15 août 2000

 

 

 

 

Place de la Baleine, midi et demi. Tous les restaurants entre Saint-Jean et Saint-Paul sont déjà bondés. Les terrasses, surtout. Stephen a eu la chance d'arriver parmi les premiers.

Comme tous les étés, Michel a disparu. Il doit être quelque part dans le Sud, avec un groupe de motards allemands, de zonards suédois ou de naturistes hollandais. Il raffole des filles du Nord. Cette année, il est parti tard. Il a attendu d'être sûr que Stephen remontait la pente. Il rentrera quand il rentrera, mais pas avant l'équinoxe d'automne, s'il respecte ses habitudes. Ce dont Stephen doute. Ce n'est pas seulement que Michel l'appelle une fois par semaine, lui qui ne s'était pas servi d'un téléphone depuis des années. C'est qu'il a changé, profondément. Il ne se resocialisera pas, c'est certain, mais il trouvera un chemin de traverse qui l'éloignera de la rue, peut-être même de la route. Plusieurs fois, il a prononcé le mot « communauté ». Plusieurs fois, il a rêvé à voix haute d'un mini-monde en dehors du monde. Une fois, il est allé jusqu'à avouer qu'il ne savait pas ce qu'il cherchait, mais qu'il recommençait à chercher quelque chose. Il a essayé Emmaüs, il n'a pas tenu trois jours. Au mieux, cela lui a permis de confirmer son aspiration à la transparence. C'est ainsi qu'il l'a présentée.

« — Je crois que j'envie Ann, Steph. Moi, je ne pourrai jamais être vraiment transparent. Il y a toujours des gens comme toi qui trouveront le moyen de me voir, et même de me regarder. Je ne veux pas être une image. »

Michel fait exprès de glisser le nom d'Ann dans toutes leurs conversations, quel qu'en soit le sujet. Stephen a longtemps pensé que c'était sa façon de participer à sa thérapie. Aujourd'hui, il sait que cela tient autant de la fascination que d'un sentiment de collégialité. Dans sa logique, Ann est de sa famille et elle en est l'enfant prodigue. Il n'a pas à juger ses actes. Elle est une sorte d'héroïne shakespearienne, superbe, tragique et impalpable, qui se précipite vers le fatal en voulant le combattre.

« — C'est une psychopathe, Michel. Je veux bien t'accorder que, dans son genre, elle est au sommet de l'évolution, mais ce n'est qu'une psychopathe.

— Le monde est dirigé par des psychopathes autrement plus dévastateurs qu'elle. »

Inutile de lui expliquer que la plupart des dirigeants politiques, économiques ou industriels ne sont que névropathes, ce serait pinailler sur deux termes dont la presque totalité de l'humanité ne connaît que les nuisances. Ça, même Stephen est obligé d'en convenir. De toute façon, Michel a parfaitement su clore la discussion :

« — Tu as choisi de la combattre, elle, parce que tu n'as pas le courage d'affronter ceux qui nous ont fabriqués, elle, moi et des centaines de millions de sacrifiés. »

Avec Michel, l'amitié fait souvent mal aux tripes.

Decaze aussi est en congé, depuis la veille. Du coup, Stephen se sent lui-même en vacances : il n'a plus à louvoyer pour l'éviter. Plus exactement, il n'a plus à le tenir informé de son absence totale de progression dans son énième réexamen du dossier Ann X. Nouvelle approche, nouveau tri, nouveaux critères, nouvelle évaluation, rien que du flambant neuf remonté à partir de vieux postulats. Des mots qui pallient assez mal un sérieux déficit de concret. D'ailleurs le concret se résume facilement : Ann s'est volatilisée. Depuis qu'elle a tué Smith, pas une police n'a signalé quoi que ce soit en rapport avec elle, en tout cas rien qui résiste à un examen sérieux. Cinq mois, c'est sa plus longue période d'inactivité. Decaze pense qu'elle est encore à Berlin ou qu'elle a rejoint Nussbauer, Stamm, Inge et Iza dans leur nouveau refuge, pour se faire oublier le temps que passe l'orage. Carlisle estime qu'elle sévit dans une région du monde où Interpol et les services américains ont peu de contacts et aucune influence. Le Moyen-Orient au sens américain du terme : quelque part entre le Pakistan et le Maroc. Pour une fois, Stephen serait plutôt d'accord avec lui, du moins quand il ne surprend pas, dans la foule, un regard qui lui ravive la parano.

