LE MIRACLE DE WENDY PFEIFFER

Peu après le déjeuner, ce dimanche 23 octobre 1966, Wendy part avec son petit chien Bonney faire une promenade. Wendy a huit ans. Elle vit avec ses parents dans une ferme située en bordure du désert, à Mylor, en Australie.

Quand, dans l'après-midi, le chien retourne à la ferme sans Wendy, ses parents s'inquiètent. Ils la cherchent, mais ne la trouvent pas. Ils préviennent la police.

Les services de secours organisent aussitôt des recherches à grande échelle. A 21 heures, il n'y a pas moins de soixante personnes, avec des chiens policiers. Mais pas de Wendy ! Dans les environs de la ferme, parmi les collines désertes, rien ! Pendant ce temps, des amis de la famille et un pasteur luthérien essaient de calmer la détresse des parents.

A l'aube, le lendemain lundi, il y a près de cent quatre-vingts personnes à ratisser la région dans tous les sens. Un quartier général de fortune est établi, qui garde le contact par radio. On fouille centimètre carré par centimètre carré. Une ambulance stationne au quartier général, et les auxiliaires féminines préparent des boissons pour les chercheurs. Des membres de la police criminelle arrivent sur les lieux, pour enquêter.

Le lundi matin vers 9 heures, quand le pasteur Zweck rentre chez lui (il vient de passer la nuit chez les parents de la petite disparue), il trouve Neville Dolling assis dans l'entrée. Neville est un célibataire de vingt-deux ans qui vit avec ses parents dans une petite ville voisine. L'histoire qu'il se met à raconter décide le pasteur à appeler la police.

Quelques instants plus tard, Neville fait aux policiers le récit suivant :

« Hier, je suis tombé sur le corps d'une petite fille en allant à la pêche. Je l'ai trouvé tout à fait par hasard, dans les broussailles...

— Est-ce que vous l'avez reconnue ? demande l'un des policiers.

— Non. Je ne la connaissais pas. Depuis, j'ai lu l'histoire de Wendy Pfeiffer dans le journal. J'ai vu sa photo à la télévision. Je pense que c'est peut-être elle.

— Elle était morte ?


— Sûrement. Lorsque je me suis penché sur elle, et que j'ai pris son poignet, je n'ai pas senti son pouls. J'ai collé mon oreille sur sa poitrine ; il y avait beaucoup de sang, mais je n'ai pas entendu battre son cœur. J'ai mis ma main au-dessus de son nez et de sa bouche, je n'ai pas senti son souffle. Comme j'ai pensé qu'elle était vraiment morte, je l'ai laissée là où elle était et je suis rentré chez moi.

— Pourquoi ne nous avez-vous pas prévenus ?

— Parce qu'elle était morte ! On ne pouvait plus rien pour elle. Je me suis bien douté qu'il s'agissait d'un crime et je ne voulais pas être mêlé à cette affaire. On m'a toujours dit qu'il ne fallait pas être témoin dans une affaire avec la police. Et puis, ce matin, en entendant la radio, j'ai su qu'on n'avait toujours pas retrouvé la gosse. Alors, j'ai eu pitié des parents, et je suis venu trouver le pasteur. »

En montant dans leur Land Rover pour se rendre sur les lieux du drame, les policiers demandent encore :

« Vous saurez retrouver l'endroit ?


— Oui, je pense. »

L'Australie est cinq fois plus grande que la France. Elle ne compte que quinze millions d'habitants. Et la petite ville de Mylor est en bordure d'une région désertique, peuplée de collines, de falaises, traversée par les gorges profondes d'une rivière où les fermiers de la région ont coutume d'aller pêcher. « Montez avec nous », disent les policiers au jeune homme qui laisse sa voiture, une petite Toyota blanche. La Land Rover démarre pour s'engager aussitôt sur une route sinueuse, non empierrée. Suivent, à quelque distance, une caravane de journalistes et de curieux.

Après avoir parcouru cinq à six kilomètres, le jeune Neville fait signe d'arrêter la Land Rover. Les policiers le suivent le long d'un sentier, au milieu de broussailles très denses, mêlées d'arbustes et de buissons épineux. Quelquefois même, le sentier disparaît complètement sous des chardons gigantesques et, à quelques mètres seulement les uns des autres, les hommes se perdent de vue.

