Références par chapitres
1. L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau
Macrae, D., et Trolle, E., « The Defect of Function in Visual Agnosia », Brain, 1956, n° 77, p. 94-110.
Kertesz, A., « Visual Agnosia : The Dual Deficit of Perception and Recognition », Cortex, 1979, n° 15, p. 403-419.
Marr, D., voir plus loin, chap. XV.
Damasio, A.R., « Disorders in Visual Processing », in Mesulam, M.M., 1985, p. 259-288 (voir plus loin, chap. VIII).
2. Le marin perdu
L’article original de Korsakov (1887) et ses œuvres postérieures n’ont pas été traduits. Louriia, dans The Neuropsychology of Memory, op. cit., donne une bibliographie complète de ses œuvres, accompagnée d’extraits traduits et de discussion. Louriia lui-même donne beaucoup d’exemples frappants d’amnésie analogue à celle du « marin perdu ». Là encore, comme dans l’histoire qui précède, je me réfère à Anton, Pötzl et Freud. Parmi ceux-ci, seule la monographie de Freud – du reste œuvre de grande importance – a été traduite en français.
Anton, G., « Über die Selbstwarnehmung der Herderkrankungen des Gehirns durch den Kranken », Arch. Psychiat., 1899, n° 32.
Freud, S., Contribution à la conception des aphasies : une étude critique, préface de Roland Kuhn, trad. fr. de Claude van Reeth, Paris, PUF, 1983.
Pötzl, O., Die Aphasielehre vom Standpunkt der klinischen Psychiatrie : Die Optische-agnostischen Störungen, Leipzig, 1928. Le syndrome que décrit Pötzl n’est pas seulement visuel mais peut prendre l’ampleur d’une inconscience partielle ou totale du corps. En ce sens, il concerne aussi les thèmes traités aux chap. III, IV et VIII. J’y fais aussi allusion dans mon livre Sur une jambe, Paris, Éd. du Seuil, 1987.
3. La femme désincarnée
Sherrington, C.S., The Integrative Action of the Nervous System, Cambridge, 1906, spécialement p. 335-343.
— Man on His Nature, Cambridge, 1940, chap. XI, spécialement p. 328-329, concerne directement l’état de cette patiente.
Purdon Martin, J., The Basal Ganglia and Posture, Londres, 1967. Cet ouvrage important est plus largement cité au chap. VII.
Weir Mitchell, S. : voir plus loin, chap. VI.
Sterman, A.B., et al., « The Acute Sensory Neuronopathy Syndrome », Annals of Neurology, 1979, n° 7, p. 354-358.
4. L’homme qui tombait de son lit
Pötzl, O., op. cit.
5. Mains
Leont’ev, A.N., et Zaporozhets, A.V., Rehabilitation of Hand Function, trad. angl., Oxford, 1960.
6. Fantômes
Sterman, A.B., et al., op. cit.
Weir Mitchell, S., Des lésions des nerfs et de leurs conséquences, trad. fr. de M. Dastre, Paris, Masson, 1874. Ce grand livre contient les récits classiques de Weir Mitchell sur les membres fantômes, les paralysies réflexes, etc., qui furent les conséquences de la guerre de Sécession. Il est magnifiquement vivant et facile à lire, car Weir Mitchell était tout autant un romancier qu’un neurologue. En fait, certains de ses écrits neurologiques les plus imaginatifs (comme « The case of George Dedlow ») furent publiés non dans des journaux scientifiques, mais dans Atlantic Monthly, dans les années 1860 et 1870, et ne sont donc plus guère accessibles maintenant, en dépit du succès immense qu’ils remportèrent à l’époque.
7. Au niveau
Purdon Martin, J., op. cit., spécialement chap. III, p. 36-51.
8. Tête à droite
Battersby, W.S., et al., « Unilateral “Spatial Agnosia” (Inattention) in Patients with Cerebral Lesions », Brain, 1956, n° 79, p. 68-93.
Mesulam, M.M., Principles of Behavioral Neurology, Philadelphie, 1985, p. 259-288.
9. Le discours du président
La meilleure discussion sur la « tonalité », se trouve dans Dummett, M., Frege : Philosophy of Language, Londres, 1973, spécialement p. 83-89.
