12

Jake était assise dans son bureau, seule, le front reposant sur ses longs doigts forts, croisés comme si elle avait été en prière ou plongée dans ses pensées. À moins que ce ne fût les deux à la fois.

Ed Crawshaw passa la tête dans la porte, s’éclaircit la voix et, ayant réussi à capter l’attention de Jake, haussa les sourcils en guise d’entrée en matière.

« Oui, Ed. Qu’est-ce qu’il y a ? » dit Jake en bâillant.

Ses yeux lui faisaient mal, sans doute à force de ne pas travailler à la lumière naturelle. Elle se les frotta avant d’éteindre sa lampe. Le fluor des ampoules halogènes n’était-il pas censé vous rendre aveugle ? Peut-être qu’avec quelques fleurs dans le bureau sa vie aurait l’air un peu moins artificielle.

« Z’avez une minute, patron ?

— Bien sûr. Asseyez-vous.

— Vous vous souvenez de l’huile d’olive qu’on a trouvée sur les vêtements de Mary Woolnoth ? demanda-t-il en prenant une chaise. Eh bien, poursuivit-il sur un signe de Jake, elle arrive d’Italie en tonneaux pour être mise en bouteilles ici, sous licence britannique par la Sacred Oil Company, installée à Ruislip. Une fois mise en bouteilles, l’huile est distribuée dans tout le pays par une autre compagnie du nom de Gillards, dont le siège est à Brent Cross. C’est Gillards qui approvisionne un certain nombre de grossistes du centre de Londres, dont un dans Brewer Street, à Soho. C’est toujours le même chauffeur qui s’occupe de la livraison de Soho, un certain John George Richards. Or, il se trouve qu’il y a environ huit ans ce Richards a fait deux ans de coma pour une tentative de viol sur une jeune femme. Qui plus est, le jour du meurtre de Mary Woolnoth, il a effectué une livraison à Brewer Street.

— Intéressant, dit Jake. Je suppose que vous voulez que je vous signe une demande de mandat de perquisition ?

— Exactement, madame, dit Crawshaw. Si ça ne vous ennuie pas. » Il tendit un papier à Jake, qui le lut, puis le signa rapidement.

« Merci madame, dit-il en se levant.

— Au fait, Ed, quand vous l’arrêterez, faites-le-moi savoir. J’aimerais pouvoir lui dire un mot moi-même.

— Entendu, madame.

— Ed ?

— Madame ?

— Beau travail. »

Crawshaw était à peine sorti que le standard appelait Jake pour lui dire que Wittgenstein était en ligne. Elle enfonça immédiatement la touche qui la reliait au vidéophone installé chez sir Jameson Lang à Cambridge.

« C’est lui, professeur, annonça-t-elle à Lang, visiblement surpris. Wittgenstein. Vous êtes prêt ?

— Je crois, oui », dit Lang tout en rajustant sa cravate.

Un message apparut sur l’écran de Jake, lui signifiant que la procédure de localisation de l’appel avait déjà démarré. Elle demanda au standard de lui passer Wittgenstein.

« Inspecteur principal ? dit-il calmement.

— Oui. Je suis heureuse que vous appeliez. » Elle aurait bien voulu pouvoir discuter avec lui par l’intermédiaire d’un vidéophone pour voir son visage.

« Je n’en doute pas. Voulez-vous que nous testions le son pour votre enregistrement ? Contrôle, contrôle, un-deux-trois. C’est bon ? J’espère que vous enregistrez bien cette conversation, dit-il en riant. Qui sait si elle ne restera pas dans l’histoire. Nous voilà loin des messages barbouillés à la craie sur les lieux du crime. “Les Juifs ne seront pas blâmés pour rien.”

— Jack l’Éventreur, dit Jake, reconnaissant la citation. Ce message se trouvait à côté de sa première victime. Qui était-ce déjà ? Catherine Eddowes ?

— Excellent, dit la voix. Vous m’impressionnez, inspecteur principal. Si ça n’était pas aussi ringard, je vous dirais bien que vous êtes un adversaire digne de moi. » Après une pause, il reprit : « Puis-je vous appeler Jake ? J’ai l’impression de déjà bien vous connaître.