Ils sont environ à trois cents mètres au-dessus du lit de la rivière, et le sentier descend vers les berges, qui sont en réalité des falaises de quatre-vingts mètres. Les hommes font attention, car il est bien connu que la région est infestée de serpents.

Enfin, après avoir parcouru péniblement cinq cents à six cents mètres, Dolling commence à regarder autour de lui.

« C'est par ici », dit-il. Au bout d'une minute, il s'arrête. « Il faut revenir en arrière, j'ai dû dépasser l'endroit. »

Il refait donc en sens inverse, très lentement, en regardant chaque buisson, cette portion du sentier. Enfin, il se tourne, l'air gêné, vers les policiers :

« J'aurais juré que c'était là ! »

Les policiers voient, au bord du sentier, un emplacement où les buissons sont un peu moins serrés.

« Là ?

— Oui... »

Évidemment, les policiers regardent le jeune homme de travers. C'est le genre de plaisanteries qu'ils n'aiment pas beaucoup.

« Eh bien, mon vieux ! dit le chef d'un ton bourru, ou vous avez eu la berlue, ou votre cadavre est parti tout seul, ou vous aimez la publicité !

— Je vous jure que ça n'était pas une blague ! »

Ils cherchent encore pendant dix minutes, déchirent leurs vêtements dans les ronces, entendant parfois le glissement rapide d'un serpent dans les pierres et les broussailles sèches. Puis, le chef des policiers décide de faire demi-tour.


Neville est visiblement consterné. Mais les policiers et les journalistes sont convaincus qu'il est cinglé, qu'il a cherché à faire parler de lui.

C'est alors que l'un des policiers surgit des broussailles, brandissant une sandale en matière plastique :

« Chef ! Chef ! J'ai trouvé ça ! »

La sandale est petite, déjà usée, un petit caillou est resté coincé dans le relief de la semelle. Trouver une sandalette d'enfant, quand on recherche un cadavre d'enfant, c'est évidemment un indice important. Reste à savoir si la sandalette appartenait vraiment à la petite Wendy. Les parents l'identifient sans hésiter. Le chef des policiers organise tant bien que mal une battue le long du sentier. Neville murmure au chef des policiers :

« Vous voyez que je ne vous avais pas menti.

— A voir ! dit celui-ci. Si la petite est morte, pourquoi est-ce qu'on ne l'a pas retrouvée là où vous l'avez laissée ?

— C'est certainement le criminel qui a emmené le corps. »

« Peut-être, pense le policier. C'est logique ! Le criminel s'est peut-être écarté pendant que Neville s'approchait. Puis il est revenu prendre le corps. »

Mais il y a aussi deux autres hypothèses : l'enfant n'était pas morte et elle est partie toute seule ; dans ce cas-là on devrait la retrouver, car elle ne pourrait aller bien loin. Ou alors c'est Dolling qui l'a tuée, mais, dans ce cas, l'on ne voit pas pourquoi il aurait amené les policiers ici... A moins que... Oui, bien sûr, il y a encore une autre solution :

C'est Dolling qui a cru tuer l'enfant, qui a conduit les policiers sur les lieux (pour égarer les soupçons ?), mais la petite fille n'était pas morte, et elle est partie entre-temps.

C'est donc sans conviction que le chef de la police décide d'interroger sérieusement le jeune Dolling qui, il faut bien le dire, a un comportement plutôt bizarre :

« Je suis parti à la pêche en voiture. Quelque part, le long des falaises de la rivière. J'ai vu un serpent. J'ai une peur terrible des serpents. Je me suis enfui, paniqué ! Dans ces cas-là, je ne me souviens plus de rien. C'est un véritable trou de mémoire, presque une syncope ! Je n'ai repris vraiment conscience que lorsque j'ai découvert le corps de Wendy.

— Vous voulez dire que vous pourriez l'avoir tuée sans vous en rendre compte ? »

Le jeune homme, outré, jure que ce n'est pas lui le meurtrier. Il a simplement vu le cadavre. C'est tout !

« Alors ? Comment expliquez-vous sa disparition ?

— Eh bien, je ne vois qu'une explication : c'est le criminel qui a emmené le corps !

— Mais êtes-vous sûr qu'elle était morte ?

