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Acquaviva arriva le premier et s’installa dans un angle du fond, de façon à pouvoir observer l’ensemble de la salle. Dans une ville comme Douala, le Glacier moderne pouvait passer pour un endroit chic, avec ses parois imitation acajou et son escalier à balustres conduisant à une loggia. En réalité, il ne se distinguait pas des innombrables brasseries qu’on trouve dans toutes les grandes villes du monde. Acquaviva commanda un punch et entreprit de feuilleter un journal qu’il avait emprunté à l’hôtel, sans s’irriter du retard de son correspondant.
Kimbé arriva vingt minutes plus tard. C’était un homme grand et sec dont des lunettes noires dissimulaient le regard. Il portait des vêtements civils : chemise bleue à fines rayures blanches aux manches roulées sur les avant-bras, pantalon gris au pli impeccable, mocassins à boucle étincelants. Acquaviva remarqua aussi sa montre. Une lourde Rolex en or, ou du moins une bonne imitation. Un porte-documents en peau de porc était glissé sous son bras. Acquaviva lui donna la trentaine.
— Je suis le commandant Acquaviva, annonça-t-il, sans se lever ni tendre la main. Je vous en prie, capitaine, asseyez-vous.
Kimbé ne manifesta aucun signe susceptible d’indiquer que cette manière de lui parler comme à un subordonné le blessait. Il prit place en face d’Acquaviva, dans une posture nonchalante, un bras passé par-dessus l’accoudoir de son siège.
— Je n’ai encore jamais eu le plaisir de vous rencontrer, capitaine, poursuivit Acquaviva, mais j’ai travaillé pendant plusieurs années avec certains de vos supérieurs.
Il cita des noms que ne pouvait ignorer son interlocuteur. Celui-ci aurait pu lui demander pourquoi il ne traitait pas directement avec ces gens haut placés, mais il ne le fit pas. Acquaviva attendit que le serveur ait apporté les consommations pour entrer dans le vif du sujet.
— Vous vous étiez engagé à nous débarrasser d’un élément indésirable, capitaine. Que s’est-il passé ?
Toujours ce ton du supérieur qui attend un rapport. Ça marche ou ça ne marche pas. Pour l’instant, ça avait l’air de marcher.
— Commandant, dit Kimbé, nous avons eu des imprévus. Beaucoup d’imprévus. D’abord, le personnage en question a été muté à New Bell comme vous le savez sans doute. À Tcholliré, tout se serait passé sans problème, très discrètement. Tcholliré se trouve dans le nord, loin des grandes villes.
— Je sais où se trouve Tcholliré, capitaine.
— Le personnage s’est donc retrouvé à New Bell. C’est tout près d’ici, je suppose que vous le savez aussi. Et il y a eu une émeute que nous ne pouvions pas prévoir. Nous avons recruté un homme sur place, mais il n’a pas eu le temps d’agir. Le personnage s’est évadé.
— On s’évade si facilement que ça de New Bell ?
— Cette prison est une vraie passoire. Deux mille détenus pour six cents places, quelque chose comme ça. Pas assez de gardiens pour les surveiller et la plupart sont corrompus. On peut les acheter pour pas grand-chose. Il y a des émeutes et des morts tous les ans. Un vrai foutoir. Cette fois, les hommes ont réussi à entrer dans le quartier des femmes. Ils ont défoncé la porte. Vous imaginez le bordel ! Cinq types ont été tués et plusieurs gardiens blessés.
— Il y a eu d’autres évasions ?
— On n’en sait rien. Les gens du quartier disent qu’ils ont vu des hommes courir, mais c’étaient peut-être seulement des passants qui planquaient leurs fesses. Ça tirait dans tous les coins.
— Il y a eu une enquête ?
— Pas encore. On ne sait même pas qui a été tué par qui. Il y a eu des règlements de comptes. Certains détenus avaient sans doute fait rentrer des armes. Une seule chose est sûre : le régisseur va se prendre un savon et se faire virer. Peut-être même qu’il se retrouvera en compagnie de ses clients si on trouve des trucs qui ne vont pas dans ses comptes.