— À votre aise. De quoi voulez-vous que nous parlions ?

— Ah non, Jake, pas ça. Ce débat, c’est le vôtre. Si je suis là, c’est parce que vous m’avez invité. C’est vous qui êtes censée me mettre en confiance, me mettre suffisamment à l’aise pour que je vous fasse des révélations à mon sujet : c’est bien ça, non ? Mais d’abord, que je vous dise deux choses, Jake. La première, c’est qu’il est inutile de vous donner la peine de localiser mon appel : je me sers d’un téléphone satellite. Ah, les miracles de la technologie moderne ! La seconde, c’est qu’à un moment donné de notre petite conversation, je devrai vous quitter pour commettre un meurtre. L’identité de la victime ? Une petite surprise que je garde pour la fin. Alors seulement, je vous donnerai son nom de code. Mais il ne faut pas que cela vous inquiète. Essayez d’imaginer que je fais de la publicité pour un nouveau livre ou un nouveau CD. Nous avons tout le temps. Si mon homme s’en tient à son emploi du temps habituel, nous disposons d’au moins vingt minutes. »

La voix semblait plus légère et plus impertinente que sur le CD. Mais Jake savait que le sergent Jones avait déjà fait basculer l’appel vers le psychiatre forensique du Yard pour que celui-ci dresse un bilan psychologique plus précis. En ce moment même, un ingénieur acoustique devait chercher à isoler et à identifier tous les éventuels bruits de fond. Jake alluma une cigarette. Au diable le règlement ! C’était un cas d’urgence.

« J’espérais vous convaincre de laisser tomber, dit-elle. D’arrêter de tuer. Il y a eu assez de meurtres comme cela. Peut-être même de vous rendre, ajouta-t-elle en tirant longuement et goulûment sur sa cigarette. Vous savez, j’aimerais vous aider, si c’est en mon pouvoir.

— Vous avez aimé les photographies que je vous ai envoyées, Jake ? » demanda-t-il.

Elle comprit qu’il essayait de la provoquer, de voir jusqu’où pouvait aller son désir de l’aider.

« Elles étaient très bonnes, dit-elle d’une voix égale.

— Vous le pensez vraiment ? demanda-t-il d’un ton légèrement incrédule et mécontent. Je n’étais pas sûr d’être tombé juste pour les lèvres de votre vagin. Pour la toison de votre pubis non plus, d’ailleurs. J’ignorais si vous étiez du genre touffu ou pas, si vos poils poussaient au bord des grandes lèvres ou bien s’arrêtaient à la ligne du pubis. Alors ? Comment m’en suis-je tiré ?

— Ça suffit, dit Jake qui se sentit rougir. Vous savez que l’appel est enregistré. Vous cherchez quoi ? À m’embarrasser devant tous mes collègues ? Parlons d’autre chose.

— De votre anus, alors ? Ou de vos mamelons ?

— Sincèrement, vous devriez changer de registre. Vous essayez de donner le change, mais cela ne trompe personne. Des vrais détraqués sexuels, j’ai eu l’occasion d’en rencontrer et, croyez-moi, vous êtes loin du compte. Vous voulez tout simplement que je vous prenne pour ce que vous n’êtes pas. Je me trompe ?

— Entendu, n’en parlons plus », dit Wittgenstein en s’esclaffant.

Voilà qui était intéressant, se dit-elle. On pouvait le contredire sans pour autant le faire sortir de ses gonds. Elle avait donc affaire, du moins à ce niveau-là, à un être doué de raison.

« Et si je vous disais que nous nous sommes croisés de si près, Jake, que j’ai pu sentir votre parfum ? Je l’ai reconnu tout de suite. Ivresse, de Luther Levine. »

Jake sursauta. Comment pouvait-il être au courant ?

« Certains le trouveraient sans doute un peu écœurant, mais moi, j’aime assez. Pour ne rien vous cacher, il m’a même fait bander. Mais je suis plus sensible aux odeurs que la plupart des gens.

— Comment savez-vous pour mon parfum ? Vous m’avez suivie ?

