Ma gaieté, tu as la colique
D’amour.
Depuis le soir jusqu’au retour
Du jour,
Tu geins comme un mélancolique
Tambour.
Ma vieille, si tu veux m’en croire,
Ce goût
Ne me plaît pas beaucoup, beaucoup,
Et tout
Ce que je peux pour toi, c’est boire
Un coup.
Nettoie avec la rouge lie
Des brocs,
Loin des larmes et des sirops,
Tes crocs,
Et lance à la mélancolie
Des rots.
Et prends une purge, bégueule !
Du miel
Ne t’irait pas ; prends du gros sel.
Duquel ?
Je m’en moque un peu ! Mais dégueule
Ton fiel.
Puis, bois ! Et sans faire scandale,
Sans bruit,
Éclaire avec le vin qui luit
Ta nuit,
Et soûle, ivre-morte, ravale
L’ennui.
Nous allons lâcher d’un coup d’aile
Le sol.
Monté sur un flacon sans col,
Ton vol
Va planer dans l’air qui ruisselle
D’alcool.
Et dans une ivresse sans bornes,
Sans but,
Sur des cheveux de femme en rut
Pour luth,
Nous dirons aux tristesses mornes :
Bren ! zut !