3.
Lorsque Wren arriva sur le palier du cinquième étage, le téléphone était en train de sonner. Ce n’était pas Sergueï, puisque celui-ci s’était arrêté à la banque du coin pour retirer de l’argent. Habituellement, les distributeurs étaient insensibles aux variations de courant mais, comme le fit indélicatement remarquer son compagnon, elle était légèrement survoltée à cause de la réunion. Or, mieux valait prévenir que guérir, surtout quand il s’agissait de billets de banque.
Pour sa part, Wren ne recourait jamais aux distributeurs. Pas à cause du risque, vraiment très minime, de faire sauter la machine, mais parce qu’elle préférait associer un visage aux doigts qui manipulaient son argent. Sergueï, lui, n’utilisait rien d’autre, même s’il se lamentait sans cesse de ne jamais pouvoir retirer moins que des billets de vingt dollars. Après tout, il pouvait bien se rendre directement au guichet pendant les heures d’ouverture… Que craignait-il, que son patron le sermonne pour son retard ? Mais non, Monsieur refusait de prendre quelques minutes de plus et d’entrer dans la banque pour parler à un distributeur humain durant les heures de travail.
Vraiment, certains jours, elle ne comprenait pas du tout son partenaire.
Tranquillement, elle défit les verrous pendant que le téléphone continuait à s’énerver. Soit l’interlocuteur était doté d’un caractère obstiné, soit il savait qu’elle n’avait pas de répondeur et qu’elle était à la maison.
Ou bien…
— Allô ?
Ou bien, c’était sa mère, qui avait un caractère obstiné et la certitude que sa fille ne décrocherait pas si elle n’insistait pas.
— Salut, m’man. Comment va Seattle ?
Wren jeta les clés dans le bol sur le comptoir et fourra ses gants dans les poches de son manteau.
A la requête de sa fille, Margot Valère avait pris de longues vacances en septembre, quand les événements avaient commencé à se précipiter. Ignorant à quel moment la Cosa exploserait, Wren avait préféré éloigner sa mère, qui était une vraie Ignorante. Jusqu’à présent, personne n’avait osé atteindre un Talent en attaquant un Ignorant… Mais depuis quelque temps, beaucoup de choses impensables avaient tendance à devenir possibles. Encore une fois, mieux valait prévenir que guérir.
Certains jours, Wren se disait qu’il serait plus sage que sa mère parte s’installer dans une autre région — dans un endroit où personne ne hausserait les sourcils en entendant le nom de Valère. Et certains, jours, Wren se disait que c’était elle qui devait déménager…
Heureusement, sa mère avait tellement apprécié les « vacances » que le voyage s’était transformé en une succession de visites familiales — chaque fois, en fait, que Margot pouvait quitter son travail. Sa mère, du coup, devenait une cible mouvante, et par conséquent, nettement moins intéressante — constat que Wren gardait sagement pour elle.
En contrepartie de cette paix de l’esprit, Wren devait accepter les comptes rendus ultra détaillés et hauts en couleur que lui délivrait Margot. Là, c’était la cousine Jeanne qui avait eu droit à la visite royale, dans un Seattle assez peu ensoleillé.
— Oh, euh… Ah oui ?
Wren transféra le combiné contre l’autre épaule et, d’une main, défit son manteau. Evaluant d’un coup d’œil la longueur du fil de téléphone et la distance qui la séparait de l’armoire, elle préféra poser le manteau sur le comptoir. Sergueï rangerait tout ça quand il rentrerait.
— Et le petit ? demanda-t-elle à sa mère qui venait d’achever le récit de la vie de cousine Jeanne.
Le petit, c’était Kitty, le fils de Jeanne. Il devait avoir… Wren se creusa la cervelle, en vain. Dix ? Onze ans ? Pourtant, de ce côté-ci de la famille, il n’y avait pas tellement de monde, et absolument personne du côté de son donneur génétique mâle. Par conséquent, elle était impardonnable d’oublier ce genre de choses.
