N'AVOUEZ JAMAIS

Le 23 novembre 1933, un des serveurs d'un grand hôtel de Cannes frappe à la porte de la chambre d'une cliente anglaise pour lui apporter son « breakfast ». Ne recevant aucune réponse, il retourne à l'office et se représente environ trois quarts d'heure plus tard. Remarquant alors que la clé est restée dans la serrure, et comme la cliente ne répond toujours pas à ses appels, il s'inquiète et va prévenir un de ses directeurs.

On parvient à pénétrer dans la chambre, en passant par l'appartement voisin et le balcon commun. Par chance, les volets ne sont pas crochetés de l'intérieur. Le serveur et le domestique qui ont réussi à pénétrer dans la chambre, constatent alors que la cliente anglaise, une femme qui portait allègrement ses cinquante-huit ans, est inerte sur son lit, le visage caché sous un oreiller taché de sang. Ils donnent aussitôt l'alerte.

C'est le commissaire Alexandre G... qui est chargé de l'enquête. Les premiers examens établissent que la victime est morte entre minuit et 4 heures du matin, à la suite d'une asphyxie sans doute précédée d'un état comateux. La tempe droite porte un enfoncement de l'os pariétal et l'instrument qui a frappé était contondant. On décèle des traces de strangulation, mais il n'y a pas eu lutte entre la victime et son assassin. On ne relève non plus aucune trace de sang sur les murs de la chambre. La pièce est relativement en ordre, les vêtements et les sous-vêtements sont soigneusement posés sur un fauteuil.

L'argent et les bijoux de l'Anglaise se trouvaient dans le coffre-fort de l'hôtel, et il est possible d'établir que l'assassin n'a pu emporter que quatre ou cinq billets de cent francs et quelques bijoux sans grande valeur. En outre, aucun meuble ne paraît avoir été fouillé. On peut supposer que le criminel, venu pour voler, a été dérangé, qu'il s'est empressé d'étouffer les cris de sa victime, et s'est enfui sans pousser plus loin ses recherches. Près du lavabo on trouve un linge ensanglanté avec lequel le meurtrier a essuyé ses mains. Comme la clé était restée dans la serrure, le coupable n'a pu s'introduire que par une des portes-fenêtres ouvrant sur le balcon circulaire, qu'il soit venu de l'intérieur ou de l'extérieur de l'hôtel, par escalade ou par la chambre contiguë, inoccupée cette nuit-là.

On ne peut rien retenir de suspect sur les voyageurs présents dans l'hôtel la nuit du crime.

Sur le personnel, toutefois, les enquêteurs font une découverte : les deux associés qui dirigent l'hôtel ont dû, pour expliquer plusieurs détails, avouer leur affection très marquée pour un jeune homme de nationalité vaguement américaine qui joue les interprètes. En fait, il possède une autorité sur le personnel, qu'il paraît contrôler, et bien qu'il participe à certaines tâches, les propriétaires n'admettent pas qu'il soit considéré comme un salarié ; ils le définissent comme un futur associé et le mettent au courant du fonctionnement de l'hôtel.

Ce protégé, d'allure passablement efféminée, aux cheveux noirs et calamistrés, était aussi le confident de la victime. Elle prenait grand plaisir à s'entretenir en anglais avec lui, et le jeune homme, qui a une vingtaine d'années, la comblait de prévenances, lui montait des infusions et lui faisait la lecture. Or c'est lui justement qui est passé par le balcon pour ouvrir au serveur et l'on peut s'étonner à juste titre qu'il soit allé d'abord ouvrir à ce dernier sans s'occuper de la cliente. Aux questions qu'on lui pose, il répond qu'il a eu un « pressentiment » et que, la vue du sang l'impressionnant, il a préféré ouvrir en premier lieu au domestique.

Un nouvel examen du cadavre révèle alors certains détails qui viennent étayer la thèse d'un crime d'origine sexuelle. L'enquête devrait normalement porter sur le jeune homme et ses deux associés. Déjà, toute la presse et le public ont contre ces trois hommes des idées préconçues, basées sur leurs mœurs dites spéciales, et s'étonnent de ce que la police ne prenne pas de mesures contre le jeune étranger.

Cependant, le commissaire G... dispose de certains éléments qui paraissent s'opposer à une inculpation. Il abandonne la thèse du crime au profit de celle du vol et ce bien que les valeurs de la victime aient été déposées dans le coffre de l'hôtel. Une coïncidence vient aider le commissaire dans cette nouvelle orientation : le soir du crime, quatre inspecteurs de police ont passé la nuit à une trentaine de mètres des fenêtres de l'Anglaise, et tout le monde dans l'hôtel connaissait ce fait, les policiers ayant demandé l'autorisation de garer leur voiture dans la cour. Il est donc difficile d'imaginer que, dans ces conditions, des gens de l'hôtel aient eu l'idée de perpétrer un crime.

