POUR QUE LE POLONAIS SOIT PLUS JOLI

A la nuit tombante, le 6 décembre 1928, un jeudi, Alexandre Guibal, chef de la 9e brigade mobile, quitte Marseille pour parcourir en auto les cent kilomètres qui le séparent de Valensole, où le Parquet de Digne lui ordonne de se rendre de toute urgence, à la suite de la découverte de cinq cadavres.

Toute sa vie Alexandre Guibal sera ému à l'évocation du spectacle effroyable qui l'attend à son arrivée. Au bout d'un chemin de terre battue, en pleine solitude, s'élève une demeure rustique composée d'un assez grand bâtiment et de dépendances vétustes : c'est la ferme des Courrelys, à 4 kilomètres de Valensole.

A peine le commissaire a-t-il franchi la porte qu'il se heurte à un corps étendu sur le plancher, recroquevillé sur lui-même, les bras repliés dans un geste de défense à hauteur du crâne à demi défoncé. C'est Amaudric, le domestique. Plus loin, couché sur le dos, le visage tuméfié et figé dans une expression d'épouvante gît la fermière, Mme Richaud. Tout à côté d'elle se trouve son plus jeune fils, âgé de quatre ans, dont la tête a littéralement éclaté sous les coups. L'aîné, dix ans à peine, repose sur le ventre, le crâne ouvert lui aussi. Autour des cadavres, les chaises sont brisées, les meubles renversés, les ustensiles de cuisine éparpillés. Des cailloux ensanglantés jonchent le sol. Les murs eux-mêmes sont maculés de sang déjà noirci.

Muet d'horreur, c'est à peine si le commissaire peut parler quand on le conduit derrière le bâtiment, sur le fouloir à grain où le père a été découvert. Un chien grogne près d'une bâche, sous laquelle gît une forme raidie, et s'éloigne quand on veut l'approcher. La bâche soulevée, on aperçoit M. Richaud qui tient encore sa lampe-tempête à la main. Sa tête, qui porte un énorme trou à la nuque, est couverte de sang séché.



C'est un ami du petit Richaud qui, ce jeudi, après avoir vainement appelé son camarade, et guidé par les hurlements du chien, a découvert le cadavre du père sous la bâche.

Les premiers médecins qui arrivent sur les lieux concluent, après un rapide examen, que les cinq victimes ont succombé à la suite de coups portés avec des bâtons, des pierres et des objets en fer. Le ou les assassins ont dû s'acharner avec une férocité inimaginable pour exterminer tous ces malheureux, dont la mort doit remonter à trois jours au moins.

L'horrible besogne accomplie, on a pillé la maison, vidé les meubles de leur contenu, éventré les matelas, tout répandu par terre.

La vaisselle n'est pas lavée, une marmite est encore à demi remplie de potage : c'est juste après le repas que les victimes ont été surprises. Le nombre de couverts correspond à celui des habitants, à part un verre en plus. Il est probable que les malheureux prenaient leur repas du soir puisque le père portait une lampe-tempête, sans doute pour se rendre à la grange où son meurtrier l'a surpris. Richaud porte ses habits du dimanche et les enquêteurs pensent que le quintuple crime a pu se produire entre 19 et 20 heures, le dimanche précédent — ce qui signifie que les meurtriers ont quatre jours d'avance sur le commissaire Guibal.

A 7 heures ce même matin, il commence ses recherches en étroite collaboration avec les gendarmes de la localité. Tout le monde a vu ou cru voir un, deux ou des suspects, dont les signalements varient selon les témoins: les âges vont de trente à cinquante ans, les cheveux sont bruns ou blonds, les accents sont étrangers, français, provençaux, italiens.

Pour le commissaire, il faut envisager toutes les solutions, y compris la querelle de voisinage pour des histoires de mur, de clôture ou de champ mitoyens. Dans ce cas, les traces de pillage ne constitueraient qu'une mise en scène. D'autant plus, pense le commissaire, que des malfaiteurs venus avec l'intention de voler seraient arrivés armés et non pas munis de bâtons et de cailloux. Cette hypothèse pourrait être corroborée par le fait que les assassins ont abattu deux enfants tout jeunes, peut-être de crainte d'être reconnus et dénoncés.