Bah, peu importait. Sa mère, qui était incapable de se rappeler quoi que ce soit d’étrange ou de désagréable dans la vie de sa fille, possédait une mémoire d’éléphant pour tout ce qui concernait les affaires familiales, et adorait partager avec Wren le moindre de ses souvenirs. Tout ce que sa fille avait à faire, c’était d’émettre des grognements approbateurs de temps à autre.
Se perchant sur un tabouret, Wren tendit la main, et attrapa un stylo et un bloc-notes pour y consigner ses commentaires sur la réunion du matin.
Rien de tel que la démultiplication des tâches ou la polyactivité pour éviter de penser à l’ampleur des tâches en question. Regarde les choses du bon côté, ma fille. Au moins, tu sais dans quel pétrin tu t’es fourrée, pas vrai ?
— Ce n’est pas un peu jeune ? lança-t-elle, interrompant le flux de paroles maternelles. Euh… désolée, j’ai oublié comment j’étais à cet âge-là.
Savoir ce que Beyl a pensé de la réunion et envoyer son commentaire au Quad.
Evoquer l’idée des patrouilles dans la rue et voir qui sursaute. Fatae, surtout.
Sergueï ouvrit la porte avant qu’elle ait pu penser à une troisième idée. En apercevant la jeune femme au téléphone, son compagnon haussa les sourcils et écouta un instant. Puis, visiblement, il opéra la déduction qui s’imposait et agita les doigts pour indiquer qu’il saluait Mme Valère, qui entretenait avec lui des relations assez tendues, genre « vous-êtes-celui-qui-couche-avec-ma-fille ».
Wren opina de la tête sans interrompre ses interventions monosyllabiques, ni cesser de remuer son stylo. Sergueï posa sa sacoche à terre, attrapa le manteau de la jeune femme et le rangea avec le sien dans le placard de l’entrée, puis disparut dans le couloir.
En direction de la salle de bains… ou du bureau, supposa Wren. Même s’il avait appris à laisser une plus grande liberté de manœuvre à ce snob de Lowell, son assistant, Sergueï ne pouvait s’empêcher de garder la main sur la cuillère quand quelque chose mijotait. Bon, d’accord, la métaphore était atroce, mais il fallait dire à sa décharge qu’elle était constamment distraite.
— Attends une minute, il a fait quoi ?
Wren posa son stylo et écouta plus attentivement. Les histoires de famille étaient au moins aussi compliquées que celles de la Cosa, mais nettement plus drôles…


Sergueï mit l’ordinateur en route. Les éclats de rire de Wren lui parvinrent par le couloir et son humeur sombre s’allégea un peu.
Les rires avaient si rarement résonné dans l’appartement, ces derniers temps.
Trop de tragédies, de tensions, de traumas — trop de toutes sortes de mots commençant par « t ». Et pas assez de rires depuis… depuis la mort de Lee, probablement. Avant cette date fatidique, même lorsque Wren prenait des risques insensés et qu’il devenait fou à tenter de la protéger, même lorsqu’ils ne savaient pas si et quand ils décrocheraient une autre mission, il y avait eu des rires, parfois teintés d’angoisse, mais toujours sincères et francs. Quand cela avait-il réellement commencé à changer ?
Au fond de lui, Sergueï connaissait parfaitement la réponse : depuis le moment où il avait négocié ce fatal accord avec ses anciens employeurs, et abandonné dix ans d’indépendance chèrement acquise pour assurer la protection de Wren contre les manigances du Conseil. Et cela les avait menés où ? Au beau milieu des problèmes du Silence — des problèmes qu’ils ne pouvaient absolument pas se permettre de gérer.
