Les blés coupés sont en buriots
Eh ! hue ! oh ! dia ! les chariots
Prendront d’main la part la meilleure.
C’est l’ tour des glaneurs
À c’t’ heure,
C’est l’ tour des glaneurs.
Hardi ! la mère et les morveux,
Battons l’chaum’ qu’est dru comm’ nos ch’veux,
Et qu’ pas un seul épi n’y d’meure.
C’est l’ tour des glaneurs
À c’t’ heure,
C’est l’ tour des glaneurs.
L’année est bonn’, les grains sont gros.
Fourrez moi-z-en un sous vos crocs.
C’est-il plein, dur, et comm’ ça fleure !
C’est l’ tour des glaneurs
À c’t’ heure,
C’est l’ tour des glaneurs.
Il en reste au ras du sillon
D’ quoi remplir plus d’un corbillon,
Assez pour empêcher qu’on n’ meure.
C’est l’tour des glaneurs
À c’t’ heure,
C’est l’tour des glaneurs.
Si j’en pouvions vend’ pour queuq’ sous,
J’irions boire à la branch’ de houx
Un pichet d’vin qui sent la meure.
C’est l’ tour des glaneurs
À c’ t’heure,
C’est l’ tour des glaneurs.
En passant auprès des buriots,
Volez un peu les proprios.
Faut du pain à ceux qu’a pas d’ beurre.
C’est l’ tour des glaneurs
À c’t’ heure,
C’est l’ tour des glaneurs.