Prologue
Du sang…
Partout…
Il y en avait partout. Sur le sol, sur les murs,
sur le cadavre. Son jean et son T–shirt en étaient maculés aussi.
Merde ! Comment faire partir ça !
L’assassin reposa son arme. Il se pencha au-dessus
du corps inerte de sa victime et un rictus de satisfaction se
dessina sur ses lèvres. Finies, les engueulades. Finis, les
reproches enragés de fiasco, de promesses non tenues. Finis, les
cris d’aigreur.
Le gémissement d’un enfant lui parvint, étouffé
par la fureur qui lui bourdonnait encore aux oreilles.
– Salope ! Tu as eu exactement ce que tu
méritais !
Dix heures plus
tard
– Maman ?
» Maman… Zé faim. Biscuit, maman,
biscuit.
» Réveille-toi, maman.
Maman ?
» Zé été sur le pot, maman. Zé fait comme il
faut.
» Maman ?
» Maman, ça va ? Bobo ? Maman
tombée ?
» Zé mon doudou, maman.
» Mon doudou… Mon nounours.
» Bonne nuit, maman. »