L’EMANGLOM
C’est un animal sans formes, robuste entre tous, muscles pour les trois quarts, et, dans son extérieur entièrement, qui a partout près d’un pied d’épaisseur. Tous les rochers, même lisses, il est en mesure de les escalader.
Cette peau si amorphe devient crampons.
Aucun animal ne l’attaque ; trop haut sur terre pour qu’un rhinocéros puisse l’écraser, plutôt, lui le culbuterait, n’y ayant que la vitesse qui lui manque.
Les tigres s’y casseraient les griffes sans l’entamer et enfin même une puce ou un taon, un cobra n’y trouve pas un endroit sensible.
Et quoique merveilleusement au courant de tout ce qui se passe autour de lui, sauf paraît-il au fort de l’été, on ne lui trouve aucun sens.
Pour se nourrir, il se met à l’eau ; un bouillonnement et surtout une grande circulation d’eau l’accompagne et des poissons parfaitement intacts viennent surnager le ventre en l’air.
Privé d’eau il meurt, le reste est mystère.
Il n’est pas inouï qu’on rencontre des crocodiles fracassés sur les bords des fleuves qu’il fréquente.