Chapitre XXXII

Il y a dans l'existence des coïncidences surprenantes. Deux jours seulement après mon retour à Paris, Dominique Lebel trépassait d'une crise hépatique. Il s'était plaint de vives douleurs au ventre après un repas en compagnie de deux jeunes femmes dans son appartement de Versailles. On fit appeler un médecin qui prescrivit une saignée pour soulager le foie. Elle n'eut pas l'effet escompté : le cœur de Lebel céda moins d'une heure plus tard.

Le roi fut informé le lendemain matin, s'en montra contrarié, mais joua fort gaiement aux cartes avec Jeanne ce soir-là. Jugez de mon étonnement, mais surtout de ma satisfaction de voir ainsi un fâcheux définitivement empêché de nuire. Je sais, ce n'est pas charitable de se réjouir de la mort d'un pauvre bougre. Mais celui-là m'indisposait depuis assez longtemps pour qu'on m'accorde le droit de ne pas pleurer sa fin. Et puis, Lebel disparu, le risque de voir le roi se détourner de Jeanne pour une autre diminuait d'autant. Mieux, la nature anxieuse du monarque pouvait désormais lui faire craindre de perdre Jeanne sans pouvoir espérer la remplacer, son âme damnée n'étant plus là pour lui rabattre des morceaux de choix. La place était à prendre sans tarder.

Durant mon absence, Jeanne était restée à Compiègne et se rendait tous les soirs chez le roi. Comme je vous l'ai dit, je l'avais dotée de deux superbes domestiques qu'on prit l'habitude de voir toutes les nuits attendre près de la demeure royale. La publicité de la liaison de Jeanne et du souverain n'en fut que meilleure : les rumeurs battirent leur plein jusqu'à Paris. Le roi s'en amusait, s'avouant même en privé assez content de faire des jaloux. Jeanne me rapporta qu'il lui parlait de plus en plus souvent de son désir de la voir à son gré, sans qu'elle n'eût à déguiser ses visites. Il demanda un jour franchement au duc de Richelieu s'il n'y avait pas un moyen de remédier à cela. Le duc répondit malicieusement qu'on pourrait travailler à trouver une solution s'il le souhaitait. Il ne répondit pas non. Et quelques jours avant mon retour avec ma famille, l'assentiment du roi à un arrangement de la nature de celui que je préparais fut complet :

— Mariez-la bien. Et ne me trouvez pas un nouveau Montespan, ordonna-t-il au duc.

On sait que M. de Montespan s'accommoda très mal d'être le cocu de Louis le Grand, puisqu'il en fit tout un scandale. Cela n'empêcha pas son épouse d'être une des plus puissantes favorites du règne. Je n'en espérais pas moins pour Jeanne. Quant à Guillaume, je me faisais fort de le rendre docile. D'autant que lorsqu'on informa le roi qu'un honnête gentilhomme se proposait d'offrir son nom à Jeanne, il fit savoir qu'il lui octroierait vingt mille livres de rente annuelle en dédommagement de ses services. Jeanne me le répéta mais je n'en informai pas encore Guillaume car ce garçon aurait été capable d'en exiger le double. Quand on donne de la valeur à un médiocre, il en tire souvent prétexte pour se hausser du col. C'est ainsi. Je lui dis donc seulement qu'il connaîtrait après son mariage le prix de son obéissance. Idem pour ses prétentions à rencontrer Jeanne. Il la verrait le jour des noces, c'était bien suffisant.

Toute ma famille logeait dans mon hôtel de la rue de la Jussienne. Je ne vous conterai pas les réactions de mes sœurs et de mon frère quand ils découvrirent les lieux. Vous devez vous douter qu'elles furent surtout fielleuses. Comment pouvaient-ils vivre dans le dénuement pendant que leur frère s'offrait une vie de prince ? C'est en substance la question et surtout le reproche qu'ils me firent. Je tentai bien de leur expliquer le dur labeur qu'avait exigé tout cela, mais ils ne me crurent pas. De toute façon, cela m'était égal. J'avais l'esprit ailleurs et tout tourné vers le mariage à venir. Il fallait aller vite. Le parti de M. de Choiseul commençait à fourbir ses armes. Déjà, Mme de Grammont claironnait qu'on ne verrait jamais Jeanne à Versailles qu'au détour d'un couloir, à la lueur d'une chandelle. En aucun cas elle n'aurait le loisir de s'y montrer le jour, encore moins à la Cour, ajoutait-elle. Choiseul lui-même avait convoqué Sartine, me révéla mon espion auprès de ce dernier. Il ne savait rien de précis sur ce qu'ils s'étaient dit mais il affirmait que les deux ministres avaient évoqué Mlle de Vaubernier. Vrai ou faux, ce renseignement m'incita à accélérer encore un peu plus mes manœuvres.

