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QUITTER LE PROJECTEUR
Le fourgon de police qui conduisait Billy Milligan à Lima s’engagea entre les portes surmontées d’impressionnants rouleaux de barbelés rasoirs, dépassa les postes de contrôle occupés par des gardes armés et s’arrêta dans la cour d’admission.
Deux policiers extirpèrent sans ménagement le patient-détenu du véhicule. Le saisissant par ses poignets menottés, ils l’entraînèrent de force à travers un vieux bâtiment haut de plafond aux murs gris percés de fenêtres de quatre mètres de haut. Leurs talons claquaient sur le linoléum brillant. Au bout du corridor, une plaque apposée au-dessus d’une porte indiquait : Admissions. Pavillon 22.
À l’intérieur, deux bureaux avaient été disposés face à face. Une grosse femme rousse au visage constellé de taches de rousseur attendait tandis qu’un des policiers maniait gauchement la clef des menottes.
« Dossier ! » réclama-t-elle d’une voix sèche.
Le second agent lui tendit une épaisse chemise en carton.
Danny se demanda quel était cet endroit et pourquoi il s’y trouvait. Ses paumes étaient moites, ses poignets endoloris. Ses mains, réalisa-t-il, avaient été attachées derrière son dos. Quelqu’un était en train de lui retirer une paire de menottes.
« Monsieur Milligan, dit la femme, évitant de croiser son regard, avancez-vous jusqu’au centre du cercle jaune, je vous prie. »
À ces mots, un frisson descendit le long de son échine. Comment cette femme pouvait-elle connaître l’existence du projecteur ? Était-ce inscrit dans son dossier médical ?
L’agent positionné à sa droite l’attrapa par les cheveux et par ses mains menottées pour le déporter de force de trois pas sur la gauche.
« Ce salopard, grommela-t-il, s’est démerdé pour se débarrasser de ces foutues menottes, dans le fourgon. »
Danny réalisa que c’était là la raison de la mauvaise humeur de ses gardes. Tommy avait dû s’emparer du projecteur pendant le trajet et se libérer. Voilà pourquoi ses menottes étaient serrées si fort, à présent. La femme aux cheveux roux fronça le nez comme si elle reniflait une charogne de putois.
« Monsieur Milligan, fit-elle en pointant un doigt vers le sol, si vous voulez vous en sortir à Lima, il va falloir faire ce qu’on vous demande. »
Quand Danny baissa les yeux, il aperçut un cercle jaune tracé au sol. Il se sentit soulagé. Il ne s’agissait pas de ce qu’Arthur avait appelé « le projecteur de la conscience ». Rien d’autre qu’une simple marque sur un linoléum vieux et crasseux.
« Videz vos poches ! » lui ordonna la femme.
Il les retourna complètement pour lui montrer qu’elles étaient vides.
« Direction la salle d’inspection et à poil, petite ordure ! » gronda le policier placé derrière lui.
Danny pénétra dans la pièce, puis passa sa chemise par-dessus sa tête.
Un surveillant entra.
« Lève les bras ! cria-t-il. Ouvre la bouche ! Relève tes cheveux au-dessus de tes oreilles ! Retourne-toi et mets les mains contre le mur ! »
Tandis qu’il obéissait à chacun de ces ordres, Danny se demanda si le surveillant allait palper son corps. Hors de question. Jamais il n’accepterait que cet homme le touche. Il quitterait le projecteur et laisserait Ragen le défendre.
« Fais voir le dessous de tes pieds ! Bien. Maintenant, penche-toi en avant et écarte les fesses ! »
Cet homme trouvait-il du plaisir dans son travail ?
Le surveillant fouilla les vêtements de Billy, qu’il jeta dans une corbeille de linge sale, puis lui tendit un pantalon et une chemise bleu foncé.
