INTRODUCTION
Depuis cinq siècles, l'Union Terrienne, vaste fédération comportant quatre-vingt-cinq planètes, poursuivait une vigoureuse expansion dans toute la Galaxie. Toutefois, ses gouvernements successifs avaient remarqué que le rapprochement avec des civilisations trop primitives engendrait des catastrophes écologiques. Les autochtones, au contact des Terriens, abandonnaient toute évolution personnelle pour devenir des assistés, mendiant des techniques qu'ils n'étaient pas capables de comprendre. Dans un cas, cela avait amené à une régression totale des indigènes dont seuls quelques couples avaient pu être préservés et parqués dans une réserve naturelle comme de vulgaires animaux.
Ainsi était née la loi de non-immixtion. Quand un vaisseau du Service des Explorations Galactiques découvrait une planète peuplée par des humanoïdes, il avait ordre de la répertorier mais de ne prendre aucun contact avant une étude minutieuse du degré de civilisation de ses habitants.
S'ils avaient atteint un seuil élevé de développement technologique, c'est le ministère des Affaires Galactiques qui nouait des relations diplomatiques. Dans le cas contraire, le dossier était confié au Service de Surveillance des Planètes Primitives qui était
chargé d'établir deux fois par siècle un rapport sur l'évolution des autochtones.
Les observations par satellites artificiels s'étant révélées insuffisantes, il fut indispensable d'envoyer sur place des équipes, constituées d'un agent du Service Action et d'un androïde, qui se mêlaient secrètement à la population. Marc Stone était un de ces agents.