Chapitre 25

Des roues, des deals et la persistance des visions

Las Vegas

Toute tremblante, Calliope se tenait recroquevillée dans sa voiture garée face au magasin d’un concessionnaire Harley Davidson de Vegas, là où elle avait une fois accompagné Lonnie dans une livraison de drogue au profit de son gang de Hell’s Angels. La rue était désespérément déserte et sombre, mis à part la minable enseigne lumineuse d’un prêteur sur gages dont le rideau était tiré. Le vent, qui avait fraîchi dans la soirée, balayait les détritus. Calliope se recroquevilla encore davantage dans le siège du conducteur et se couvrit d’une couverture appartenant à Tortor. L’odeur qui s’en dégageait, un mélange de douceur et de lait un peu âcre, ne fit qu’attrister davantage la jeune femme. Bien qu’elle eût cessé d’allaiter son fils depuis maintenant six mois, elle ressentit, en pensant à Tortor, une douleur dans les seins.

Elle vit des ombres bouger : deux silhouettes d’hommes qui sortaient d’une allée débouchant sur le trottoir. Ils se dirigeaient vers sa voiture. Calliope se laissa glisser sous le volant. La détermination aiguillonnée par l’instinct maternel qui l’avait habitée jusque-là se mit à fondre comme neige au soleil. À cet instant précis, elle ne cherchait plus à protéger son fils tant elle craignait pour sa propre sécurité.

Les types étaient deux petites frappes en mal de débordement violent, probablement sous l’emprise de drogue ou d’alcool. Elle se laissa glisser autant qu’elle le pouvait sous le tableau de bord. Quand l’ombre des deux malfrats s’étala sur le capot de la Datsun, Calliope se recouvrit totalement de la couverture de Tortor. Elle percevait clairement leurs pas raclant le bitume. Ils stoppèrent tout près de la voiture.

« Vise un peu c’te charrette, fit l’un.

— ’tain ! c’est des jantes larges avec des pneus taille basse. Y en a pour une sacrée poignée de thunes.

— Ouvre le capot.

Calliope sentit qu’on forçait la serrure.

— C’est fermé, dit l’un des types.

— Attends-moi. J’ai vu une brique qui traînait dans l’allée.

Les pas s’éloignèrent. La voiture continuait à danser car celui des deux resté près d’elle persistait à malmener la portière. Les clés, restées sur le contact, tintaient comme un carillon chinois. Le second type revint. Calliope retint sa respiration, certaine que le pare-brise allait voler en éclats d’une seconde à l’autre. La sueur lui pissait du front et finissait sa course sur le pommeau du levier de vitesses.

— Non, mec, pas le pare-brise. On pourra plus la conduire après, sans pare-brise.

— T’as raison.

Calliope se tenait prête pour le choc de la brique dans la vitre latérale. C’est alors que son esprit, intérieurement, cria : « NON ! » La jeune femme avait encore les pieds sur les pédales. Elle enfonça l’embrayage et l’accélérateur jusqu’au plancher, sortit brutalement de dessous la couverture et tourna la clé de contact.

La Datsun revint à la vie et rugit de plaisir. Calliope maintenait son pied droit enfoncé au maximum. Elle s’assit derrière le volant et eut à peine le temps de voir les visages ahuris des deux jeunes malfrats qui reculèrent d’un pas. L’instant de surprise passé, le plus costaud, celui qui tenait la brique, la leva à bout de bras. Calliope faisait de son mieux pour garder la voiture en ligne alors que la gomme des pneus cirait le bitume. Elle entendit un bruit énorme dans son dos et fut atteinte de centaines d’éclats de verre de la vitre arrière.