La discussion de Head sur la parole et le langage, en particulier sur la « qualité hédonique », est fort claire dans son traité sur l’aphasie (op. cit.). L’œuvre d’Hughlings Jackson sur la parole fut largement diffusée, mais une grande partie en fut regroupée après sa mort dans : « Hughlings Jackson on Aphasia and Kindred Affections of Speech, Together with a Complete Bibliography of His Publications of Speech and a Reprint of Some of the More Important Papers » in Brain, 1915, n° 38, p. 1-190.
Sur le sujet complexe des agnosies auditives, voir Hecaen, H., et Albert, M.L., Human Neuropsychology, New York, 1978, p. 265-276.
10. Ray, le tiqueur blagueur
En 1885, Gilles de la Tourette publia un article en deux parties dans lequel il décrivait avec une grande acuité (il était dramaturge autant que neurologue) le syndrome qui porte maintenant son nom : « Étude sur une affection nerveuse caractérisée par l’incoordination motrice accompagnée d’écholalie et de coprolalie », Arch. Neurol., n° 9, p. 19-42, 158-200.
Meige, H., et Feindel, E., Les Tics et leurs Traitements, préface de M. le professeur Brissaud, Paris, Masson, 1902. Cette étude s’ouvre sur le souvenir personnel d’un patient, « Les confidences d’un tiqueur », qui est unique en son genre.
11. Maladie de Cupidon
Tout comme pour le syndrome de Tourette, il nous faut revenir à une littérature plus ancienne pour trouver des descriptions cliniques complètes. Kraepelin, le contemporain de Freud, donne beaucoup de brèves descriptions frappantes de la neurosyphilis. Le lecteur intéressé peut consulter son ouvrage :
Kraepelin, E., Lectures on Clinical Psychiatry, trad. angl., Londres, 1904, en particulier les chap. X et XII sur la mégalomanie et le delirium dans la paralysie générale.
12. Une question d’identité
Voir Louriia, A.R., 1976.
13. Oui, père-sœur
Voir Louriia, A.R., 1966.
14. Les possédés
Voir plus haut, chap. X.
15. Réminiscence
Alajouanine, T., « Dostoievski’s Epilepsy », Brain, 1963, n° 86, p. 209-221.
Critchley, M., et Henson, R.A., Music and the Brain : Studies in the Neurology of Music, Londres, 1977, spécialement chap. XIX et XX.
Penfield, W., et Perot, P., « The Brain’s Record of Visual and Auditory Experience : A Final Summary and Discussion », Brain, 1963, n° 86, p. 595-696. Je considère ce magnifique article, point culminant d’une trentaine d’années d’observation, d’expérience et de réflexion, comme l’un des plus importants et originaux de toute la neurologie. Il me stupéfia lorsqu’il sortit en 1963 et je l’avais constamment à l’esprit en écrivant Migraine en 1967. Il est la référence et l’inspiration essentielles de toute cette partie de mon livre. Plus lisible que n’importe quel roman, son matériau est d’une singularité et d’une profusion que tout romancier lui envierait.
Salaman, E., A Collection of Moments, Londres, 1970.
Williams, D., « The Structure of Emotions Reflected in Epileptic Experiences », Brain, 1956, n° 79, p. 29-67.
Hughlings Jackson fut le premier à s’intéresser aux « crises psychiques », à décrire leur phénoménologie quasi romanesque, et à les localiser dans l’anatomie du cerveau. Il écrivit de nombreux articles sur le sujet. Les plus pertinents d’entre eux sont publiés dans le volume I de ses Selected Writings, 1931, p. 251 sq. et 274 sq., sauf :
Jackson, J.H., « On Right or Left-Sided Spasm at the Onset of Epileptic Paroxysms, and on Crude Sensation Warnings, and Elaborate Mental States », Brain, 1880, n° 3, p. 192-206.
— « On a Particular Variety of Epilepsy (“Intellectual Aura”) », Brain, 1888, n° 11, p. 179-207.
Purdon Martin a curieusement suggéré qu’une rencontre aurait eu lieu entre Henry James et Hughlings Jackson, avec lequel James aurait discuté de ce type de crises. James aurait ensuite repris le thème dans sa description de mystérieuses apparitions que l’on trouve dans Le Tour d’écrou :
« Neurology in Fiction : The Turn of the Screw », British Medical Journal, 1973, n° 4, p. 717-721.
