17
Le mec était petit, chauve, il tournait autour de moi comme une mouche excitée. Je marchais vite, je passais devant les bagnoles sans ralentir, sans regarder les prix, toutes ces bagnoles étaient chiantes, elles étaient même pas laides, ça reflétait bien l’esprit d’une époque, aveugle et terne. Le type m’a rattrapé au bout de l’allée, il m’a pris par un bras :
— Bon sang, il a fait, écoutez-moi. Je suis là pour vous aider. Qu’est-ce que vous cherchez au juste ?
— Je veux me faire plaisir, j’ai dit. Je voudrais quelque chose d’un peu marrant.
— Comment ça, « un peu marrant »… ?
— Je suis trop jeune pour mourir d’ennui. Et j’ai un boulot qui m’oblige à m’entourer d’un minimum de folie.
— Ah… vous êtes acteur ? il a fait.
— Ouais, vous me reconnaissez pas ? Je suis l’Ange Exterminateur du Point-Virgule.
— Non, c’était dans quel film ?
— Comme un torrent.
On s’est payé encore toute une allée d’un pas rapide avant qu’il se décide à réfléchir. Il m’a fait signe et je l’ai suivi jusqu’au hangar, on s’y est mis à deux pour faire coulisser les portes. C’était une sorte d’atelier avec des moteurs suspendus à des chaînes, des moteurs posés dans tous les coins et une odeur d’huile chaude, les types étaient tous partis manger et l’endroit était silencieux.
À gauche, il y avait une voiture sous une bâche. Le type m’a regardé, j’ai eu l’impression qu’il venait de prendre dix ans :
— J’ai celle-là, il a dit. C’est la voiture de ma femme. Mais comme elle s’est tirée, je vends sa voiture, je fais de la place. Vous trouvez pas ça normal ?
— C’est le minimum.
Il a tiré sur la bâche comme à regret et j’ai pu voir l’engin, j’ai pu voir la merveille, aucune comparaison avec tout ce que j’avais eu, je me suis senti traversé par un courant de folie.
— Coupé Jaguar XK 140, il a murmuré. Vous auriez dû la voir au volant quand elle remontait la rue avec un bras à la portière et ses cheveux blonds qui brillaient à l’intérieur comme une lumière divine…
Je souriais. Je me suis rendu compte que je souriais comme un taré mais impossible d’arrêter ça. J’ai contourné le petit bijou sans dire un mot et ensuite je me suis décidé, j’ai ouvert la portière et je me suis assis à l’intérieur, j’ai remué mon cul sur le cuir rouge, j’écoutais rien de ce qu’il racontait sur les boutons, je m’en fous, je lui ferai répéter, je me sentais vraiment à l’aise à ce moment-là, je réfléchissais pas du tout.
Je lui ai demandé combien il en voulait. Il a dit un chiffre.
— Dans ce cas, j’ai dit, je vais en prendre que la moitié. Mais ça me dérange pas, je fais rarement monter quelqu’un à côté de moi.
Il était penché au-dessus de ma tête, les mains appuyées sur le capot, il faisait des grimaces.
— Écoutez, il a gémi, il faut que je me débarrasse de cette voiture comprenez-moi… Vous voyez, chaque fois que je rentre dans l’atelier et que je la vois, je pense à ma femme. J’avais acheté cette voiture pour notre anniversaire de mariage, elle voulait une voiture verte avec des sièges rouges, c’était une enfant, je sais pas ce qui lui a pris…
Il est resté un moment les yeux dans le vague. Je me suis raclé la gorge et il m’a annoncé un nouveau chiffre.
— Parfait, j’ai dit. Si vous faites encore un bel effort, je vous mets tout en liquide sur la table, je paye comptant et je vous débarrasse de ce mauvais moment. Je serais heureux de pouvoir vous aider.
Après une discussion acharnée, on est tombé d’accord. Tout mon fric y passait, oui, c’était de la folie mais je vivais vraiment un délicieux moment, je m’étais encore jamais fait un tel cadeau. J’ai souvent été à zéro au niveau fric, j’ai même eu un peu faim des fois et j’ai souvent failli manquer de cigarettes, ça faisait de moi un connaisseur en cadeaux, je pouvais mettre des degrés dans le plaisir. Avec un coupé Jaguar XK 140, le thermomètre était passé au napalm. C’était de la folie mais qui peut résister à la folie ?
