LA SARBACANE
Le 19 septembre 1957, un monsieur d'allure bourgeoise marche d'un pas égal sur le trottoir, cours de Rives à Genève.
Corpulent (il doit peser près de cent vingt kilos), un gros cigare planté entre les dents, un sourire épanoui au coin des lèvres, d'épaisses lunettes d'écaille relevées sur le front, il est l'image même d'une Suisse prospère. Probablement négociant important, bon vivant, aimant les choses de la vie, les déjeuners arrosés de vins généreux, les œuvres d'art, les jolies femmes... et l'argent, sans lequel cette histoire digne d'un James Bond ne se serait pas produite.
Comme tous les jours, à la même heure, en homme d'habitude, Marcel Léopold pénètre dans l'immeuble où il occupe un appartement de quatre pièces relativement modeste, 16, cours de Rives. Il suit toujours le même itinéraire, longe les mêmes trottoirs, regarde sans doute les mêmes vitrines. Il traverse le hall, entre dans l'ascenseur. Un homme y pénètre avec lui, âgé d'environ quarante ans, assez robuste, porteur d'une serviette qui pourrait appartenir à un encaisseur quelconque.
Sans doute les deux hommes se saluent-ils distraitement, comme peuvent le faire deux parfaits inconnus qui se retrouvent dans l'espace relativement exigu d'une cabine en métal. Il est 12 h 10. L'ascenseur commence à monter.
Quelques secondes plus tard, Lola, femme de Marcel Léopold, une réfugiée russe dont on voit qu'elle a été d'une très grande beauté, entend un petit coup de sonnette à la porte de l'appartement. Elle ouvre : son mari est devant elle, blême, appuyé au chambranle, haletant, la main posée sur le cœur, comme s'il était monté trop vite.
« Ils m'ont empoisonné », dit-il. Aussitôt, il vacille, s'affale entre les bras de sa femme épouvantée et glisse sur le sol.
Marcel Léopold est mort.
La police, appelée, récolte trois indices : les propres paroles de la victime (« ils m'ont empoisonné ! »), le signalement très précis de l'assassin donné par un jeune homme qui entrait dans l'immeuble un peu avant le meurtre, et un instrument extrêmement bizarre : une pompe à vélo ! Cette pompe à vélo a été abandonnée dans l'escalier par où l'assassin présumé est descendu précipitamment (toujours d'après le témoin). En examinant l'instrument, les policiers s'aperçoivent qu'il est pourvu d'une détente, ce qui ne manque pas de les surprendre. Leur étonnement serait le vôtre, si vous découvriez tout à coup que votre moulinette à légumes est assortie d'un chargeur de balles dum-dum, ou votre bassinoire d'un détonateur !
Les policiers portent donc leur trouvaille à leurs supérieurs, qui viennent, eux, d'apprendre que Marcel Léopold a peut-être été tué avec une fléchette retrouvée au deuxième étage de l'immeuble et démunie de sa pointe. L'innocente pompe à vélo serait donc une sarbacane. Et l'on cherche immédiatement à savoir quel poison a pu être utilisé pour provoquer une mort aussi rapide.
Le médecin examine le corps de la victime à l'institut médico-légal. Il a déjà pris une teinte noirâtre, signe de cyanose foudroyante. Il s'agit peut-être d'un empoisonnement au curare, ce poison dont se servent les Indiens d'Amérique latine pour tuer leur gibier et que l'on utilise curieusement aujourd'hui pour anesthésier certains opérés.
Pendant ce temps, les journalistes racontent par le menu la vie de Marcel Léopold. Une vie hors du commun.
Horloger d'origine, Léopold se serait installé en Chine (à Tsin-Tsin) vers 1920 et y aurait rapidement fait fortune. Il a créé ensuite la banque Léopold, la compagnie Léopold, l'usine de glace artificielle Léopold, les entrepôts Léopold, les mines Léopold, et ainsi de suite, jusqu'au club de pelote basque Léopold, qui, grâce aux paris mutuels, est devenu en 1930 le sport le plus populaire de Chine.
