Maxime a remarqué la beauté de Tania, il veut la conquérir. Tania est elle aussi séduite par ce garçon : elle guette son arrivée, le suit des yeux, parfois se rend au gymnase pour assister à l’un de ses combats. Le spectacle de Maxime en tenue de lutteur, emprisonnant son adversaire dans l’étau de ses jambes, ne la laisse pas indifférente.
Moulée dans un maillot noir, coiffée d’un bonnet blanc qui souligne la pureté de ses traits, Tania est éblouissante. Projetée vers le ciel après quelques rebonds elle fend l’air puis ramassée sur elle-même inscrit ses figures parfaites dans l’espace avant de filer vers la surface qui se referme sur elle sans une éclaboussure. Maxime ne manque jamais de s’installer au pied du plongeoir lorsque l’équipe féminine s’entraîne.
Il aime les conquêtes faciles. Il jette son dévolu sur une cheville fine, sur un décolleté que l’été rend scintillant. Un sourire, un regard un peu appuyé et la jeune proie monte dans sa décapotable. Il l’emmène dîner, charge son regard de promesses. Enflammé dans l’instant, aimanté par un détail il confond le désir avec l’amour et très vite le charme de la rencontre se fane.
Il n’en sera pas de même avec Tania, il le sait. Il décide, contrairement à son habitude, de ne pas se hâter. Son regard exercé repère impitoyablement le point faible d’une anatomie, aussi prometteuse soit-elle. Une jambe sans relief, un pied trop carré, un soupçon de mollesse dans le ventre et aussitôt le charme d’une chute de reins ou d’une poitrine s’étiole. Rien de semblable avec Tania : tout dans ce corps répond à son désir.
Peu à peu, au fil de leurs rencontres, la championne invulnérable lui dévoile sa fragilité et ses doutes. Sous la statue il voit poindre la petite fille. Au bout de quelques semaines il ne peut plus se passer de sa présence. Ils se fréquentent en dehors du club, au volant de sa décapotable il l’emmène découvrir ses coins préférés de la capitale : la Concorde sous la pluie, le charme provincial de la place Furstenberg, le marché d’Aligre, le petit cimetière de campagne qui entoure l’église de Charonne.