LA MACHINE A ÉTRANGLER

Cette affaire se passe au mois d'octobre 1950, à Villefranche-sur-Mer. Mme Kurer est une femme d'une quarantaine d'années, grande et blonde, les cheveux roulés en chignon, presque toujours vêtue d'un tailleur noir très strict, bref, le type même de la femme d'affaire accomplie, ce qui, au demeurant, ne l'empêche pas d'être une parfaite épouse et une excellente mère.

Ce samedi-là, elle a rendez-vous avec un de ses locataires : Jacques Labatut. Celui-ci lui a proposé 6 000 000 d'anciens francs pour acheter la villa qu'elle lui loue. Elle ignore tout de lui, hormis qu'il est transporteur routier.

A l'heure fixée pour le rendez-vous, elle range sa voiture devant la villa La Rêverie, située à quelques centaines de mètres seulement de la maison où elle demeure avec sa famille. M. Labatut vient à sa rencontre, la fait entrer dans le salon et l'invite à s'asseoir. Il porte assez bien ses quarante-cinq ans. Petit, habillé avec soin, une expression sérieuse sur le visage ; il inspire confiance. Il prend rapidement connaissance de la promesse de vente que Mme Kurer lui présente et la signe sans faire aucune remarque. Mme Kurer jette quelques coups d'œil furtifs sur le mobilier bon marché du salon. Son locataire surprend ce regard et s'excuse du laisser-aller de son intérieur ; sa femme, prétend-il, s'est absentée et le ménage, bien sûr, laisse à désirer. Ils échangent leur contrat et Mme Kurer se lève pour prendre congé. Elle est même assez pressée ; elle a projeté de faire des courses en ville et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle elle est venue jusque-là en voiture. Au dernier moment, M. Labatut lui demande de bien vouloir examiner le garage : il affirme que quelques réparations ou aménagements seraient nécessaires. L'acte de vente prévoit en effet que la réfection du garage incombe à l'ex-propriétaire. Ils sortent donc de la villa. Du jardin, la vue sur la baie de Villefranche est admirable ; il fait un temps splendide.

Ils pénètrent ensemble dans le garage, mais au moment où Mme Kurer passe devant la porte ouverte d'un petit appentis, Labatut se tourne vers elle et la pousse brutalement. Elle n'esquisse pas le moindre geste de défense, elle n'a pas le temps de pousser un seul cri, tant sa surprise est grande. Perdant l'équilibre, elle tombe brutalement sur le sol. Immédiatement la porte se referme sur elle. Pleine d'effroi et de stupeur, elle s'aperçoit que non seulement la porte n'est pourvue d'aucune poignée, mais qu'elle a été recouverte avec soin d'un matelas de couvertures dans le but évident d'étouffer les bruits.

Alors, prise de panique, elle se met à crier. La porte s'entrouvre pour laisser passer un revolver. Derrière le revolver, l'étrange M. Labatut arbore un sourire engageant : « Je suis de la police, déclare-t-il, vous avez pu constater qu'il était inutile de crier; mais pour commencer, vous allez téléphoner chez vous, il ne faut pas que votre famille s'inquiète. »

Ces derniers mots, prononcés avec une sournoise sollicitude, font frissonner Mme Kurer de la tête aux pieds : elle se rend compte que tout a été prévu, y compris ce coup de téléphone. L'appareil est déjà là. Labatut le lui tend d'un geste impératif. Elle pense à toute vitesse : cette communication pourrait peut-être constituer une chance d'échapper aux projets inquiétants de cet homme, il suffirait pour cela de faire comprendre habilement à son mari qu'elle est séquestrée chez son locataire. Elle saisit le combiné, mais Labatut lit dans ses pensées et souriant, lève son revolver. Elle comprend qu'elle ne pourra rien dire. Mieux vaut les laisser s'inquiéter, ainsi ils préviendront la police, qui se mettra à sa recherche. Son emploi du temps est connu, leur villa est très proche, il est impossible qu'on ne la retrouve pas. Sa décision est prise, elle ne téléphonera pas.