Il ne fait plus de cauchemars, il ne subit plus de crises d'angoisse et il écarte de plus en plus facilement la sensation d'oppression qui l'étreint encore parfois. Mais il a toujours peur de reconnaître Ann dans le reflet d'une vitrine. Ce n'est plus qu'une crainte résiduelle liée à son instinct de survie et il sait qu'il ne s'en défera pas. Il n'est d'ailleurs pas souhaitable qu'il s'en défasse. Il doit néanmoins l'anesthésier pour qu'elle ne resurgisse qu'à bon escient. Diane a beau dire qu'ils n'ont résolu que les problèmes inhérents à la partie visible de l'iceberg, il se sent beaucoup plus immergé qu'elle ne l'évalue. Immergé au point de ne plus se reconnaître ou, plutôt, de se connaître autrement et d'accepter qu'il en soit ainsi, voire de s'en féliciter. C'est même ça le pire : il s'est découvert une forme d'autosatisfaction consciente, très différente de l'espèce de complaisance passive qu'il sait maintenant avoir toujours exprimée en lieu et place des sentiments.

Cela va très loin, puisqu'il est allé jusqu'à appeler sa mère, qu'il est tombé sur son père et qu'il s'est contenté de rire quand celui-ci lui a annoncé qu'ils s'étaient remis ensemble. Il a même promis de leur rendre visite, bientôt. Et il le fera. En fait, son voyage est déjà programmé pour la fin du mois de septembre, dans sa tête en tout cas. S'il n'a pas pris son billet, pas plus qu'il n'a posé ses congés, c'est juste que... c'est juste qu'il n'est pas encore tout à fait sûr que... que l'une de ces deux filles, là, en train d'implorer le patron du restaurant de leur trouver une table sur la terrasse, ne soit pas Ann.

Ce qui est d'autant plus absurde qu'elles sont deux, qu'elles se font franchement remarquer et que leurs tenues très estivales laissent peu de place pour masquer ne serait-ce qu'un cutter. Même leurs sacs à main sont trop petits pour receler plus qu'un laguiole.

Cela dit, sincèrement, pourquoi Ann se baladerait-elle toujours toute seule, pourvue d'une lame de plus de vingt centimètres, en se cachant de tous les regards ? Pourquoi, alors qu'elle est parfaitement capable de sociabilité, qu'elle peut transformer n'importe quel objet en arme mortelle et qu'elle sait disparaître en un clin d'œil ?

C'est peut-être le 51, ou le soleil, ou l'acide lactique dans ses muscles après deux heures de roller dans la ville, mais Stephen a l'intuition que ces deux questions sont le ferment d'une découverte fondamentale. Il en a même le goût en bouche, sur beaucoup plus que le bout de la langue. Comme rien ne jaillit, son attention se reporte sur les deux jeunes femmes.

Oui, chacune d'elles pourrait être Ann. Elles sont dans la bonne tranche d'âge et dans la bonne fourchette de taille, comme des millions d'autres jeunes femmes. Alors il se dit que, pour ces deux-ci, il existe une façon très simple de vérifier. Il inspire profondément, il se lève et il traverse la terrasse.

— Je suis seul à une table autour de laquelle nous tiendrions facilement à trois. Je vous la laisserais volontiers, mais j'ai faim. Donc, si vous êtes capables de supporter le manque de conversation d'un Lyonnais d'importation...

