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F : Dans la contradiction qui remplit nos matins
Nous respirons, c'est vrai, et le ciel est paisible
Mais nous ne croyons plus que la vie soit possible,
Nous n'avons plus vraiment l'impression d'être humains.
H : Le mouvement d'indifférence
Sur un axe froid et morbide
Est une métaphore de l'absence,
Semi-transition vers le vide.
Les signaux du réel voilé,
Dans leur demi-luminescence
Hideux comme un ciel étoilé,
Semi-transitions vers l'absence.
Les chocs des machines neuronales
Dans un champ de désirs fictifs
Définissent un monde libéral
Où plus rien n'est définitif.
F : Il faut que la nature se conforme à l'humain
Et que l'humain s'achève et devienne rigide,
J'ai toujours eu très peur de tomber dans le vide,
J'étais seule dans le vide et j'avais mal aux mains.
H : Dans la mort, les corps déviandés
De ceux qu'on avait cru connaître
Ont l'attitude un peu guindée
De ceux qui ne vont pas renaître.
Ils sont là, simples et sans blessures,
Tous leurs désirs sont apaisés,
Ils ne sont plus qu'une ossature
Que le temps finit par user.