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Assis sur la banquette juste derrière les étudiants, Donald jubilait intérieurement. Malgré la musique folk qui imprégnait le pub, il avait tout entendu de leur conversation. Il n'aurait pu rêver meilleure occasion.

Comme chaque soir depuis le début de la semaine, il s'était garé puis tapi derrière le volant de sa voiture, près de la sortie du campus universitaire. Il avait aperçu les amis de Sarah, dont son petit copain, monter dans un bus.

Il avait alors décidé de les suivre plutôt que d'attendre Sarah.

Quand ils étaient descendus en plein centre-ville, il avait trouvé facilement à se garer pour les suivre à distance, avant de pénétrer à son tour dans le pub, en évitant d'être vu du petit copain.

Mais celui-ci était tellement absorbé par les conversations puériles de ses camarades qu'il ne le remarqua pas quand il s'assit dans l'alvéole située juste derrière eux.

- Il ne me reste donc plus que deux soirées pour trouver un mec ! fit Courtney.

Dommage. S'il l'avait su plus tôt, il aurait tenté de la draguer. Avec un peu de chance, elle serait sortie avec lui et il se serait joint au groupe pour la petite randonnée en montagne. La partie serait plus difficile, mais pas moins intéressante.

Il profita de l'arrivée de quelques clients pour s'éclipser sans que personne ne prête attention à lui.

Il sortit du pub et d'un pas tranquille remonta la rue jusqu'à sa voiture.

Samedi marquerait la fin d'un acte de sa vie. Une apothéose grandiose et jubilatoire.

Si maman pouvait voir ce que je suis devenu ! pensa-t-il alors qu'un vieux souvenir remontait à sa mémoire.

- Allez, on va être tranquilles, fit Wendy.

Donald se sentait mal à l'aise. Il avait dix-sept ans et était encore puceau.

Il avait toujours eu du mal avec les filles. Non qu'il ne fût pas attiré par elles mais, quand il se retrouvait en face d'une fille qui lui plaisait, il perdait tous ses moyens.

Malgré sa carrure imposante, il était comme un petit garçon dès qu'il fallait franchir le pas. Il n'avait jamais réussi à conclure.

- Laisse-toi faire, mon grand garçon.

C'était l'été. Il travaillait depuis deux saisons comme jardinier dans les beaux pavillons de Silver Town pour se faire de l'argent de poche.

Le salaire était plutôt correct et lui permettait de développer sa collection d'armes à feu et de couteaux.

La chasse était devenue une véritable passion. Il ne comptait plus ses trophées. Il était la fierté de son père.

- Mais, dis donc, ce sont de vrais abdos, on dirait, dit Wendy, qui venait de lui retirer son tee-shirt.

Il sentit la peau douce de sa main lui caresser le ventre ; il adorait cette sensation.

Wendy Sullivan était l'épouse du plus gros exploitant agricole de la région. Une très belle femme malgré sa quarantaine passée.

- Tu ne parles pas beaucoup. Je te fais tant d'effet que ça? dit-elle en le regardant droit dans les yeux.

La bonne avait été renvoyée juste après le repas de midi. Donald avait très vite compris ce qui allait se passer quand elle lui avait demandé de le suivre jusqu'au deuxième étage, dans une des chambres de la maison.

Donald était en sueur. Son cœur battait trop vite. Il allait enfin perdre sa virginité.

Il avança sa tête et Wendy rapprocha la sienne. Ils s'embrassèrent et s'enlacèrent. Ce n'était pas aussi bon qu'il l'aurait cru. Un sale goût de tabac lui agressa les papilles.

Il descendit sa main le long du dos de Wendy, jusqu'à ses fesses.

- Petit coquin, minauda Wendy en se détachant de ses lèvres.

Elle recula d'un pas et se mit à genoux. Elle posa ses mains sur sa ceinture et la lui dégrafa lentement en lui adressant de longs regards langoureux.

Donald transpirait de plus en plus. Il ne se sentait pas bien.

Wendy déboutonna lentement sa braguette et descendit son jean. Elle vit le caleçon et redressa la tête.