J'avais le marié et la mariée, restait à organiser les termes de l'union. D'abord, je pris le soin de m'entourer des conseils d'un expert dans les affaires de ce genre. C'est Nallut qui me l'adressa. Il s'agissait d'un notaire, maître Garnier, habitué à arranger toutes sortes de contrats sortant de l'ordinaire. Dans son étude un peu miteuse, il faut bien le dire, nous dressâmes la liste des clauses, de façon à laisser la mariée libre de ses mouvements après les noces. Ainsi, le contrat lui reconnaissait la seule administration de ses biens acquis par elle dans le cadre du mariage. L'époux était par ailleurs totalement écarté de la gestion future du foyer puisque seule Jeanne s'avérait admise à conduire le ménage. De cette manière, je m'assurais la soumission de Guillaume. Maître Garnier fut arrangeant puisque nous datâmes le document du vingt-trois juillet précédent. Je ne voulais pas que l'on puisse déceler la précipitation dans tout cela. Pour la publication des bans, j'agis de la même manière grâce aux bons soins de ce brave notaire qui s'y entendait pour arranger un mariage de comédie.

Ceci fait, je me mis en chasse d'une paroisse point trop pointilleuse sur les détails de cette noce. Je connaissais un aimable prêtre, visiteur occasionnel de mon ancien logement de la rue des Petits-Carreaux, qui officiait à l'église Saint-Laurent. J'exposai la chose à ce bon curé, qui se trouva bien aise de me rendre ce petit service. Il demanda cependant que le mariage se fasse à cinq heures du matin afin de préserver la tranquillité de sa paroisse. Je trouvai l'idée excellente : l'intimité du jeune couple en serait préservée, ajoutai-je.

Enfin, vous le savez, les préparatifs d'une noce sont souvent coûteux. Et je sollicitai Jeanne de suggérer au roi d'y participer en la dotant de trente mille livres. Sa Majesté ne rechigna pas et apporta dans la corbeille la somme demandée ainsi qu'une parure de diamants d'une valeur d'au moins vingt milles livre. Mais il fit mieux encore, vous l'allez voir.

 

Comme tous les faibles, le roi Louis XV osait parfois prendre des décisions vigoureuses sous le coup d'une soudaine impulsion. Quatre jours avant la date fixée pour le mariage, il offrit tout bonnement à Jeanne la jouissance de l'appartement laissé vacant par Lebel. La nouvelle fut un coup de tonnerre. La Cour l'apprit au retour de Compiègne, et il ne fut désormais plus question que de cette faveur qui désignait Jeanne pour autre chose qu'une passade.

Cette fois, le parti de M. de Choiseul ne resta pas sans réagir. On me rapporta le soir même qu'une petite musique commençait de se faire entendre jusqu'à Paris. De bonnes âmes sûrement stipendiées se mirent en devoir de jaser sur les circonstances de la fin de Lebel. On lui trouva une mort un peu trop brutale, et sur le mode de la plaisanterie, quelques-uns estimèrent qu'il avait quitté les lieux à point nommé. On rappela aussi comment il regrettait de s'être fait l'ambassadeur de Mlle de Vaubernier. Bref, il ne fallut pas longtemps pour qu'il se propageât une méchante rumeur dans laquelle j'avais bien sûr un rôle. Et pas des moindres. Une calomnie est d'autant plus terrible quand elle se bâtit sur un début de vérité. C'est vrai, une fois le mois, je faisais livrer à Lebel – ou je m'en chargeais moi-même, comme vous le savez – des préparations dont il raffolait. Il m'arriva aussi de lui confectionner quelques filtres qui lui étaient une précieuse béquille. À part cela, rien, mais le bougre avait dû s'ouvrir à d'autres de mes petits cadeaux, car on persifla rapidement à mon sujet des choses dont vous vous doutez. Toutefois, en ce genre d'accusation, il faut des preuves. Mes diffamateurs étant bien en mal d'en produire, et pour cause, je me résolus à ne pas m'en préoccuper23, certain que j'aurais bientôt tout le loisir de me venger de mes ennemis.

 

Jeanne épousa mon frère le premier septembre 1768, à l'aube. Il ne m'avait pas fallu plus de quinze jours pour tout arranger. Une demi-douzaine de personnes seulement assista au mariage en plus des deux époux, dont mes deux sœurs, la mère de Jeanne, mon fils, le curé, et moi-même en qualité de témoin. Trois ou quatre vieilles bigotes habituées de la première messe du matin furent bien surprises de notre présence, mais se firent discrètes. La cérémonie fut brève.

