LA RACE URDES
Dans ce pays, ils ne se servent pas de femmes. Quand ils veulent jouir, ils descendent dans l’eau, et s’en vient alors vers eux un être un peu comme la loutre, mais plus grand, plus souple encore (et avez-vous vu une loutre entrer à l’eau ? elle entre comme une main) ; s’en viennent vers lui ces bêtes et se le disputent, s’y enroulent et se bousculent tellement que, s’il ne s’était muni de flotteurs de bois léger, l’homme coulerait à pic, si bon nageur qu’il soit et serait besogné, si je puis dire, sur le lit du fleuve. Cette bête se colle à lui en ruban et ne le lâche pas volontiers.
Ce qui séduit surtout chez ces animaux, c’est la souplesse unie à la force. L’homme trouve enfin plus fort que lui.
Les riches en élèvent pour eux et leurs invités.
On établit aussi des eaux vides où peuvent se baigner les enfants.
Quant aux jeunes gens nubiles, il faut prendre garde à eux les premières fois qu’ils vont au fleuve, car de plaisir et de soudain étonnement, ils perdent leurs forces trop rapidement et se laissent entraîner au fond.
On sait comme l’eau est traître à ce sujet. Il faut, comme ils sont presque évanouis, les retirer de l’eau par le moyen de perches.
La nature du plaisir est comme le nôtre, mais rien n’y a pour les femmes. Mais comme partout ailleurs, cependant, les hommes les font mères et les mettent à leur droite dans le lit.