1 Cet ordre est incompatible avec la version dite « sacerdotale », donnée au chapitre 1.
2 Dans la version sacerdotale, il est façonné à l'image de Dieu (qui ne s'appelle plus Yahvé mais Élohim) et destiné à dominer les animaux créés avant lui.
3 Il est vrai que c'est son troisième fils. Mais son importance apparaît à un détail : c'est à l'occasion de sa naissance que son père porte pour la première fois le nom d'Adam. L'histoire ne dit pas qui le lui a donné.
4 Ninmah et Ninursag ne sont qu'une seule et même déesse.
5 On notera que, dans le texte biblique, c'est la version sacerdotale qui précise que « Dieu créa l'homme à son image » (Genèse, 1, 27).
6 Relevons une différence subtile avec la Bible. Ici, l'homme meurt de vieillesse ; pour le Yahviste, il meurt au travail (dans tous les sens du terme et particulièrement dans le sens sexuel).
7 Il porte ici le nom d'Ea qui est son nom accadien. Nous nous en tenons au patronyme sumérien pour ne pas embrouiller le lecteur.
8 Ce détail nous est révélé dans l'Épopée de Gilgamesh, où Supersage (qui naturellement porte là un autre nom, mais tâchons de ne pas perdre le fil) fait un récit détaillé de toute l'affaire.
9 La Bible connaît deux cas d'hommes « enlevés » directement par Dieu, sans passer par la mort : le patriarche Hénoch (Genèse, 5, 24) et le prophète Élie (Deuxième livre des Rois, 2) ; Le second a le pouvoir de transmettre ses pouvoirs extraordinaires à Élisée, son successeur.
10 Dans la Genèse, le paradis terrestre est aux sources des fleuves.
11 Eux au moins ne vieilliront pas, comme le note le poème. Ici le texte biblique montrant Yahvé soucieux d'habiller Adam et Ève est mis en perspective de façon inattendue.
12 Tel est le sujet de la Descente d'Ishtar aux enfers. La déesse a une idée superbe : s'allier aux morts, plus nombreux que les vivants, pour exterminer ceux-ci. Mais les maîtres des enfers ne l'entendent pas de cette oreille : ils tiennent à garder le contrôle de leurs troupes, et ils en ont les moyens.
13 Ce développement et les suivants doivent beaucoup au Temps de la réflexion, n° 3, 1982, et particulièrement aux articles de Nicole Loraux, Jean-Louis Chrétien et René Marlé.
14 Le mot grec psychè a d'abord signifié souffle ; il en est venu à signifier âme ; de ce fait, ce texte est à peu près intraduisible, et il n'est pas le seul.
15 Phédon, 77 d-e.
16 Ibid., 115 d.
17 Daniel, 12, 2.
18 Évangile selon saint Matthieu, 22, 30.
19 La Cité de Dieu, XII, 4.
20 Physique, IV, 13. Rappelons que l'ecstasis, en grec, c'est l'acte par lequel on se met à l'écart, le départ ; en même temps, c'est la transe, l'acte par lequel on se met hors de soi.
21 Homélies sur l'Évangile de Jean, 23, 9.
22 Certains théologiens affirment subtilement que l'homme, dans l'Éden même, fut créé mortel. Mais la mortalité n'est que l'éventualité de la mort ; c'est la malédiction prononcée par Dieu qui transforme le pouvoir mourir en devoir mourir. Ce raisonnement doit être confronté avec le texte biblique, selon qui l'homme a manqué de peu la vie (c'est-à-dire l'immortalité) : c'est dire qu'il n'était pas vraiment « vivant » avant d'être chassé du, jardin, et qu'il n'est pas vraiment « vivant » depuis. Mettons qu'il existe, et n'en parlons plus. La rupture entre l'homme et Dieu a rendu possible à la fois la naissance (par le désir de l'homme) et la mort (par la volonté de Dieu), ce qu'on peut résumer en disant qu'elle a déclenché le temps.
23 Morales sur Job, XI, 68.
24 Histoires de cosmonautes.
25 Histoires de pouvoirs.
26 Le Livre d'Or d'A.E. Van Vogt, p. 35.
27 Ces derniers développements doivent beaucoup au beau livre de Louis-Vincent Thomas, Civilisations et divagations. Qu'il en soit ici remercié.
28 Nain difforme, héros du folklore germanique (province de Hesse). (N.d.T.)