Il a la main tendue vers sa table. Les deux jeunes femmes se consultent du regard. L'une hausse les épaules, une moue amusée sur le visage. L'autre prend la décision avec un enthousiasme presque enfantin.

— Nous sommes aussi toutes les deux d'importation, affirme-t-elle. Et ne vous inquiétez pas pour la conversation. Il n'y a pas moyen d'arrêter Paola quand elle est lancée et je ne donne pas ma part au chien.

Elles passent devant Stephen. Le patron en profite pour lui adresser un clin d'œil affligeant. Quoique, tout bien réfléchi, Stephen ne soit pas certain que ses intentions ne sont pas aussi désintéressées que ses réflexions sur Ann le laissent supposer. Curieusement, cela le réconforte. Plus tard, il se souviendra qu'il n'a pas eu de relation sexuelle depuis Avoriaz mais, sur l'instant, c'est un peu comme s'il se débarrassait d'une décennie et demie d'hypocrisie.

 

 

Paola est romaine. Après avoir achevé les beaux-arts dans la capitale italienne, elle est venue suivre un cycle à l'école Émile-Cohl. Elle n'a pratiquement pas d'accent. Elle vit à Lyon depuis deux ans, mais elle a passé la moitié de son enfance dans la région, quand ses parents, musiciens, travaillaient pour l'opéra de la ville. Elle est nettement moins volubile que son amie le prétendait et, en tout cas, moins bavarde qu'elle.

Fatima est constantinoise. Elle suit aussi les cours d'Émile-Cohl. Quand son débit s'accélère, elle a un accent rugueux et ses phrases s'émaillent d'expressions arabes, sinon elle n'a que les intonations chantantes de Marseille, où elle n'a pourtant vécu que trois ans au début de ses études. On la sent frustrée quand elle est obligée de se taire pour écouter les autres, mais elle ne leur coupe jamais la parole.

Toutes deux sont brunes aux yeux noirs et mates. Même taille, mêmes courbes plutôt pleines pour leur même sécheresse, toutes deux sont vêtues de blanc, portent un maquillage identique. Elles pourraient être sœurs, c'est ce qu'on leur dit souvent. Stephen dirait qu'elles s'efforcent de le paraître, mais que leur ressemblance s'arrête aux atours. Même leurs plastiques, indubitablement méditerranéennes, sont très différentes, et différentes de celle d'Alana.

Il a pensé « Alana », pas « Ann », et sa bouche s'est à nouveau emplie du goût de cette découverte qu'il ne parvient pas à formuler.

— Et toi, tu fais quoi ? demande Fatima.

— Je chasse des fantômes. (Elles sont ahuries, il se reprend :) Non, en fait, je chasse un fantôme. Un très joli fantôme qui pourrait être votre sœur à toutes les deux.

— Tu fais du spiritisme ou tu es exorciseur ? plaisante Fatima.

Le regard de Paola dit qu'elle a très bien entendu l'intention et son sourire précise que la drague ne la gêne pas, mais qu'elle ne l'intéresse pas non plus.

— Je suis psychologue et c'est à peu près tout ce qu'il y a d'intéressant à dire sur mon boulot.

En quelque sorte, il vient d'avouer qu'il a une préférence pour Paola. Ce qui échappe complètement à Fatima.

— Quel est le rapport avec les fantômes ?

Paola pouffe. Stephen sourit.

— Nous avons tous nos fantômes.

— Ah ! J'ai compris. Et ton fantôme à toi est une nana... Ta mère ou ton ex ?

Finalement, Fatima n'a pas moins d'acuité que Paola et le rôle de dragueur n'amuse pas du tout Stephen. Il lui paraît plus sage de ramener la conversation sur des considérations moins personnelles.

— Émile-Cohl est fermée, non ? Qu'est-ce que vous foutez à Lyon un 15 août ?