— Non, dit-il. Mais nous avons eu l’occasion de nous rencontrer. De quoi parlions-nous ? Ah oui, vous étiez en train de me raconter des conneries à propos de l’aide que vous étiez prête à m’apporter. »

Jake essayait désespérément de se concentrer sur leur conversation, mais elle était encore sous le coup de sa révélation. Ils s’étaient rencontrés. Mais quand ? Et où ?

« C’est pourtant vrai, dit-elle.

— Vous vous faites des illusions, Jake.

— Laissez-moi au moins vous convaincre alors de ne plus tuer. Quel intérêt ?

— Il y en a un, bien réel, Jake. Il se peut que nous nous entendions sur les faits : je tue des hommes, et les critères qui permettraient de décider de la légitimité de mes actes sont légion ; en revanche, pour ce qui est de la validité de mes actes, il n’y a guère de critères déterminants. Si nous devions discuter de ce que je fais ou de ce que j’ai fait, il faudrait d’abord nous préoccuper d’en donner une description exacte. Laquelle nécessiterait un examen des notions du bien et du mal et de la morale en général. Peut-on prouver que mes actes vont à l’encontre des intérêts de la communauté au point de mériter un châtiment, ou peut-on au contraire aller jusqu’à dire que ces homicides sont justifiés ?

— Mais tout ceci reste purement verbal…

— Vous me décevez, Jake. L’objection serait recevable si dire de ce que je fais que c’est légal ou illégal, justifié ou injustifié, n’avait pas d’autres conséquences. Mais les choses prennent une autre tournure à partir du moment où “homicide illégal” revient à dire “coma punitif”.

— Ce que vous avez fait est on ne peut plus illégal. Toute société digne de ce nom ne peut que condamner le meurtre.

— Encore faudrait-il savoir ce que l’on entend par “meurtre” et par “digne de ce nom”. Je peux très facilement démontrer, par exemple, qu’un meurtrier ne doit pas être puni. Partons de la définition selon laquelle un meurtrier est celui qui tue avec l’intention de tuer, tout en sachant que ni la société ni la victime ne le souhaitent. Ainsi, si Brown tue Green et se retrouve condamné à une période de coma punitif ou d’emprisonnement au bout de laquelle il est réinséré dans la société, il n’en reste pas moins un meurtrier. Qu’un meurtrier doive être puni n’est donc, comme vous le voyez, pas toujours vrai. »

Jake jeta un coup d’œil sur l’écran du vidéophone et fit un signe de tête à l’adresse de Jameson Lang. « J’aimerais vous présenter quelqu’un, dit-elle dans le micro du téléphone. Il s’agit de sir Jameson Lang, professeur de philosophie à Cambridge. Je lui ai demandé de se joindre à nous ; j’espère que vous n’y voyez pas d’inconvénient.

— Franchement, Jake, dit Wittgenstein d’un ton sec, vous m’étonnez. Je ne vous aurais pas crue capable de tricher comme ça. Faire appel à un souffleur – c’est un peu fort. D’un autre côté, je suis flatté de pouvoir parler au professeur. Je connais bien son œuvre. Les romans, j’entends. Pour ce qui est des ouvrages philosophiques, ajouta-t-il avec un ricanement méprisant, je ne pense pas qu’il en ait jamais commis un.

— Bonjour, dit le professeur d’un ton hésitant. L’exemple que vous venez de donner repose sur une grammaire philosophique incorrecte. Surtout la manière dont vous utilisez le subjonctif dans “doive être puni”. Toutefois, toute considération sémantique mise à part, l’inspecteur principal a tout à fait raison : il existe un critère universel qui s’applique à la nature même de nos actes.

— À mon tour, professeur, de parler sémantique. Tout dépend de ce que vous entendez par le mot “universel”. Quand vous parlez de la nature de mes actes, vous n’entendez que la nature qu’ils pourraient avoir d’un point de vue ordinaire, dans des conditions d’enquête ordinaires, comme par exemple si l’on demandait son opinion au premier quidam venu.

