses habitants. Le caractère provisoire de leur existence, sa finalité, son sens, personne n’en parle, personne ne s’en soucie. Si le camion ne livre pas les vivres, ils mourront de faim. Si la citerne ne livre pas l’eau, ils mourront de soif. Ils n’ont aucune raison d’aller en ville, ils n’ont pas où aller au village. Ils ne cultivent rien, ne vendent rien, ne produisent rien. Ils n’ont pas d’école où ils pourraient s’instruire. Ils n’ont ni adresse, ni argent, ni papiers. Tous ont perdu leur foyer, beaucoup ont perdu leur famille. Ils n’ont personne à qui se plaindre, personne de qui attendre quoi que ce soit.

 

Le problème mondial le plus grave n’est pas de trouver de la nourriture, car les vivres existent en abondance et ne nécessitent parfois qu’une bonne gestion ou de bonnes conditions de transport. Le véritable problème, ce sont les hommes. Que faire de tous ces millions de gens vivant sur terre ? de leur énergie inemployée ? de la force qu’ils représentent et qui paraît inutile ? Quelle est la place de ces hommes dans la famille humaine ? Sont-ils des membres de plein droit ? Des parents pauvres ? Des intrus ?

Le train ralentit, nous arrivons à une station. Une foule fonce désespérément vers les wagons, comme des suicidaires prêts à se jeter sous les roues du train. Ce sont des femmes et des enfants qui vendent des bananes, des oranges, du poulet rôti, des dattes. Ils sont agglutinés aux vitres, mais comme leur marchandise est présentée sur des plateaux qu’ils portent sur la tête, on ne voit ni les vendeurs ni leur visage, on voit seulement des régimes de bananes bousculant des grappes de dattes, des pyramides de pastèques balayant des rangées d’oranges qui s’éparpillent en roulant.

Madame Diouf occupe de toute sa corpulence l’espace de la fenêtre. Elle fait son choix parmi les tas de fruits et de légumes qui ondulent sur le quai. Elle marchande, se querelle. Régulièrement elle se détourne de la fenêtre et nous montre une gerbe de bananes vertes, une papaye mûre. Elle pèse son butin au creux de sa main potelée, puis s’écrie triomphalement : « À Bamako ? Cinq fois plus cher ! À Dakar ? Dix fois plus cher ! Voilà ! » Elle pose ensuite ses emplettes à même le sol ou sur les filets à bagages. Les clients sont toutefois peu nombreux. Le marché aux fruits tangue sous nos yeux sans que presque personne n’y touche. Je me demande bien de quoi vivent nos assiégeants. Le train suivant ne passera pas par là avant quelques jours. Il n’y a pas un village dans les environs. À qui donc vendent-ils leur marchandise ? Qui la leur achète ?

Le train s’ébranle d’un bond. Madame Diouf se rassied, satisfaite. Mais une fois assise, elle semble prendre encore plus de place. Elle se met bien à son aise, d’un air souverain, comme si elle avait décidé de libérer, de dégager la masse de son corps des corsets invisibles qui la garrottaient jusqu’à présent. Essoufflée, tout en sueur, Madame remplit le compartiment tout entier, ses bras, ses hanches nous écrasent et nous refoulent, Edgar et son amie Clare, dans un coin, moi dans l’autre. J’étouffe, je suffoque littéralement.

Je veux sortir du compartiment pour me détendre les jambes, mais c’est impossible. C’est l’heure de la prière et les couloirs sont encombrés de passagers qui, agenouillés sur leurs tapis, s’inclinent en cadence. Le couloir est le seul lieu où ils peuvent prier. Le voyage en train leur pose néanmoins un problème liturgique : l’Islam ordonne en effet à ses fidèles de prier orientés vers la Mecque. Or notre train tournicote et change sans cesse de direction, plaçant les pieux voyageurs dans des positions périlleuses et les contraignant à se prosterner le dos tourné aux lieux saints.

Bien que le train ne cesse de tortiller et de louvoyer, le paysage est toujours le même. C’est le Sahel : une plaine sèche, sablonneuse, brun clair, parfois marron, brûlée par le soleil. Çà et là, des touffes d’herbe sèche et coupante, jaune comme la paille, émergeant du sable et des pierres, des berbéris roses, des tamaris bleuâtres et chétifs, les ombres rares et pâles des acacias épineux et rabougris répandues sur les arbustes, les herbes et la terre. Le silence. Le désert. L’air blanc et palpitant d’une journée torride.

À la grande gare de Tambakounda, la locomotive tombe en panne. Les soupapes ont éclaté. Un filet d’huile s’écoule sur le remblai. Des gamins des environs en remplissent à la hâte des bouteilles et des boîtes. Ici rien n’est perdu. Si le grain est répandu, il est récupéré avec soin. Si un pot d’eau est brisé, chaque gorgée est sauvée et bue.

Il est à prévoir que nous resterons là pendant longtemps. Très vite des curieux venus du village s’attroupent. Je propose aux Écossais de sortir pour visiter les lieux et faire un brin de causette. Ils refusent catégoriquement. Ils ne veulent rencontrer personne ni discuter avec qui que ce soit. Ils ne veulent lier aucune connaissance ni rendre aucune visite. Si quelqu’un s’approche d’eux, ils tournent le dos et s’en vont. Ils prendraient même leurs jambes à leur cou s’ils le pouvaient. Cette réaction s’explique par leur brève mais malheureuse expérience. Ils sont convaincus que dès qu’ils engageront la conversation, leur interlocuteur leur demandera quelque chose. Cela peut aller d’une bourse d’étudiant à un job, en passant par une somme d’argent. Cet interlocuteur a toujours des parents malades, des enfants en bas âge à nourrir, lui-même n’a pas mangé depuis des jours. Ces doléances et plaintes se sont tellement répétées que, désemparés, découragés et déçus, ils ont décidé de ne plus lier un seul contact, de ne plus entamer une seule conversation. Et depuis ils se tiennent à cette attitude.