— Certain. »

Or, lorsque la police interroge le père de Neville Dolling, ce dernier reconnaît que le jeune homme est immature, que c'est un menteur invétéré. Certes, il n'a pas de casier judiciaire, mais ses parents avouent qu'ils ont dû, plus d'une fois, réparer discrètement ses bêtises. Le chef de la police entend également son ex-petite amie, qui prétend avoir rompu avec lui à cause de son instabilité et de ses perpétuels mensonges.

Évidemment, à toutes les personnes qu'il interroge, le policier demande si le comportement sexuel de Neville leur a paru normal. Pour le père, pour la petite amie, pour le pasteur, oui, normal. Et pourtant, il en sait des choses, le pasteur, car, chaque fois que Dolling a fait une bêtise, c'est chez lui qu'il se précipite, plein de repentir; c'est pour lui la meilleure façon de se faire pardonner de ses parents, qui sont très croyants.

Tandis que l'on interroge le jeune homme, la police inspecte sa petite Toyota blanche, son matériel de pêche, et les vêtements qu'il portait la veille.

Des traces de sang sont relevées sur ses vêtements et sur une canne à pêche. C'est du sang humain, du groupe O, le même que celui de Wendy.

« C'est vrai, dit Neville, je vous l'ai dit ! la petite était pleine de sang ! j'en ai eu plein les mains lorsque je l'ai touchée.

— A votre avis, comment a-t-elle été tuée ?...

— Je ne sais pas ! Le sang avait coulé de sa poitrine. — C'étaient peut-être des coups de couteau !

— On n'a pas trouvé de couteau dans votre matériel de pêche. — Il n'y a pas de matériel de pêche sans couteau !

— J'ai laissé tomber mon couteau dans la rivière, hier, en pêchant. »

Mais, en examinant la voiture du jeune homme, les policiers font une découverte troublante : une fine trace de poussière sur la porte de la boîte à gants. Démontée, cette porte est aussitôt expédiée au laboratoire technique de la police, où l'on détermine que la trace est l'empreinte laissée par une paire de sandalettes.

Ces empreintes sont comparées à la semelle de la sandale de Wendy. Or, l'examen démontre que le petit caillou incrusté dans le talon porte trois petites bosses qui laissent trois points quand on presse la sandalette sur une surface quelconque. On retrouve ces trois points sur la porte de la boîte à gants. L'expert est formel : c'est la sandale que portait Wendy au moment de sa disparition ! L'enfant est donc montée dans la voiture de Dolling, et il devient évident que ce dernier est loin d'avoir dit toute la vérité.

Le lundi soir, dans un rayon d'un kilomètre et demi autour du lieu signalé par Neville, le corps de l'enfant n'a pas été retrouvé.

Pour les policiers, il est clair qu'une décision doit être prise en ce qui concerne le jeune homme : on ne peut pas courir le risque de le laisser s'enfuir, s'il est coupable. D'autre part, on ne peut pas arrêter et garder en prison un citoyen australien, sans une accusation précise.

Notons au passage que, pendant toute cette journée, Dolling est resté calme, assez satisfait de voir l'attention qu'on lui porte, répondant aux questions des policiers et des journalistes avec amabilité. Quelquefois, on a même l'impression qu'une ombre de sourire s'étend sur son visage, lorsque l'un des enquêteurs se trompe ou constate un échec.

Finalement, tard dans la nuit, après avoir estimé que pratiquement les chances de retrouver vivante la petite Wendy étaient insignifiantes, les policiers prennent le risque d'inculper Neville Dolling de meurtre.

Le mardi 25 octobre, vers 17 h 45, dans un sentier, à plus de dix kilomètres de l'endroit indiqué par Dolling, mais de l'autre côté des gorges de la rivière, deux personnes aperçoivent des empreintes de pas à la lueur des phares de leur voiture. Ces empreintes sont celles d'un enfant portant une seule sandalette. Les volontaires essaient de suivre les traces à la lueur des phares et constatent que l'enfant a changé plusieurs fois sa sandalette de pied. Bientôt, la nature du terrain devient tellement sauvage, qu'ils sont obligés d'abandonner les recherches.