On dit qu'il aurait possédé une partie de la ville de Pékin, et dirigé, du haut du building Léopold, une bâtisse de trente-trois étages, une bonne partie de la vie économique chinoise. Tout cela lui aurait valu le surnom de « roi du diamant ».
Si toute légende comporte ses exagérations, Marcel Léopold n'en a pas moins fait fortune en Chine, et, même après la prise du pouvoir par les communistes, ses affaires ont continué à prospérer. Léopold, qui parle cinq langues couramment, y compris le russe et le chinois, fait des conférences sur la Suisse, est à tu et à toi avec un gros général communiste et ouvre son club de pelote basque aux réunions syndicales des camarades chinois. Mais un jour, tout change. Accusé de « capitalisme », ce qui n'est pas totalement faux ainsi qu'on a pu en juger, il subit pendant trente-trois mois des ennuis très graves : un procès, une condamnation à deux ans d'internement dans un camp de rééducation, la confiscation de ses biens.
Relâché le 21 mars 1954, il est libre de rentrer en Suisse. Il emmène son chien, quatre valises de bibelots, sa femme Lola. Il laisse, en revanche, dix millions de dollars, soit l'équivalent de 4 milliards de nos francs d'alors. Son retour à Genève est salué avec la même ferveur que celui de l'enfant prodigue.
Un homme de cette trempe ne se laisse pas décourager par l'adversité. Il fait des conférences sur le thème rentable : « Je sors des geôles communistes chinoises », essaie de bâtir un Léopold Building de trente-quatre étages sur l'emplacement de l'ancien port franc de Genève, tente de lancer en Suisse sa pelote basque. Le Conseil de Genève refuse catégoriquement ces projets. Léopold doit faire d'autres affaires et commence à voyager beaucoup. Sa femme ignore tout de ses nouvelles activités et elle le déclare aux journalistes et aux policiers qui l'assaillent de questions : « A-t-elle des soupçons ? Son mari se sentait-il menacé ? » Elle reconnaît que Marcel Léopold a reçu dernièrement une lettre de menaces signée d'une petite flèche ; comme elle s'inquiétait, son mari lui a dit qu'elle n'avait pas à se faire de souci : ils vivaient dans un pays civilisé, hypercivilisé même, où l'on ne tue pas les gens comme on le fait en Chine ou ailleurs. D'autre part, depuis quelques jours, un homme rôdait devant leur domicile et, pour répondre aux questions inquiètes de sa femme, Marcel Léopold a éclaté de rire : « Il m'observe parce qu'il trouve que j'ai un gros ventre ! » Mme Léopold dit aux journalistes qu'elle soupçonne les communistes chinois.
Le lendemain du crime, le laboratoire technique de la police donne le descriptif de la sarbacane et de son fonctionnement. C'est une arme diabolique et sophistiquée, presque complètement silencieuse et conçue pour être dissimulée à l'intérieur d'une manche de veste ou d'une serviette. La détente agit sur un percuteur qui fait détoner une charge de poudre placée dans le corps de l'engin. Cette charge déclenche un deuxième percuteur, qui allume une deuxième charge de poudre, qui propulse la fléchette. Au bout de la fléchette, une pointe d'acier acérée. Un petit ressort, entre la fléchette et la pointe, augmente la force de pénétration. L'engin ne ressemble à aucune autre arme connue et n'a fait l'objet d'aucun dépôt de brevet. Sa description n'a été autorisée qu'après quelques réticences du magistrat instructeur : il craint qu'elle n'inspire des imitateurs, comme dans toute affaire criminelle. Dans le même temps, l'autopsie établit que, même si le poison n'avait pu faire son oeuvre, Marcel Léopold serait mort de toute manière, car le projectile d'un diamètre de 9 mm dans sa partie centrale a traversé la bras gauche, pénétré dans le thorax et le poumon gauche, sectionné l'aorte et provoqué une hémorragie interne.
