CHAPITRE VII

J’émergeai de la salle de bains de l’appartement, finis de me sécher les cheveux, repassai dans le salon et souris à Iella.

— Qu’en dis-tu ?

Elle plissa ses yeux marron avant de hocher la tête.

— Plus un soupçon de vert…

— Bien. Me voir dans la glace avec des cheveux quasiment blancs me demandera un petit temps d’adaptation !

Elle repoussa derrière son oreille gauche une mèche châtain doré.

— Ça te durcit les traits et ça te vieillit… La moustache et le bouc modifient assez la forme de ton visage. J’ai failli ne pas te reconnaître tout à l’heure, quand tu m’as appelée !

— Tu ne crois pas que le vert y était pour quelque chose ? J’ignorais que se teindre les cheveux était si compliqué !

— Corran, on est censé lire les instructions écrites sur la boîte.

— Ce que j’ai fait…

— Après, on est supposé les suivre ! (Elle secoua la tête, pleine de commisération.) Une fois avalé l’agent de métabolisation, il faut respecter à la lettre le temps d’application du gel fixateur. Au moindre dépassement, on a des problèmes.

Je tirai sur les poils de mon torse.

— Oui, mais j’essayai de teindre tout mon système pileux, pas uniquement les cheveux. S’enduire de ce truc prend du temps !

— Voilà pourquoi il faut procéder par étapes au lieu de tout vouloir tout de suite ! (Elle éclata de rire, me faisant rougir.) Ton corps est passé par toute la palette du vert, de l’émeraude jusqu’à l’aigue-marine ! Un bon point pour toi, cependant : ta barbe était assortie à la couleur de tes yeux !

— M’habiller aurait été un calvaire…, grognai-je avant de sourire. Au moins, je n’en repasserai pas par là avant un an ou deux.

— C’est le temps que met la teinture pour disparaître des follicules, mais prends garde tout de même. Les nourritures trop exotiques risquent d’affecter le processus chimique. (Elle s’étira.) À propos, où m’emmènes-tu déjeuner ?

— À toi de choisir… Ces dernières semaines, je t’avouerai que je ne me suis guère soucié de manger.

Iella fronça les sourcils.

— Tu sais, je t’en veux encore un peu… Je nous croyais amis. Ta femme disparaît et tu ne m’en dis pas un mot ?

— Je sais. Désolé.

— Tu aurais dû m’appeler ! (Radoucie, elle posa une main sur mon bras nu.) Tu m’as soutenue quand j’ai perdu Diric. Sans toi, je ne m’en serais pas sortie. Je te dois beaucoup. Et même s’il n’y avait pas ça, tu sais que je chercherais à t’aider.

Rouvrant les yeux, je lui fis un sourire courageux… tout en écrasant une larme du coin de ma serviette.

— Je voulais t’en parler, Iella. Mais tu travailles pour les Renseignements de la Nouvelle République, et je ne souhaitais pas te placer dans une situation conflictuelle, écartelée entre tes responsabilités professionnelles et notre amitié. Attends ! Je te connais, et je vous respecte, ton professionnalisme et toi… Tu agis toujours au mieux pour tout le monde. Mais ce n’est pas le problème. Je ne voulais pas que tu penses m’avoir déçu parce que tu ne pouvais rien dire…

Elle hocha la tête avec un sourire indulgent. Celui qu’elle me faisait souvent pendant nos années de service à la CorSec.

— Vos briefings sur les Scélérats t’auront probablement appris tout ce que je savais…

Je levai un sourcil désormais blond.

— Mais des rumeurs circulent ?

— Vagues, sans substance… D’après le témoignage des survivants, lors des premiers raids, quand Leonia Tavira daignait descendre à la surface et faire le tour des mines fumantes que ses troupes laissaient dans leur sillage, elle était flanquée de gardes en armure. Jamais plus d’un à la fois, avec de faux airs de Vador. Tantôt une silhouette féminine, tantôt masculine. Ajoutons à ça le rapport de Riizolo, et nous pensons avoir au moins quatre individus pour cibles.