— Il faut un bouc émissaire, dit Acquaviva.
Pour la première fois, Kimbé le gratifia d’un large sourire, dévoilant des dents bien plantées.
— Vous avez tout compris, commandant. Ça se passe comme ça en France aussi, n’est-ce pas ?
— À peu près. Mais il n’y a tout de même pas des révoltes et des morts tous les ans à la Santé !
— Parce que vous êtes plus riches que nous. Vous avez les moyens de dorloter vos criminels. Pas nous.
— Qu’est devenu le type que vous aviez chargé d’éliminer notre cible ?
— Il a été tué au cours de la bagarre. Égorgé jusqu’aux oreilles.
— Comment l’aviez-vous choisi ?
Kimbé ne répondit pas immédiatement.
— On me l’avait recommandé. Il s’appelait Fochivé. C’était un criminel, un braqueur récidiviste. Mais je n’ai pas traité directement avec lui. Ça n’aurait pas été prudent.
— Je comprends. Mais, de deux choses l’une, ou il a été trop bavard, ou quelqu’un joue double jeu dans votre équipe.
Cette remarque parut contrarier Kimbé.
— Comment savoir ?
— C’est votre métier, il me semble, capitaine. Vous pensez que le journaliste avait des complices dans la prison ?
Kimbé haussa les épaules.
— Je n’en sais rien du tout. Tout est possible. Mais ce type ne vivait pas à Douala, du temps où il publiait son petit torche-cul. Il habitait Yaoundé. Il ne pouvait pas savoir qu’il allait être muté de Tcholliré à New Bell, sauf si cette mutation faisait partie d’un complot. Surtout, pourquoi s’est-il évadé alors qu’il ne lui restait plus longtemps à tirer ? Une quinzaine de jours, je crois. Soit il est parti sur un coup de tête, sans rien avoir préparé, soit il a été averti qu’on allait lui faire la peau.
Acquaviva observa un couple de jolies filles qui venaient d’entrer. Elles se tenaient par le bras en riant. Il échangea des sourires avec elles, puis fixa Kimbé.
— Je penche pour la seconde solution. Pourquoi muter à Douala un type qui habite Yaoundé, juste avant de le libérer ?
— Ça, ça ne veut rien dire. Ce sont les mystères de l’administration. Ce n’est pas pareil chez vous ?
— Plus ou moins, admit Acquaviva. Sinon, ce type a de la famille ?
— Une mère et une sœur qui vivent dans un village du côté de Foumban. Vous voyez où c’est ?
Acquaviva opina.
— Il y a des gens qui peuvent le cacher là-bas ?
— Tout est possible, mais il faut d’abord qu’il se tape le voyage. Si des complices l’emmènent en voiture, c’est assez long mais possible. S’il est tout seul, c’est plus difficile. Il y a beaucoup de contrôles sur la route.
— On peut payer les policiers ou les gendarmes pour qu’ils ferment les yeux, n’est-ce pas ?
— Bien sûr, mais c’est risqué tout de même. Et il sait que c’est le premier endroit où on ira le chercher.
Acquaviva sirota un instant son punch en silence, puis reprit :
— D’accord, c’est toujours risqué de rentrer dans son bled quand on est recherché, mais c’est parfois le seul moyen d’obtenir de l’aide. À la place de ce type, que feriez-vous, capitaine ?
La question parut surprendre Kimbé, qui se gratta pensivement la joue puis souleva ses lunettes teintées pour dévisager Acquaviva.
— Je ne suis pas à sa place, et nous ne sommes pas du tout le même genre de type. Nous ne sommes ni de la même origine ni de la même religion. Il est bamiléké, je suis du littoral. Il est catholique et moi évangéliste. J’appartiens à l’Église des enfants de Jésus. Vous voyez, nous sommes très différents.