« À la douche, espèce de malade ! »
Danny glissa sur le sol mouillé. Il se cogna le petit orteil alors qu’il tentait de tirer à lui la lourde porte de fer cloutée de gros rivets. Quand il réussit à l’ouvrir, il vit un jet d’eau qui coulait sans interruption d’un tuyau rouillé sortant du mur en face de lui. Il s’engagea sous le jet et ne put refréner un mouvement de recul. L’eau était froide.
Quelques secondes plus tard, la « douche » s’arrêta automatiquement. Un petit homme vêtu d’un uniforme blanc et muni de gants de caoutchouc entra dans la pièce. Il agita une bombe antipoux, puis entreprit de pulvériser le corps de Danny d’insecticide, comme s’il peignait une statue avec une bombe de peinture. Les yeux de Danny le brûlaient. Une quinte de toux le secoua tandis que le produit, puant et étouffant, se répandait sur sa peau.
Après qu’il eut fini de le désinfecter, l’homme lança un sac en papier à ses pieds, se retourna et quitta la pièce sans dire un mot.
Le sac contenait du dentifrice, une brosse à dents, un peigne et un flacon pour analyse urinaire. Danny se sécha, enfila son pantalon et sa chemise, puis, le sac en papier serré dans une main, suivit un autre surveillant le long d’un corridor jusqu’à une porte à barreaux qui s’ouvrit sur une chambre minuscule. Il ferma les yeux et quitta le projecteur...
Tommy s’éveilla sur un banc étrange dans une chambre aux allures de cellule. Comment se faisait-il que ses cheveux soient mouillés, mais sa bouche si sèche ? Où suis-je ? articula-t-il en silence. Comment suis-je arrivé ici ? Après s’être levé d’un bond, il écouta en lui-même, dans l’attente d’une réponse, mais personne ne vint l’éclairer. Quelque chose ne tournait pas rond. Il pouvait communiquer avec Arthur et Allen depuis que le docteur Caul les avait rendus co-conscients. Pourtant, Tommy n’entendait aucune sonnerie. Pas même une tonalité. Rien. Il avait été déconnecté.
Merde ! Tout son corps tremblait. Il savait qu’il lui fallait d’abord trouver de l’eau pour se désaltérer. Une fois sa soif apaisée, il devrait explorer cet étrange endroit et déterminer quelles possibilités d’évasion il offrait.
Lorsque Tommy franchit le seuil de la porte, la violence de l’éclairage le contraignit à plisser les yeux. Sa chambre, constata-t-il, n’était qu’une de celles qui s’égrenaient de part et d’autre d’un long couloir, fermé à son extrémité gauche par une porte à barreaux. Il tourna les yeux vers la droite et découvrit que le corridor rejoignait une vaste salle dans laquelle débouchaient plusieurs autres couloirs semblables au sien – tels les rayons d’une roue reliés entre eux par le moyeu.
Une demi-douzaine de surveillants traînait autour d’un bureau central.
L’accès au corridor situé juste en face du bureau était condamné par une porte à barreaux doublée d’une grille – Tommy nota dans un coin de sa tête qu’elle devait conduire hors de ce pavillon, vers le reste de l’institution.
À l’autre extrémité de la salle de jour, quelques personnes étaient assises sur des chaises, certaines sur des tables, d’autres encore traversaient la salle en traînant les pieds. L’une d’entre elles parlait dans le vide, à voix haute. Plus près de lui, Tommy vit un homme qui buvait à une fontaine, tandis que d’autres détenus attendaient leur tour, alignés contre le mur. Bien que faire la queue l’ennuyât, Tommy s’avança avec prudence vers la fin de la ligne.
Quand l’homme placé devant lui dans la file se baissa enfin pour boire, Tommy remarqua que le jet d’eau manquait sa bouche et ruisselait sur son visage. Il éprouva de la pitié pour ce zombie, sans parvenir cependant à réprimer un sourire devant le comique de la scène.
Soudain, un homme d’une grande maigreur surgit d’une chambre plongée dans l’obscurité et se rua vers la fontaine en rugissant. Tout en courant, le dément crispa ses mains l’une sur l’autre en une sorte de double poing.