Bon prince, Labatut lui tend alors un bloc de papier et un stylo. Le revolver toujours braqué sur elle, elle écrit sous la dictée de son geôlier la lettre suivante :

Je suis en panne aux environs de Cannes. Ne puis téléphoner (cabine téléphonique trop éloignée et suis trop fatiguée pour aller jusque-là). Espère rentrer dimanche dans la soirée.
Soignez bien Toutou.
Germaine

Mme Kurer garde toute sa lucidité. Elle fait remarquer à Labatut que, sa voiture étant devant la porte, il ne sera guère difficile de détecter l'imposture de la lettre. A cette remarque, Labatut répond que la voiture est partie depuis une demi-heure, pilotée par une amie à lui, qui lui ressemble comme une sœur. Mme Kurer reste sans voix. Visiblement le coup a été soigneusement monté. Elle l'interroge en vain sur la raison qui le pousse à mettre sur pied une telle machination. Sans répondre, Labatut est reparti en refermant la porte. Elle essaie de réfléchir ; si Labatut a prévu un sosie pour emmener la voiture, c'est qu'il a préparé son rapt minutieusement et de longue date. Il est donc illusoire de croire qu'on la retrouvera facilement ; il a dû envisager aussi le moyen de tromper la police.

Mme Kurer a perdu la notion du temps ; à la fatigue qu'elle ressent, elle suppose qu'il doit faire nuit depuis longtemps. Malgré ses efforts, elle ne parvient pas à s'endormir. Il faut dire que l'endroit n'est guère propice au sommeil, mais bien plutôt propre à susciter les plus folles inquiétudes. Elle essaie d'imaginer les raisons qui ont pu pousser Labatut à enquêter sur elle, à apprendre jusqu'au nom de son chien, enfin à commettre cet acte effarant. Elle envisage toutes les possibilités. Elle n'est pas assez fortunée pour qu'une rançon puisse être le mobile de l'enlèvement, elle doit écarter également l'éventualité d'un motif sexuel. A la rigueur, elle pourrait imaginer qu'un homme décide d'abuser d'elle, mais dans ce cas ce serait déjà fait, et puis, cela n'explique en rien ce luxe de préparation, ces préparatifs minutieux.

Elle a dû finir par s'endormir, car elle est brusquement réveillée par un grincement. Labatut se tient dans l'encadrement de la porte, mais ce qu'elle regarde, avec des yeux exorbités d'inquiétude, ce n'est pas le bol de café au lait que tient sa main droite, mais l'étrange instrument qu'elle voit dans sa main gauche. Il s'agit d'une boîte métallique, plate et circulaire, d'environ vingt centimètres de diamètre, prolongée par un câble et terminée par une boucle. Labatut exhibe avec fierté cet étrange objet, fruit de son invention. Avec force détails, il lui en explique l'utilité et le fonctionnement. « Un petit appareil qui vaut tous les liens et les bâillons du monde. Il tue quand on tente le moindre mouvement et quand on crie. »

D'ailleurs, il se propose de lui faire apprécier le fonctionnement de cette merveille. Il lui passe la boucle autour du cou et plaque la boîte métallique sur son ventre, la fixant solidement avec une bande Velpeau enroulée autour de la taille.

A partir de cet instant l'appareil est armé ; elle ne devra plus faire un geste si elle veut rester en vie.

Labatut s'en va et Mme Kurer entend dans le salon de la villa, au-dessus d'elle, des cris et des rires étouffés. Son tortionnaire lui a d'ailleurs expliqué que, le dimanche, il recevait souvent des amis à déjeuner.

