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- Je n'en reviens pas de vous avoir appelée ! fit Callwin.

- Un reste de bonne conscience, répondit Hurley avec un sourire.

Son portable l'avait réveillée aux aurores. Elle aussi avait été étonnée quand elle avait entendu la voix de Callwin lui faire part du message du beau-père de Lucy.

Aussi pourri qu'un fruit puisse paraître, il en reste toujours une partie comestible, lui avait enseigné un de ses professeurs à l'école de police.

Le seul problème, c'est qu'elle n'avait pu s'expliquer avec Logan sur leur devenir personnel.

Quand elle avait appelé un taxi pour rejoindre Callwin, Logan venait tout juste de se réveiller. Pas le temps pour un affrontement.

Elle avait retrouvé la journaliste en centre-ville et était montée dans sa voiture.

- J'espère que je ne vais pas le regretter ce soir ! fit Callwin.

- En doutez-vous vraiment ?

Les mains fermement serrées sur le volant, Callwin roulait en direction de Silver Town à la limite de la vitesse autorisée. Elle savait qu'elle avait pris la bonne décision. Elle devait reprendre sa vie en main et fuir cette ville dès que toute cette histoire serait terminée.

- Non.

Le ton était ferme et définitif.

Elles arrivèrent en vue de Silver Town vers dix heures. Williams avait donné rendez-vous à Callwin au Wild Bunch, un bar situé en face de la mairie.

Callwin suivit les panneaux indicatifs et, cinq minutes plus tard, elle se garait sur la place centrale.

En ce samedi matin, la ville semblait comme morte. Malgré le beau temps, les habitants étaient encore chez eux ou déjà partis en balade.

- Ça doit être là ! indiqua Callwin en découvrant le seul bar de la place.

Elles pénétrèrent dans le Wild Bunch.

Callwin repéra aussitôt Williams assis près d'une fenêtre. Dès qu'il les vit, son regard se fit soupçonneux.

- Bonjour, monsieur Williams, je vous présente l'agent Jessica Hurley du FBI, dit Callwin avec un grand sourire.

Le visage de Williams vira au blanc en un clin d'œil. Les deux femmes s'assirent sans lui demander son avis.

- Ainsi, vous avez des informations à nous donner ? attaqua Hurley en le regardant droit dans les yeux.

- Euh, je ne sais pas, vous êtes vraiment du FBI ? bredouilla Williams.

Il s'attendait à tout sauf à une telle traîtrise. Il avait passé la nuit à rêver de ce qu'il ferait des vingt mille dollars. Une nouvelle voiture, un grand voyage, et autres petits plaisirs.

Hurley sortit sa plaque et la lui colla devant les yeux.

- Vous avez de la chance que je sois de bonne humeur. Je pourrais vous arrêter pour dissimulation de preuves et je ne vous parle pas de la réputation que j'aurais pu vous faire.

- Je ne comprends pas, dit Williams, mais tout indiquait le contraire.

- Ne vous faites pas plus idiot que vous ne l'êtes, renchérit Callwin. Quel genre d'homme êtes-vous ? Vous étiez prêt à souiller la mémoire de votre enfant juste pour de l'argent !

Williams jetait des regards à droite et à gauche ; dans son malheur, il fut heureux de constater que le bar était presque vide.

- Ce n'était pas ma fille, mais celle de ma femme, et qu'est-ce que j'y peux si c'était une salope ?

Pas la moindre compassion.

Hurley aurait bien aimé que Callwin lui jette une bière à la figure !

Le serveur s'approcha. Elles commandèrent deux cafés.

- Vous êtes un type ignoble, dit Hurley qui en avait assez entendu. Donnez-nous les photos, et je vous préviens que si, par malheur, j'en découvre dans la presse, je reviendrai vous voir et vous finirez vos jours en prison.

Ce n'était que du bluff, mais l'homme n'en savait rien. Il ignorait totalement ses droits, et la peur suintait de ses pores avec comme une sale odeur de moisi.

Williams prit la grande enveloppe posée à côté de lui et la tendit à Hurley.

- Je vous jure que ce sont les seules que j'ai.

- Comment les avez-vous trouvées ? intervint Callwin, qui se méfiait de ce ton si misérable.