- Qu'est-ce qui se passe ? Ne me dis pas que tu es gay, pas un joli garçon comme toi.

Donald ne répondit pas. Les joues en feu, il avait envie de partir en courant, mais il savait qu'il ne supporterait plus sa propre image s'il fuyait tel un misérable.

Depuis qu'il avait mis une raclée à sa mère, peu après sa première partie de chasse, il avait retrouvé l'estime de lui-même.

Il avait adoré le sentiment de puissance qui l'avait envahi quand sa mère s'était effondrée sur le sol du salon et l'avait imploré d'arrêter de la frapper. Oui, cela avait été tellement bon.

Wendy prit son silence pour ce qu'il était : de la gêne. Elle mit sa main dans le caleçon et toucha son membre endormi.

— Maman Wendy va s'occuper de toi. Tu es si stressé, mais ne t'inquiète pas. Tout va bien se passer, dit-elle en lui baissant le caleçon.

Elle avança la bouche et prit son sexe entre les lèvres. Cependant, malgré tout le savoir-faire de Wendy, le membre de Donald resta totalement inerte. Elle allait abandonner la partie quand Donald parla enfin :

- Petite pute, lâcha-t-il, se sentant humilié par la situation.

Et le miracle se produisit. Il sentit une première contraction et son sexe commença à se gorger de sang.

- Espèce de petite pute, répéta-t-il.

Sans cesser de sucer le sexe de Donald, Wendy le regardait dans les yeux sans manifester aucune animosité. Il y avait presque un sourire au fond ses pupilles alors que le sexe de son jeune initié durcissait.

Quand il sentit que son érection était parvenue à son maximum, Donald attrapa Wendy par les cheveux et l'obligea à se relever.

- Tu aimes ça, ma grosse cochonne ? fit-il.

Sa voix n'avait plus rien de celle d'un adolescent timide.

- Oui, parle-moi mal, fit Wendy.

Donald lui jeta un regard méprisant et commença à la dévêtir en lui arrachant presque ses vêtements.

Quand elle fut nue devant lui, il la poussa sur le lit et, sans autre préliminaire, il la pénétra.

- Tu aimes ça, sale pute, fit-il avant de lui donner une claque sur les fesses.

- Oui, vas-y, n'arrête pas.

Il continua à l'insulter et à la maltraiter. Ses gestes étaient brusques et virils. Il se sentait véritablement un homme. Cette femme qui l'avait pris pour un petit chérubin allait faire connaissance avec la puissance qui sommeillait en lui.

Il quitta sa chair la plus intime et, sans prévenir, la retourna sur le ventre et força le passage.

Wendy poussa un cri. Donald lui ordonna de se taire. Les putes fermaient leur gueule, lui dit-il.

Wendy commençait à ne plus s'amuser.

- Arrête, tu me fais mal.

- Ta gueule ! ordonna-t-il, et il lui flanqua une forte claque sur les fesses qui lui laissa une marque.

Quelques instants plus tard, il s'abandonnait entre ses fesses. Wendy se dégagea de lui. Elle quitta le lit en le regardant, partagée entre la colère et la peur.

— Qu'est-ce qui t'a pris ? Ça ne va pas dans ta tête ? Tu m'as fait vraiment mal.

Donald s'assit sur le lit et la détailla d'un air méprisant. Il avait retrouvé son mutisme mais, cette fois-ci, il se sentait le maître de la situation.

C'était comme ça qu'on devait traiter les femmes. C'était si bon de sentir leur peur et leur désir mêlés. Elles étaient vraiment toutes des garces libidineuses !

Wendy prit ses affaires et alla s'enfermer dans la salle de bains.

Donald se rhabilla tranquillement et sortit de la maison. Il comprenait qu'il venait de franchir une nouvelle étape de sa vie. Désormais, les femmes apprendraient à le respecter. Tout comme sa mère, qui avait cessé de le frapper après la raclée qu'elle avait reçue.

Elles devraient reconnaître la suprématie de l'homme sur la femme.

Sept Jours à River Falls
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