— Certes, mais ça ne change pas grand-chose quand il faut se planquer parce qu’on a les flics aux fesses ! Que feriez-vous ? Essayez d’imaginer la situation.
— Moi, j’essaierais de négocier avec les gens qui veulent me descendre. Je m’engagerais à fermer ma gueule en échange de la vie sauve. Et je me contenterais de raconter des histoires de cul dans ma feuille de chou, des blagues sur les pédés, des anecdotes sur les stars du showbiz et du sport. Les gens adorent les potins. La politique leur casse les couilles. Mais je ne suis pas journaliste et je ne suis pas non plus un héros. Je veux faire vivre ma famille et lui assurer une vie tranquille.
Acquaviva ne lui demanda pas pourquoi il avait choisi l’armée et les services spéciaux. Il le savait. Dans ce pays, le choix était limité pour les jeunes gens qui n’avaient pas des parents ministres ou pleins aux as.
— Bon, soyons sérieux, qu’est-ce que vous feriez à la place de ce type ? Où peut-il se planquer ? Il a des relations à Douala ?
— Je n’en sais rien du tout. Si on admet qu’il ne veut pas fermer sa grande gueule, ce qui est idiot, je crois qu’il a intérêt à quitter le pays, à aller tenter sa chance en France. Là-bas, il trouvera certainement des bonnes âmes pour le chouchouter, n’est-ce pas commandant ?
— C’est probable. Mais c’est tout de même plus difficile de prendre l’avion pour la France que de se tirer de New Bell quand on n’a, en principe, ni fric ni passeport.
— Sauf si quelqu’un lui en a procuré…
— Vous avez une idée ?
— Peut-être des gens qui voudraient mettre certaines personnes en difficulté. Si ce type sort un scoop en Europe sur ces expériences avec les putes de Tcholliré, il y a des gens que ça peut gêner, c’est sûr. Et d’autres qui se frotteraient les mains, c’est sûr aussi.
Kimbé n’était pas censé connaître la raison pour laquelle on voulait se débarrasser d’Assamoa. Apparemment, il n’avait pas eu trop de mal à la découvrir.
— Et vous n’avez pas une idée plus précise sur ces gens ?
Kimbé souleva de nouveau ses lunettes noires avec un grand sourire.
— Vous savez, commandant, la politique c’est un panier de crabes. Moi, en principe, je ne m’en mêle pas. Je suis fonctionnaire, donc je défends les intérêts de mon président qui a été élu démocratiquement et représente le peuple.
Acquaviva accueillit ce discours par une expression entendue. Celle du type à qui on ne la fait pas.
— Et vous arrondissez vos revenus par la même occasion, n’est-ce pas ?
Kimbé remit ses lunettes en place et écarta les mains.
— Ce sont les règles du jeu.
— Bon, si une idée vous vient, vous savez où me joindre. Il va falloir que je mène ma propre enquête. J’ai besoin d’un document officiel au cas où je me ferais contrôler. Quelque chose qui dise que je travaille pour le gouvernement. Vous pouvez m’obtenir ça ?
— Pour que ça ait l’air vraiment officiel, ça va coûter assez cher.
— Il faudra préciser que je suis autorisé à porter une arme.
— Alors, ça coûtera encore plus cher. Vous avez un flingue ?
— Non, mais vous allez aussi m’en trouver un.
— Quel genre ?
— Un revolver. Les pistolets s’enrayent trop facilement. Un Colt Magnum fera l’affaire.
Kimbé hocha la tête.
— Ça peut se trouver, mais il faut tout de même que je vous précise une chose, commandant.
— Je vous écoute.
— Nous ne sommes plus à l’époque où vous étiez chez vous. Beaucoup de gens n’aiment pas les Blancs, surtout les Français depuis qu’ils ont vu vos hélicoptères tirer sur la foule en Côte d’Ivoire à la télé. Moi, je peux comprendre, parce que je suis un militaire, nous sommes collègues. À leur place, j’aurais peut-être fait tirer moi aussi. Mais beaucoup de gens ne raisonnent pas comme moi.
