XVII

Chris n’a pas l’air d’aller bien. Il marchait devant moi depuis un moment, et soudain il s’assied. Je m’assieds à mon tour, son regard reste lointain. Il est visiblement épuisé, son visage est rouge et gonflé. Nous écoutons le vent qui souffle à travers les pins. Il a peur, peur de ne jamais pouvoir arriver en haut de cette montagne. Je me souviens d’une histoire que Phèdre avait écrite à propos de ces montagnes, et je la lui raconte.

— Il y a des années, ta mère et moi, nous campions dans la forêt, pas bien loin d’ici, tout près d’un lac, au bord d’un marécage.

« À l’aube, nous entendons dégringoler des rochers. Je me dis : ce doit être un animal qui s’approche. Mais les animaux, en général, ne font pas rouler les rochers. Puis j’entends un autre bruit, du côté du marais. Cette fois, nous nous réveillons vraiment. Je sors de mon sac de couchage, prends mon revolver dans ma veste, et je vais m’accroupir au pied d’un arbre.

« Le bruit recommence. Ce sont peut-être des chevaux qui rentrent à la ferme. Mais à cette heure-là… Flouff, flouff, flac, et badaboum, badaboum… Non, ce n’est pas un cheval : dans la lumière de l’aube, qu’est-ce que je vois ? Fonçant sur moi à travers la vase, le plus gros élan que j’aie jamais vu ! Des cornes énormes, déployées au-dessus de sa tête, comme un homme les bras étendus. Après le grizzli, c’est l’animal le plus dangereux de la montagne. On dit même, plus dangereux que le grizzli. »

Les yeux de Chris brillent.

« Badaboum ! J’arme mon revolver – mais un calibre 38, contre un élan… Il continue à foncer. Trop tard pour fuir. Il ne me voit pas – mais ta mère est restée dans son sac de couchage, juste sur son chemin. Quel monstre ! Il fonce, il n’est plus qu’à dix mètres. Je me lève, je vise, il s’arrête, à trois mètres de moi, et me voit. Le canon du revolver est braqué entre ses deux yeux. Nous restons à nous fixer du regard, sans bouger ni l’un ni l’autre. »

J’interromps mon récit, pour prendre le fromage dans mon sac.

— Et alors ? demande Chris. Qu’est-ce qui est arrivé ?

— Attends, que je coupe du fromage…

Je sors mon couteau de chasseur et j’en découpe soigneusement une tranche, la lui tends.

— Et alors ? Qu’est-ce qui est arrivé ? répète-t-il.

J’attends qu’il ait mordu dans le fromage.

— L’élan est resté à me regarder, pendant au moins cinq secondes. Puis il a regardé ta mère, puis il m’a regardé de nouveau, et il a regardé le revolver, posé sur son nez. Il a eu comme un sourire, et il est reparti lentement.

— Ah ! Chris semble bien déçu.

— Normalement, quand on fait face à un élan, il charge. Mais il a dû se dire : après tout, il fait beau ! Et puis nous étions là les premiers. Pourquoi nous faire des ennuis ? C’est pour cela qu’il a souri.

— Ça peut sourire, un élan ?

— Non, mais c’est l’impression qu’il donnait.

Je range le fromage.

« Plus tard, dans la journée, nous dévalions une pente, de rocher en rocher. Je me préparais à atterrir sur un gros rocher brun quand, tout à coup, le rocher a bondi et s’est enfui dans les bois. C’était notre élan. Je crois qu’on l’a vraiment dégoûté, ce jour-là ! »

J’aide Chris à se relever.

« Tu allais un peu trop vite, lui dis-je. Ça commence à devenir raide, il faut marcher lentement. Sinon, tu t’essouffles, et tu as la tête qui tourne, et ça te déprime, et tu te dis que tu n’y arriveras jamais. Alors, on va plus doucement.