- Ma femme ne veut plus rentrer dans la chambre de Lucy, alors c'est moi qui me suis chargé de la ranger. J'ai trouvé ça dans un tiroir.

Faux ! se dit Hurley.

- Ne commencez pas à mentir ! fit Callwin, sur la même longueur d'ondes.

Williams suait de plus en plus.

- Vous voulez vraiment finir en prison ? le menaça Hurley, histoire de l'achever.

- Elle avait un petit coffre où elle rangeait ses secrets. Je n'avais pas la clé, mais je l'ai forcé en me disant qu'il y aurait peut-être des indices qui pourraient aider la police. Je vous jure que c'est vrai, se défendit-il.

Certainement, si ce n'est que, lorsqu'il avait réalisé qu'il pourrait les vendre, tout s'était chamboulé dans sa tête, se dit Hurley.

Elle aurait bien aimé savoir comment cet homme avait élevé la petite Lucy. Qui savait ce qu'il lui avait fait subir ?

Désormais il était trop tard. Lucy était morte, et personne ne répondrait à cette question.

- Retournez chez vous. Et que je n'entende plus jamais parler de vous, lui ordonna Hurley.

Williams se leva, lui jeta un regard hésitant, entre peur et haine. Puis il prit sa veste et sortit du bar.

- Quelle merde, ce type ! fit Callwin.

- Ouais, un bel exemple de psychopathe qui ne se connaît pas ! fit Hurley.

Elle avait l'enveloppe dans la main, et redoutait la vision des images.

Elle n'avait jamais eu de goût pour le voyeurisme, mais elle ne pouvait fuir cette obligation.

Elle la décacheta et sortit la première photo. Callwin s'était collée à elle.

Dès qu'elle vit le visage des deux jeunes filles, elle eut un cri muet.

- Le gros salaud ! s'exclama Callwin en voyant un homme dans la quarantaine, entièrement nu, avec deux jeunes filles tout aussi dévêtues à ses côtés.

Elle jeta un regard vers Hurley et vit sa mine décomposée.

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda-elle, inquiète.

- Les deux filles ne sont pas Lucy et Amy.

Callwin scruta la photo.

- Mais si, c'est bien Lucy, je vous jure.

Hurley détourna le regard et répondit :

- Je voulais juste dire que l'autre fille n'est pas Amy Paich, déclara Hurley en comprenant nombre de choses.

Logan venait de ressortir de la cellule où était emprisonné le révérend quand son portable sonna.

- Salut, Jessica, ton petit voyage avec l'ennemie valait le coup ? demanda-t-il.

Hurley lui fit part de sa découverte.

Logan serra le poing de frustration.

Sarah Kent ! Ce n'est pas possible ! se dit-il, abattu. Cette histoire n'en finirait jamais !

Il repensa à cette jeune étudiante et à son insistance à lui parler, ce lundi. Il n'avait pas pris cela au sérieux et lui avait envoyé Hurley.

J'ai foiré l'occasion d'entendre ses confidences ! se dit-il soudain.

Quand il s'était entretenu avec elle à l'université, elle avait dû prendre peur. Elle avait dès lors esquivé en narrant sa querelle avec Jennifer Shawn.

Il n'avait rien vu venir !

Ce qui était sûr, c'est que ça changeait sa vision des faits.

Un tas de nouvelles questions se bousculèrent dans sa tête.

Si Sarah faisait partie du trio, quel était le rôle joué par Larry Brooks ? Se pouvait-il qu'il ait récupéré les photos des trois jeunes filles sans leur consentement ? Avait-il essayé de les faire chanter ? Pourquoi n'y avait-il aucune photo de Sarah sur la clé USB de Brooks ? Et, dernière question et non des moindres, Sarah avait-elle tué ses deux amies, avec ou sans l'aide d'un complice ?

- Il y a un problème, shérif? fit Blanchett devant la mine de son patron.

- Oui, répondit-il laconiquement.

D'un pas résolu, il quitta le commissariat en sachant qu'il n'y avait qu'une façon d'avoir des réponses : aller interroger Sarah.