On interroge cinquante personnes sans résultat, en Suisse, en Allemagne et en Italie. Mais, il n'est pas impossible que le crime ait été préparé en Chine. Dans ce cas, l'enquête n'aboutira pas, car ce pays échappe aux investigations de la police internationale. A vrai dire, la police genevoise a d'autres soupçons. Elle a découvert depuis peu que M. Léopold, pour tenter de reconstituer sa fortune, n'a pas hésité à utiliser des méthodes expéditives. Au début de l'année, Marcel Léopold a pris l'avion à Cointrain, l'aéroport de Genève, à destination de Tripoli. Un douanier trop curieux a fouillé ses valises et découvert des espèces de boudins de pâte grise.
« Qu'est-ce que c'est ? a-t-il demandé.
— Du cosmétique, a répondu M. Léopold.
— C'est du plastic », a répliqué le douanier, qui avait fait la guerre.
Et, comme trois autres passagers — deux Nord-Africains et un jeune homme de bonne famille — exhibent des boudins semblables :
« Pour quoi faire ce plastic ?
— Pour des carrières en Afrique de Nord. »
A cette époque, la guerre fait rage en Algérie avec son cortège de combats, d'attentats, d'assassinats sommairement expédiés, de tortures et d'exactions de toutes sortes.
Pourtant M. Léopold est libéré quelques semaines plus tard après versement d'une caution. Bien entendu, l'instruction a démontré que M. Léopold faisait le commerce des armes, mais cette industrie, si critiquable soit-elle, ne peut pas toujours faire l'objet d'une inculpation.
En Suisse comme ailleurs, beaucoup de gens, beaucoup de sociétés anonymes — d'import export, selon les termes consacrés — ayant pignon sur rue font du commerce d'armes. D'ailleurs qui n'en fait pas ? Les États eux-mêmes n'échappent pas à la règle.
Une chose est sûre toutefois : les affaires de M. Léopold n'allaient pas pour le mieux : on a appris qu'une première livraison de plastic — cinquante kilos — pour laquelle Marcel Léopold a touché en liquide 50000 francs suisses n'a pas donné entière satisfaction. Les acheteurs ont bien reçu la marchandise, mais elle n'avait aucun pouvoir détonant : pour cause, c'était tout simplement de la caséine. Dans ce milieu fermé, dangereux, marginal, une telle manœuvre est d'une grande imprudence, si grande même que les enquêteurs se demandent si M. Léopold a pu la commettre, lui, un homme d'affaires aussi avisé.
Une autre version est envisagée : les acheteurs, et notamment le Front de libération algérien, ont estimé que les marges bénéficiaires de M. Léopold outrepassaient les normes admises. Vendu 100 000 francs anciens, le kilo de plastic lui revenait à 500 francs. Bénéfice : environ 5 000 p. 100, ce qui, même compte tenu des risques du métier, peut paraître excessif. On pourrait penser qu'en possession de ces données la police va tourner ses regards vers l'Afrique du Nord, après les avoir tournés vers la Chine communiste. Mais les enquêteurs ont appris que la veille du crime Marcel Léopold a dîné au Dragon d'or, un restaurant chinois bien entendu, avec un autre trafiquant d'armes, un Allemand de Berlin-Ouest nommé Georges Puchert et sans que l'on puisse savoir si cet homme était son concurrent, son associé ou les deux en même temps. Dans ce milieu, toutes les combinaisons sont possibles.
Le brigadier-chef de la Sûreté genevoise se rend alors à plusieurs reprises à Berlin-Ouest. Là-bas, trois témoins allemands sont formels : c'est Georges Puchert qui, au service du F.L.N., a donné l'ordre d'abattre Marcel Léopold, parce qu'il ne tenait pas ses engagements, ne se pliait pas aux exigences de ses clients et, de façon générale, parlait trop. Et c'est à Berlin qu'aurait été fabriquée la fameuse sarbacane. Rudolph Arndt, l'assassin présumé, habiterait une chambre meublée dans le centre de Berlin-Ouest. Les policiers helvétiques, pensant en avoir enfin terminé avec leur enquête, font établir un mandat d'arrêt international.