— D’accord, je marcherai derrière toi. » Nous nous éloignons du torrent que nous longions, grimpons selon la ligne de moindre pente.

Il faut escalader les montagnes, en effet, en produisant le moins d’effort possible. C’est le tempérament du grimpeur qui doit déterminer sa vitesse. Si vous êtes surexcité, accélérez. Dès que vous vous essoufflez, ralentissez. Pour grimper, maintenez un équilibre entre ceci et cela. Quand on ne pense pas au but de la course, chaque pas prend une valeur propre et devient un acte qui se suffit à lui-même. Tiens, cette feuille dont les bords sont déchiquetés. Ce rocher, là-bas, n’a pas l’air stable. De cet endroit précis, on ne voit plus la neige, et pourtant on s’en est rapproché. Ce sont ces petits détails qu’il faut remarquer pendant l’escalade. Il est vain de marcher vers quelque but trop lointain. C’est à fleur de montagne que se développe la vie, et non au sommet. Mais s’il n’y avait pas de sommet, il n’y aurait pas de pentes… Nous allons de l’avant… Nous allons loin, nous avons du chemin à faire, et nous ne sommes pas pressés… Un pas après l’autre… et un peu de Chautauqua pour nous divertir. La méditation est tellement plus passionnante que la télévision. C’est incroyable que personne ne veuille le comprendre… Ils se disent sans doute que ce qu’ils perçoivent autour d’eux n’a aucune importance. Mais tout en a, justement.

 

Je retrouve dans ma mémoire le souvenir du premier cours que fit Phèdre. Il venait de donner à ses étudiants le sujet qui lui tenait à cœur : « Qu’est-ce que la Qualité, au niveau de la pensée et du style ? »

L’atmosphère était explosive, la plupart des étudiants semblaient aussi exaspérés et déconcertés que lui.

— Comment voulez-vous qu’on sache ce qu’est la Qualité ? s’exclamèrent-ils. C’est à vous de nous le dire.

Il leur expliqua qu’il échouait encore lui-même à en fournir une définition, et que pourtant il le souhaitait ardemment. Il leur avait donné ce sujet dans l’espoir que l’un ou l’autre d’entre eux aurait une bonne réponse à lui proposer.

Cet aveu mit le feu aux poudres. Un sursaut d’indignation secoua la salle de classe, et un collègue de Phèdre vint passer la tête à la porte pour voir ce que c’était que ce vacarme.

— Rien de grave, dit-il. Nous sommes tombés sur un vrai problème, et nous avons du mal à nous remettre de ce choc.

Quelques étudiants le regardèrent avec curiosité – et le bruit s’apaisa peu à peu. Il sauta sur l’occasion pour revenir à son thème favori : « Dégradation et décadence du Temple de la Raison. » Dégradation fort bien illustrée par la réaction même de ces étudiants furieux, furieux parce qu’un professeur essayait de les faire participer à la recherche de la vérité !

— J’ai passé la nuit à sécher là-dessus, dit l’un d’eux.

— J’ai failli pleurer de colère, dit une étudiante, assise près de la fenêtre.

— Vous auriez pu nous prévenir, dit un autre.

— Comment aurais-je pu vous prévenir ? répondit Phèdre. Je ne savais absolument pas comment vous alliez réagir.

La classe le regarda avec une première lueur de compréhension. Quel curieux bonhomme !

— Et vous, qu’est-ce que vous en pensez, alors ? demanda enfin un étudiant.

— Je ne sais pas.

— Mais vous avez bien une idée ?

Il réfléchit un moment – un long moment.

— Je pense que la Qualité existe ; mais, dès qu’on essaie de la définir, elle s’échappe.

Il y eut des murmures d’approbation. Il poursuivit :

« Pourquoi ? Je ne sais pas… J’espérais que vos devoirs m’éclaireraient. Mais j’en suis toujours au même point. »

La salle redevint silencieuse.