D'un autre côté, les renseignements pris sur la victime n'apportent aucune lumière nouvelle : cliente depuis des années à la même saison, d'humeur changeante, elle ne fréquentait personne et prenait régulièrement ses repas à l'hôtel ; tous les soirs, vers 22 heures, elle regagnait sa chambre après avoir fumé quelques cigarettes dans le salon. Parfois excentrique dans ses tenues, elle paraissait avoir une conception très personnelle de la pudeur et les domestiques assurent qu'elle les recevait parfois dans une tenue plus que légère, n'hésitant d'ailleurs pas à se dévêtir devant les fenêtres grandes ouvertes et cela, semble-t-il, par esprit sportif plus que par vice.

Quand, le soir du crime, elle a regagné sa chambre à l'heure habituelle, on y avait déposé selon ses instructions un pot de yaourt, une bouteille d'eau minérale et un médicament préparé par le protégé des propriétaires qui assure ne pas lui avoir rendu visite cette nuit-là. De son côté, la femme de chambre est allée « faire la couverture » vers 20 heures comme à l'ordinaire.

La police s'acharne à contrôler les alibis du jeune homme et de ses protecteurs et ne peut relever à leur encontre aucune présomption grave.

C'est alors que le plongeur de l'hôtel découvre, le surlendemain du meurtre, sur le côté ouest du bâtiment, une échelle dressée contre un mur et placée sur un escabeau. De là, on peut atteindre le toit d'une des ailes, parvenir au balcon circulaire et donc à la chambre de la cliente. Les empreintes relevées sont inutilisables parce que « glissées ». Les partisans de la thèse de l'assassin venu de l'intérieur sont convaincus qu'il s'agit d'une mise en scène « à retardement ».

Le lendemain, un douanier vient rapporter le porte-cartes de la victime qui contient quelques shillings et des adresses en Angleterre. Il dit avoir découvert l'objet le jour même de l'assassinat, à 6 heures du matin, quai Saint-Pierre, à près d'un kilomètre de l'hôtel. Et s'il a attendu plus de quatre jours pour apporter sa trouvaille, c'est parce que l'intérêt qu'elle présente ne lui est apparu qu'après coup. La thèse du vol, peu à peu, se confirme, semble-t-il. D'autant — c'est une possibilité à ne pas écarter — que si des inspecteurs de police étaient venus faire le guet dans la cour de l'hôtel, c'était pour tenter de surprendre un individu qui, la nuit précédant le meurtre, s'était introduit dans une villa inhabitée, par escalade. Il avait scié les persiennes, et s'était tout simplement couché dans un des lits de cette maison après y avoir placé des draps propres... Tous ces faits avaient été constatés par le représentant de l'agence de location venu pour vérifier l'état des lieux. Or, des fenêtres de cette chambre où a couché l'inconnu, on peut voir distinctement ce qui se passe dans celle de l'Anglaise.

En outre, on a retrouvé, dans la chambre de cette villa, deux flacons en cristal paraissant provenir d'une luxueuse trousse de voyage ou d'une voiture de magnat. Mais il est impossible d'identifier la victime de ce vol.

Cependant, la nuit du meurtre, un chauffeur a surpris un individu qui cherchait à s'introduire dans une villa au moyen d'une échelle. L'homme, surpris, s'est enfui à toutes jambes, mais le chauffeur s'est lancé à sa poursuite, l'a rattrapé et conduit vers 3 heures du matin au commissariat. Après de nombreuses réticences, l'homme a déclaré s'appeler Rebillard, être originaire de la Côte-d'Or, sans domicile fixe, et être arrivé de Nice dans la nuit. Il n'avait pas de papiers d'identité.

Les policiers en surveillance devant la villa clandestinement occupée ont quitté les lieux vers 1 heure du matin. Rebillard ayant été surpris à 2 heures et quelques, à près d'un kilomètre de là, le battement de temps paraît tout de même trop restreint pour envisager qu'il ait pu participer au crime. De plus, il paraît peu probable qu'un malfaiteur qui vient de commettre un crime songe aussitôt à commettre un cambriolage !

Le commissaire G... décide de s'entretenir avec Rebillard, dont il a appris qu'il était évadé du bagne, et cambrioleur — si l'on peut dire — de métier.

« Alors, comme ça, tu as fait la belle ? demande-t-il.

— Mince ! Vous savez ? Je pensais ne pas être repéré. Bon, c'est vrai ! Je me croyais affranchi et c'est pour ça que j'ai pas caché mon nom à vos collègues l'autre nuit. C'est un coup dur parce que, pour retourner là-bas, y a rien de fait ! Je me laisserais plutôt crever en prison, mais en France ! »

La conversation s'oriente sur le bagne, sur les circonstances de l'évasion, sur les « combines » et, d'un seul coup, le commissaire lance :

« Tout de même, tu n'as pas été verni avec l'Anglaise. Qu'est-il arrivé au juste ? Elle s'est réveillée ? Tu ne pensais pas la tuer ?