Et c’était lui, le seul responsable. Par conséquent, c’était à lui aussi de les sortir de ce guêpier. Mais le processus était aussi délicat que celui qui avait abouti à l’accord initial, et chacune des minuscules avancées auxquelles il parvenait prenait une éternité. Il n’avait pas tout révélé à Wren. La jeune femme n’avait pas besoin de tout connaître — sauf qu’elle savait qu’il cachait certains détails, ce qui n’était pas fait pour réduire la tension entre eux.
Peu à peu, à force de ne plus le voir ou l’entendre, il en était venu à se demander s’il n’avait pas imaginé la force lumineuse de son sourire ou le son cristallin de son rire.
Un éclat de joie pure résonna dans le couloir. Non, ce n’était pas le fruit de son imagination.
Se penchant sur le clavier, il entra l’adresse du site de la galerie en chantonnant doucement.
Ce rire, c’était rien, ou si peu de chose. Pour lui, c’était tout.
Et il se battrait pour l’entendre encore.
« A : a-felhim@shhhh.info
Il faut qu’on règle ça. Appelle-moi.
S. »
Il pressa la touche « envoyer » et attendit.
De l’autre côté de la ville, l’humeur était loin d’être aussi gaie. L'immeuble semblait désert : nul bruit, nulle lumière ne filtrait. Même l’ascenseur qui menait au sous-sol, et qu’on ne pouvait appeler qu’après avoir entré un code et subi un examen rétinien et biométrique, était d’un silence absolu. La technologie utilisée était plus sophistiquée que celle des départements les mieux équipés du gouvernement américain, pour la simple raison que l’organisation installée dans ces locaux en avait les moyens — et qu’elle n’avait de comptes à rendre à personne sur la destination de son argent.
Les portes de l’ascenseur coulissèrent et deux silhouettes en émergèrent. D’un même pas, elles s’engagèrent dans le couloir. Les deux hommes étaient vêtus de complets sombres et de chaussures en cuir souple, mais un observateur averti aurait immédiatement remarqué que les vêtements du plus jeune sortaient d’un magasin à la mode, tandis que ceux du plus âgé avaient été soigneusement confectionnés sur mesure.
Une femme portant une blouse bleue par-dessus son tailleur les dépassa en sens inverse. L'air visiblement soucieux, elle leur décocha un signe de tête distrait.
— Denise Vargha. L'une de nos meilleures recrues. Elle est responsable de la septième équipe.
Le jeune homme avait conscience de ne rien annoncer de nouveau à son interlocuteur, mais il ressentait le besoin d’occuper l’espace.
— En effet.
La voix était harmonieuse et d’une politesse extrême qui frisait l’ennui, mais avec une nuance d’avertissement que perçut aussitôt le jeune homme. En tant que président de l’organisation, son compagnon supervisait les embauches effectuées par le département de R&D et connaissait, par conséquent, le nom de tous les employés — depuis les laborantins jusqu’à l’équipe de nettoyage.
Prudemment, l’assistant opta pour le silence. Ils parvinrent devant une porte métallique, et le président effectua les contrôles nécessaires pour que les battants s’ouvrent et leur livrent passage. Aussitôt, un homme s’avança vers eux.
— Monsieur le président.
— Docteur Hackins.
L'homme regarda autour de lui, inspectant avec soin les murs carrelés et le sol en ciment, pourvu de conduits installés à un mètre de distance environ.
— Vous avez fait des améliorations, depuis mon dernier passage.
Cette fois, la voix véhiculait une nuance d’approbation parfaitement dosée et immédiatement annulée par la question suivante :
— Plus de départs de feu ?
— Non, monsieur.
Le Dr Hackins laissa entendre qu’il n’ignorait pas la réprimande, mais qu’il avait déjà pris ses responsabilités en tant que chef du projet. L'incident était clos et il n’était plus nécessaire de s’excuser — les excuses étant une marque de faiblesse pire que la négligence initiale.
Les deux hommes franchirent la zone de sécurité, gardée par deux portes métalliques qui ne s’ouvraient qu’après triple vérification de l’empreinte du personnel autorisé, et pénétrèrent dans le laboratoire principal — principale raison d’être de cet immeuble.