— J’aurais voulu que vous la voyiez quand elle tordait le rétroviseur pour se remettre du rouge à lèvres, il a ajouté.
Machinalement, j’ai touché le rétro pour voir si elle l’avait pas détraqué. Ensuite on a conclu l’affaire, on s’est installé dans son bureau pour régler les détails et le soleil inondait la pièce, quelle belle journée c’était, quelle sensation agréable de se torpiller soi-même, d’avancer le pied qui va vous basculer dans le vide, je savais qu’un type sans argent est comme une feuille morte, je crois que j’ai une attirance morbide pour l’insécurité.
J’allais partir quand le type m’a fait une proposition :
— Vous me promettez de plus jamais passer devant chez moi au volant de cette voiture et je vous fais le plein d’essence. Faut que j’arrive à oublier.
— À ce prix-là, vous me reverrez plus jamais, j’ai répondu.
J’ai fait un tour avec la bagnole et ensuite je suis rentré. J’ai éprouvé un frisson désagréable en voyant mon ancienne voiture, j’ai préféré me garer un peu plus loin. Je suis descendu en jetant des regards autour de moi mais la rue était déserte, le cinglé était pas dans les parages. La maison était vide aussi. J’ai pris une douche froide. Il faisait chaud, j’ai mis de la musique, un de ces après-midi d’été avec la lumière animale du soleil qui cognait les murs, j’ai rien trouvé d’excitant dans le frigo à part de la bière fraîche mais j’étais même pas sûr d’avoir faim, j’avais pas envie de faire grand-chose, seulement ce putain de roman m’appelait, j’étais entré dans la dernière ligne droite après trois cents pages d’errances et maintenant les choses se compliquaient pour moi, je savais que j’aurais plus une seconde de tranquillité. Ça avait quelque chose d’effrayant d’une certaine manière mais je savais que ce serait comme ça jusqu’à la fin, jusqu’au chorus final, je compte pas ma peine comme écrivain, je serais enfin riche si on me payait les heures supplémentaires.
Jusqu’au coucher du soleil, j’ai procédé à la correction d’une dizaine de paragraphes, fumant et descendant quelques bières dans un silence total. Je me suis levé une fois pour vérifier que la bagnole était bien à sa place, EN PARFAIT ÉTAT, et j’ai monté la musique d’un cran avant de me rasseoir, j’ai allumé la lampe sur ma table. Je me suis remis à travailler pendant que les autres sortaient, s’amusaient et baisaient et j’avais pas la moindre chance de rattraper ça un jour, c’était quand même assez chiant et continuant sur cette pensée, je me suis demandé ce que foutait Nina, pourquoi elle était pas là. J’ai griffonné un petit poème rageur sur les inconvénients qu’il y a de vivre avec une femme mais j’ai pas réussi à épuiser le problème.
Vers onze heures, elle était toujours pas rentrée et je pouvais difficilement me concentrer sur autre chose, j’étais incapable de travailler. C’est toujours emmerdant quand une fille envahit votre âme, je crois que j’ai horreur de ça. C’est souvent à cause d’une fille que je suis incapable de faire le vide dans mon esprit, c’est parce qu’il y a toutes ces filles que j’ai pas la force de me retirer dans un petit monastère zen et de passer aux choses sérieuses, mais ça fait rien, j’essaierai de m’en tirer autrement, ça fait rien, je vais essayer de trouver mon chemin au pays des blondes platine et des brunes sauvages, je vais pas tenter de m’échapper, j’ai besoin de ces éclairs tordus qui vous accrochent à une femme, je me demande toujours lequel va dévorer l’autre, je me demande lequel en a le plus envie des deux mais à peine relevé je cherche toujours où se trouve la case du départ. Je me demande comment un type peut choisir la souffrance à la paix intérieure, je regrette de pas être un type détaché, je me demande si le résultat sera à la mesure de mes efforts, je me demande si je vais pouvoir arracher un bout de paradis.
