Le postulant.
Une personne qui venait d’être nommée président marchait le long d’un chemin isolé quand elle croisa un postulant à une charge. Immédiatement, il cria pour avoir de l’aide, mais personne ne l’entendit, en dehors du postulant, qui dit :
« J’ai ici sept cent cinquante recommandations pour obtenir la charge d’inspecteur national des chiens morts. »
Le président tomba sur les genoux et expliqua qu’il avait une femme et vingt-neuf enfants en bas âge. Le postulant jeta les papiers, tira d’une autre poche une autre poignée de documents.
« Ces documents, dit-il, sont des affidavits de mes voisins ; ils attestent mon aptitude pour cet emploi. »
Le président tendit ses mains et sanglota. Il dit :
« Huit officiers de Cabinet ne dépendent que de moi pour manger, et ce sont, pour la plupart, des orphelins. »
Le cœur du postulant à la charge fut finalement touché.
« Je vous épargne », dit-il en abandonnant ses papiers et s’en allant, « pour l’amour de ceux qui ne le peuvent pas. Gardez votre charge d’inspecteur national des chiens morts. Il ne sera pas dit que je puisse être un homme âpre à la négociation. »
Le président se leva et épousseta ses genoux. « Je ne pouvais pas lui donner cet emploi sans faillir à ma parole, se dit-il. Je l’ai déjà promis à seize autres personnes. »