EUX
Ils ne sont pas venus pour rire ni pour pleurer,
Ils ne sont venus d’abord plus loin que le rivage,
Ils ne sont venus ni à deux ni à trois,
Ils ne sont pas venus comme on l’avait dit,
Ils sont venus sans protection, sans réflexion et sans chagrin,
Ils sont venus sans supplier, ni commander,
Ils sont venus sans demander pardon, sans parents et sans vivres,
Et jusqu’à cette heure, ils n’ont pas encore travaillé.
Bien, bien, bien, c’est ainsi qu’on sera maté par plus abandonné que soi,
On sera vaincu et couché nu sur les lits préparés par les vainqueurs,
On avalera sa honte dans le plaisir ou dans la souffrance,
Et beaucoup salueront la révélation en grinçant des dents,
Et sans vouloir s’admettre eux-mêmes.
Amour ! amour ! et une fois de plus ton nom appliqué tout de travers.