Dans les cours suivants, il y eut encore un peu d’agitation, mais, à chaque fois, quelques étudiants lui parlèrent avec amitié, et il comprit qu’ils en avaient discuté entre eux.

Quelques jours plus tard, ayant enfin mis au point sa propre définition, il écrivit au tableau noir, afin que la formule soit immortalisée dans leurs cahiers : « La Qualité est une caractéristique de la pensée et du langage, perceptible par un processus non intellectuel. Puisque toute définition résulte d’un processus intellectuel, on ne peut définir la Qualité. »

Les étudiants ne réagirent pas. Ils n’avaient pas la formation logique qui leur aurait permis de voir que cette affirmation était complètement irrationnelle. Il n’est pas rationnel d’attribuer l’existence à un concept échappant à toute définition. En fait, sur le plan de la logique, il n’y a pas de différence entre l’impossibilité de définir et la stupidité. Quand je dis : « On ne peut pas définir la Qualité », cela équivaut logiquement à dire : « Quand il s’agit de la Qualité, je suis un imbécile. »

Il écrivit également au tableau : « La Qualité ne peut être définie – mais vous savez ce qu’elle est. » Le chahut, de nouveau, fit rage. Le cours prenait des allures de réunion politique et contradictoire.

— Oui, oui, vous le savez, cria-t-il plus fort qu’eux.

Il avait choisi deux dissertations parmi celles qui lui avaient été remises. La première était décousue et confuse, bourrée d’idées intéressantes qui n’aboutissaient à rien. L’autre était une petite merveille, et son auteur était lui-même satisfait de s’en être aussi bien tiré. Phèdre donna lecture de l’une et de l’autre, et demanda qui préférait la première. Deux mains seulement se levèrent. Qui préférait la seconde ? Il y eut vingt-huit suffrages.

— Ce qui a déterminé la majorité d’entre vous à choisir la seconde dissertation, dit-il, c’est ce que j’appelle la Qualité. Vous savez donc ce que c’est.

Il y eut dans la salle un long silence.

Sur le plan intellectuel, le procédé était scandaleux, et il le savait. Il avait cessé d’enseigner pour se mettre à endoctriner. Il avait créé une entité imaginaire, il l’avait caractérisée comme indéfinissable, il avait affirmé à ses étudiants, malgré leurs protestations, qu’ils la connaissaient, et il le leur avait prouvé à l’aide d’une technique mieux faite pour semer le trouble dans les esprits que pour les éclairer. S’il avait pu s’en sortir aussi facilement, c’est que la réfutation logique demandait plus d’habileté que n’en avaient ses auditeurs. Dans les jours qui suivirent, il les poussa à réfuter sa position, mais personne ne s’y risqua. Il continua donc à improviser sur le même thème.

Pour renforcer en eux l’idée qu’ils savaient déjà ce qu’est la Qualité, il instaura une méthode nouvelle : il lisait quatre copies à la classe et demandait à chacun de les classer par ordre de Qualité, sur une feuille de papier. Il en faisait autant de son côté, puis il ramassait les feuilles et faisait la moyenne des classements. Puis il faisait connaître son propre classement, et celui-ci correspondait presque toujours à l’opinion moyenne de la classe.

Au début, les élèves se montrèrent passionnés par cet exercice ; à la longue, ils se lassèrent. Ayant compris ce que Phèdre entendait par qualité, ils ne voyaient plus d’intérêt à poursuivre l’expérience. La question qu’ils lui posaient maintenant, c’était : « On sait ce que c’est que la Qualité. Mais comment est-ce qu’on l’obtient ? »

Les textes de base de l’enseignement de la rhétorique trouvaient leur sens. Les principes qui y étaient exposés n’étaient plus des contraintes incitant à la rébellion, ni des modèles à atteindre. Ce n’étaient que des procédés, des trucs, qui permettaient d’arriver à ce qui seul compte, en dehors de toute technique : la Qualité. L’expérience qui avait débuté comme un refus hérétique de la rhétorique traditionnelle se transformait en une superbe introduction à la rhétorique.