Mais à Berlin, on estime qu'il s'agit d'une affaire d'ordre politique qui, aux termes de la Constitution allemande, ne peut être traitée par les autorités locales. Le dossier est donc transmis au tribunal fédéral de Karlsruhe. Ce qui laisse le temps à Georges Puchert de sauter au volant de sa Mercédès piégée. On retrouve son corps déchiqueté, carbonisé, disloqué, et l'attentat est revendiqué par un organisme qui s'intitule sinistrement La Main rouge, et qui supprime de la même façon ceux qui travaillent pour le mouvement algérien. Rudolph Arndt est retrouvé sans peine, et il confie à la police allemande qu'il a bien livré des armes aux Arabes d'Afrique du Nord, qu'il était l'ami de Puchert, mais qu'il n'a pas tué M. Léopold. Il ajoute que, si on le livre aux autorités suisses, La Main rouge le supprimera. Cette affirmation étonne le procureur :
« Pourquoi pensez-vous que La Main rouge, si elle existe, ne vous menace qu'en Suisse ? Depuis trois ans, il y a eu en Allemagne au moins six victimes de voitures piégées.
— Les voitures piégées, explique Arndt, ce n'est pas La Main rouge, mais une organisation musulmane qui frappe ceux qui la servent mal. La Main rouge, elle, paye des tueurs asiatiques pour éliminer par le curare ceux qui livrent des armes aux Musulmans. Si je suis extradé en Suisse, ils me retrouveront et me tueront. »
Or, les faits sont là : plusieurs personnes mêlées à l'affaire ont sauté dans leurs voitures piégées (les méthodes variant selon l'humeur de celui qui opère : explosif branché sur le démarreur, sur le compteur de vitesse, ou sur le compteur kilométrique) et toutes ont reçu, avant de mourir, des coups de téléphone d'une certaine « Fraülein Rosalie » leur disant que La Main rouge ne les oublierait pas et « aurait leur peau ». « Fraülein Rosalie » se manifeste d'ailleurs très vite en appelant la police de Munich : « Après Puchert, ça va être le tour d'Arndt, La Main rouge m'a chargée de vous le dire. » Rudolph Arndt, d'autant plus affolé qu'il sait que ce ne sont pas de vaines promesses, s'enfuit en Hollande où il est arrêté. C'est à ce moment qu'un témoin de dernière minute se présente pour le disculper de la mort de M. Léopold : « Le jour du crime, affirme-t-il, Arndt était encore à Berlin et il est parti le lendemain pour la Suède, ainsi que le prouve son passeport tamponné à la douane de Göteborg. »
Alors, sans conviction, la police genevoise referme le dossier Arndt et l'affaire Léopold reste en suspens. Toutes les pistes possibles et imaginables vont être envisagées et successivement abandonnées, pendant des années.