Marr, D., Vision : A Computational Investigation of Visual Representation in Man, San Francisco, 1982. Il s’agit d’une œuvre d’une extrême originalité et importance, publiée à titre posthume (Marr avait contracté une leucémie lorsqu’il était jeune). Penfield nous montre les formes de représentation finales du cerveau – voix, visages, airs, scènes, tout ce qui relève de l’« iconique » ; Marr nous montre ce qui n’est pas intuitivement évident, ni même normalement expérimenté – la forme des représentations cérébrales initiales. J’aurais peut-être dû donner cette référence dans mon premier chapitre, car le docteur P. avait certainement des déficits appartenant au genre évoqué par Marr, des difficultés à former ce qu’il appelle le « croquis primitif » (« primal sketch ») en plus de, ou sous-jacentes à, ses difficultés physiognomoniques. Il est probable qu’aucune étude neurologique des images ou de la mémoire ne peut se dispenser des considérations de Marr.
16. Nostalgie incontinente
Jellife, S.E., Psychopathology of Forced Movements and Oculogyric Crises of Lethargie Encephalitis, Londres, 1932, spécialement p. 114 sq. à propos de l’article de Zutt publié en 1930.
Voir également le cas de Rose R. dans Cinquante Ans de sommeil, Paris, Éd. du Seuil, 1987.
17. Route des Indes
Je ne suis pas au courant de la littérature sur ce sujet. J’ai connu cependant une autre patiente atteinte d’un gliome, s’accompagnant de crises sous l’effet d’une pression intercrânienne croissante, et mise sous stéroïdes. Cette patiente eut, peu avant sa mort, des visions et des réminiscences nostalgiques du Midwest.
18. Dans la peau du chien
Bear, D., « Temporal-Lobe Epilepsy : A Syndrome of Sensory-Limbic Hyperconnection », Cortex, 1979, n° 15, p. 357-384.
Brill, A.A., « The Sense of Smell in Neuroses and Psychoses », Psychoanalytical Quarterly, 1932, n° 1, p. 7-42. Le long article de Brill touche un domaine beaucoup plus vaste que ne l’indique son titre. Il contient en particulier une étude détaillée de l’intensité et de l’importance de l’odorat chez de nombreux animaux, chez les « sauvages » et chez les enfants, dont les étonnants pouvoirs et potentiels semblent s’être perdus chez l’homme adulte.
19. Meurtre
Je n’ai pas connaissance de récits véritablement analogues à celui-ci. Il m’est arrivé d’assister, dans de rares cas de blessure du lobe frontal, de tumeur du lobe frontal, d’attaque et de lobotomie du lobe frontal (antérieur cérébral), à la précipitation d’une « réminiscence » obsessionnelle. Les lobotomies, bien sûr, étaient destinées à guérir de telles « réminiscences » – mais parfois aussi elles les aggravaient considérablement. Voir aussi Penfield et Perot, op. cit.
20. Les visions de Hildegarde
Singer, C., « The Visions of Hildegard of Bingen », in Front Magic to Science, Dover Repr., 1958.
Voir aussi Migraine, Paris, Éd. du Seuil, 1986, spécialement le chapitre III sur l’aura migraineuse.
À propos des transports et visions épileptiques de Dostoïevski, voir Alajouanine, T., op. cit.
Introduction à la quatrième partie
Bruner, J., « Narrative and Paradigmatic Modes of Thought », présenté à l’Assemblée annuelle de l’American Psychological Association, Toronto, août 1984 ; publié sous le titre « Two Modes of Thought » in Actual Minds, Possible Worlds, Boston, 1986, p. 11-43.
Scholem, Gershom, La Kabbale et sa Symbolique, trad. fr. de Boesse, J., Paris, Payot, 1975.
Yates, F., L’Art de la mémoire, trad. fr. de Daniel Arasse, Paris, Gallimard, 1975.
21. Rebecca
Bruner, J., ibid.
Peters, L.R., « The Role of Dreams in the Life of a Mentally Retarded Individual », Ethos, 1983, p. 49-65.