Phèdre isolait certains aspects de la Qualité tels que l’unité, la vivacité, la force, l’économie de moyens, la sensibilité, la clarté, la passion, le jaillissement, l’intérêt, le brillant, la rigueur, la construction, la profondeur, et d’autres… Il n’en donnait pas une définition plus précise que de la Qualité elle-même, mais il prouvait leur existence en utilisant les mêmes techniques de lecture collective. Il montrait, par exemple, que cet aspect de la Qualité qu’on appelle unité peut, dans un récit, être amélioré à l’aide d’un plan ; que la force d’une argumentation peut, de la même manière, être soutenue à l’aide de notes en bas de page faisant référence à des « autorités ». Ce sont là des procédés ordinaires, qu’on apprend en première année. Mais ils prenaient désormais leur sens en tant que moyens pour atteindre la qualité. Si un étudiant donnait de fausses références, ou suivait un plan boiteux, dénotant ainsi qu’il se fichait bien de son travail, Phèdre lui faisait remarquer qu’il avait peut-être suivi à la lettre les instructions reçues, mais qu’il n’atteignait visiblement pas la qualité ; que son devoir ne valait rien.

Il répondait donc, enfin, à l’éternelle question des étudiants : « Comment est-ce qu’il faut faire ? » – question si exaspérante qu’il avait failli renoncer à l’enseignement. Peu importe le comment ! L’essentiel est que le résultat soit bon. Et si l’étudiant demandait : « Mais comment sait-on si c’est bon ? », au moment même où il ouvrait la bouche, il savait qu’il connaissait la réponse. Souvent, un de ses camarades lui répondait : « Tu t’en apercevras toi-même ! » L’étudiant était finalement pris au piège, forcé de porter lui-même des jugements de qualité – et c’était la seule façon de lui apprendre à écrire.

Jusqu’alors, Phèdre avait été contraint par le système académique de dire ce qu’il aimait, lui. Il savait pourtant que ses étudiants étaient soumis à des conventions, qui détruisaient tout esprit créateur. À ceux qui essayaient d’appliquer les règles enseignées, on reprochait un manque d’invention personnelle et d’originalité.

Cette page était tournée. En refusant la règle selon laquelle tout ce qu’on enseigne doit d’abord être défini, il avait trouvé une issue. Il ne proposait plus de principes, plus de code du beau style, plus de théorie. Il montrait la vérité et la réalité de l’écriture. Le vide créé par la suppression des notes était comblé par l’idéal de la qualité. Des étudiants stupéfaits venaient le voir à son bureau : « Autrefois, je détestais l’anglais. Maintenant, c’est ma matière préférée. » Ce concept de Qualité avait fait des merveilles. Le but mystérieux de tout créateur avait trouvé sa formulation, à la craie sur le tableau noir.

 

Je me retourne vers Chris. Il a l’air fatigué.

— Comment ça va ?

— Ça va, dit-il, mais sa voix est agressive.

— On peut s’arrêter quand tu veux, pour installer la tente.

Il me lance un regard farouche, et je n’insiste pas. Il essaie de me dépasser, en accélérant l’allure. Il me dépasse. Et nous continuons à marcher.

 

Phèdre appliquait à son expérience la pensée de Cromwell : « Personne ne va si loin que celui qui ne sait pas où il va. » Il ne savait pas où il allait, mais il avançait. À la longue, il en vint pourtant à se demander pourquoi il progressait. Il savait déjà que sa méthode était irrationnelle. Pourquoi une méthode irrationnelle donnerait-elle de bons résultats, alors que les méthodes rationnelles n’aboutissent à rien ? Il avait l’impression d’avoir découvert une vérité importante.