Dix-sept ans exactement, au bout desquels, dans un numéro daté du mois de septembre 1974, un mensuel affirme tenir d'un informateur qui entend garder l'anonymat, la version définitive et véridique de l'affaire. D'après cette revue, Léopold était devenu « le plus important fournisseur d'explosifs du F.L.N. », un marchand de mort en tout genre et il n'aurait tenu aucun compte des avertissements envoyés par les services spéciaux français, au courant de ses activités. Le S.D.E.C.E., le contre-espionnage français, aurait donc songé à l'éliminer, tout d'abord par les moyens « classiques », si l'on peut dire : poignard, poison, explosif, arme à feu, sans compter des variations à ce classicisme un peu spécial : accident simulé, suicide, chute malencontreuse. Les possibilités ne manquaient pas et chacun paraissait avoir son idée sur ce sujet inépuisable. Finalement, un capitaine inventif présenta une drôle de pompe à bicyclette transformée en sarbacane que l'on essaya immédiatement, avec les plaisanteries d'usage, sur un objectif simulé d'un poids équivalent à celui de la victime virtuelle. Un cochon de cent kilos, en l'occurrence, qui expira en quelques secondes. Quelques jours plus tard, deux membres d'une équipe d'exécuteurs du S.D.E.C.E. étaient arrivés à Genève : le capitaine T... et l'adjudant M... En jargon de métier, on appelle ce genre d'hommes des « torpedos », ce qui, au choix, peut signifier « torpilles » ou « poissons torpilles » — ceci sans doute parce qu'ils nagent en eaux troubles. La revue explique ensuite le déroulement de l'action. L'un des hommes porte sous le bras la serviette qui recèle la sarbacane, la « pompe », ainsi qu'ils l'appellent. Sa précision n'est pas très grande et il faut donc atteindre « l'objectif » à bout portant, sur n'importe quelle partie du corps, le poison entraînant la mort même si la blessure n'est que bénigne. Il faut aussi que l'engin fonctionne. Une première tentative échoue. Pourtant M. Léopold fait face à l'engin meurtrier, mais le système de mise à feu renâcle. La deuxième tentative a lieu le 19 septembre 1957 après une longue et patiente observation de M. Léopold depuis une fourgonnette, immatriculée à Genève et garée devant une maison. Des orifices percés dans la carrosserie permettent de surveiller les allées et venues de la cible ; ses trajets sont minutés, ses contacts repérés et photographiés. L'exactitude helvétique de M. Léopold ne laisse pas la place à l'impondérable.
Ce jour-là, donc, l'adjudant, vêtu comme un encaisseur, suit Léopold jusqu'à sa porte. Mme Léopold ouvre au moment où la sarbacane, cachée dans la serviette est braquée sur M. Léopold. L'agent français presse la détente. Léopold aussitôt roule sur le sol, bouche ouverte, yeux révulsés devant sa femme qui cherche à le soutenir. En montant dans la voiture qui l'attend devant l'immeuble, l'adjudant constate que la pompe a glissé de sa serviette et qu'elle est restée sur le palier. C'est la seule erreur de l'opération, qui se révélera fort heureuse pour les « torpedos ». A la douane, en effet, le capitaine T... est retenu parce qu'il n'a pas déclaré la montre qu'il a achetée à Genève pendant la préparation de l'opération, et les « gabelous », en fouillant la voiture, ne trouvent rien qui puisse attirer leur attention ou éveiller leurs soupçons.
Ainsi, après dix-sept années, une forme d'explication est donnée sur les circonstances et les raisons de la mort de M. Léopold. Explication qui suscite une certaine surprise dans les milieux de la police genevoise, et peut-être même un certain scepticisme. L'arme utilisée procédait du gadget. Sans doute eût-il été infiniment plus pratique de se servir d'un revolver ou d'un pistolet muni d'un silencieux. Le résultat obtenu aurait été identique, d'autant que la victime ne prenait aucune précaution pour se déplacer. D'autre part, on peut se demander aussi pourquoi employer une fourgonnette pour observer les déplacements de M. Léopold, qui ne se cachait jamais et dont les allées et venues n'étaient un mystère pour personne.
Règlement de comptes entre trafiquants, élimination d'un concurrent, d'un contrebandier malhonnête ou d'un adversaire dangereux, les affaires de ce genre ont tout à la fois un caractère dérisoire, inquiétant, primitif et complexe qui décourage l'analyse. On a toujours l'impression qu'il manque un maillon à la chaîne, une pièce au dossier, un témoignage sincère et, plus que tout, l'approche de la vérité. Le mensonge est l'arme des enfants contre les grandes personnes, dit-on. Mais les adultes ont-ils vraiment grandis ?