Remerciements

Michael et moi avons passé un mois de rêve à Québec pour recueillir de l’information en vue de la rédaction d’Enterrez vos morts. Cette ville est un endroit merveilleux, et le Vieux-Québec, à l’intérieur des murs, encore plus beau. J’espère avoir réussi à décrire comment je me sentais lorsque, en arpentant quotidiennement ces rues, je ne voyais pas seulement de superbes édifices en pierre, mais aussi mon histoire, l’histoire du Canada, là devant mes yeux. Pour mon mari et moi, c’était très émouvant. Mais Québec n’est pas un musée. C’est une capitale trépidante, moderne, florissante. J’espère avoir réussi à rendre ça aussi. Mais, surtout, j’espère que ce roman reflète tout l’amour que je ressens pour la société dans laquelle j’ai choisi de vivre, un endroit où cohabitent les langues et les cultures françaises et anglaises. Pas toujours en parfaite harmonie, les deux communautés ayant trop souffert et trop perdu pour vivre ensemble complètement en paix, mais elles éprouvent un profond respect l’une pour l’autre et s’estiment.

Dans ce roman, une bonne partie de l’action a pour cadre la bibliothèque de la Literary and Historical Society, dans le Vieux-Québec. C’est une bibliothèque remarquable, et tout aussi remarquable est le fait que cette institution anglophone ait été créée et préservée au fil des générations. Lorsque j’y ai effectué des recherches, j’ai reçu l’aide des membres, des bénévoles et du personnel de la « Lit and His », comme on la nomme affectueusement. Cet ouvrage étant une œuvre de fiction, j’ai pris quelques libertés avec l’histoire du Québec, et celle de la Literary and Historical Society, en particulier en ce qui concerne l’un de ses membres les plus distingués, le Dr James Douglas. Certains lecteurs n’apprécieront sans doute pas mes extrapolations, mais j’espère qu’ils comprendront.

J’aimerais également préciser que j’ai rencontré plusieurs fois l’archéologue en chef de Québec et qu’il est charmant, obligeant et affable. Tout à fait le contraire de mon personnage fictif.

La plupart des éléments historiques dans ce roman concernent Samuel de Champlain. À ma grande honte, je dois avouer que je connaissais peu de choses à son sujet avant d’entreprendre mes recherches. Je connaissais le nom, bien sûr, et je savais qu’il était l’un des fondateurs du Québec, et donc du Canada. Je savais que le lieu de sa sépulture demeurait un mystère. On ne l’a jamais trouvé, ce qui déconcerte les archéologues et les historiens depuis des décennies. C’est ce mystère qui m’a inspiré le mystère au cœur de mon roman. Il fallait donc que je me renseigne sur Champlain. Pour cela, j’ai fait de nombreuses lectures et me suis entretenue avec des historiens locaux, en particulier Louisa Blair et David Mendel. Un merveilleux livre m’a beaucoup aidée, Champlain’s Dream (Le rêve de Champlain), de l’historien américain David Hackett Fischer, professeur à l’Université Brandeis. Pendant notre séjour à Québec, Michael et moi avons appris la venue du professeur Hackett Fischer et avons décidé d’aller assister à sa conférence. Il nous a paru étrange — tardivement — que l’endroit où elle aurait lieu était une salle de conférence du gouvernement. Lorsque nous sommes arrivés, nous nous sommes assis au bout de la longue table. Une très gentille jeune femme s’est approchée et nous a demandé, dans un français impeccable, qui nous étions. Nous, dans un français loin d’être parfait, avons expliqué que j’étais une auteure canadienne-anglaise effectuant des recherches sur Champlain et que j’étais venue écouter le professeur. Elle m’a remerciée et, quelques minutes plus tard, un homme est venu nous serrer la main et nous guider jusqu’à l’autre extrémité de la table. Puis tout le monde s’est levé et un ministre et des hauts fonctionnaires sont entrés dans la pièce. Enfin, le professeur Hackett Fischer est arrivé et s’est assis directement en face de nous.

Beaucoup trop tard, Michael et moi avons compris qu’il s’agissait d’une séance d’information privée pour des hauts fonctionnaires du gouvernement québécois — et nous. Quand ceux-ci ont su qui nous étions, au lieu de nous montrer la porte, ils nous ont donné les meilleures places, et une bonne partie de la conférence s’est déroulée en anglais.

C’est ça, le Québec. Un endroit où il y a beaucoup de gentillesse et d’accommodements. Mais il peut aussi y avoir, dans certains milieux, beaucoup de méfiance — des deux côtés.

Cela fait partie de ce qui rend le Québec si fascinant.

J’aimerais remercier Jacquie Czernin et Peter Black, de la station locale de CBC Radio, de m’avoir aidée à établir des contacts. Et Scott Carnie pour son aide concernant des questions de tactique.

Ceux qui, comme moi, aiment la poésie de la Grande Guerre se rendront compte que j’ai paraphrasé un remarquable poème de Wilfred Owen intitulé Dulce et decorum Est.

Enterrez vos morts est grandement redevable à ma merveilleuse agente littéraire, Teresa Chris, et à d’extraordinaires éditeurs, Hope Dellon, Sherise Hobbs et Dan Mallory. Grâce à leur gentillesse et à leurs critiques constructives, ils font ressortir ce qu’il y a de meilleur en moi en tant qu’écrivaine.

Enfin, j’aimerais mentionner que la bibliothèque de la Literary and Historical Society est un véritable joyau. Mais, comme la plupart des bibliothèques, elle fonctionne avec un petit budget et grâce à la bonne volonté de bénévoles, tant francophones qu’anglophones. Si vous aimeriez devenir membre, ou visiter les lieux, veuillez contacter les responsables au www.morrin.org.

Pour moi, ce livre est très spécial, à bien des points de vue, comme, j’espère, vous vous en rendrez compte. À l’instar des autres romans mettant en scène l’inspecteur-chef Gamache, Enterrez vos morts n’est pas un livre sur la mort, mais sur la vie. Et sur la nécessité d’à la fois respecter le passé et s’en détacher.