L’homme penché sur la fontaine, toujours occupé à essayer de capter le jet d’eau avec sa bouche, ne réagit pas aux hurlements, mais Tommy bondit hors de la trajectoire de l’enragé. Celui-ci leva haut les poings au-dessus de sa tête avant de les abattre de toutes ses forces entre les omoplates du buveur. Le visage du malheureux plongea vers l’avant et le robinet s’empala dans l’une de ses orbites. Quand il releva la tête, une plaie sanglante béait là où aurait dû se trouver son œil.
Assailli de spasmes nauséeux, Tommy revint d’un pas chancelant jusqu’à sa chambre. Assis sur son lit, il se mit à torsader son drap, réfléchissant à la meilleure façon de l’utiliser pour s’étrangler. S’il ne pouvait retourner au Centre de santé mentale d’Athens et revoir le docteur Caul, il savait qu’il mourrait, d’une façon ou d’une autre.
Il s’allongea sur le lit, ferma les yeux, et quitta le projecteur. Dans les ténèbres, il chercha le sommeil...
« Milligan ! »
Kevin se réveilla en sursaut – sur ses gardes – et bondit vers la porte.
« Milligan ! Au cercle ! »
Kevin savait – de par ses expériences antérieures en prison ou en hôpital psychiatrique – que le cercle était une frontière invisible de trois mètres de diamètre, centrée sur le bureau du surveillant chef, au milieu de l’intersection des corridors. Une zone à approcher avec prudence. Il ne fallait pas y pénétrer sans y être invité, et, même en ce cas, mieux valait y entrer la tête baissée et le corps courbé comme un esclave si vous vouliez éviter de prendre des coups. Kevin se rapprocha du bureau, puis s’arrêta à une distance respectueuse.
Sans lever les yeux, le surveillant chef désigna du doigt une porte gardée par un aide-soignant chauve.
« Tu es le prochain sur la liste du toubib, Milligan, déclara ce dernier, alors attends ton tour debout contre le mur. »
Pas moi, se dit Kevin. Je ne parle pas aux docteurs pour les dingues. Tout en sortant du cercle à reculons, il abandonna le projecteur.
Lee, qui avait attendu derrière la scène dans l’obscurité des coulisses, se demanda pour quelle raison on lui avait permis de sortir. Arthur l’avait depuis longtemps banni de la conscience, parce que ses dangereuses pitreries les conduisaient souvent en cellule d’isolement. À l’instar de Kevin et d’autres Habitants qu’Arthur appelait les « Indésirables », Lee n’avait plus été autorisé à s’emparer du projecteur depuis leur séjour à la prison de Lebanon, dans l’Ohio. Le fait qu’il ait de nouveau accès à la conscience signifiait que cet endroit était dangereux et que Ragen avait pris le contrôle du projecteur. Après avoir étudié quelques instants son environnement, Lee en conclut qu’il se trouvait dans un hôpital psychiatrique de type carcéral où le gardien de la haine, de toute évidence, dirigerait les réjouissances.
« OK, Milligan ! C’est ton tour ! »
Quelques chaises en plastique trônaient sur l’épais et luxueux tapis couleur chocolat qui recouvrait le sol du bureau du docteur.
Carré dans son fauteuil derrière sa table de travail, l’homme le regarda à travers ses lunettes teintées.
« Monsieur Milligan, déclara-t-il, je suis le docteur Lindner, le directeur médical de l’hôpital d’État pour malades mentaux criminels de Lima. J’ai lu votre fiche, ainsi que les journaux, et, avant que nous ne commencions, je veux que vous sachiez que je ne crois pas à vos prétendues multiples personnalités. »
Voilà donc où la fête se déroulait – à l’asile de fous de Lima ! Précisément l’endroit que ses avocats commis d’office avaient tenté de lui épargner
Lee étudia le visage crispé du docteur, sa fine barbiche, ses yeux rapprochés et son front dégarni. Ses cheveux peignés en arrière recouvraient le col de sa chemise blanche. Il portait une étroite cravate bleu marine attachée par une épingle ternie – un symbole « peace and love » des années soixante.