— Quand tu dis « avec de faux airs de Vador », tu parles de masques, de capes, de respiration rauque… ou d’étranglements à distance et d’autres manifestations de la puissance de la Force ?

— Rien de plus concret qu’une ressemblance, non. Mais très forte, à en croire Riizolo. J’ignore à quel point on peut se fier à ce type. À mon avis, il nous dit ce qu’on à envie d’entendre pour qu’on lui procure un bon refuge, quand les choses se gâteront… (Iella haussa les épaules.) D’après tout ce que nous savons de Tavira, ce serait bien d’elle d’encourager ses sbires à ressembler à Vador. En un sens, ça la mettrait au niveau de l’Empereur. Tous les rapports s’accordent à la trouver très intelligente, mais d’un narcissisme prononcé.

— Intéressant. Merci. Bon… Où aimerais-tu manger ?

Iella me tapota affectueusement l’abdomen.

— Allons dénicher un endroit qui te remettra en forme. Tu as trop maigri.

— J’étais en pré-formation… Voilà presque deux semaines que j’ai décidé de m’inscrire à l’Académie Jedi… (Me fichant que le droïde de maintenance en informe Whistler, qui me ferait des remontrances, je balançai ma serviette sur une chaise.) Tu te rappelles le programme de formation de la CorSec… Je l’ai subi quand j’étais un gosse. Levé à l’aube, des courses sans fin, les cours, les exercices, les tours de garde… Je vais repiquer au truc à l’Académie Jedi !

— La crème de l’élite… Tu penses être à la hauteur ?

— Espérons… Je suis de la génération de Skywalker, et sans doute en aussi bonne forme physique que lui, mais je parie que je serai confronté à une bande de morveux. Il faudra mettre le paquet ! Mais je n’aurai pas le choix. Mirax compte sur moi.

— Ça se passera bien, Corran. Ou devrais-je t’appeler Keiran ?

— Corran.

— D’accord… Manger ithorien te dirait ?

— J’apprécierais quelque chose de plus carné.

— Un nouveau restaurant twi’lek vient d’ouvrir à deux ou trois secteurs d’ici.

— Le Kavsrach de Car’ulorn ?

— Oui, ça doit être ça. À ce qu’il paraît, le patron offre une succulente spécialité au mynoch.

— Quitte à manger du mynoch, il faut que ce soit un régal ! (Je fis un clin d’œil à ma cavalière.) Nawara ne m’en a dit que du bien, alors, va pour le Kavsrach. Laisse-moi m’habiller, et c’est comme si on était partis !

Pendant que je passai ma tenue, Iella consulta l’annuaire de la Cité Impériale et découvrit que le restaurant était plus près que nous ne l’avions pensé. Nous décidâmes d’y aller à pied, adoptant tout naturellement notre pas de patrouille, un souvenir du temps de la CorSec. Ce soir-là, les années semblèrent fondre comme neige au soleil. En chemin, Iella s’amusa à attirer mon attention sur des détails qu’elle savait que je trouverais amusants, et je faisais de même avec elle.

Je lui « caressai » les côtes d’un léger coup de coude.

— Quand nous faisions équipe, te serai s-tu imaginé que nous finirions ensemble sur Coruscant ?

— Peut-être en vacances… Encore que je préférerais partir en villégiature sur une centaine d’autres planètes. Diric rêvait de venir ici pour voir le cœur de la galaxie… À l’époque, je trouvais Coruscant trop tentaculaire.

— Et maintenant ?

— Une fois qu’on y est, on découvre que ce n’est pas si démesuré. Les zones urbaines et les petites cités-États se côtoient. Ce n’est pas un gigantesque bloc grisâtre. Mais j’aimerais toujours faire un tour du côté d’Alakatha, par exemple.

Ce nom me fit frémir.

— Tu pourrais demander au général Cracken de t’y envoyer pour vérifier comment Riizolo a choisi sa cible ?

— J’y ai pensé, mais il me faudrait supporter de voir ce fichu pirate. Très peu pour moi !