Je me suis forcé à écrire. C’était tellement mauvais que j’ai eu le moral à zéro, parfois je me demande si un taré a pas écrit ça à ma place. C’est un moment sinistre que de se retrouver seul dans une pièce à minuit et de se rendre compte qu’on a écrit ça, que ce truc qui vaut rien est sorti tout naturellement de votre cerveau, pourquoi est-ce que par moments un homme vaut rien du tout ? Pourquoi la nature fait-elle des choses si monstrueuses, pourquoi la folie est-elle toujours aussi proche de nous, pourquoi, hein, pourquoi ?
J’ai pas pensé à me suicider et je suis allé manger une orange dans la cuisine. La nuit était vraiment noire et on voyait rien du côté de la plage, rien qu’un trou noir et frémissant. Qu’est-ce que peut faire un type seul, sans argent, sans inspiration, sans aucune envie alors que la nuit commence, qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour mériter ça ?
Je suis allé jusqu’à la bagnole, j’ai joué un peu avec les boutons et je suis revenu. Je me sentais pas mieux. Si elle avait été là, silencieuse et vivante dans mon dos, je me serais pas senti aussi mal, à ma place n’importe qui se serait demandé ce qu’elle était en train de déconner, n’importe qui aurait eu besoin d’un peu de chaleur. Ce qu’il y a de chiant avec les autres, c’est qu’ils ont leur vie, leurs problèmes et ce fameux instinct de conservation.
J’ai fait un peu de lessive pour me changer les idées, je lui ai lavé trois culottes, dont une avec des taches de sang, j’ai dû frotter comme un dingue. Ensuite je me suis roulé un joint et je suis allé pendre les culottes dans la salle de bains avec le truc coincé entre les lèvres. Je me sentais nerveux. Elle était pas là mais toutes ses affaires étaient là, ses tee-shirts, ses flacons, ses serviettes, comme si elle avait été invisible, comme si elle me prenait vraiment pour un con et d’ailleurs tout ça commençait à me faire chier, tchic tchac, des grosses gouttes tombaient des culottes et explosaient entre mes pieds, j’ai tiré sur le fil et le truc s’est cassé en deux, les culottes ont claqué sur le mur et glissé au fond de la baignoire, le silence est revenu. Je suis resté planté là une seconde, il y avait un petit air frais, plutôt agréable. Je me suis demandé d’où ça venait, eh bien ça venait de ce carreau qu’une fille avait pété, parce que les filles faisaient des trucs comme ça, comme péter un carreau, comme envahir la salle de bains, comme se tirer quand on a besoin d’elles, une fille pouvait attraper votre vie et la tordre dans tous les sens, une fille était capable de vous clouer sur la Croix et ensuite de vous découper en mille morceaux. Je me sentais excité, c’était sûrement la pleine lune ou alors une de ces nuits où l’écrivain est réduit en bouillie et où je me retrouve seul en attendant un miracle, dans le silence et l’ennui et l’amertume et la faim, seul et complètement lessivé.
Mais en vérité Nina y était pour rien et Cécilia non plus, ni aucune des autres, en fait j’étais nul, bon à rien, sans forces, j’avais été incapable d’aligner une seule phrase dans l’après-midi ou bien des trucs comme il y a cent ans, des phrases avec des gueules de momies, qu’est-ce que je pouvais faire avec ça, comment faire du feu avec du papier humide, comment sauver un type qui va se noyer quand on s’accroche à lui ? Et puis peut-être que j’étais aussi nul comme baiseur, pourquoi pas, et nul comme type, nul comme ami, nul dans n’importe quel exercice de mon existence, nul dans les moindres détails, nul comme ce connard dans la salle de bains qui s’est battu avec trois culottes et qui gagne par abandon.
J’ai pas eu de mal à me retrouver dans une ambiance sinistre, j’ai avalé quelques bières et j’ai plongé dans la noirceur de mon âme pendant un bon moment, affalé sur le fauteuil et luisant de transpiration. La chaleur était tombée d’un seul coup mais j’avais pas l’intention de bouger. Il n’y avait rien à faire.