Entièrement carrelée de blanc, la pièce dans laquelle ils se trouvaient à présent était d’une propreté immaculée. Assis devant des machines en acier inoxydable surmontées par une vaste vitre, un homme en blouse blanche observait la silhouette allongée sur un siège semblable à celui d’un dentiste, de l’autre côté de la baie. C'était une jeune femme blonde et élancée dont le visage était parsemé de taches de rousseur. Des électrodes étaient fixées sur son crâne et des lanières de cuir enserraient son cou, ses poignets et ses chevilles. Elle avait l’air d’avoir couru des milliers de kilomètres, des monstres à ses trousses.
— Bethany. L'une de nos meilleures recrues. J'avoue avoir hésité à l’utiliser. Cependant, il semble…
— Gareth. Venez-en directement au fait.
— Euh… oui.
Gareth Hackins résista à l’envie de passer la main entre sa peau et le col de sa chemise. Son contrôle de soi était moins grand qu’il ne l’aurait voulu.
— Comme nous l’avons expliqué dans le rapport annuel, il s’agit de la troisième série expérimentale, dite de l’apprivoisement.
Il marqua une pause, comme s’il s’attendait à recevoir des encouragements. Son auditoire restant de marbre, il poursuivit avec un enthousiasme forcé.
— Nous avons apporté quelques changements à la méthode de réponse conditionnée sur laquelle nous avons travaillé, ces dernières années. Notre but est d’obtenir une réaction contre le courant magique, sauf ordre contraire, bien sûr. Nos dernières tentatives se fondaient sur des procédures classiques, comme le lavage de cerveau, mais les résultats étaient incertains. Les effets ne duraient jamais assez longtemps pour être véritablement efficaces et la plupart des projets, ainsi que vous l’avez lu dans le rapport, ont dû être annulés. Du gaspillage, vraiment. Avec cette nouvelle approche, nous espérons créer une boucle réactive, autrement dit plus nos sujets recourront à leur magie, plus ils seront enchaînés à notre structure, du point de vue émotionnel.
— Comment cela fonctionne-t-il ?
Hackins eut un imperceptible haussement d’épaules.
— Mettre leur magie sous contrôle est relativement facile. Nos sujets sont prédisposés à recevoir les ordres basiques mis au point par nos agents. Cependant, l’étape suivante s’est révélée plus… problématique. Sept de nos modèles ont bloqué l’accès à ce qu’on appelle le Courant en s’autolobotomisant. Un autre, le numéro 9, a accepté les ordres, mais sur un mode exclusivement passif. Le sujet numéro 8, Bethany, semble présenter le potentiel de réaction active le plus intéressant.
Le président se pencha pour observer la jeune femme.
— Entrez de nouveau en contact avec elle.
Le technicien pressa une touche. La jeune femme se convulsa, puis retomba, inerte. Ses yeux bruns étaient grands ouverts et fixaient obstinément le plafond blanc. Des gouttes de sueur glissaient le long de ses tempes et tombaient lentement sur le siège.
— Réponse ?
— Nulle.
— Intensifiez.
Le technicien leva une manette, puis approcha de nouveau son doigt de la touche. Hésitant imperceptiblement, il regarda son chef, puis appuya.
— Allez au diable ! grinça la jeune femme entre ses dents crispées.
Son regard glissa sur le côté et vint se fixer sur son bourreau.
— Intéressant, commenta Hackins. A ce stade, la plupart d’entre eux se sont effondrés. Elle est vraiment intéressante. A un niveau de Talent élevé correspond visiblement un niveau élevé d’obstination.
Il se tourna vers le technicien et vérifia les données entrées par celui-ci.
— Pas de reflux au niveau des électrodes ?
— Nous avons déjà remplacé deux séries, répliqua le technicien. Dès qu’elle a réalisé que nous avions isolé le tableau de bord, elle a cessé de perdre son temps. Une fille intelligente, Bethany.