Concentrant toute son attention sur la voix, les expressions et les tics du docteur, Lee entendit à peine ses paroles... quelque chose sur le fait que la vie ici ressemblait à une partie de base-ball. À Lima, les joueurs n’avaient droit qu’à trois avertissements. Au troisième, le contrevenant n’était pas expulsé, mais calmé, c’est-à-dire qu’on le plaçait à l’isolement, sanglé sur un lit.
Si facile à imiter, pensa Lee.
Le téléphone sonna et le docteur Lindner décrocha.
« Oui, il se trouve en ce moment même dans mon bureau. » Il écouta durant quelques secondes, avant d’ajouter :
« D’accord, je vais voir ce que je peux faire. »
Quand il raccrocha, son expression se transforma. Sa voix se radoucit.
« Bien, monsieur Milligan, vous vous doutez certainement que je parlais de vous. »
Lee acquiesça d’un hochement de tête.
« Il y a là deux gentlemen qui aimeraient vous parler.
— Quoi ? D’autres psys ?
— Non. Néanmoins, ces personnes sont intéressées par votre cas. Elles ont fait tout le chemin depuis Dayton pour vous rencontrer. »
Lee devina immédiatement de qui il s’agissait. Des reporters qui avaient tout tenté afin d’obtenir un contrat pour écrire un livre sur Billy Milligan. Quand Billy et le Professeur avaient décliné leur offre pour choisir un autre écrivain, ils avaient publié des articles malveillants sur cet auteur. Lee rit à voix haute.
Imitant les expressions faciales et la voix de Lindner, il dit : « Vous pouvez leur dire de se la mettre dans l’oreille ! »
Il se retourna, s’éloigna du projecteur, puis descendit de la scène, côté jardin, pour regagner les coulisses.
Quinze minutes plus tard, Danny quitta sa cellule pour rejoindre la salle de jour afin de pouvoir lire à la lumière un article du magazine Champs et Ruisseaux consacré aux lapins. Danny aimait les petits lapins... Il aurait souhaité en avoir un à câliner. Mais, lorsqu’il tourna la page, il découvrit une série de photos illustrant la meilleure manière de dépecer un lapin, de l’éviscérer et de le cuire. Danny laissa tomber le magazine comme s’il était en feu.
L’article l’avait berné.
Les larmes lui montèrent aux yeux tandis que lui revenait le souvenir de ce que son beau-père avait fait à un petit lapin. Il se rappelait distinctement ce jour, quand il avait presque 9 ans, où Daddy Chal l’avait emmené avec lui à la ferme pour qu’il l’aide à tondre l’herbe...
Billy vit un gros lapin sortir de son trou et détaler. Quand il se laissa glisser vers le terrier, il découvrit un jeune lapereau au pelage gris abandonné dans le nid. Craignant que la tondeuse de Chalmer ne le blesse, Billy le ramassa et l’installa au creux de son tee-shirt.
« Ne t’en fais pas, je vais te trouver un nouvel endroit où vivre parce que tu es tout seul maintenant et qu’il n’y a pas d’orphelinat pour lapinou. Je voudrais bien t’amener à la maison, mais Daddy Chal ne voudra jamais. Alors je vais te ramener dans les champs où tu pourras retrouver ta maman. »
Le Klaxon du tracteur retentit. Billy savait ce que cela signifiait : il devait apporter une bière à Chalmer – et en vitesse. Il courut vers le camion pour prendre une cannette dans la glacière, puis repartit au pas de course vers la cour où son beau-père attendait, assis sur le tracteur. Billy lui tendit la bière.