« Mais voyez-vous, professeur, je pourrais très bien avoir décidé de ne pas retenir les critères de cet homme, et avoir adopté ceux du chasseur de têtes moyen d’Amérique du Sud, ou du héros existentiel de Camus, ou peut-être d’un anarchiste, voire d’un membre appartenant à un groupe d’autodéfense d’extrême droite, ou d’une féministe extrémiste ou d’un Maldoror d’aujourd’hui. Il se pourrait que je décide d’adopter tous leurs critères à la fois. Voyez-vous, ce qu’ils penseraient de la nature de mes actes mérite autant de considération que ce que peut en penser n’importe quel quidam empaillé végétant dans un désert de banalités. Il vous faudrait nier que mes actes sont en eux-mêmes d’une nature unique, sauf à vous faire accuser de parti pris.

— Mais précisément, intervint Lang, ce que nous appelons société n’est pas autre chose qu’un parti pris vis-à-vis d’un critère commun du bien et du mal.

— Cela ne nous dit rien sur la vérité de mes actes. Il n’y a là qu’apparence de vérité. Pendant des milliers d’années, quand un homme s’emparait des biens de son voisin, on a parlé de vol. Mais pendant près d’un siècle, dans certaines parties du monde, ce “vol” a été légitimé au nom du marxisme. Il se peut très bien que la philosophie politique de demain cautionne le meurtre comme le marxisme d’hier a cautionné le vol. Vous parlez des critères d’une société digne de ce nom, professeur Lang. Mais que vaut une société qui, d’un côté, tient pour grand un président des États-Unis capable de donner l’ordre d’utiliser des armes nucléaires pour tuer des milliers de gens et qui, de l’autre, considère comme criminel le meurtrier d’un seul président ?

— Si c’est au président Harry Truman que vous faites allusion, dit Lang, je vous signale qu’il n’a pris cette décision que pour mettre fin à la guerre. Pour sauver des vies humaines. La bombe était la seule façon d’éviter un plus grand massacre.

— Ce que je fais ressortit à la même motivation : empêcher un plus grand massacre.

— Mais vous n’êtes pas en position de faire un tel choix. C’est donner un mauvais exemple à la société.

— À vous entendre, on vous prendrait pour un moraliste conservateur, professeur.

— C’est possible. Mais il vous faut bien reconnaître qu’aux yeux de cette société dont vous semblez dire que vous la rejetez, il faut que vous soyez arrêté et condamné.

— Il faut ? dit Wittgenstein en riant. Non, je n’en accepte que l’éventualité.

— Vous prétendez agir pour sauver des vies humaines. Vous devez donc nécessairement admettre que le respect de la vie humaine est le fondement de toute morale.

— Non. Uniquement de cette vie humaine qui vaut d’être vécue.

— Et quels sont vos critères de jugement ?

— Dans la plupart des cas, c’est une appréciation d’ordre subjectif.

— Ne pensez-vous pas que les hommes que vous avez tués avaient le sentiment que leur vie se justifiait ?

— Très probablement. Mais, ajouta-t-il d’une voix plus sombre, ils pouvaient très bien se tromper. Supposez qu’Einstein ait reçu de mauvaises nouvelles de sa femme et qu’il en ait perdu le goût de vivre. Est-ce que l’on ne se serait pas senti obligé de lui rappeler à quel point une vie comme la sienne se justifiait ? Aurait-on pu retenir son point de vue comme ultime critère de décision ?

— Vous avez raison sur ce point, admit Lang. On se serait effectivement senti dans une telle obligation.

— Vous devez donc nécessairement admettre la possibilité que certains puissent surestimer la valeur qu’ils accordent à leur propre existence ?

— En toute logique, oui. Mais je ne vois pas comment on pourrait le démontrer.

— Supposez qu’une telle personne mette en danger d’autres vies en s’accrochant désespérément à la sienne. N’y aurait-il pas alors moyen de le démontrer ?

— Peut-être.

— Ne vous croiriez-vous pas autorisé à éliminer une telle personne ?

— Cela dépendrait des circonstances, dit Lang. Il faudrait que le risque encouru par les autres soit très réel. Je vois où vous voulez en venir, mais je ne pense pas que votre cas soit aussi clairement défini que celui que vous me décrivez.