Quand j’ai entendu la clé tourner dans la serrure, j’ai jeté un coup d’œil au réveil. Trois heures et demie du matin. J’étais un peu saoul mais j’ai eu assez de réflexes pour éteindre la lampe du bureau avant que la porte ne s’ouvre. Je me suis redressé dans le fauteuil. On voyait pratiquement rien mais je l’ai quand même repérée dans le noir, elle a failli renverser une chaise et s’est arrêtée. Elle devait croire que je dormais, j’ai deviné le coup d’œil qu’elle a lancé vers le lit mais il faisait trop sombre et ensuite elle a foncé à la salle de bains. Elle a allumé et je me suis cru au cinéma, je la voyais parfaitement bien, de dos, penchée au-dessus du lavabo et se regardant dans la glace. Je me suis pas levé tout de suite, j’adore regarder les gens à leur insu, surtout une belle fille avec une petite jupe rouge et le cul en arrière, surtout par une nuit chaude et moite, après dix ou douze heures d’attente.
Au bout d’une minute, elle a fait glisser son slip et l’a balancé dans un coin. Sur le moment, j’ai pas compris pourquoi elle avait fait ça, je me suis dit voilà encore quelque chose d’étrange, elles font pas les mêmes trucs que nous, elles sont marrantes mais dans la seconde qui suivit, j’ai été saisi d’un pressentiment terrible et je me suis levé. Je suis arrivé dans son dos sans qu’elle m’entende approcher, je me suis collé derrière elle et je l’ai embrassée dans le cou. Elle était saoule, à moitié dans le cirage, elle puait l’alcool d’une manière invraisemblable, ahurissante, on s’est regardé le temps d’un éclair dans la glace et elle a baissé les yeux en riant, ça devait être vraiment drôle. J’ai enfoncé un genou entre ses jambes pour les écarter et avant qu’elle puisse faire un geste, je lui avais glissé trois doigts dans la chatte.
J’ai retiré ma main et j’ai ramené du sperme sur mes doigts. Ce truc-là m’a scié complètement et je me suis essuyé dans son dos. Je m’étais quand même pas attendu à quelque chose d’aussi brutal, je suis pas encore tout à fait détaché de ce genre d’histoires, j’ai des côtés assez frustes. Bon enfin j’ai pas pu digérer ça et mon poing l’a attrapée par le tee-shirt, j’aurais pu facilement la soulever si j’avais voulu. Elle a poussé un petit cri mais tout en continuant à rire. Je l’ai foutue dehors, j’ai attrapé son sac sans desserrer les dents et je l’ai foutue dehors. Je l’ai entendue trébucher dans les graviers pendant que je claquais la porte, j’aurais voulu qu’elle se casse vraiment la gueule, qu’elle se fracasse le crâne et je serais allé baiser son cadavre, j’étais chaud, j’ai eu envie de boire frais en vitesse.
J’étais penché sur le frigo quand j’ai entendu la clé trifouiller dans la serrure, non mais je rêve, elle essayait de rentrer, je rêve, j’ai fait un bond jusqu’à la porte et j’ai ouvert. Je lui ai arraché la clé des mains, elle tenait à peine debout. Il faisait très noir dehors, je pense que le ciel devait être bas.
— Je te conseille de pas en faire trop, j’ai dit.
Elle a levé les yeux sur moi. Elle avait des yeux comme j’aimais, ça me faisait chier de penser que le truc de l’autre lui coulait peut-être le long des jambes à ce moment-là, ça me rendait nerveux.
— Bon Dieu, elle a murmuré, qu’est-ce qui te prend… ?
— Faut que je sois tranquille pour finir mon roman, j’ai dit. Je vais plus te servir à grand-chose.
Elle allait ouvrir la bouche mais je lui ai coupé la parole :
— Écoute, j’ai dit, j’ai pas envie de discuter avec toi. Tu m’emmerdes. Maintenant je vais essayer d’aller dormir.
J’ai fermé la porte pour de bon et je suis allé m’asseoir dans la cuisine, j’ai descendu des bières en silence. C’est dur de perdre une fille, c’est dur de voir que quelque chose s’est brisé. J’avais passé une dure journée.