À chaque vitesse passée, quand la jeune femme réaccélérait, la voiture faisait une embardée. Calliope ne se décida à ralentir que lorsque le compteur tutoya le cent soixante-dix. Un bruit sourd monta du moteur, suivi d’un curieux gémissement mécanique dont Calliope ne put déceler la provenance. Elle jeta un œil dans le rétroviseur pour voir le trou laissé par la brique dans la lunette arrière. C’est là qu’elle aperçut les lumières rouges et bleues d’une voiture de police.

Calliope hésita longtemps pour se débarrasser de la couverture de Tortor, elle revint à fond de troisième, et dit une rapide prière qu’elle dédia à Kali, la déesse de la destruction.

*

Si à chaque fois qu’il avait lu Fabriqué en Amérique, écrit au bleu barbeau sur des assiettes de porcelaine, Lonnie Ray Inman avait été pris d’une subite envie de pisser, il aurait sans doute compris pourquoi son fils, découvrant les paquets de plastique représentant vingt mille dollars de méthamphétamine déballés à la va-comme-j’te-pousse sur la moquette du motel, s’y vautra et y fit les plus extravagantes des galipettes. Pour Tortor, ces paquets ressemblaient à des Pampers, le meilleur endroit au monde pour se soulager.

— Nom de Dieu, gueula Lonnie, Cheryl ! Le gosse est sorti de sa couche. Ça t’emmerderait tant que ça que de le surveiller ?

— Va te faire foutre. C’est ton gosse ; tu t’en démerdes, vu ?

Cheryl balança un oreiller sur Lonnie comme elle sortait, complètement nue, de la salle de bains.

— Mais c’est toi qui disais que tu ferais une bonne mère. Tiens, passe-moi une serviette.

Cheryl, face au miroir, faisait aller et venir sa mâchoire.

— Ta serviette, tu vas te la chercher toi-même. Compris ? Tu sais que tu m’as niqué la mâchoire ?

— Non ? C’est vrai ? J’l’ai pas fait exprès.

— C’est bien là le problème.

Pendant plus d’une heure, Cheryl avait tout tenté pour faire sortir Lonnie de ses gonds, se moquant sans cesse de sa mollesse. Et puis soudain, elle avait perçu un inquiétant craquement dans l’oreille droite et une violente douleur à l’arrière de sa mâchoire.

Lonnie chopa une serviette sur l’étagère et vint vers Tortor qui barbotait gentiment au milieu des échantillons de défonce. Lonnie prit le bébé dans ses bras, le déposa sur le lit et revint nettoyer ses paquets d’amphétamines.

— Oh ! Merde. Cheryl ! Tu peux le changer ?

— Va te faire mettre !

Lonnie sortit comme une furie de la salle de bains. Il empoigna Cheryl par les cheveux et ramena son visage à la hauteur du sien. Les mâchoires serrées par la colère il lui cria :

— Tu changes le gamin immédiatement ou je t’éclate la tronche. T’as pigé ?

Il la rejeta contre le mur.

— Faut que j’m’occupe de cette livraison de dope dès demain matin et puis après je dois retrouver les autres au Dakota. Et avant ça, faut que je pionce. Et si je dois te buter pour avoir la paix, je vais pas me retenir. Tu piges toujours ?

Il desserra son emprise. Les yeux de Cheryl s’emplirent de larmes. Lonnie sortit la jeune femme de la salle de bains et la jeta sur le lit aux côtés de Tortor. Puis il lui balança une serviette en pleine figure.

— Tu changes ce moutard, compris ?

Lonnie prit une autre serviette et commença à nettoyer les paquets de drogues souillés avant de les glisser dans le carton de Pampers de son fils.

Cheryl retourna Tortor et entreprit de lui sécher les fesses.

— Tu m’entends, Lonnie ? C’est la dernière fois que je pars en vacances avec toi, dit-elle. On n’a pas été au casino une seule fois, pas plus qu’au spectacle. On n’a pas baisé une seule fois non plus. Je te le répète-

Les mots se coincèrent dans sa gorge.

Elle avait levé les yeux vers Lonnie. Il lui pointait son revolver sur la tempe.