— Quels devraient être, selon vous, les critères déterminants dans une telle décision ?

— Il faudrait qu’ils soient objectifs. On pourrait tenter d’apprécier ce que ferait l’homme raisonnable dans des circonstances semblables.

— Une appréciation subjective d’un critère objectif ? dit Wittgenstein avec un petit gloussement. Voilà qui est intéressant. Il ne vous est pas venu à l’esprit que j’avais pu essayer d’apprécier objectivement le cas de mes frères NVM-négatifs ? Et que j’étais arrivé à la conclusion que le risque encouru par les autres était démontrable ?

— C’est le caractère démontrable de ce risque que je mets en question.

— Mais, professeur, il était démontrable dès mon premier meurtre. À partir de ce moment-là, le risque que certains de mes semblables agissent comme moi était on ne peut plus clair.

— Non, absolument pas, dit Lang avec irritation. Vous essayez de prouver la cause à partir de l’effet. Vous êtes en train de me dire qu’un meurtre dont vous êtes l’auteur suffit à prouver que d’autres, dans la même situation que la vôtre, risquaient de se transformer en meurtriers. Je refuse d’accepter cette manière d’utiliser un argument a posteriori.

— Je crains bien que vous n’ayez pas le choix, professeur, gloussa Wittgenstein. Du moins pour l’instant. Il est temps que j’y aille.

— Je vous en prie, attendez, dit Jake.

— Désolé, je ne peux pas. Nous poursuivrons notre petite discussion une autre fois. Il se trouve que ma prochaine victime arrive plus tôt que prévu. Ah, j’oubliais, j’avais promis de vous donner son nom de code, je crois ? Eh bien, il s’agit de René Descartes. Et maintenant, vous m’excuserez, mais il faut vraiment que je m’occupe d’expulser un dieu de sa machine.

— Attendez… », répétèrent ensemble Jake et le professeur. Mais Wittgenstein était déjà parti.

« Il ne racontait pas de conneries, déclara le sergent Jones. L’appel était transmis par l’Injupitersat et provenait de Londres ou de ses environs immédiats. Impossible d’être plus précis avec un téléphone satellite.

— Nous aurions dû nous douter qu’il se servirait d’un truc de ce genre, dit Jake, exaspérée.

— Les téléphones satellites sont chers, madame. Sans parler du fait qu’ils ne sont pas autorisés par la loi.

— Sans doute. Mais ce sont précisément les raisons qui devraient nous permettre de découvrir où il se l’est procuré. Si vous, vous vouliez acheter un téléphone satellite, vous iriez où ?

— Il n’y a qu’un endroit pour ce genre de choses, dit Jones en plissant les lèvres. Tottenham Court Road. Mais si c’est bien là qu’il l’a acheté, je veux être pendu, ajouta-t-il en hochant la tête, si on arrive à faire parler ces types.

— Vous allez devoir leur garantir l’immunité quant à d’éventuelles poursuites. Mais il vaut mieux que ce soit moi qui m’occupe de cet aspect-là de l’affaire avec le bureau du procureur.

— Au fait, dit Jones prudemment, il avait raison pour votre parfum ?

— Oui. Tout à fait. Mais il n’y a rien à faire, j’ai beau réfléchir, je n’arrive absolument pas à me rappeler où j’ai bien pu le croiser.

— Vous êtes sûre qu’ils n’en parlaient pas dans ce fameux article ?

— Sûre et certaine.

— Peut-être qu’il vous menait en bateau.

— C’est possible, dit Jake d’un ton peu convaincu.

— Vous voulez un garde du corps ? Juste au cas où il chercherait effectivement à vous rencontrer. »

Jake réfléchit à cette proposition. Aucun de ses collègues masculins n’aurait demandé à être protégé : sauf si leurs familles avaient été en danger. Elle fit un signe de dénégation.

« Ce n’est pas la peine. Après tout, il ne m’a pas vraiment menacée. Et puis, de toute façon, j’ai mon pistolet. »

Une Enquête Philosophique
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