Mais, s'il s'agit de la petite Wendy, et ce ne peut être qu'elle, est-elle encore vivante ? Et pour combien de temps ? D'immenses feux de brousse ont brûlé dans cette région toute la journée. Organiser une gigantesque battue risque d'être très long. Aussi, les autorités décidentelles de faire appel à deux « pisteurs », c'est-à-dire deux spécialistes de la poursuite du gibier. Eux seuls pourront suivre les petites traces jusqu'au bout, sans les perdre.

Les deux hommes voyagent toute la nuit, et arrivent sur les lieux vers 4 heures du matin. Ils entreprennent aussitôt de suivre la piste, invisible à tous ceux qui les accompagnent : les policiers, le père de Wendy, les journalistes, les amis, les photographes, les radioreporters, etc. La piste, c'est ici une minuscule petite branche cassée ; là, une feuille sèche anormalement disposée ; une traînée sur la pierre... Enfin, après trois heures de recherches, celui des deux pisteurs qui marche en tête s'écrie : « Par ici ! »

Il vient de découvrir Wendy... vivante !

Trop faible pour se tenir debout, Wendy est immédiatement emmenée à l'hôpital du district, où l'on établit qu'elle a reçu trois coups de couteau sur le côté gauche de la poitrine, et qu'elle a une pneumonie.

Les docteurs retirent environ un demi-litre de sang de la cavité pleurale, résultant des coups de couteau qui ont été déviés par les côtes et n'ont pénétré ni dans le cœur ni dans les poumons. Wendy est également couverte de coupures et de meurtrissures, dues aux broussailles.

Pendant ce temps, les pisteurs montrent l'endroit où Wendy a traversé la rivière, sur des pieux, là où elle n'avait que soixante centimètres de profondeur, et les petits abris qu'elle a confectionnés avec des branchages pour se garantir du vent glacé de la nuit.

Voici l'affaire telle qu'on peut la reconstituer à partir du récit de l'enfant :

Neville, au volant de sa petite voiture blanche, s'arrête près de Wendy le dimanche après-midi et lui demande si elle connaît un endroit pour pêcher. Marchant à côté de la voiture, Wendy dit à Dolling qu'il peut pêcher sur les hautes rives de la rivière Onkaparinga. Soudain, la porte de la voiture s'ouvre brutalement, Neville attrape l'enfant et la tire dans la voiture. Là-dessus, il démarre en trombe. La petite Wendy commence à se débattre en donnant des coups de pied. Après avoir parcouru une courte distance, Neville s'arrête, sort un couteau et poignarde trois fois la fillette dans la poitrine. Par chance, à chaque coup de couteau, la lame heurte une côte et n'atteint pas le cœur.

Wendy, qui pert beaucoup de sang, s'évanouit.

Neville conduit sa voiture jusqu'à un endroit désertique : l'étroit sentier bordé de buissons menant à la rivière. Là, il s'arrête et transporte l'enfant inconsciente dans les broussailles. Il lui arrache son slip et, ce faisant, fait tomber sa sandale gauche. Après quoi, il essaie de ranimer l'enfant, peut-être pour la violer. Quand il voit qu'il n'y arrive pas, il commence à paniquer, convaincu qu'il l'a tuée. Il prend son pouls, essaie de détecter quelques signes de respiration. N'en trouvant point, il croit l'enfant morte, l'abandonne, remonte dans sa voiture, et s'en va.

Quelque temps plus tard, Wendy reprend conscience. Elle trouve sa culotte à côté d'elle, mais pas sa sandale gauche, et s'en va titubante. Se servant de son slip pour éponger le sang de ses blessures, elle erre le long du sentier. Elle ne connaît pas la région. Quand elle aperçoit une maison au loin, elle n'ose pas frapper à la porte.

Alors elle continue, complètement perdue, traverse la rivière, et ne fait demi-tour que le lendemain, en voyant s'élever devant elle des feux de brousse.

Étant donné la gravité de ses blessures, le froid terrible qu'il fait dans ces régions la nuit et l'abondance des serpents, le fait qu'elle n'ait pas été violée, ni achevée par Neville, et qu'elle ait survécu est un véritable miracle. Un miracle dû, en grande partie, au fait qu'il s'agit d'une enfant remarquablement intelligente.

Et Dolling ? Bien qu'il affirme jusqu'au bout n'être pas le coupable, il est condamné à dix ans de prison.

Les parents de Wendy ont dit aux journalistes :

« Ceux qui savent prier Dieu obtiennent beaucoup de choses ! »

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