Le flic pensait que le plus terrible, au cours de cette nuit d’astreinte qui s’annonçait sans problème, serait de ne pas fumer… jusqu’à ce qu’une Datsun 280Z le dépasse comme une fusée. Pour se prémunir de fumer, il s’était fait greffer une sorte de timbre antitabac sous l’épiderme de l’épaule gauche, mais le désir de fumer le tenaillait toujours. Pour compenser cette envie, le flic se gavait de beignets. Mais en moins de huit jours il avait déjà pris cinq kilos. Il était justement en train d’envisager de se faire greffer un timbre anti-beignet quand la Datsun lui passa sous le nez à la vitesse supersonique.

Par habitude, il écrasa un beignet à moitié mangé dans le cendrier avant de se lancer à la poursuite de la voiture japonaise qui avait déjà huit pâtés de maisons d’avance sur lui. Selon le policier, elle devait bien filer à 170 à l’heure. Il se proposait d’appeler de l’aide par radio quand une Mercedes, toute noire, surgit d’une rue attenante et s’immobilisa face à lui. Il freina à mort, fit une embardée, et ne s’arrêta qu’à trois mètres à peine de l’obstacle. La Mercedes barrait toute la largeur de la rue. Le flic vit les feux arrière de la Datsun disparaître dans le lointain.

Le flic stoppa la sirène et par le biais du mégaphone ordonna au chauffeur de la Mercedes : « Sortez immédiatement de votre véhicule ! » Il attendit, mais personne ne sortit. En fait il n’apercevait pas le chauffeur. Le moteur de la Mercedes tournait toujours. Un instant il envisagea de demander des renforts, puis décida de régler l’affaire tout seul. Il sortit de sa voiture de patrouille, revolver au poing, et resta à demi caché derrière sa portière.

— Vous, dans la Mercedes, sortez ! Lentement.

Il vit bien quelque chose bouger à l’intérieur du véhicule en infraction, mais rien qui ressemblât à un être humain. Tenant toujours son revolver d’une main, de l’autre il braqua le faisceau de sa lampe torche sur la voiture. Il vit encore quelque chose bouger, mais toujours pas de chauffeur.

Trois possibilités s’offraient à lui. Le chauffeur était sans connaissance, ou bien il s’apprêtait à filer à l’anglaise dès que lui-même sortirait de derrière sa portière, ou alors il se tenait allongé, arme au poing, prêt à lui exploser la tête. Il considéra la dernière hypothèse comme la plus probable. Il rampa et se posta juste sous la vitre ouverte de la place avant gauche de la Mercedes. Il se leva d’un coup, braqua son arme sur l’habitacle et se retrouva face au derrière d’un putois qui lui pissa à la figure.

Alors qu’il s’essuyait les yeux, le flic entendit un grand rire et la Mercedes redémarrer à vive allure.

*

Le propriétaire du garage « Ici, on vous rachète votre voiture cash », un nommé Clyde quelque chose, dit à Coyote :

— Le prenez pas mal, Grand Chef, mais c’est pas tous les jours qu’on voit des Indiens en Mercedes.

Il donna un grand coup de latte dans un pneu et se baissa pour contrôler la qualité du travail de la peinture personnalisée, sans oublier, d’une main, de retenir sa perruque.

— Elle paraît saine, dit-il.

— C’est une bonne bagnole, reprit Coyote.

Clyde sourit et plissa les yeux. En soixante ans Clyde avait un peu trop profité du soleil, et le sourire qu’il présentait maintenant le faisait ressembler à une vieille Chinoise.

— Et naturellement Grand Chef, vous avez les papiers.

— Les papiers ?…

— C’est bien ce que je pensais.

Clyde s’approcha de Coyote, sa tête arrivant à la hauteur du sternum de l’Indien.

— Dites-moi Grand Chef, vous êtes quoi ? Flic ? Vous bossez pour une agence privée ?