Chalmer l’ouvrit, prit une longue lampée, puis lui jeta un regard inquisiteur.
« Qu’est-ce que t’as là ?
— C’est un lapinou. Il n’a plus de famille et je pensais qu’on pourrait le ramener à la maison et prendre soin de lui jusqu’à ce que je trouve un endroit où le mettre. Ou jusqu’à ce qu’il puisse prendre soin de lui-même. »
Chalmer grogna.
« Fais voir un peu. »
Billy ouvrit son tee-shirt.
Chalmer lui décocha un large sourire.
« Bon, avant de pouvoir l’ramener à la maison, j’vais devoir le nettoyer. Amène-le par là, devant le garage. »
Billy n’en croyait pas ses oreilles. Daddy Chal se montrait gentil avec lui.
« Les lapins ont besoin qu’on prenne soin d’eux de façon spéciale, déclara Chalmer, parce qu’ils sont pleins de microbes et de vermine. Ta mère irait un scandale si tu l’ramenais à la maison avec des microbes. Alors, tiens-le une minute. »
Il entra dans le garage et il ressortit avec un bidon d’essence et un chiffon.
« Bien, passe-le-moi. »
Il attrapa le lapereau par la peau du cou et l’imbiba de carburant. Les vapeurs étaient écoeurantes.
« Mais qu’est-ce que tu fais ? » demanda Danny.
Chalmer alluma son Zippo, mit le feu au lapin et le laissa tomber au sol. Billy hurla tandis que l’animal courait et bondissait en tous sens, se cognant contre les murs en laissant un sillage de feu derrière lui.
« Alors qu’est-ce qu’il en dit, le garçon-à-sa-maman ? demanda Chalmer dans un grand éclat de rire. Un Bugs Bunny au barbecue ! »
Billy ne pouvait cesser de crier. C’était sa faute. S’il l’avait laissé dans son trou, le bébé lapin serait encore en vie.
Chalmer frappa Billy au visage jusqu’à ce que ses hurlements cèdent la place à des râles étouffés.
Dans la salle de jour du pavillon 22, Danny essuya ses larmes et donna un coup de pied de dégoût au magazine. Les bras passés autour de ses genoux, il regarda les gens déambuler autour de lui.
Il se demanda si Mary viendrait lui rendre visite. Il aimait Mary parce qu’elle était timide et peureuse, comme lui. Elle resterait assise en silence et lui tiendrait la main quand il aurait peur. Il perdrait probablement le projecteur à ce moment-là, parce que Tommy aimait lui aussi être avec Mary, et il apparaîtrait pour lui dire qu’il voulait la voir souvent, qu’elle n’avait rien à craindre, même si elle-même était une patiente, parce qu’elle était plus intelligente que la plupart des gens.
Mais Mary n’était pas là.
La porte de la salle d’examen du docteur s’ouvrit et un patient en sortit, les poings serrés. L’homme se dirigea droit vers Danny, le frappa au visage de toutes ses forces, puis partit en courant dans le couloir. Danny resta au sol, les larmes ruisselant sur son visage en feu.
Pourquoi personne n’était-il intervenu pour arrêter cet homme, ou pour lui venir en aide ? N’était-il pas bizarre que cet individu le frappe sans raison en sortant du bureau du docteur ? Les surveillants riaient à gorge déployée. L’un d’entre eux lui cria :
« Leçon n° 1, monsieur Milligan ! »
Mais Danny ne l’entendit pas : David s’était emparé du projecteur pour éprouver la douleur à sa place, bien qu’il ne sache pas pourquoi son visage le cuisait ainsi. Puis Jason prit sa place et se mit à hurler, de plus en plus fort – ignorant lui aussi ce qui se passait –, jusqu’à ce que les surveillants l’emportent.
Seul le Professeur, qui observait les événements en silence du fond de son esprit, connaissait les réponses à toutes ces questions. Cette première journée à Lima, il le savait, n’était qu’un avant-goût de ce qui l’attendait.