22. Un dictionnaire musical ambulant
Hill, L., « Idiots-Savants : A Categorization of Abilities », Mental Retardation, décembre 1974.
Viscott, D., « A Musical Idiot Savant : A Psychodynamic Study, and Some Speculation on the Creative Process », Psychiatry, 1970, vol. XXXIII, n° 4, p. 494-515.
23. Les jumeaux
Hamblin, D.J., « They Are “Idiots Savants” – Wizards of the Calendar », Life, n° 60, 18 mars 1966, p. 106-108.
Horwitz, W.A., et al., « Identical Twin “Idiots Savants” Calendar Calculators », American J. Psychiat., 1965, n° 121, p. 1075-1079.
Louriia, A.R., et Yudovich, F., Speech and the Development of Mental Processes in the Child, trad. angl., Londres, 1959.
Myers, F.W.H., La Personnalité humaine, sa Survivance, ses Manifestations supranormales, trad. fr. et adaptation par le docteur S. Jankélévitch, Paris, Alcan, 1905. Voir le chap. III, « Génie ». Myers était en partie un génie et ce livre est en partie un chef-d’œuvre. C’est évident dans le premier volume qui est souvent comparable aux Principes de psychologie de William James – il était d’ailleurs un ami intime de James. Le second volume, « Fantasmes de mort », etc., m’embarrasse.
Nagel, E., et Newman, J.R., Gödel’s Proof, New York, 1958.
Park, C.C. et D., : voir plus loin, chap. XXIV.
Selfe, L., Nadia ; voir plus loin, chap. XXIV.
Silverberg, R., Un jeu cruel, trad. fr. de Michel Deutsch, Paris, « J’ai lu », 1977.
Smith, S.B., The Great Mental Calculators : The Psychology, Methods, and Lives of Calculating Prodigies, Past and Present, New York, 1983.
Stewart, I., Concepts of Modem Mathematics, Harmondsworth, 1975.
Wollheim, R., The Thread of Life, Cambridge, Mass., 1984. Voir en particulier le chapitre III sur l’« iconicité » et la « centricité ». Je venais de lire ce livre lorsque je commençai à écrire sur Martin A., sur les jumeaux et sur José ; mes trois chapitres (XXII, XXIII, XXIV) y font donc souvent référence.
24. L’artiste autiste
Buck, L.A., et al., « Artistic Talent in Autistic Adolescents and Young Adults », Empirical Studies of the Arts, 1985, n° 3, p. 81-104.
— « Arts as a Means of Interpersonal Communication in Autistic Young Adults », JPC, 1985, n° 3, p. 73-84.
(Ces deux articles sont publiés sous l’égide du Talented Handicapped Artist’s Workshop, fondé à New York en 1981.)
Morishima, A., « Another Van Gogh of Japan : The Superior Art Work of a Retarded Boy », Exceptional Children, 1974, n° 41, p. 92-96.
Motzugi., K., « Shyochan’s Drawing of Insects », Japanese Journal of Mentally Retarded Children, 1968, n° 119, p. 44-47.
Park, C.C., The Siege : The First Eight Years of an Autistic Child, New York, 1967 ; en livre de poche : Boston et Harmondsworth, 1972.
Park, D., et Youderian, P., « Light and Number : Ordering Principles in the World of an Autistic Child », Journal of Autism and Childhood Schizophrenia, 1974, vol. IV, n° 4, p. 313-323.
Rapin, I., Children with Brain Dysfunction : Neurology Cognition, Language and Behaviour, New York, 1982.
Selfe, L., Nadia : A Case of Extraordinary Drawing Ability in an Autistic Child, Londres, 1977. Cette étude fort bien illustrée sur un enfant au don unique fit grand bruit au moment de sa publication et donna lieu à des critiques importantes et à des articles dans des revues. Le lecteur pourra consulter Nigel Dennis dans la New York Review of Books, 4 mai 1978, et C.C. Park, Journal of Autism and Childhood Schizophrenia, 1978, n° 8, p. 457-472. Ce dernier article contient une discussion fertile et une bibliographie du travail fascinant des Japonais avec les artistes autistes sur lequel je conclus mon ouvrage.