Labatut n'a pas surestimé les mérites de sa machine infernale. L'engin est, du point de vue strictement mécanique, une véritable merveille. Il se compose d'un chargeur rond de mitrailleuse américaine avec un ressort sur lequel est fixé un câble d'acier se terminant par un nœud coulant. Le ressort est maintenu en place par une goupille, que la moindre pression peut faire sauter, la boucle du câble a le diamètre du cou. Quand le ressort se détend, la boucle se resserre jusqu'à n'avoir plus que le diamètre d'un doigt. Un mouvement d'horlogerie vient parfaire le système. Grâce à ce mouvement, le ressort peut se détendre de quelques millimètres tous les quarts d'heure et parvenir en fin de course au bout de quelques heures. L'appareil permet donc un étranglement brusque avec la goupille, ou progressif avec le mouvement d'horlogerie.

Quoique rompue de fatigue, Mme Kurer n'ose pas s'endormir de peur que l'engin ne se déclenche pendant son sommeil. Les heures s'écoulent avec une lenteur affreuse, d'autant que le réduit où elle est enfermée est totalement obscur. Immobile comme une statue, elle craint, à chaque instant, que la machine à étrangler, dont elle sent le nœud coulant autour de son cou, ne la tue brusquement. Bien sûr, essayant de vaincre la terreur panique que lui inspire cette horrible machine, elle a cherché le moyen de s'en débarrasser ; mais, elle a dû se rendre à l'évidence ; la moindre tentative pour échapper au nœud coulant serait fatale. Elle ne peut même pas glisser ses mains entre le câble métallique et son cou : la boucle trop serrée et le ressort puissant l'étrangleraient de toute façon et, de surcroît, lui briseraient les doigts.

Elle est plongée dans une sorte de prostration lorsque Labatut revient, muni d'une bouteille et de deux verres, afin, dit-il, de lui offrir l'apéritif !

Bien que son bourreau ait accepté de la libérer de son carcan pendant la nuit, celle qui s'écoule est encore plus terrible que la précédente, car elle sait qu'au matin elle connaîtra de nouveau le supplice de la « machine à étrangler ».

Le lendemain, un lundi, Labatut lui fait retirer sa robe et fixe la machine à son cou. Il prétend qu'il la délivrera bientôt mais, auparavant, elle devra s'habiller en homme. Il apporte deux costumes à cet effet, un gris et un bleu afin qu'elle puisse choisir. Il va sans dire qu'elle se soucie fort peu de la couleur, elle s'exécute cependant et s'affuble de l'un des complets. Il l'emmène ensuite dans sa voiture, l'oblige à s'allonger sur la banquette arrière, après lui avoir noué un foulard autour du cou pour cacher le câble. Puis, il remonte le mécanisme d'horlogerie et déclare : « Dans deux heures environ, vous serez étranglée, mais rassurez-vous, je vous délivrerai avant. »

Il conduit doucement pour ne pas déclencher le mécanisme par un cahot ou un coup de frein brutal. Grâce à toutes ces précautions, ils atteignent Nice sans être remarqués. Une fois en ville, Labatut vient s'asseoir à côté d'elle à l'arrière de la voiture. Il neutralise la machine pour quelques minutes en la menaçant de son revolver et lui enjoint de remettre ses propres vêtements. La machine réarmée et replacée autour de son cou, il lui fait signer une reconnaissance de dettes de 1 200 000 anciens francs. Quelques instants plus tard, il s'arrête une seconde fois, place Magenta. Mme Kurer, qui pourtant n'en est pas à une surprise près, reconnaît sa propre voiture garée le long d'un trottoir. Il l'y fait monter. Puis, ils repartent en direction de Cannes.

A Golfe-Juan, ils s'arrêtent dans un hôtel. Labatut commande deux petits déjeuners et prend une chambre. Pendant ce temps, le mouvement d'horlogerie continue sa course inexorable. De minute en minute, le câble se resserre un peu plus. Mme Kurer respire à peine. Dans la chambre, Labatut remet à zéro le mécanisme d'horlogerie. Sa victime est à bout de forces ; comme il lui en intime l'ordre, elle téléphone à sa famille pour la rassurer et pendant qu'elle parle à son mari, le câble continue à se rétrécir autour de son cou.