— Dis-en un mot à Wedge. Des vacances ne lui feraient pas de mal.

— Ça, c’est une idée…

Notre passerelle devenant encombrée, Iella me devança pour laisser filer des gens pressés. Elle dépassa un groupe de Whiphides puis désigna, en contrebas, une lumière rouge criarde.

— Voilà l’endroit.

Nous allongeâmes le pas pour accéder au niveau inférieur. Le Kavsrach de Car’ulorn était déjà bondé. Des Twi’leks en grande majorité. Un bon signe, même si nous vîmes d’un assez mauvais œil d’être guidés vers une modeste table, au fond de la salle, tout près des cuisines. Les Twi’leks utilisant les ondulations de leurs tentacules crâniens pour souligner leurs propos, la salle entière grouillait de mouvements reptiliens.

Je jetai un coup d’œil à mon amie par-dessus la projection holographique du menu.

— Rappelle-moi surtout de ne pas commander de nouilles !

Riant aux éclats, Iella me désigna un plat sur la carte.

— Diadème de la Cité : un savoureux mélange épicé de morceaux de mynoch en marinade farcis de noisettes vweilu et de chale ithorien en sauce lum.

— C’est appétissant, mais du gornt rôti me sourirait encore plus… Ça me rappelle une blague de Wedge, l’autre jour…

— Pas celle du Bothan et du gornt à la cantine ?

— Tu la connais ? Il te l’a racontée aussi ?

— Il doit en exister un milliard à propos d’un Bothan et d’un gornt… Que j’ai toutes entendues hélas ! Elles sont très populaires parmi les agents secrets. (Iella baissa les yeux sur la table.) Mais non, je n’ai pas revu Wedge.

La serveuse vint prendre notre commande. Elle nous assura que nous avions bien choisi, mais le frisson qui remonta le long d’un de ses tentacules démentit ses propos. À mon avis, elle aurait préféré avaler du crachat de rancor plutôt que manger du gornt rôti !

Je refusai de me laisser intimider.

— Vous ajouterez un supplément de sauce, s’il vous plaît.

La serveuse tourna les talons.

Je rivai un regard soupçonneux sur mon amie.

— Qu’y a-t-il entre Wedge et toi ? D’ordinaire, vous vous entendez pourtant bien.

Le front plissé, Iella se mordilla un ongle. À l’évidence, elle ne savait pas quelle contenance adopter.

— Si je le savais… Oui, on s’entendait superbement bien, et lors du retour de Diric, il s’est montré compréhensif. À la mort de mon mari, il a aussi été très présent. Tu sais quels ont été nos vies ensuite. On n’a plus eu de temps à nous. Maintenant, il a de nouvelles responsabilités qui l’accaparent encore plus.

— Entendu, mais tu pourrais le convaincre de te réserver un peu de temps.

— J’aimerais… (Radossée à son siège, elle haussa les épaules.) Tu te rappelles quand l’inspectrice Sassich est devenue chef de la CorSec ? Du haut de ses quarante ans à peine… Une sacrée promotion !

Je replongeai dans le passé.

— Elle a largué son conjoint, acheté un speeder chirq ZRX-29 rouge et suivi une « formation personnalisée » avec des jumeaux qui avaient la moitié de son âge. Oui, je me rappelle.

— Tu aurais aimé être à la place de ces jumeaux…

— Non, je souhaitais surtout pouvoir emprunter le speeder ! Je crois me rappeler que ma mère m’a dit quelques vérités bien senties au sujet de Sassich.

— Ta mère a osé critiquer quelqu’un ?

— Ai-je prétendu ça ? Si je ne me trompe pas, elle a simplement déclaré que l’Incom ZX-26 aurait été un véhicule plus commode. (Je haussai les épaules.) Voilà pour la critique ! Ma mère avait horreur des ragots de bonne femme. Mais où voulais-tu en venir avec Wedge ?

