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Pour l'équipe qui était de relève au terme du 86` Jour, tout se présenta normalement, comme n'importe quelle autre relève. La veine s'était rétrécie, se pinçant littéralement. Les hommes s'efforçaient de ne pas se faire de faux espoirs. Ils n'avaient pas encore rencontré la poche d'or et, à chaque relève, ils éprouvaient une amère déception.
Dunneldeen, complètement remis de ses fractures, travaillait de nouveau à la mine. Baigné de sueur, il attaquait le roc au pic. Brusquement, il eut l'impression qu'une goutte de sueur, sur ses cils, venait soudain de se colorer. Il arrêta son outil et s'essuya les yeux. Puis il regarda droit devant lui à travers les tourbillons de poussière et de fumée : l'illusion subsistait !
Mais ce n'était pas une illusion !
A l'intérieur de la veine blanche, scintillante, il voyait nettement une tache ronde, unique, jaune et brillante.
Il plaça la pointe du pic à cet endroit et se remit à percer. Le fer s'enfonça en vibrant dans la roche. Une fois encore, Dunneldeen l'arrêta et se rapprocha de la veine.
Il se figea sur place puis siffla pour alerter l'équipe.
Il tendit le doigt. Et ce fut un véritable tohu-bohu dans la galerie !
C'était de l'or !
Ils avaient enfin trouvé la deuxième poche !
Dans un concert de cris, tous les pics et les forets furent mis au travail sur la veine.
Et le filon d'or ne tarda pas à s'épanouir au sein de la veine blanche du quartz.
Au comble de l'excitation, ils appelèrent l'opérateur radio de garde en ville et, quelques minutes plus tard, la troisième équipe arriva pour les aider.
Tout le monde était en effervescence.
Une chaîne humaine se forma rapidement et deux des vieilles femmes se joignirent à l'effort commun pour remonter les seaux d'or et de quartz du fond, les peser et les mettre en sacs. Ils travaillaient vite, sans se soucier des fragments de roc. Ils ne voyaient que les petits nœuds jaunes et scintillants de l'or.
Au terme du 88' Jour, peu avant le crépuscule, ils avaient extrait tout le contenu de la poche. Ce qui représentait un peu plus de huit cents kilos de métal précieux, une fois le quartz ôté.
Avec les cent cinquante dont ils disposaient déjà, ils arrivaient presque à la tonne.
Cela suffirait.
Leur plan avait des chances d'aboutir !
Ils entreprirent sans perdre de temps de graisser les carabines d'assaut.
Le pasteur se mit à prier avec ferveur pour leur victoire. Nul n'avait jamais tenté pareille entreprise.