Tout se passe conformément au plan imaginé par son ravisseur. Si celui-ci l'a traînée jusque-là, c'est uniquement pour confirmer la thèse de la panne, et l'authenticité de la lettre expédiée l'avant-veille. De Golfe-Juan, ils repartent pour Nice et Labatut la conduit à la banque. Elle suit scrupuleusement les indications de Labatut qui lui a demandé de solder son compte : 50 000 anciens francs qu'elle lui remet en totalité.

Toute la matinée, il essaiera de toucher la reconnaissance de dettes qu'elle lui a signé, en vain : il ne peut joindre ni le directeur de la banque, ni le notaire de Mme Kurer.

Finalement, ils se retrouvent assis dans un petit restaurant de ce charmant village de La Turbie où Labatut commande généreusement un déjeuner pour deux. Sa prisonnière touche les plats du bout d'une fourchette hésitante et tremble à chaque bouchée que l'appareil diabolique ne l'étrangle brusquement. A côté d'eux, des touristes discutent gaiement, ignorants du drame qui se joue à côté d'eux.

A l'issue du déjeuner, Labatut, très ennuyé de n'avoir pu récupérer le montant de la reconnaissance de dettes, trouve un compromis. Mme Kurer devra signer l'acte de vente de sa voiture en échange. Il ajoute avec cynisme que, somme toute, elle fait une bonne affaire. Il s'inquiète soudain du fait que l'acte de vente est manuscrit. Il appelle la serveuse et lui demande de taper le document à la machine en deux exemplaires. Le propriétaire du restaurant, malheureusement, ne possède pas de machine à écrire. Labatut a alors une idée d'une audace quasi diabolique. Il se souvient, dit-il, que non loin de là, se trouve une gendarmerie ; il compte sur la complaisance des gendarmes pour établir ce document en bonne et due forme. Ce qui est fait, par le truchement de la serveuse qui lui rapporte peu après les contrats établis selon toutes les règles. Là-dessus, Labatut fait remonter sa victime dans sa propre voiture et la conduit dans un parking désert. Il la libère de son carcan, la remercie avec courtoisie pour l'acquisition du véhicule et lui déclare qu'elle est libre désormais. Il ajoute cependant qu'il n'hésitera pas à la tuer si elle raconte son aventure. Il s'éloigne enfin, laissant Mme Kurer abasourdie et brisée, doutant presque de ce qui vient de lui arriver. Pour s'assurer de la réalité des faits, elle porte les doigts à son cou et sent la marque de la boucle d'acier.

Elle n'a donc pas rêvé, mais comment fera-t-elle croire cette extravagante histoire ?

En effet l'aventure est si étrange que sa bonne foi est mise en doute. Ce n'est qu'avec la plus grande réserve qu'un brigadier de gendarmerie accepte de se rendre à la villa La Rêverie.

Une femme jolie, frêle, vient lui ouvrir. C'est Mme Labatut, revenue d'un week-end de quarante-huit heures qu'elle a passé à Nice. Malgré l'absence de son mari, elle accepte que le brigadier visite sommairement la maison. Il trouve l'appentis avec sa porte matelassée, dont le soupirail a été obstrué d'un drap noir. Mme Labatut apprend au gendarme qu'elle attend son mari incessamment.

Celui-ci arrive en effet. Il s'esclaffe bruyamment en entendant le récit du brigadier, mais il ne peut empêcher celui-ci d'aller jeter un coup d'œil dans sa voiture. Il explique qu'il s'agit justement de l'ancienne voiture de son ex-propriétaire, qui vient de la lui vendre. Il produit d'ailleurs l'acte de vente du véhicule. Cependant, il lui est beaucoup plus difficile d'expliquer l'existence et l'utilisation de la « machine à étrangler », que le brigadier a découverte dans la malle arrière.

On ne saura jamais comment une idée aussi saugrenue a pu venir à l'esprit d'un citoyen, jusque-là paisible, car Labatut, l'inventeur de la « machine à étrangler », s'est pendu dans sa cellule.

La strangulation était décidément une obsession chez cet homme !

Les dossiers extraordinaires T3
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