— À mon avis, il est à un tournant de son existence. Depuis plus de dix ans, il prend des décisions parfois coûteuses en vies humaines. À sa place, un autre aurait fait les mauvais choix et provoqué des hécatombes. Toi et moi, nous le savons. Avant que nous entrions à la CorSec, il était déjà soumis à une formidable pression. Il a… quoi… deux ans de plus que toi ? Tu imagines ? Quand tu étais gamin, il portait déjà l’univers sur ses épaules. Après la mort de ses parents…

— … Et le temps passé avec Booster Terrik…

— … Il n’a jamais eu l’occasion de larguer les amarres et d’être enfin lui-même. Je crois qu’il atteint cette phase, et je doute qu’il veuille voir autour de lui trop de souvenirs de sa vie d’avant.

Une analyse des plus pertinentes. Iella était une femme très fine.

— Alors… Tu te retires du jeu ? Comme ça ?

Hochant la tête, elle sourit à la serveuse qui revenait avec nos commandes.

— Ça sent merveilleusement bon ! Merci.

Je jetai un coup d’œil à mon assiette de sauce bouillonnante marron kaki où surnageaient des morceaux de viande.

— De toute façon, ce sera bien meilleur que l’ordinaire de l’Académie.

La serveuse me fit un petit signe du tentacule, style « je vous l’avais bien dit » et nous laissa.

Après une première bouchée de mynoch, Iella ferma les yeux en soupirant.

— Un régal !

L’arôme de son plat me fit saliver. Pour y remédier, je me hâtai de piquer un morceau de ce que j’espérais être du gornt… Trop dure, la viande refusa de se laisser piquer.

— J’en suis ravi pour toi, Iella…

Le grognement qui monta de mon estomac irrité souligna l’amertume de ma remarque.

Penchée vers moi, mon amie chuchota, l’air conspirateur.

— C’est ta faute ! Les Twi’leks considèrent le gornt comme de la viande à touristes ! Autant te pointer dans une cantine et commander du lait de nerf…

— Eh, ça m’est arrivé !

Elle éclata de rire.

Je m’avisai soudain que son rire m’avait manqué.

— Si je n’étais pas obligé d’entrer à l’Académie, dis-je abruptement, je n’irais pas.

— C’est faux, Corran ! (Elle secoua la tête, amusée.) Dès que tu as entendu parler de ça, il fallait que tu en sois. Même si Mirax n’avait pas disparu…

— Que veux-tu dire ? (Je harponnai un bout de gornt et le portai à ma bouche.) Comment peux-tu me lancer un truc pareil ?

— J’étais ta coéquipière, tu te souviens ? Tu as l’esprit de compétition dans le sang. Ça a ses petits côtés craquants… tant qu’on ne se met pas en travers de ton chemin. Tu veux savoir pourquoi tu as été le premier à réussir à t’évader du Lusankya ? Parce que tu refusais de laisser Isard te vaincre.

— Quel rapport avec l’Académie ?

— Tu as toujours voulu être le meilleur. Aujourd’hui, ça signifie devenir un Chevalier Jedi. Regarde-toi. Tu commences à t’entraîner deux semaines à l’avance. C’est dans ta nature. Tu t’es dit que maître Skywalker te mettait en concurrence avec des petits jeunes et tu réfléchis aux moyens de battre ces morveux !

En mastiquant mon gornt, je réfléchis. La vérité que m’assenait Iella paraissait aussi dure que ma viande. Avaler l’une et l’autre n’irait pas sans mal. Mais mon amie avait raison.

Un bras tendu, Iella me tapota le front du bout d’un index.

— Tu veux savoir ce qui t’échappe encore ? Ton seul et unique concurrent, c’est toi-même ! Luke Skywalker ne te fera pas de cadeaux. Ce sera un professeur exigeant. Sur ce point, je n’ai aucun doute. Wedge l’était aussi. Mais aucun maître ne sera plus dur que toi-même. Je te connais assez pour savoir que tu ne reculeras pas. Alors, quand la pression sera trop forte, souviens-toi qu’elle viendra en grande majorité de ta propre cervelle !

Je me frappai le torse d’un poing viril – histoire de faire glisser dans mon œsophage récalcitrant la bouché de gornt mastiquée.