Je me suis levé et je suis allé ouvrir la porte. Elle était toujours là, j’aurais juré qu’elle avait pas bougé d’un pouce.
— Qu’on soit bien d’accord, j’ai dit. J’ai VRAIMENT pas envie de te parler.
Je l’ai laissée entrer. Elle a disparu sans un mot dans la salle de bains et j’ai regardé un moment par la fenêtre. J’ai entendu l’eau couler dans la douche. Sans argent, sans inspiration, sans femme, debout à quatre heures au matin sans ressentir la moindre étincelle de vie, oh baby, quel putain de monde sans pitié, est-ce que tu es vraiment sûre que Tout est dans Tout ?
Quand je suis sorti, l’eau coulait toujours dans la douche, le jour se levait. Je me suis mis au volant de mon super-cadeau mais sans éprouver aucun plaisir, rien n’aurait pu me faire plaisir, je me sentais insensible à tout, j’étais vidé et crevé et sonné par les bières et les retours du joint et j’avais les yeux qui piquaient. Le temps que je me secoue un peu et que je trouve mes clés, j’ai vu la portière s’ouvrir et Nina s’est engouffrée dans la voiture. Elle avait les cheveux encore tout mouillés, elle m’a lancé un regard fiévreux. La douche semblait l’avoir dessaoulée à moitié.
— Descends, j’ai dit.
— Espèce de salaud, elle a fait. Pour qui tu te prends… ?
— Je suis le mec qui va te sortir de cette voiture.
— Hé, tu crois que j’ai que ça à faire, qu’à attendre, tu crois que j’ai envie de rester debout dans ton dos pendant que t’es barré dans ton foutu bouquin à la con… ?
— Je crois que t’aimes un peu trop baiser. Voilà ce que je crois.
— Ça va. Tu vas pas en faire une montagne.
— T’es une fille avec des idées modernes, j’ai dit… Mais tu peux pas savoir à quel point ces idées-là me font chier.
— Et d’abord, qu’est-ce que c’est que cette voiture ?
— Te casse pas, essaie pas de détourner la conversation. Je t’ai demandé de descendre.
Au lieu de ça, elle a pris une cigarette sur le tableau de bord, elle l’a allumée nerveusement.
— Alors on est encore mal partis tous les deux, elle a fait.
— On aura essayé, j’ai dit.
Elle a jeté sa blonde par la fenêtre en me regardant et ensuite elle est descendue. Seulement au lieu de fermer la porte, elle s’est penchée vers moi avec les yeux brillants :
— T’ES QUAND MÊME UN VRAI CONNARD… !! elle a crié. TU COMPRENDS JAMAIS RIEN !!!
J’ai senti une bouffée de chaleur m’envelopper comme si elle avait craché des flammes dans la bagnole.
— D’ACCORD, j’ai braillé, T’AS MIS LE DOIGT DESSUS ! J’AVAIS CRU QUE JE POUVAIS TE FAIRE CONFIANCE !!
Elle s’est écartée de la voiture et s’est plantée au milieu de la rue, les poings sur les hanches, frappée en pleine tête par le premier rayon de soleil levant.
— TOUT CE QUE TU AS BESOIN, C’EST D’UNE MACHINE À BAISER, PAS D’UNE FEMME !! elle a fait.
Je suis sorti pour lui montrer que je pouvais gueuler aussi fort qu’elle :
— OUAIS, MAIS OÙ PEUT-ON TROUVER CETTE MERVEILLE… ??
— HA HA, TOUS LES TYPES DANS TON GENRE SE RETROUVENT AVEC CE GENRE DE PROBLÈME ! elle a ricané.
J’ai rien répondu, je savais qu’elle me laisserait pas le dernier mot, j’ai juste posé mes mains à plat sur le capot, j’ai regardé à gauche puis à droite en hochant la tête et je suis remonté dans la bagnole. Elle me quittait pas des yeux.
J’ai mis le contact et j’ai déboîté doucement, je l’ai vue disparaître dans le rétro, la plus belle fille que j’aie jamais eue.