CHAPITRE LIII
— Seigneur Vador, dit l’officier, hochant la tête pour le saluer alors qu’il passait près de son poste.
— Seigneur Vador, dit l’officier des communications avec la même déférence.
— Seigneur Vador, dit le capitaine de l’Exécuteur.
Et cela continua ainsi jusqu’à ce qu’il atteignît le bout du pont.
Et c’est ainsi que je serai salué partout où je mettrai les pieds, désormais.
Debout devant le pare-brise avant, il regarda les étoiles avec ses yeux reconstruits.
Il était le gardien de la galaxie. Les Jedi ne comptaient plus – ils n’étaient pas différents de tous ceux qui essaieraient d’interférer dans leurs plans, à Sidious et à lui. Leur mission était de maintenir l’ordre, afin que le Côté Obscur puisse régner.
Anakin avait disparu. Il n’était plus qu’un souvenir si bien enfoui que Vador aurait pu avoir rêvé sa vie plutôt que l’avoir vécue. Et la Force telle qu’Anakin l’avait connue était enterrée avec lui et en était inséparable.
Comme Sidious le lui avait promis, il était désormais uni à l’ordre Sith. Il n’avait besoin d’autre compagnon que le Côté Obscur. Il acceptait tout ce qu’il avait fait pour rétablir l’équilibre au sein de la Force, qu’il s’agisse d’avoir démantelé la République ou écrasé l’ordre Jedi. Et il jouissait de son pouvoir. Il pouvait tout avoir. À condition d’avoir la détermination nécessaire pour s’en emparer, à n’importe quel prix pour ceux qui essaieraient de l’en empêcher.
Mais…
Il était lié à Sidious, et celui-ci lui dispensait les techniques Sith au compte-gouttes, comme s’il s’agissait d’un prêt. Il lui apprenait assez de choses pour le rendre puissant, mais pas assez pour qu’il devienne suprêmement puissant.
Mais un jour viendrait où ils seraient égaux.
Vador balaya les étoiles du regard, songeant au jour où il prendrait un apprenti. Et où, ensemble, ils renversaient Sidious.
C’était sa raison de vivre.