PRÉFACE

 

Originellement, ce roman est paru en 2003, après L’Âme du mal bien qu’il ait été conçu et rédigé avant, à la fin des années 90. C’est le premier « gros » texte de fiction que j’ai écrit.

Il fut publié sous le même titre mais sous un pseudonyme : Maxime Williams. À l’époque je craignais la confusion des genres. Mes romans habituels étant des thrillers jouant avec le fantastique tout en adoptant systématiquement une explication très rationnelle, j’avais peur que cette histoire-ci, nettement plus ancrée dans le domaine de l’imaginaire, ne vienne surprendre – peut-être même décevoir – mes lecteurs. Avec le recul, je pense qu’un amateur de lecture s’intéresse davantage à l’univers d’un auteur qu’à un système de raisonnement : terre à terre ou fantastique ; c’est pourquoi ce roman ressort aujourd’hui sous mon nom.

Je me suis permis de faire quelques corrections sur le texte, pour le rendre plus fluide, mais je n’ai en aucun cas réécrit des passages entiers, ce roman est et doit rester un premier roman avec ce que cela implique.

Si vous souhaitez lire en accompagnant les mots d’un peu de musique pour les porter plus loin encore, voici quelques propositions de disques :

– Lost Souls de Jan A. P. Kaczmarek ;

– From Hell de Trevor Jones ;

– Interview with a Vampire d’Elliot Goldenthal.

Ce récit est un hommage à nos enfances. Personnellement, il m’a permis de prendre du recul avec mon adolescence et d’en tirer un premier bilan de jeune adulte. Je pensais en entamant sa rédaction qu’écrire ce roman serait pour moi un moyen de tirer un trait sur l’adolescence, sur mes rêves de gosse, oh, pas tous mes rêves heureusement ! mais ceux qui sont et resteront du domaine de l’impossible, comme de partir un jour à l’Aventure, la vraie avec une énorme majuscule, pour trouver mon île au trésor à moi, affronter mes pirates, sauver ma princesse et me couvrir d’une gloire romanesque. Mais c’est bien de cela dont il s’agit : du romanesque, de l’imaginaire. Enfin, pas complètement, tant mieux, et c’est bien là le propos de cette histoire. Car en l’écrivant j’ai pu me rendre compte combien certains de nos rêves de gamin pouvaient être à la fois fous et en même temps réalisables… Pas sous leur forme première bien entendu. Cependant, les trésors existent, un peu partout, il suffit de savoir ce que nous cherchons vraiment, les pirates pour nous empêcher de l’atteindre sont également de notre monde, tout comme les princesses (plus tout à fait en détresse, sauf d’amour peut-être, mais ne le sommes-nous pas tous ?).

À bien y réfléchir, j’ai découvert en rédigeant ce texte que la gloire était à la portée de toutes et tous, il suffit de savoir la définir, et d’emprunter le chemin personnel qui nous en sépare. C’est une Aventure, une vraie, difficile et jalonnée de problèmes comme il se doit. Il est possible qu’on cherche à vous en empêcher – les pirates ! – et même envisageable que vous y rencontriez votre princesse – vos princesses ou princes… ? –, néanmoins l’issue – la découverte de votre trésor – ne dépendra que de vous. Finalement, tout est question d’envie. Qu’a-t-on envie de voir au quotidien ? Comment avons-nous grandi ? Quel adulte sommes-nous devenu ? Quel est notre trésor aujourd’hui, celui qui nous fait rêver ?

Tout est toujours là, le monde n’a pas changé tandis que nous devenions adulte, non, en fait c’est notre perception qui s’est adaptée.

Ce roman parle de ces perceptions.

Si vous avez aimé ces histoires (romans et films pêle-mêle) : Stand by Me, Les Goonies, Explorers, Lost Boys, L’Histoire sans fin, Tom Sawyer, Ça, Sa Majesté des mouches, L’île au trésor, et la liste pourrait continuer ainsi longuement, alors vous devriez évoluer en terrain connu et vous y retrouver ; pour les autres, soyez les bienvenus, voici l’histoire que l’enfant que j’ai été m’a susurrée à l’oreille tandis qu’ayant fraîchement dépassé la vingtaine je me suis posé cette question terrifiante : suis-je adulte ?

Bonne lecture.

Maxime Chattam

Edgecombe, le 28 février 2006