— Je m’en doute.
— Ce que je veux dire, c’est que, même avec un document officiel avec tous les tampons, vous pouvez tomber sur un type qui n’appréciera pas de voir un Français se balader avec un gros flingue dans les rues de son pays. Vous comprenez ?
Le ton de Kimbé s’était imperceptiblement modifié. Une menace ?
— Ça fait partie du métier. Je suis habitué à ce qu’on me regarde de travers.
Kimbé éclata de rire.
— Alors vous risquez d’être servi.
Après avoir traversé l’esplanade dégagée autour du pénitencier situé en plein cœur de Douala, Assamoa se mêla à la foule des habitants du quartier qui faisaient leur marché. La panique engendrée par la fusillade n’avait pas duré plus de quelques minutes. Ces incidents étaient accueillis avec philosophie. Chacun avait repris ses habitudes. Les étals regorgeaient de fruits, de légumes et de toutes sortes de poissons. Des essaims de grosses mouches noires bourdonnaient autour des carcasses d’animaux suspendues à des crochets. Les commerçants cherchaient à attirer les badauds par des cris et des plaisanteries, comme sur tous les marchés du monde. Assamoa contemplait avec incrédulité ce spectacle paisible. Ainsi, deux univers aussi différents n’étaient séparés que par quelques centaines de mètres. D’un côté, la souffrance, les privations, la torture et la mort, de l’autre la joie de vivre et l’abondance. Cette transition brutale le déstabilisa pendant quelques instants, et il se demanda s’il n’allait pas se réveiller sur sa paillasse de la cellule 14.
Mais une forte femme coiffée d’un turban coloré lui tendit une tranche de mangue sans cesser de vanter sa marchandise. Le fruit juteux avait le goût incomparable de la liberté. Après avoir mordu dans sa chair, il sut qu’il ne rêvait pas. Il s’aperçut alors que son estomac criait famine. À Tcholliré, un petit bol de mais avait constitué sa ration quotidienne. Parfois s’y ajoutaient un peu d’arachide et de la tomate en boîte. La pitance de New Bell ne valait guère mieux. Le journaliste compta et recompta ses billets. Au terme d’un difficile débat intérieur, il alla prendre place sur le banc d’une échoppe ouverte en plein air. À la table voisine, deux jeunes gens jouaient avec leur téléphone portable. Sur le comptoir, une radio diffusait un tube de Koko Ateba : Si t’es mal dans ta peau. Assamoa sentit la nostalgie l’envahir. Il avait interviewé la chanteuse lors de son retour au pays. Un point commun les unissait : Koko Ateba avait passé deux mois en prison pour avoir évoqué dans une chanson le drame d’une femme stérile en présence de la première dame du pays de l’époque. Assamoa avait été jeté derrière les barreaux pour avoir offensé celle qui lui avait succédé. Il se mit à rire tout seul. Les deux jeunes lui jetèrent des regards ironiques. Ils le prenaient sans doute pour un fou. En dépit de ses vêtements neufs, il n’avait tout de même pas bonne mine.
Une fillette vint prendre sa commande. Il s’offrit une cuisse de poulet et des frites. D’autorité, la petite lui apporta une cannette de JPI[7]. Il en but une grande rasade, picora quelques frites et mordit à grandes dents dans son poulet. Il n’avait pas éprouvé un tel bonheur depuis des mois.
Une fois rassasié, son moral retomba d’un seul coup. Que faire ? Où aller ? Il entreprit de dresser la liste de ses relations. Il connaissait assurément pas mal de gens, mais personne qui soit susceptible de lui venir en aide. Des confrères ? Inutile d’y songer. Chacun d’eux était beaucoup trop préoccupé par sa propre survie. Une femme ? Sa rupture avec sa titulaire[8] remontait à plus de deux ans et cette séparation s’était accompagnée de scènes désagréables. Elle ne ferait rien pour le tirer d’affaire. Ses rares amis habitaient Yaoundé. Leur téléphoner paraissait très risqué. La police les avait peut-être mis sur écoutes et il ignorait comment ils réagiraient. Quant à sa mère et sa sœur, elles ne pouvaient rien pour lui. Elles lui avaient envoyé quelques colis et c’était déjà beaucoup, compte tenu de leurs moyens. Surtout, c’est sans doute chez elles que la police irait fouiner en priorité.