— Tu sais, tu aurais pu me dire tout ça il y a longtemps.

— Je l’ai fait. Plus d’une fois. L’écoute n’était pas ton fort.

Je baissai les yeux.

— Quand mon père est mort…

— Luke Skywalker t’apprendra beaucoup de choses, tu verras. C’est peut-être normal pour un Jedi, mais il semble écouter son cœur et suivre son instinct. Toi, en revanche, tu t’en remets à tes capacités cérébrales. La pensée, la réflexion… Voilà ce qui te définit, Corran, et ce qui te servait tant quand tu étais à la CorSec. Mais devras davantage t’ouvrir à ce qui t’entoure.

— Tu as sans doute raison… On verra si les habitudes ont vraiment la vie dure.

Iella roula des yeux au plafond.

— Ça signifie que tu deviendras un Jedi quand les rancors auront des nageoires ?

— Bah… Ce que j’en disais…

— À la bonne heure ! (Elle me fit un clin d’œil.) veux goûter mon mynoch ?

— Non. Le cap est calculé, autant mettre les gaz ! N’étaient l’agression contre les papilles gustatives, la mastication forcenée et la déglutition laborieuse, ce gornt n’est pas si mauvais…

— Tu m’en reparleras dans une demi-heure…

Rien que d’y penser, j’en eus déjà des aigreurs d’estomac. Et je soupirai.

— Iella, j’apprécie ta franchise et ton soutien… Savoir que tu m’aurais rejoint au premier appel a suffi à me donner la force d’affronter ce qui arrive. Je voulais que tu le saches.

— Je te crois.

— Et ton aide m’est très précieuse, sache-le aussi. Avec ma nouvelle couleur de cheveux et toutes ces rumeurs… (Je me forçai à sélectionner un morceau de gornt plus petit.) J’ai une question à laquelle tu pourrais sans doute répondre mieux que n’importe qui.

— Vas-y.

— J’ai parlé à tout le monde de ma décision, excepté à mon grand-père. À ton avis, quelle chance aurais-je de m’infiltrer sur Corellia, de le voir et de repartir sur la pointe des pieds ?

Elle réfléchit, puis posa sa fourchette.

— Je doute que Rostek fasse l’objet d’une surveillance étroite par le régime du Diktat. Alors, ça ne devrait pas poser de problème particulier. Cela dit, tu es toujours recherché pour meurtre. À cause de Kirtan Loor, tu pourrais encore être repéré, identifié et appréhendé. Quant à une excursion éclair, le gouvernement n’est guère meilleur que ses prédécesseurs quand il s’agit de repousser les contrebandiers. Avec ce que tu sais du système, tu pourrais t’y infiltrer sans peine. Mais les relations entre le gouvernement de Corellia et la Nouvelle République ne sont pas au beau fixe… À ta place, je ne voudrais pas me retrouver coincé là-bas.

— Je vois. J’ai l’impression que le dernier hologramme que j’ai envoyé à mon grand-père a été expurgé en cours d’acheminement… Même en lisant entre les lignes de sa réponse, de toute évidence, il n’a pas eu mon message d’origine sous les yeux.

Un nouveau « défi gornt » mobilisant mes mâchoires, je conclus par un haussement d’épaules éloquent.

— Si tu veux, Corran, je tenterai de te fournir un moyen de communiquer avec Rostek en toute sécurité. Ça ne devrait guère peser sur notre budget. Et ça t’évitera de risquer la prison avant de pouvoir faire tes preuves de Jedi.

Hochant la tête, je me hasardai à déglutir.

— J’apprécierais…

— T’épargner des tracas supplémentaires, voilà qui me plaît ! C’est à ça que servent les amis.

— Merci.

La serveuse revint nous demander si tout allait bien. Je lui fis un grand sourire.

— Oh, oui !

Ses deux tentacules en frémirent.

— Aimeriez-vous un dessert ?

Je fis un clin d’œil à Iella.

— Absolument. Et ma charmante amie passera commande pour nous deux. C’est à ça que servent les amis !