— Eh, doucement, pas de baratin ! On m'a déjà tenu la jambe un bon moment l'autre jour à propos de votre rombière ! Alors, si vous ne me croyez pas, laissez-moi vous dire que vous vous trompez ! D'abord, sur l'histoire de l'Angliche, affranchissez-moi ! A la police, on vous donne aucun détail, on vous bouscule, ils sont là cinquante à vous parler, on n'y comprend plus rien... ! »


Patiemment, mais en omettant quelques éléments volontairement, le commissaire expose l'affaire à Rebillard. L'autre se défend avec gouaille, parfois avec emportement :

« Tout de même, dites ! J'aurais eu de l'estomac, après avoir descendu votre cliente, d'aller m'exhiber en haut d'une échelle, les fouilles pleines de bijoux et de fric !

— D'accord, mais raconte-moi alors où tu as couché la nuit précédente ?

— Je peux vous le dire, mais pas d'histoires avec les personnes que je vais nommer : elles connaissent pas mon pedigree. J'ai pioncé chez un Belge marié qui me prête sa carrée. Le soir où on m'a fait marron, j'avais mis le réveil à minuit et je suis parti un peu après...

— Je vais faire contrôler, dit le commissaire.

— Bousculez pas le Belge. Il est même pas dessalé. Si vous l'effrayez, il est capable de vous dégoiser tout ce que vous voudrez lui faire dire. »

Le commissaire apprend du Belge que jamais Rebillard n'a couché chez lui. Il procède alors à un interrogatoire plus serré de l'évadé.

« Vu, dit Rebillard, j'ai pigé : le Belge a pas marché et j'ai menti. Alors vous mettez l'Anglaise sur mon compte... exact?

— Où as-tu couché la veille de ton arrestation ?

— Avec une femme du grand monde qui est mordue pour moi. Officiel! »

La conviction du commissaire est faite : si Rebillard ne veut pas dire où il a couché le soir du meurtre, c'est qu'il était bien l'occupant clandestin de la fameuse villa abandonnée et qu'il a compris qu'admettre ce fait était déjà une façon d'entrer dans la voie des aveux. Cependant, comme les preuves tangibles font défaut, le commissaire passe des heures à l'interroger, à essayer de lui faire avouer qu'il a couché dans la fameuse villa. Rebillard se défend pied à pied.

« Casseur, d'accord ! Assassin, non ! Tenez, si j'étais allé chez votre rombière... et j'aurais pu, c'est vrai, si elle m'avait surpris, je me serais fait la malle et comment ! Mais tuer, et tuer aussi sauvagement que je crois comprendre, pardon, c'est pas mon rayon... Même que quand ce chauffeur m'a fait aux pattes, j'ai perdu deux biffetons de cent balles, tellement j'ai eu peur ! Et je me suis même pas défendu ! Et je serais un sanguinaire ? Moi, le sang, ça me fait tourner de l'œil ! »

Le commissaire a tout de suite noté le détail, glissé comme par erreur, des « billets perdus ». En avouant spontanément le fait — sans doute les a-t-il jetés avant d'être pris — Rebillard espère faire penser à celui qui l'interroge qu'il ne serait pas assez stupide pour parler de cet argent s'il l'avait réellement volé à l'Anglaise.

« Et d'où venaient-ils, ces billets ?

— Un automobiliste en panne, je l'ai aidé à pousser sa tire. Il m'a donné un pourboire, quoi... Incontrôlable, je sais. Seulement, pardon, vous me voyez aller faire un deuxième travail après avoir suriné votre gonzesse ? C'est pas en taule qu'il faudrait m'expédier, c'est à l'asile ! »

L'interrogatoire se poursuit encore pendant des heures au bout desquelles, Rebillard, fatigué, mais moins tout de même que le commissaire G..., finit par faire cette réponse inattendue à une question embarrassante :

« Bon, commissaire, vous vous donnez du mal, vous avez le sens du baratin et vous n'avez pas la main lourde, comme les autres flics... Dans le fond, vous m'êtes plutôt sympathique et je vais vous dire : je me fous de tout. J'en ai tellement vu ! Là-bas, au bagne, j'ai eu le scorbut, le choléra, les requins ont failli se payer ma viande... je crois que je suis tubard et bon pour la redingote en sapin avant peu. Alors, plutôt que de retourner à Cayenne et si ça peut arranger votre avancement, on maquille ma déclaration : j'ai buté l'Anglaise et sur mon honneur, parole, je signe, je confirme devant tout le monde et ça jusqu'à l'échafaud compris. Sous la pogne de papa Deibler ! Ça vous va comme ça ? »

Le commissaire ne sait pas s'il doit rire ou se fâcher.