— Rien de tout ça.

— Bon, alors causons peu, causons bien. Vous et moi, on est bien d’accord que cette bagnole vient tellement de faire la folle qu’on pourrait cuire des œufs au plat sur le capot, j’ai pas raison ? À la bonne heure ! Je vois que nous parlons le même langage. Apparemment, vous n’êtes pas d’ici, ou bien vous voudriez être ailleurs, j’ai pas raison ? Bien sûr que si, j’ai raison. Et vous ne voulez plus retourner sur l’autoroute avec cette bagnole parce qu’elle a été repérée par les flics, pas vrai ?

Clyde marqua une pause, pour bien montrer qu’il tenait les rênes de la négociation qui s’annonçait. Il poursuivit en disant :

— Allez ! J’vous en donne cinq mille dollars.

— Mais c’est pas assez ! protesta Coyote. R’gar-dez ! Y a une machine qui vous dit où vous êtes !

Clyde jeta un œil à l’intérieur de la Mercedes avant de hausser les épaules.

— R’gardez toutes ces bagnoles, dit Clyde, accompagnant ses paroles d’un geste emphatique.

Coyote regarda autour de lui et hocha la tête.

— Eh ben, ajouta Clyde, elles ont toutes un truc qui vous dit où vous êtes. Moi j’appelle ça des fenêtres. Suffit de regarder au travers et vous savez très exactement où vous êtes.

— Six mille, renchérit Coyote.

Clyde croisa les bras, tapota du pied et sourit aux étoiles.

— Bon, d’accord, va pour cinq mille, soupira Coyote.

— Je reviens de suite avec le pognon, Grand Chef, répondit Clyde. Est-ce que mon gamin peut vous déposer quelque part ?

— Ça m’arrangerait.

Clyde gagna son bureau, un mobile home dont tout un côté n’était qu’un seul panneau de néon déclinant la raison sociale de l’entreprise. Clyde revint avec un paquet de billets de cent. Il les compta un à un en les déposant dans la main de Coyote. Sur ces entrefaites arriva un gamin bien crasseux au volant d’une vieille Chevrolet.

— J’vous présente Clyde Junior. Il vous déposera là où vous lui direz.

— C’est une bonne bagnole, répéta Coyote.

Il tendit les clés de la Mercedes à Clyde et grimpa dans la Chevrolet. Comme Clyde Junior et Coyote s’éloignaient, ce dernier plongea la main dans son sac à amulettes et en retira une minuscule boîte de plastique qu’il avait prise sur le porte-clés de Sam. Il en pressa le bouton rouge. Un son s’échappa de dessous le capot de la Mercedes, indiquant que le système d’alarme antivol était armé.

*

Kiro Yashamoto se tenait à l’écart de l’équipe médicale qui faisait son possible pour sauver la vie d’un homme. L’un des toubibs était de race blanche et portait un stéthoscope autour du cou. Pour combattre la mort, son arsenal personnel se composait de monitors électroniques, de masques à oxygène, de seringues et d’un diplôme de la fac de médecine du Michigan. Le second toubib était un vieil Indien, tout aussi ridé et raviné par les ans que le patient lui-même. Il avait recours au chant et à la prière. De plus, il s’était rempli la bouche de charbon de bois et soufflait sur le moribond. Lui n’avait pas de diplôme. Il avait été appelé au chevet du malade, dans le Monde des Esprits, par un élan blanc. Bien que leurs méthodes fussent totalement opposées, les deux praticiens semblaient faire équipe. Kiro comprit qu’ils se respectaient mutuellement. Il aurait aimé que ses enfants soient là pour voir ces deux formes de culture travailler dans le même sens, sans aucun souci de profit. Hélas, ils les avait laissés dans une petite salle d’attente de la clinique, et les docteurs n’autorisaient plus quiconque à pénétrer dans la salle de réanimation.