— J'ai traîné Paola en Kabylie et dans l'Aurès pendant vingt jours, elle m'a fait faire le tour de Rome pendant les vingt suivants. On avait projeté de finir les vacances en Espagne, mais on commençait à avoir les pieds un peu tannés. Comme l'appart qu'on loue dans le septième n'est pas vraiment nickel, et c'est le moins qu'on puisse dire, on a décidé de s'en chercher un autre.

— D'ailleurs, enchaîne Paola, si tu connais un F12 de six cents mètres carrés, avec jardin et piscine en terrasse, pour moins de mille balles par mois, nous sommes preneuses.

 

 

Il a réglé l'addition avec naturel et elles ne se sont pas récriées, avec le même naturel. Elles ont accepté son numéro de téléphone, mais n'ont pas fourni les leurs, qu'il n'a pas demandés. Il n'est pas impossible que l'une ou l'autre l'appelle. Il n'est pas improbable que cela détruise le souvenir agréable que chacun d'eux conservera du repas. Elles ne le savent pas, puisqu'il s'est bien gardé de se dévoiler, mais, pour elles, il est infréquentable. Pour elles et pour bien d'autres, son job à Interpol est un engagement à l'ostracisme. Il est étonnant qu'il n'en prenne conscience que maintenant, mais cela va avec la personnalité émergeant de lui depuis que Diane le fait travailler.

Question : en est-il d'une façon ou d'une autre gêné ?

Réponse : pas vraiment. Ce qui le dérange, c'est de le savoir.

Dans la rue Saint-Jean, elles ont tourné à droite, lui à gauche. Il rentre chez lui.

Il dégage son sac de l'épaule, s'assoit sur un rebord de vitrine d'antiquaire et s'apprête à échanger ses tennis contre les rollers. Il change d'avis et se relève. Il y a du monde dans les rues, trop pour que les rollers ne lui attirent pas de regards foudroyants (sa taille et sa carrure lui épargnent les commentaires désobligeants). Il chaussera les rollers sur le quai. Il pivote, revient sur ses pas pour rejoindre la place de la Baleine et gagner le quai par la rue du même nom. Puis il oublie de bifurquer. Il accélère même un peu le pas. Pas assez pour rattraper les deux jeunes femmes, suffisamment pour les apercevoir dans la foule qui flâne en direction de Saint-Paul.

À la hauteur de la place du Change, elles remontent par la rue de la Juiverie en direction de la gare. Il reste à distance. À peine arrivées sur la place Saint-Paul, elles tournent à droite, en direction du quai de Saône. Il les suit toujours, laissant entre cinquante et cent mètres entre elles et lui. Ils traversent le pont de la Feuillée, le quai de la Pêcherie et débouchent rue Constantine. Une façon pour Fatima de retrouver un peu de ses origines.

Stephen les perd de vue juste avant qu'elles n'atteignent la place des Terreaux. Il les retrouve sur la place. Du moins, il retrouve Fatima qui descend vers l'hôtel de ville. Paola a disparu. Elle a dû descendre dans l'un des accès au parking. Il hésite et se remet en route. Si Paola est en voiture, il ne risque pas de la suivre. Fatima, elle, va probablement emprunter le métro. Elle tourne dans la rue de la République. Il force un peu l'allure et bifurque cinq secondes après elle. C'est à ce moment que quelqu'un lui tape sur l'épaule. Il se retourne, surpris. Paola.

— Tu es suivi, Stephen.

Il n'est pas seulement pris en faute, il est ridicule.

— Tu m'as bien eu, dit-il platement.

— Pas moi.

Du pouce, elle désigne l'angle de rue dans son dos. Puis elle l'attrape par le bras, le force à se retourner et l'entraîne à la suite de Fatima qui descend la rue de la République vers la Bourse.

— Deux hommes, reprend-elle. L'un porte un pantalon de toile beige et un polo jaune. Il a déjeuné juste derrière nous, seul, à l'intérieur du restaurant. L'autre est en rollers, tee-shirt gris, short gris, genouillères grises, un sac comme le tien, gris aussi.