Après la bénédiction, je décidai d'emmener tout ce petit monde chez moi. Jeanne était éblouissante, comme à l'habitude. Elle avait maintenant achevé sa mue. La jeune femme qui quatre ans plus tôt se laissait brocanter par son misérable associé était bien loin. Elle pouvait désormais se prévaloir du titre de comtesse. Comtesse Jeanne du Barry, voilà qui sonnait bien. Guillaume ne resta d'ailleurs pas insensible à l'éclat de sa nouvelle femme. Il paraissait tout émerveillé d'être là, jouant son rôle avec beaucoup de sérieux, et même de solennité, je dois dire. Pour l'occasion, je lui avais fait confectionner un habit à la mode. Jeanne se montra très aimable avec lui, ainsi qu'avec mes sœurs. Ces dernières, habituellement si acariâtres, trouvèrent également Jeanne à leur goût.

Une fois que nous fûmes rentrés, je révélai à mon frère les dispositions prévues par le roi à son égard.

— Guillaume, tu te présenteras demain à Versailles chez M. de Gagny où l'on te remettra un titre de rente de vingt mille livres annuelle. Es-tu satisfait ?

— Cela pourrait contribuer à me satisfaire, en effet, dit-il d'un ton qui me déplut.

Je pressentis qu'il manigançait quelque chose.

— Ta peine est bien récompensée, ne trouves-tu pas ? insistai-je.

— En partie, certes. Toutefois, j'attends mieux.

— Mieux ?

— Oui. J'estime que notre nom vaut bien plus qu'une aumône.

— C'est-à-dire, mon cher frère ? dis-je en déguisant la colère qui m'envahissait.

— Eh bien, tu sais que j'ai été quelque temps dans l'armée. J'ai dû la quitter pour une méchante fièvre que j'ai attrapée aux îles. Je voudrais que l'on m'en dédommageât par la croix de Saint-Louis.

— Cela sera difficile. Il faut la mériter par une action d'éclat.

— Je la mérite. Ce n'est pas le roi qui dirait le contraire. Je sacrifie mon épouse à son bon plaisir. Ça vaut une blessure sur un champ de bataille.

La chose aurait été comique s'il ne m'avait asséné sa demande d'un air d'arrogance.

— Je verrai ce qu'il est possible de faire, dis-je pour clore le sujet.

— Il vaudrait mieux. Et puis, il y a autre chose. Je veux également que ma rente soit doublée.

— C'est impossible.

— Impossible ?

— Oui, c'est le roi qui en a décidé. C'est définitif.

— On verra ça. Après tout, je pourrais bien décider d'interdire à ma femme de…

— Guillaume, fais attention, le coupai-je.

— Et pourquoi donc ? D'ailleurs, mon épouse me doit obéissance, non ?

— Tu as lu le contrat de mariage que tu as signé ?

— Oui, oui, j'ai bien vu qu'on y bafoue le rôle de l'époux. Mais tout cela ne tiendra pas si je me pique de le contester.

Cette fois, je ne pus plus retenir ma rage.

— Suis-moi, lâchai-je en l'empoignant par le bras avant de le conduire vigoureusement dans mon cabinet, dont je fermai la porte à clé.

— Guillaume, écoute bien ce que je vais te dire. Je ne le répéterai jamais. Je ne te parlerai ni de ton ingratitude ni de ton arrogance. J'ai été te chercher dans ton trou merdeux pour te donner une chance inespérée. Qu'il soit bien entendu que désormais Jeanne porte notre nom. Tu as signé. Tes menaces ne me concernent donc plus. Elles s'adressent à Jeanne et au roi. Et sache bien qu'il tient plus à elle qu'à son mari. Suis-je assez clair ?

— Tu me menaces ?

— Moi non, mais je ne peux répondre de ce qui arrivera si tu persistes dans ta mauvaise volonté.

Mon frère resta un moment songeur. Il se savait peu de taille à soutenir un quelconque affrontement. Encore moins contre le roi.

— Pourquoi dois-je rentrer à Lévignac ? demanda-t-il d'un ton radouci.

— Pour ton bien. Fais-toi oublier quelque temps. Et puis tu peux t'installer à Toulouse. Avec vingt mille livres de rente, tu devrais y trouver à t'employer.

— Il n'y a pas d'autre solution ? ergota-t-il encore.

— Non.

Pour lui complaire, je lui promis de faire tout ce qu'il me serait possible pour sa croix de Saint-Louis. Évidemment, je n'en avais aucune intention, mais cette promesse finit de le calmer. Guillaume capitula alors sans autres conditions.