Assise sur un tabouret, les coudes sur le comptoir et les poings sous le menton, la petite serveuse l’observait.
— Fais-moi un café bien fort.
— Je n’ai pas de café, mais je peux en chercher à côté.
— Apporte-moi les journaux en même temps.
— Lesquels ?
— Ceux qui traînent sur ton comptoir.
— Ils sont vieux, ils nous servent à emballer le poisson et le poulet.
— Ça ne fait rien.
— Ils ne sont pas complets. On en a arraché des pages.
— Ça n’a pas d’importance.
La gamine se plia aux exigences de ce client bizarre. Elle revint avec une tasse de café fumant et un paquet de journaux. Assamoa lui tendit un de ses quatre billets de cinq mille.
Le café lui redonna un peu de nerf. Il le sirota en feuilletant les gazettes. Il y avait un peu de tout : des pages dépareillées arrachées au Messager et à Cameroun Info, un cahier spécial de Mutations consacré au nouveau gouvernement – eh oui, depuis les dernières élections présidentielles, il y avait un nouveau gouvernement ! mais Assamoa, au fond de son trou, ne s’en était guère préoccupé – et un exemplaire de Divas à peu près intact. Il se fit la réflexion que le luxueux papier de cette revue était trop épais pour emballer du poisson. Ce n’était pas non plus très hygiénique, mais l’hygiène ne faisait pas partie des priorités des gargotes du marché de New Bell. Dans d’autres circonstances, il aurait épluché les nominations de façon à savoir à quelles ethnies appartenaient les nouveaux ministres et à quels liens de parenté ils devaient leurs postes. Le sujet faisait toujours les délices des lecteurs. Pourtant, ce furent les couleurs criardes de la couverture de Divas qui retinrent son attention. Un portrait très flatteur de la première dame du pays occupait la une, sous le titre « Exclusif : un après-midi avec une dame de cœur ». Décidément, elle me poursuit, songea Assamoa. Néanmoins, une curiosité malsaine doublée d’une certaine dose de masochisme le poussa à ouvrir le magazine mondain qui consacrait vingt pages à celle qui lui avait valu de passer cinq mois et demi au milieu des cafards et des excréments. Elle apparaissait en robe du soir, en tailleur Chanel, en boubou, en pagne, en T-shirt à l’effigie du président, et même en manteau de fourrure. Au fil des pages et selon l’occasion, elle se coiffait d’un turban, se décolorait en rousse frisottante, en blonde platine ou rassemblait en chignon son abondante chevelure décrêpée. Elle posait avec ses enfants, avec des écoliers portant des pancartes chantant ses louanges, des malades du sida, des membres de diverses associations caritatives dont elle était présidente, et même avec Laura Bush – la photo avait été prise au cours d’un voyage présidentiel à Washington.
Les autres pages ressemblaient à tout ce qu’on peut trouver dans les magazines de ce genre : conseils de beauté, de santé et d’élégance, potins mondains, publicités pour des objets qui représentaient plusieurs vies de revenus d’un citoyen moyen. Il s’apprêtait à refermer Divas quand une photo de la rubrique « Tapis rouge » retint son attention. Trois personnages vêtus de costumes sombres sablaient le champagne dans un décor de faux palmiers. Deux Blancs et un Noir. La légende disait : « Le ministre des télécommunications accueille des industriels étrangers. »
Merde, je connais ce type ! jura intérieurement Assamoa. Il ajusta ses lunettes pour examiner plus attentivement le visage du Blanc placé à la gauche du ministre. Pas de doute.
D’un seul coup, il se trouva transporté quinze ans en arrière.