Néanmoins, il ne tenait pas à commettre la même erreur qu'avec le juge. Personne ne devait être au courant tant qu'il n'était pas certain de l'implication de Sarah dans les meurtres de Lucy et Amy.

Il monta dans sa Cherokee et prit aussitôt la direction de l'université.

Hurley n'avait pas vraiment envie de montrer les photos mais, si elle voulait connaître le nom de l'homme allongé près de Sarah et Lucy, elle n'avait pas le choix.

- Vous m'attendez. Je n'en ai pas pour longtemps, fit Hurley.

Callwin qui venait de garer sa voiture devant le commissariat n'insista pas. Hurley lui avait promis de lui donner le nom de l'homme dès qu'elle l'aurait.

La profileuse pénétra dans le commissariat et s'approcha directement du comptoir. Un agent l'accueillit.

- Je voudrais parler au shérif, dit-elle en sortant son insigne du FBI.

L'agent prit un air concentré et lui demanda d'attendre.

Une minute plus tard, un homme plus près des soixante que des cinquante ans se présenta :

- Bonjour, je suis le shérif Peart, fit-il en lui serrant la main.

- Jessica Hurley, du FBI. Est-ce que je pourrais vous parler seul à seul ?

Peart opina du chef.

- Vous venez pour l'histoire des deux gamines, n'est-ce pas?

- Oui.

- Suivez-moi.

Ils remontèrent un couloir et s'enfermèrent dans le bureau du shérif. Il invita Hurley à s'asseoir en face de lui et posa ses deux coudes sur son bureau.

- Une sale histoire comme on aimerait ne jamais en avoir, fit-il. Vous pensez que vous tenez le coupable ?

- Possible. Le révérend Adams a le profil idéal, mais nous n'avons pour l'instant aucune preuve. Seulement des présomptions.

Peart fronça les sourcils.

- Ce n'est pas une mince accusation. Je sais bien qu'à Seattle la religion vous paraît un concept ringard, mais vous n'avez pas l'impression d'aller un peu trop vite en besogne ?

- Si vous le désirez, je vous enverrai les photos sur lesquelles on le voit se faire fouetter par Lucy et Amy. L'habit ne fait pas le moine, shérif.

Peart fit une moue, puis ébaucha un sourire.

- Je vous crois sur parole. Alors, que me vaut l'honneur de votre visite ?

Hurley prit la grande enveloppe et sortit les clichés avant de les tendre à Peart.

- Merde alors, c'est la petite Kent ! s'étonna-t-il en la reconnaissant. Qu'est-ce que ça veut dire ? Vous avez trouvé d'autres photos depuis hier ?

- Oui, je vous expliquerai comment. Mais, tout d'abord, pouvez-vous mettre un nom sur l'homme ?

Sur la première photo on le voyait de trois quarts, de ce fait on ne distinguait pas clairement son visage ; mais quand Peart découvrit la seconde, il ne put réprimer une exclamation de surprise.

- C'est Paul Ringfield ! Ah, ça alors ! Je n'aurais jamais imaginé ça de lui !

Hurley sentit un profond soulagement. Elle avait craint qu'il ne le reconnaisse pas.

- Vous le connaissez ?

- Pour sûr, un brave gars !

Il n'en dit pas plus, tant il était fasciné par la vision de son concitoyen aux prises avec les deux jeunes filles nues.

Hurley n'aimait pas la façon dont il regardait les clichés.

- Nous allons devoir l'arrêter pour un interrogatoire. Il faudrait que vous m'accompagniez avec deux de vos hommes.

Peart reposa les photos à plat sur son bureau et en détacha enfin le regard.

- Je peux vous accompagner tout seul. Je ne crois pas qu'il opposera beaucoup de résistance.

- On n'est jamais trop prudent.

Peart émit un petit rire malvenu.

- Vous avez déjà vu des morts sortir de leur tombeau ? ironisa-t-il.

Hurley ne cacha pas sa surprise.

- Je voudrais quand même inspecter sa chambre, fit Logan à miss Dickinson.

- Bien sûr, shérif. Je vous accompagne.

Logan venait d'arriver à l'université ; miss Dickinson avait passé quelques coups de fil, et des étudiants leur avaient appris que Sarah était partie en week-end avec des amis.