On voit bien comment mon frère n'avait rien perdu de cette âme cupide et médiocre que je vous ai déjà longuement décrite. Heureusement, il n'insista pas : après avoir rempli les formalités d'usage auprès du payeur des rentes, il décampa. Pour la petite histoire, sachez qu'il n'avait vu Jeanne qu'une matinée. Cette dernière le trouva assez mal dégrossi, et me demanda si j'étais sûr que nous fûmes nés du même lit. Sans faire injure à la mémoire de mes honorables parents, on peut en effet se poser la question. Je vous l'ai déjà dit, les enfants sont une loterie. À ce sujet, il me reste à vous entretenir de mes deux sœurs. Guillaume parti, elles demandèrent humblement si elles aussi devaient rentrer à Lévignac. Je me montrai magnanime et trouvai un rôle à leur mesure. À Chon surtout, qui m'étonnait de jour en jour : elle mélangeait à sa nouvelle vivacité d'esprit un genre rustique qui lui inspirait des saillies souvent piquantes. J'avoue que sa compagnie n'était plus aussi désagréable qu'antan, et pouvait même avoir des avantages. Bischi, quant à elle, était toujours terne, mais les deux restaient inséparables. Plus étonnant encore, l'une comme l'autre semblaient avoir pris Jeanne en sympathie. Elles savaient le bénéfice qu'elles pouvaient en tirer, toutefois je crois qu'il y avait de la sincérité dans ce penchant. Quoi qu'il en soit, ces deux pies allaient servir mes plans.

La comtesse du Barry séjournait désormais à Versailles. Elle n'avait toutefois aucun droit d'y revendiquer une place officielle. La Cour lui restait inaccessible et l'étiquette imposait qu'elle ne se montrât jamais ouvertement en compagnie du roi. Ce dernier la recevait chaque soir mais il n'était pas dans sa nature de contraindre quiconque à lui faire bonne figure. Et, isolée dans son nouveau logement, elle ne pouvait compter sur le soutien de personne, tant la coterie de M. de Choiseul s'ingéniait à la traiter en pestiférée. D'ailleurs, on disait en se gaussant que la du Barry habitait dans l'appartement d'un domestique. Bref, pour rompre cette quarantaine, la cérémonie de la présentation restait la dernière pierre à apporter à mon édifice. Vous savez comment ce protocole exige de celui ou celle qui y est soumis de produire les preuves de sa noblesse. Pour une femme, celles de son père ou de son époux font foi. Ce sujet étant désormais réglé comme vous venez de le voir, il s'agissait maintenant de lui trouver une marraine pour être présentée publiquement au roi. L'étiquette est formelle à ce sujet. La cérémonie doit avoir lieu en présence de la Cour réunie, et représente en quelque sorte un second baptême devant la bonne société. Ensuite, l'impétrante peut trouver sa place dans le théâtre de Versailles. Jeanne avait déjà ses habitudes dans les coulisses, mais pour qu'elle devînt un premier rôle, elle ne pouvait se dispenser de cette comédie.

Avec le duc de Richelieu, nous nous attelâmes à la besogne. Cela pouvait prendre du temps, le roi semblant pour l'heure se satisfaire de sa proximité avec Mme du Barry et de son titre tout neuf. En outre, il fallait également affermir la position de Jeanne avant d'entreprendre le couronnement – si je puis dire – de notre plan. C'est là que mes sœurs pouvaient se rendre utiles. D'une souche sans tache, elles paraîtraient aisément à la Cour, et seraient en quelque sorte les yeux et les oreilles de Jeanne – mais évidemment surtout les miennes. Le nouveau genre de Chon saurait peut-être même gagner des sympathies auprès de quelques vieilles duchesses, toujours très précieuses pour se faire une réputation. Je demandai donc à Jeanne de leur faire une petite place dans son nouveau logement. Elles lui tiendraient compagnie pendant la journée, rompant ainsi sa solitude, d'autant que mon fils prit aussi l'habitude de lui rendre visite. On se souvient qu'il était grâce à moi un page de la Cour et qu'à ce titre il connaissait toutes sortes de petits secrets. Je fais ici une brève parenthèse pour répondre à ceux de mes lecteurs qui m'estiment souvent un père ou un frère dénaturé. Connaissez-vous beaucoup de vos amis ou parents qui offrent à leurs sœurs un balcon à Versailles ? À leur fils une place près du roi ? À leur frère une rente de ministre ? Et à leur belle-sœur un trône ? Nous nous comprenons, je pense. Il reste mon épouse, direz-vous. À elle, j'ai laissé la liberté. C'est un bien inestimable.

23La rumeur d'un empoisonnement de Dominique Lebel a effectivement couru quelque temps à Versailles, où les calomnies de ce genre étaient assez fréquentes. On sait aujourd'hui que le clan de Mme de Grammont ne fut pas étranger à la propagation de cette thèse. Toutefois, comme le souligne le comte, aucune preuve ne l'a jamais étayée. D'ailleurs, la date de son retour de Toulouse – qu'il prend soin de préciser – ne lui aurait pas laissé le temps matériel d'ourdir une telle machination. Paradoxalement, la joie qu'il décrit avoir ressenti à l'annonce de la mort de Lebel finit de le disculper de ce soupçon. Le comte avait peu de scrupules, toutefois il faut rester juste avec lui : il n'a pas le profil d'un assassin.