Cependant, le lendemain, le médecin légiste retire des corps de M. et Mme Richaud et de leur domestique Amaudric, des balles de 7,65. Les enfants, eux, ont été assommés à coups de pierres - celles que l'on a retrouvées, ensanglantées, auprès d'eux. Cette découverte laisse supposer qu'on est venu pour voler, mais que l'on était bien décidé à ne pas reculer devant le meurtre. Et l'assassinat des enfants indique bien que les jeunes victimes connaissaient le ou les meurtriers. Il faut donc localiser les recherches parmi les gens ayant fréquenté la ferme et ses habitants.

Il n'est guère possible d'établir le montant du vol et la nature des objets qu'on a pu emporter. En revanche, Amaudric, le domestique, possédait une bicyclette qu'on ne retrouve nulle part.

L'enquête menée auprès des relations des victimes ne fournit aucun indice. En ce qui concerne les employés de la ferme durant les dernières années, quatre noms sont retenus, mais l'examen des fichiers ne révèle d'antécédent pour aucun des quatre. Guibal, très intrigué par la personnalité éventuelle du ou des assassins, est bien loin d'imaginer la vérité...

Dès le lendemain, la chasse commence. Le commissaire retrouve à Volx un changeur terrifié qu'on l'accuse de trafic d'or et qui finit par donner le signalement de deux garçons qui ont échangé quelques pièces d'argent et une pièce d'or de dix francs, le lundi matin 3 décembre. Ils portaient des pantoufles usagées et l'un d'eux devait s'appeler Amaudric Louis, car c'était le nom marqué sur sa bicyclette... Les inspecteurs, qui ont mis le village sens dessus dessous, finissent par découvrir dans une grange ouverte à tout venant des papiers déchirés au nom de Richaud et, enfin, la bicyclette. Les deux bandits ont certainement passé la nuit du dimanche au lundi dans cette grange.

Cette fois, le signalement est suffisamment précis pour que Guibal ne retienne qu'un seul des suspects figurant sur sa liste. Mais comment se procurer une photographie qui permettrait de le retrouver plus vite?

A la gare de Volx, les enquêteurs ont retrouvé la trace des suspects. Là, ils ont pris un petit déjeuner, ici, ils ont déjeuné, là, ils ont pris le train, là, encore, ils sont descendus, ailleurs, ils sont remontés dans un autre train. Ainsi le commissaire les suit-il pas à pas pendant trois jours, apprenant en cours de route l'état civil de l'un des deux, le plus grand, l'ancien domestique des Richaud, un dénommé Jules-Baptiste Ughetto, né à Lauris, dans le Vaucluse, le 6 décembre 1910, ce qui lui fait tout juste dix-huit ans!

Au bout du troisième jour, le commissaire se retrouve vers 9 heures sur la place de Lauris. Il pleut des hallebardes, et le maire du village, catastrophé à l'idée qu'un enfant du pays pourrait être le monstre que toute la France recherche, se met en quatre pour aider la police. Hélas, la famille Ughetto a quitté le pays et les recherches à l'état civil ne donnent aucun résultat.

La trace semble perdue, et les policiers sont harassés. Comme toujours dans le Midi quand il ne le faut pas, il pleut sans interruption. Les hommes se nourrissent de sandwiches pris à la hâte, font des kilomètres dans la boue. Peine perdue. Enfin, le commissaire est reconnu par le boulanger, qui a exercé à Marseille.

« Alors, comme ça, commissaire, vous recherchez les bandits de Valensole?

— Oui. Et nous essayons même de mettre la main sur un témoin important, Ughetto. Vous le connaissez peut-être puisqu'il est d'ici...

— Jules ! Si je le connais! Même que je l'ai rencontré il y a quinze ou vingt jours dans le train. Tenez, il allait à... j'ai oublié le nom, mais il m'a raconté qu'il travaillait dans les mines.

— A la Grand-Combe ?

— Je ne peux pas vous dire, mais c'est un pays de mines. »

Le commissaire retourne à la gendarmerie avec son pain tout frais et les gendarmes apportent du fromage, du saucisson et une bonne bouteille de vin. Pendant ce temps, Guibal appelle la Grand-Combe et explique au brigadier que les meurtriers de Valensole se trouvent peut-être là-bas et qu'ils travaillent sans doute dans les mines de la région. Ils doivent loger à l'hôtel, ou encore dans un garni, ou encore dans les baraquements de l'organisation minière.