Dans l’autre coin de la pièce, à l’opposé de Kiro, se tenait un grand Indien vêtu de jeans. Il portait les cheveux courts, grisonnant sur les tempes. Kiro lui donnait dans les soixante ans mais reconnaissait qu’avec ces gens-là il est facile de se tromper. L’Indien vit que Kiro le dévisageait. Il traversa la pièce d’un pas lent.

— Je m’appelle Harlan Chasseur Solitaire, dit-il en tendant la main.

— Comment allez-vous ? répondit Kiro en serrant la main de l’Indien.

Kiro ajouta une légère courbette à son geste, qu’il jugea aussitôt déplacé. Harlan lui mit la main sur l’épaule.

— Je tenais à vous remercier d’avoir amené mon frère Pokey jusqu’ici. Le docteur a dit que sans votre intervention il serait mort.

— C’est bien peu de chose que ce que j’ai fait, répondit le Japonais.

— Ah ben quand même… sourit Harlan.

L’homme-médecine s’arrêta de chanter. Harlan se tourna vers lui.

— C’est foutu, annonça le shaman.

Le toubib blanc regarda les cadrans de ses indicateurs électroniques. Une courbe verte se dessina plus franchement sur l’écran.

— Il récupère, dit le jeune médecin. Sa pression sanguine remonte.

— J’ai dit foutu, reprit le shaman, j’ai pas dit mort.

Pokey commença à revenir à lui, puis à parler. Kiro ne comprenait pas ce qu’il disait à travers le masque à oxygène.

— C’est pas du crow, ça, s’étonna le médecin blanc, qu’est-ce que c’est ?

— C’est du navaho, répondit le shaman.

— Mais il parle pas le navaho, s’étonna également Harlan, il sait même pas parler le crow.

— Ici, il ne sait pas le parler, dit le shaman, mais il n’est plus ici.

*

Un mur de pierre : des sculptures de dieux morts et l’ombre d’un homme à tête de chien. Pokey regarde, cherche. Il n’y a que l’ombre. L’ombre du néant. Pokey s’apprête à courir.

— Arrête ! lui ordonne l’ombre.

Pokey obéit mais ne se retourne pas.

— Qui es-tu ? demande-t-il.

— Dis-lui bien que la mort l’attend là où il va.

À qui faut dire ça ?

— Au Roublard. Dis-le-lui. Et dis-lui bien que je vais revenir.

— Mais qui es-tu ?

L’ombre et le mur avaient disparu. Il n’y avait plus que la prairie, à perte de vue. Pokey se remit à courir et appela :

— Vieux Bonhomme Coyote !

— Quoi ? Qu’est-ce qui se passe encore ? Ça fait deux fois aujourd’hui que tu m’appelles. Tu crois pas que ça commence à faire un peu beaucoup ? Je t’interdis de me reparler avant un demi-siècle.

— Une ombre m’a dit de te prévenir que la mort t’attendait là où tu vas.

— Une ombre ?

— Un type à tête de chien. J’crois qu’il s’est bien foutu de moi.

— Non. Alors comme ça il a dit que la mort m’attendait là où je vais. Il devait savoir ce qu’il disait. Il n’a rien dit d’autre ?

— Si. Il a dit qu’il allait revenir.

— Merde ! Faut que tu t’en ailles alors. T’es encore en train de mourir.

— C’est vrai ?

— Mais oui, c’est vrai. N’aurais-tu pas bu la mixture que je t’avais laissée ?

— Bien obligé, y avait pas d’eau.

— N’attends pas. File maintenant.

*

La courbe verte du moniteur devint un long trait rectiligne horizontal. L’alarme de l’appareil se déclencha.

— On est en train de le perdre, dit le docteur. Il attrapa une seringue, l’emplit d’épinephrine et l’injecta dans la poitrine de Pokey.

Le shaman entonna un chant de mort.