— Oui. Très intelligente.
Hackins observa pensivement la jeune femme à travers la vitre.
— Intéressant.
— L'isolation vous permet d’arrêter leur magie ? demanda le président au technicien.
— Pas exactement, monsieur. La magie est simplement réfractée grâce à une série de strates qui la ralentissent. En réalité, si elle voulait causer des dégâts, elle pourrait le faire, mais nous pensons qu’une telle production d’énergie la consumerait.
— Vous pensez ?
Le visage de l’homme se fit impénétrable. Le technicien et le Dr Hackins se figèrent, et l’air se glaça littéralement sous l’effet de la réprobation muette.
— En dépit de nos ressources, il y a beaucoup de choses que nous ne comprenons pas encore sur ces Talents, intervint Hackins. C'est la raison pour laquelle le travail progresse plus lentement que prévu. Une étape franchie trop vite, un afflux un peu trop violent, et nous les brûlons avant de parvenir au résultat voulu. Cependant, si cette nouvelle procédure fonctionne, nous devrions être rapidement prêts à passer au niveau supérieur.
— Elle ne se dérobera pas aux ordres ?
— Elle sera incapable de distinguer entre nos désirs et les siens, assura Hackins.
— Excellent. Poursuivez votre travail. Gareth, vous disiez avoir entreposé les restes de vos précédents sujets ? Je voudrais voir les résultats de l’autopsie.
— Bien sûr. Par ici, s’il vous plaît.
Les deux hommes sortirent de la pièce de contrôle sans accorder le moindre regard au technicien et au cobaye.
Lorsque la porte se referma, les épaules du technicien s’affaissèrent de soulagement. Professionnellement, il était irréprochable, mais le taux d’échec sur ce projet avait été particulièrement élevé. Et le Patron n’était pas un homme qu’on pouvait décevoir. Surtout lorsqu’on se trouvait directement dans sa ligne de mire.
Le chef du R&D était un chic type, personne n’avait jamais dit le contraire, et c’était sympa de bosser avec lui quand on lui plaisait, mais il ne tolérait aucun relâchement dans le travail.
Un grognement, de l’autre côté de la vitre, attira son attention.
— Min… minable… Lèche… bottes.
En ricanant, le technicien pressa de nouveau sur le bouton. Le courant fusa à travers les électrodes, et le corps de la jeune femme s’arqua brutalement. La décharge ne correspondait pas exactement à ce que les gens de son espèce appelaient un « afflux », lorsque le centre libérait soudain toute l’énergie emmagasinée, mais elle y ressemblait assez pour donner une petite idée de ce qui l’attendait.
La poitrine de la jeune femme frémit, agitée par un hurlement qui refusait de sortir de sa gorge, et les muscles de ses bras se tendirent comme pour tenter de se libérer. Le technicien ricana une nouvelle fois en voyant tous les signaux passer au rouge sur sa machine.
— Ne te débats pas trop, ma petite Bethy, lança-t-il d’une voix faussement sympathique. On te l’a déjà dit : si tu ne résistes pas, ça ne te fera aucun mal.
Les signaux revinrent au jaune. Les yeux fixés sur la jeune femme, il poussa la manette d’un cran.
— A moins que je ne décide du contraire, bien sûr.
Bethany frémit, ses lèvres se crispèrent, mais cette fois-ci, les voyants ne passèrent pas au rouge. Elle savait ce qu’ils essayaient de faire avec son cerveau, elle sentait les insinuations, les suggestions habiles qui déferlaient comme un murmure et pénétraient en elle un peu plus à chaque décharge. Mais son obstination était la plus forte. Bethany avait pu, contre l’avis de son mentor, offrir ses services à ces hommes qui l’avaient trahie, mais elle restait envers et contre tout un Talent. Elle appartenait à la Cosa. Elle ne craquerait pas.
Elle ne trahirait pas sa famille.