Un joueur de l'équipe de football leur affirma même qu'ils étaient allés dans une vieille ferme appartenant aux parents d'Edward Spatling.

- Vous pensez qu'elle a participé à ces séances de photos scabreuses ? demanda miss Dickinson alors qu'ils quittaient les locaux administratifs.

- Non, mais c'est une amie de Lucy et d'Amy. Je souhaiterais l'interroger pour qu'elle me parle d'elles, mentit-il tandis qu'ils marchaient sur la pelouse menant au dortoir des filles.

- Et Augeri, vous pensez vraiment qu'il a pu les tuer ? ajouta-t-elle.

Logan s'était demandé quand quelqu'un oserait poser la sacro-sainte question.

Il s'arrêta et regarda miss Dickinson droit dans les yeux.

- Au point où en est l'enquête, nous n'avons aucune charge contre lui. Et, si vous voulez mon avis personnel, il n'a rien d'un assassin.

Il savait que cela ne ferait pas taire les rumeurs, mais au moins aurait-il essayé.

- C'est celle-là, dit miss Dickinson quand ils arrivèrent devant la chambre de Sarah.

- Très bien, donnez-moi le passe. Je vous le rapporte dès que j'ai terminé.

Des étudiantes lui jetèrent des regards intrigués, mais n'osèrent pas l'approcher.

Toutes ces jeunes filles ont des secrets à cacher, pensa Logan en ouvrant la porte.

La chambre était bien rangée. Rien ne traînait.

Il referma la porte derrière lui, mit ses gants en latex et commença sa fouille.

Il commença par le tiroir de la table. Il fut aussitôt attiré par une enveloppe au nom de Sarah. Il la prit et en sortit une lettre.

Si ce n'est pas de la chance ! se dit-il après l'avoir lue.

C'était une invitation de Lucy et Amy à les rejoindre au Kingdom's Tavern le dimanche suivant leur disparition.

Il n'arrivait pas à croire que Sarah puisse être réellement impliquée dans la mort de ses anciennes amies. Elle n'aurait pas laissé cette lettre en évidence. Mais il n'y avait plus de doute possible, elle savait des choses, et elle aurait intérêt à parler.

Espérant que sa chance ne le quitte pas, il continua l'inspection mais ne trouva rien d'autre.

Il savait qu'il aurait dû appeler les experts du FBI, mais il préférait attendre d'avoir eu une conversation avec Sarah pour lancer toute la machine.

Il existait une petite probabilité pour qu'elle ne soit en rien mêlée aux meurtres. Ce n'était pas la peine de focaliser l'attention sur elle.

Du moins pour l'instant, se dit-il en ressortant de la chambre.

- Comment est-il mort ? Il n'était pas si âgé ? demanda Hurley en reposant les yeux sur les photos.

- Vous voulez un café ? répondit Peart.

Hurley comprit que le shérif avait des choses à lui dire. Il préparait son effet.

- Volontiers, répondit Hurley en cachant sa frustration.

Le shérif se leva et se dirigea vers la machine à café.

- Vous savez, c'était vraiment un bon gars. Jusqu'à sa mort, il est resté avec sa femme. Une alcoolique notoire. Je ne sais pas comment il a fait pour la supporter si longtemps.

Lorsque le café fut prêt, il lui en tendit une tasse, avant de s'en verser une autre pour lui-même.

- Il devait beaucoup l'aimer.

Peart planta ostensiblement son regard sur les clichés.

- Si vous le dites.

Hurley se garda de tout commentaire. Elle n'aimait pas ses airs hautains et condescendants. Le vieux réflexe de la supériorité de la ruralité sur les gens de la ville !

- Un soir, nous avons reçu un coup de téléphone. Cette vieille garce l'a tout simplement dézingué à son retour du travail, énonça-t-il. Et ce n'est pas tout.

Il s'arrêta et porta sa tasse à ses lèvres.

- Il est bon, n'est-ce pas ? demanda-t-il en savourant le café.

- Oui, fit-elle en s'obligeant à sourire.

Mais la colère bouillait dans ses veines. Tu vas me lâcher le morceau, oui ou non ?

Peart se rassit et lui raconta enfin la suite du drame...

Sept Jours à River Falls
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