J’explique aux Écossais que les Africains sont souvent persuadés que le Blanc est un nanti, ou en tout cas qu’il est riche, beaucoup plus que le Noir. Si sur leur route surgit un Blanc, c’est comme si une poule leur avait pondu un œuf en or. Ils doivent saisir l’occasion, ils ne peuvent pas la laisser échapper. D’autant que la plupart d’entre eux effectivement n’ont rien, ont besoin de tout, veulent tout.

Mais l’attitude des Africains s’explique aussi par une mentalité, des attentes fondamentalement différentes.

La culture africaine est une culture de l’échange. Si on me donne quelque chose, je dois le rendre. C’est un devoir, engageant ma fierté, mon honneur, ma qualité d’homme. C’est dans l’échange que les relations humaines prennent leur forme la plus noble. L’union de deux jeunes gens qui, à travers leur descendance, prolongent la présence de l’homme sur la terre et assurent sa pérennité, se fait précisément par le biais d’un d’échange entre deux clans : les femmes sont échangées contre des biens matériels indispensables à son clan. Dans cette culture, tout prend la forme d’un cadeau, d’un présent exigeant une compensation. Un cadeau non rendu porte préjudice à celui qui ne s’est pas acquitté de son obligation, ternit sa conscience, peut même entraîner un malheur, une maladie, la mort. C’est pourquoi le cadeau est un signal, un appel à un geste de retour, à un rétablissement rapide de l’équilibre. J’ai reçu quelque chose ? Je rends !

Il y a souvent malentendu quand l’une des parties ne comprend pas que la valeur des dons peut appartenir à des catégories différentes, par exemple lorsqu’une valeur symbolique est échangée contre une valeur matérielle ou vice versa. Par exemple, un Africain s’approche des Écossais et les comble de présents : il leur offre sa propre personne, sa sollicitude, leur communique des informations, les met en garde contre des voleurs, assure leur sécurité, etc. Il va de soi que cet homme généreux attend un retour, un dédommagement, une satisfaction. Or il constate avec étonnement que les Écossais font grise mine, qu’ils lui tournent même le dos et qu’ils s’en vont !

 

Le soir nous reprenons la route. Le temps s’est un peu rafraîchi, on peut respirer. Nous nous enfonçons vers l’est, dans le Sahel, au cœur de l’Afrique. La voie ferrée passe par Gaudira, Diboli, et Kayes, une grande ville, au Mali cette fois. À chaque arrêt, Madame Diouf fait des emplettes. Le compartiment regorge d’oranges, de pastèques, de papayes et même de raisin. Elle vient d’acheter des tabourets sculptés, des chandeliers en laiton, des serviettes chinoises, des savons de toilette français. À chaque acquisition, elle pousse des cris de triomphe : « Voilà, m’sieurs dames ! Combien cela coûte à Bamako ? Cinq fois plus cher ! Et à Dakar ? Dix fois ! Bon Dieu ! Quel achat ! » Elle est maintenant étendue sur toute la longueur du banc. Je ne sais plus où m’asseoir. Quant aux deux Écossais, ils sont recroquevillés sur le bord du siège dans un compartiment bourré jusqu’au plafond de fruits, de lessives, de corsages, de bouquets d’herbes séchées, de sacs de graines, de millet et de riz.

J’ai l’impression – est-ce le sommeil ou la fièvre qui me gagne ? – que Madame ne cesse de grossir, qu’elle est de plus en plus énorme. Les courants d’air venant de la fenêtre s’engouffrent sous son ample boubou qui gonfle, se boursoufle comme la voile d’un navire, ondule et gronde. Elle rentre chez elle, à Bamako, fière des bonnes affaires de la journée. Contente, triomphante, elle remplit de sa personne le compartiment tout entier.

En regardant Madame Diouf, son omniprésence, sa souveraineté dynamique, son monopole et son impitoyable pouvoir absolu, je me rends compte à quel point l’Afrique est en train de changer. Je me rappelle le même trajet que j’ai effectué des années plus tôt. J’étais à l’époque seul dans le compartiment. Jamais un Africain n’aurait osé troubler la quiétude d’un Européen ni limiter son confort. Or maintenant la propriétaire d’un étalage à Bamako, maîtresse de cette terre, chasse sans sourciller trois Européens d’un compartiment, en leur faisant comprendre qu’il n’y a plus de place pour eux.

 

À quatre heures du matin, nous arrivons à Bamako. La gare est bondée, le quai grouille d’une foule dense. Notre compartiment est assailli par une bande de gamins excités. C’est l’équipe de porteurs de Madame Diouf. Je sors du wagon. J’entends des hurlements. Me frayant un passage dans leur direction, j’aperçois un Français dont la chemise est déchirée, assis sur le quai, gémissant et jurant. En descendant du wagon, il a été dépouillé en un clin d’œil. Il ne lui reste plus que la poignée de sa valise. Brandissant un lambeau de Skaï, il maudit la planète tout entière.