« Bien entendu, précise Guibal, s'ils vous voient, ils vont se méfier, mais peut-être pourriez-vous trouver un prétexte pour les interroger. Tenez, par exemple, d'après ce que nous croyons, le plus jeune doit être étranger. Vous pourriez lui demander des renseignements sur sa carte de séjour, et pour l'autre, sur sa situation militaire. Enfin, prenez-les surtout séparément et essayez de leur donner le change. Un détail qui peut vous aider: ils portent des pantoufles. Arrangez-vous pour les tenir en haleine jusqu'à mon arrivée. Je serai là vers 3 heures du matin. »

Le brigadier qui est au bout du fil se rend parfaitement compte de la difficulté de sa mission, mais il promet de faire pour le mieux. Et quand le commissaire Guibal arrive devant la gendarmerie de la Grand-Combe, le brigadier lui dit simplement: « Ils sont là! » Il explique qu'il a dû se livrer à une comédie insensée pour faire croire aux deux jeunes gens qu'il voulait simplement interroger Ughetto sur sa situation militaire. Au début, ils se sont méfiés. Une fois dans son bureau, il a dû faire semblant de téléphoner à un bureau de recrutement dont le responsable était, bien sûr, absent, puis il a déclaré au plus jeune, qui est Polonais, que ses papiers n'étaient pas en règle, et il a feint d'appeler l'ambassade de Pologne, puis le consulat. Les deux garçons commençaient à s'énerver, surtout le plus jeune.

Le commissaire Guibal félicite le brigadier, mais il sait que le plus dur reste à faire: obtenir des aveux. S'il s'y prend mal, les suspects risquent de nier farouchement et de s'enfermer dans leurs dénégations pendant des journées entières, voire des mois. Dans ce cas, ce qui pour le commissaire ne fait aucun doute sera longuement discuté par les jurés, contesté par les experts, et le procès risque de se conclure par un non-lieu.

« Quel genre, les types? demande-t-il au brigadier.

— Un petit couple, répond l'autre.

— C'est-à-dire ?

— Ben... un petit couple, quoi. Un grand brutal et un petit blondinet tout joli. »

Un policier doit parfois jouer la comédie, se transformer, adopter des attitudes, s'adapter, et savoir travestir sa pensée. Il lui faut de l'aplomb, car la timidité est une sérieuse entrave. Il lui faut savoir organiser une mise en scène et faire preuve,comme un comédien, d'un certain exhibitionnisme.

Le commissaire Guibal décide de s'occuper d'abord du plus grand, l'ancien valet de ferme, et il choisit, dans sa panoplie, une mise en scène particulière.

Un criminel est, obligatoirement, un homme qui se méfie, qui a préparé sa défense, qui guette. Pour le désarçonner, la brutalité n'est peut-être pas suffisante: il faut trouver les mots auxquels il ne s'attend pas et qui le mettront en état d'infériorité, qui le culpabiliseront si tant est qu'il ait une conscience. Le commissaire se fait expliquer exactement la position d'Ughetto dans le bureau où il est installé depuis la veille au soir. Il se tient, dit le brigadier, sur une chaise placée au milieu de la pièce, mais il y a un fauteuil entre lui et la porte. Le commissaire demande que, sous prétexte de lui apporter du café, on écarte le fauteuil. Puis il apprend que l'homme porte une sorte de treillis, qu'il a retiré sa casquette et qu'il a les cheveux très longs.

Alors seulement, Guibal ouvre brusquement la porte, se dirige droit sur Ughetto, le saisit par les cheveux et hurle: « A genoux, misérable! » Il le secoue pour l'obliger à ployer les jambes:

« Demande pardon pour les gosses! Pour les gosses, vite! Ou je t'amène à Valensole! La foule t'attend pour te lyncher! Dis la vérité, c'est la seule façon de te racheter! »

Et le monstre, à genoux, larmoyant, la tête rejetée en arrière, balbutie:

« Je ne voulais pas, monsieur! Je le jure, je ne voulais pas! Je suis un malheureux !

— Parle! On va voir si tu dis la vérité comme vient de le faire ton petit ami! »

Et l'autre de répondre :

« Je vous assure que je ne voulais pas, monsieur! Je voulais simplement un peu d'argent pour des habits. Pour que le petit Polonais soit plus joli... »

Le commissaire Guibal, il faut l'avouer, en reste pantois. Ainsi, cinq personnes ont été massacrées dans d'atroces conditions pour que le petit ami de l'assassin soit « plus joli »!