— Comment tu...

— Fatima et moi avons l'habitude de ce genre de rigolos, mais ça nous faciliterait la vie si tu entraînais le type en rollers derrière toi. Alors, mets les tiens et taille la route.

Elle le lâche et passe derrière lui. Il se retourne. Elle n'est plus là. Par contre, il aperçoit l'homme au polo jaune, qui vient de franchir l'angle de la place.

Ne pas réfléchir.

Il ôte son sac, s'assoit sur un autre rebord de vitrine et, cette fois-ci, chausse ses rollers. L'homme au polo jaune est passé devant lui. Le patineur en gris s'est arrête sur les marches de l'opéra. Fatima continue son chemin en direction des Cordeliers.

Ne pas réfléchir. Serrer les lacets et les crochets au maximum. La cheville est bien maintenue. Il se lance, donne quelques coups de patins pour prendre de la vitesse.

Trop de monde sur les trottoirs de la rue de la République, il la quitte pour celle de l'Arbre-Sec, plus calme. Il s'y laisse rouler vingt mètres, tourne dans la rue du Garet. Le revêtement bien lisse du trottoir glisse parfaitement. Il patine plus fort. Devant lui un couple âgé lambine entre le mur et le parapet. Aucun véhicule dans la rue, il saute le parapet, se laisse emporter jusqu'au trottoir d'en face. Puis il s'engage sur le quai Jean-Moulin. L'homme en gris est bien derrière lui. Paola ne s'est pas trompée (cette fois encore, il a pensé « Paola », pas « Ann »). Stephen profite du feu piéton pour traverser les voies.

Côté Rhône, le trottoir est une véritable autoroute à rollers : peu de piétons (relativement), large (suffisamment), avec un revêtement magique et une inclinaison légère dans le sens du fleuve, un cocktail idéal pour la prise de vitesse. Il abaisse son centre de gravité et se met à patiner librement, de plus en plus vite, concentré sur le mouvement de ses jambes. Le vent lui siffle dans les oreilles, grisant. Le feu piéton est vert sur le pont Lafayette, il franchit les trottoirs en deux sauts souples, reprend de la vitesse. Le feu piéton du pont Wilson est rouge, il bifurque pour prendre le pont, le descend à toute allure et traverse les voies dès que le flux d'automobiles se tarit. Puis il vire sur le quai.

De ce côté du fleuve, les berges sont équipées. Des dizaines de péniches, dont la plupart ne naviguent plus depuis longtemps, y sont amarrées. La pente qui y accède est courte, de bonne déclivité et rugueuse. Il la descend en zigzaguant pour se freiner un peu. Maintenant, sur les berges au revêtement parfait, il va pouvoir rouler très vite sur plusieurs kilomètres et, surtout, il va pouvoir réfléchir.

Sa première pensée lui soufflant qu'il n'a aucun intérêt à faire comprendre au suiveur qu'il l'a repéré, il commence par ralentir.

La deuxième concerne encore le patineur. Elle postule qu'il pourrait bien émargera Interpol. Jamais Decaze ne lui a signifié qu'il n'était plus sous protection, même si tel devait bien être le cas jusqu'à Berlin. Par contre, s'il ne s'agit pas d'un de ces stagiaires, que Decaze a l'habitude de détourner de leur formation, il y a fort à parier que Delaunay a repris du service. Dans cette hypothèse, les stagiaires de Decaze pourraient se prénommer Paola et Fatima. Il opte pour cette hypothèse.

La troisième réflexion est un remerciement adressé à Diane.

Toutes les autres sont du ressort de Diane, sous forme de clins d'œil qui n'ont rien de rassurant. Heureusement, Diane est quelque part entre la Sardaigne et la Corse et ne rentre pas avant la fin de la semaine.

Vive les vacances !