C’est alors que commença ce phénomène de cristallisation dont j’ai déjà parlé. Ses collègues se demandaient pourquoi cette notion de Qualité le mettait dans de tels états. Ils ne voyaient que le mot, et son contexte rhétorique. Ils ne connaissaient pas le désespoir qui s’était emparé autrefois de Phèdre devant les problèmes abstraits de l’existence elle-même, problèmes qu’il avait renoncé à résoudre parce qu’il se voyait battu d’avance.

Pour tout autre que lui, la question de la Qualité n’aurait présenté aucun caractère pathétique. Chez Phèdre, au contraire, du seul fait de son passé, elle soulevait des vagues dans toutes les directions à la fois, elle était le centre et l’origine de ces vagues. Il espérait qu’elles le porteraient vers tous les rivages de la pensée, il espérait parvenir enfin à les intégrer dans une structure unique. S’il atteignit jamais ce rivage, ce fut à la dernière minute, submergé par les vagues puissantes de la cristallisation…

J’essaierai de retracer de mon mieux cette odyssée spirituelle, qui fut la deuxième phase de sa quête de la Qualité.

 

La colère et la fatigue de Chris se traduisent dans chacun de ses mouvements. Il trébuche sur tous les obstacles, laisse les branches des pins le griffer au passage.

Cela me chagrine. Son comportement vient sans doute du séjour qu’il a fait dans ce camp de vacances, juste avant notre départ. D’après ce qu’il m’a raconté, on y attachait une importance démesurée au mythe de la vie en plein air comme école de virilité. Les organisateurs insistaient sur la honte du péché originel, puis donnaient aux enfants la possibilité de faire leurs preuves par toute une série de performances sportives.

À long terme, ce type de motivation est négatif. Tout effort qui a pour objectif final l’exploit personnel risque de mener à l’échec et au désespoir. Nous en payons le prix maintenant : quand l’idée qu’on a en tête, en escaladant une montagne, c’est de montrer combien l’on est grand et fort, il est bien rare qu’on arrive au sommet. Et même si l’on y arrive, c’est une victoire bien fragile. Pour la consolider, on se croit obligé de continuer à faire ses preuves. Le besoin de se conformer à une fausse image de soi l’emporte, et la crainte de voir la tricherie découverte.

 

Dans une lettre datant de son séjour en Inde, Phèdre raconte le pèlerinage qu’il entreprit en compagnie d’un saint homme et de ses disciples au mont sacré de Kailas, source du Gange et demeure de Shiva, dans les hauteurs de l’Himalaya. Il n’atteignit jamais la montagne. Dès le quatrième jour, il renonça, épuisé, et la marche se poursuivit sans lui. La force physique ne lui manquait pas, mais elle ne suffisait plus. La motivation intellectuelle ne suffisait pas davantage. Il ne pensait pas avoir péché par orgueil en se joignant à ses amis indiens, mais il se rendait compte qu’il avait seulement voulu élargir sa propre expérience et approfondir sa propre vision du monde ; qu’il n’avait eu en vue que des fins personnelles. Il se considérait, lui, comme le centre de l’expérience : il n’était donc pas prêt. On confond trop souvent ceux qui marchent pour eux-mêmes, et ceux qui s’oublient. Les uns et les autres avancent de la même façon, respirent au même rythme, s’arrêtent et repartent sem-blablement. Mais quelle différence ! Les premiers sont comme une mécanique mal réglée : leurs pieds bougent, mais à contretemps ; ils ne voient pas la beauté de la lumière à travers les arbres. Préoccupés par tout le chemin qui reste à parcourir, ils vont trop vite ou bien ils traînent. Ils sont là, mais ils refusent d’être là. Ils voudraient être déjà arrivés, mais ils ne seront pas plus heureux au sommet. Chaque pas leur coûte, physiquement et spirituellement, parce qu’ils s’imaginent que leur but est nécessairement lointain et extérieur.

Je crois que c’est le problème de Chris en ce moment.