Ughetto, sous le coup de l'émotion, signe ses aveux. Le petit Polonais admet qu'il était bien à Valensole, mais assure qu'il n'a pas participé au crime.

Quelques jours plus tard, dans la maison même, a lieu la reconstitution du crime. Ughetto raconte:

« C'est le Polonais qui a tué les petits. Ils criaient et appelaient leur mère. Il les a tués à coups de bâtons de chaise! Après, il les a « finis » avec la grosse pierre qu'on fait chauffer l'hiver pour la mettre dans le lit. Moi, je ne pouvais pas! Clément, le plus grand, me disait : " Jules, pourquoi tu as fait ça à maman? " Je n'osais pas, je ne pouvais pas, moi! Puis le Polonais a pris un rasoir et il m'a expliqué que si les petits respiraient encore, ça servirait à leur couper la gargamelle ! »

Le Polonais, lui, ergote sur les détails. Il a « fini » le domestique et les petits que son camarade avait cru tuer, mais qui vivaient encore! Il l'a fait pour les empêcher de souffrir! Le rasoir, c'est exact, oui, mais il ne sait pas ce que veut dire « gargamelle » ! D'ailleurs, il n'a pas touché aux enfants!

Ughetto hurle:

« C'est toi, tu le sais bien! On l'avait décidé à l'avance, dans le cabanon où on avait dormi, la nuit avant!

— C'est toi qui m'as obligé! Et après, tu l'as fait avec moi!

— Si on était seuls, tu verrais ! »

Peu après, il pleure devant le commissaire :

« Je l'aimais beaucoup, ce petit Polonais, c'est pour lui que j'en suis arrivé là! Je voulais qu'il soit joli, qu'il ait de beaux vêtements, qu'il mange de bonnes choses, je voulais lui acheter la moto dont il rêvait! J'avais toujours peur qu'il ne m'abandonne pour un autre. Maintenant, je suis perdu, mais lui, avec son air doux, il est beaucoup plus terrible que moi, vous savez! »

La préméditation ayant été clairement établie, on remet les prisonniers aux gendarmes pour qu'ils soient conduits à la prison de Digne.

Le temps menace de nouveau et la population de Valensole est accourue. Elle se rapproche du sentier boueux que les policiers ont dû emprunter pour atteindre les voitures. Jusque-là, aucun cri n'a été poussé. Le calme règne. Mais soudain, un parapluie s'abat sur Ughetto qui s'indigne: « Ils n'ont pas le droit de me frapper! » C'est la ruée d'une foule déchaînée, poings brandis. Les policiers entraînent les prisonniers livides et criblés de coups vers la gendarmerie. On donne l'ordre à la gendarmerie à cheval de charger et de refouler les habitants de Valensole, qui agitent des fourches et des fléaux en direction des assassins terrorisés. La bousculade se fait émeute, échauffourée, et c'est miracle si les deux captifs réussissent à échapper à la vindicte populaire.

Le procès s'ouvre le 16 septembre 1929 et l'on voit ce jour-là à la barre un fait rarissime: un père — celui d'Ughetto — réclamer la peine capitale pour son fils.

Le petit Polonais, mineur au moment du drame, récoltera vingt ans de détention et dix ans d'interdiction de séjour.

Jules Ughetto aura la tête tranchée sur la place publique de Digne, par une matinée glaciale, après avoir maudit son père et le petit Polonais qu'il voulait « si joli »...

Les dossiers extraordinaires T3
titlepage.xhtml
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_000.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_001.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_002.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_003.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_004.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_005.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_006.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_007.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_008.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_009.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_010.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_011.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_012.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_013.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_014.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_015.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_016.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_017.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_018.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_019.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_020.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_021.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_022.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_023.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_024.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_025.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_026.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_027.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_028.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_029.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_030.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_031.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_032.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_033.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_034.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_035.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_036.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_037.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_038.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_039.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_040.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_041.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_042.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_043.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_044.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_045.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_046.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_047.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_048.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_049.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_050.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_051.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_052.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_053.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_054.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_055.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_056.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_057.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_058.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_059.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_060.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_061.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_062.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_063.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_064.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_065.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_066.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_067.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_068.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_069.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_070.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_071.html
Les_dossiers_extraordinaires_T3_split_072.html