« Tu essaies de me mettre en boîte ?


— J'avoue, j'avoue tout, mais que ça serve votre avancement ! Seulement, minute... et s'ils trouvent le vrai coupable, j'aurai l'air de quoi? Et vous? Surtout s'ils m'ont déjà raccourci ? »

Le commissaire doit admettre que cet individu fataliste, retors, fantaisiste, incapable d'amendement et partisan résolu du principe de ne jamais avouer, par son passage aux « faux aveux », bloque toute possibilité d'interrogatoire.

Comme le parquet a l'intention de l'inculper, il s'efforce de rechercher des preuves consistantes à son sujet, lorsqu'une lettre anonyme et écrite au crayon parvient de Bordeaux au procureur de la République. Signée d'un laconique « Bonjour », elle dit à peu près ceci :

Pendant le repas du soir à l'hôtel, l'assassin, qui s'est aidé d'une échelle et d'un escabeau pour atteindre le balcon, a pénétré dans la chambre dont les volets n'étaient que poussés. Il a fouillé plusieurs sacs pris dans l'armoire. En entendant du bruit, il a posé le sac qu'il tenait à la main sur l'édredon et s'est glissé sous le lit. La femme de chambre vient faire la couverture et placer une bouillotte entre les draps. Elle déplace sur un fauteuil le sac posé sur l'édredon, puis s'en va. L'assassin sort de sa cachette et, ne trouvant pas de bijoux, décide d'artendre le retour de la cliente. Il se cache de nouveau sous le lit et dès que l'Anglaise s'est endormie, il s'empare des bijoux, d'un porte-cartes et se prépare à partir, mais il heurte une chaise et l'Anglaise se réveille. Comme elle va crier, il se précipite sur elle et lui martèle le crâne à coups de crosse de revolver. Le cran d'arrêt n'étant pas en place, un coup part et une balle que vous retrouverez va se loger dans le matelas.

Le commissaire interroge de nouveau la femme de chambre. Celle-ci confirme le déplacement du sac, la bouillote, tous les éléments repris dans la lettre. En revanche, il peut paraître étrange que personne n'ait entendu le coup de feu et notamment les quatre policiers en surveillance à moins de trente mètres de là.

Aussi, se livre-t-il à une expérience. Vers 22 heures, le soir, il tire un coup de 6,35 dans le matelas encore ensanglanté, puis deux autres, pour le personnel de l'hôtel. Tout le monde entend les détonations. En cardant la laine du matelas, on retrouve bien entendu les trois balles tirées par le policier... mais aussi un projectile de 7,65.

La lettre pouvant émaner d'une personne qui a reçu des confidences très précises de l'assassin, des enquêtes fouillées, mais vaines, ont lieu à Bordeaux, puis, en désespoir de cause, le commissaire revient à Rebillard — Rebillard qui a très bien pu, pour égarer les soupçons, faire sortir une lettre de la prison et la faire adresser à la police. Mais là encore, à nouveau, toutes les tentatives, tous les pièges échouent. En dépit des éléments dont on dispose contre lui, le repris de justice s'obstine : il n'a pas tué ; si on le veut, il s'accusera, mais ce sera par dégoût de la vie.

Rebillard est donc lavé des soupçons qui pèsent sur lui, et simplement condamné pour tentative de cambriolage et, bien entendu, pour son évasion ; mais, compte tenu de son état de santé, il est maintenu en France.

Trois ans plus tard, un détenu de la centrale de Fontevrault dénonce au garde des Sceaux un certain Rebillard qui lui a confié avoir échappé à la justice alors qu'il a tué une Anglaise à Cannes.

Le commissaire retrouve son gibier de potence qui est devenu tuberculeux comme il l'avait dit lui-même. Toujours ironique, il répond avec humour :

« Heureux de vous revoir, monsieur le commissaire, mais ne me parlez surtout pas de la rombière de Cannes. Le mouchard qui a écrit est un piqué, tout le monde ici le sait et je lui aurais pas fait de confidences, croyez-moi ! Confrontez-nous. Il s'obstinera, moi aussi, et on en sera au même point... Je vais crever, je le sais, alors qu'est-ce que ça pourrait me faire de vous dire que je suis bien l'assassin ? »

Tout se passera comme l'a prévu Rebillard : la confrontation avec celui qui l'a dénoncé n'aboutira à rien et il mourra quelques mois plus tard, sans avoir jamais avoué.

Le sourire aux lèvres peut-être, pour avoir si parfaitement déjoué les pièges de la police.

Les dossiers extraordinaires T3
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