COMME JE VOUS VOIS
Ceux qui me voient venir.
Moi aussi, je les vois venir.
Un jour le froid parlera,
Le froid repoussant la porte montrera le Néant.
Et alors, mes gaillards ? Et alors ?
Petits déculottés qui plastronnez encore,
Gonflés de la voix des autres et des poumons de l’époque,
Tout le troupeau, je le vois dans un seul fourreau.
Vous travaillez ? Le palmier aussi agite ses bras.
Et vous guerriers, soldats au bon cœur, vendus bénévoles.
Votre belle cause est mesquine. Elle aura froid dans les couloirs de l’histoire.
Comme elle a froid !
Je vous vois en tablier, moi, est-ce curieux !
Je vois le Christ aussi – Pourquoi pas ? –
Comme il était il y a près de 1940 ans.
Sa beauté déjà disparaissant,
Le visage rongé des baisers des futurs chrétiens.
Alors, ça marche toujours la vente des timbres pour l’au-delà ?
Allons, au revoir tous, je n’ai encore qu’un pied dans l’ascenseur.
Adios !
1934