VII


Je contemplais l’être que j’avais précipité dans l’humanité et investi de la volonté et du pouvoir d’accomplir d’horribles desseins… Un être que j’avais moi-même construit, et doté de la vie, était venu me retrouver à minuit parmi les précipices d’une montagne inaccessible.
FRANKENSTEIN de Mary Shelley

Agrippé à une poignée de porte pour se stabiliser, Bickel fit sortir le chariot de réparation. Il ouvrit un panneau qui donnait sur les équipements gravifiques, identifia les câbles qui l’intéressaient et se pencha sur son travail. Il s’affairait silencieusement, 1 air renfrogné, le geste vif et décidé, sans cesser de réfléchir à leur situation.


Du fer : Des ions de fer libres dans cette région de l’espace  ?


Possible, mais n’y avait-il pas une réponse plus simple à cette anomalie, quelque chose qui puisse provoquer un affichage fictif sur leurs instruments  ?

Était-il possible qu une certaine partie de l’équipement informatique et de contrôle de bord leur eût été dissimulée, mise à l’abri de leur curiosité  ? Il savait que c’était non seulement possible mais probable. Cependant, pourquoi Lunabase aurait-elle fait cela  ?

La réponse globale lui échappait, mais il savait qu’il devrait continuer à la rechercher.

Pour l’instant, il venait d’intercaler un interrupteur à cage de fortune dans le câble principal d’alimentation du générateur gravifique. Il connecta le disjoncteur, testa les circuits à l’aide d’une fausse charge, puis replaça les plaques de protection.


- Il faudra le réarmer manuellement à chaque fois, dit-il. Il posa un pied contre la cloison pour se propulser en direction de son siège, qu’il verrouilla aussitôt. Il jeta un regard à Timberlake. Système équilibré  ?

- Autant qu’on puisse en juger d’ici, répondit Timberlake. Faites un essai, Raj.


Après avoir vérifié que Timberlake et Bickel étaient enfermés dans leurs cocons, Flatterie enclencha l’interrupteur de gravité. La montée en régime des générateurs s’accompagna d’un faible sifflement, qui disparut lorsque le système fut stabilisé. Flatterie sentit la pression s’accroître sous ses omoplates; il tendit la main vers le pupitre et, lentement, entreprit de parfaire les réglages de Timberlake.


- Tim, dit Bickel, il me faut les schémas du compartiment NPO - toutes les connexions des senseurs codées selon leurs fonctions, et classées par couches, de la plus grossière à la plus fine. Il me faudra la même chose pour les servocommandes, un état complet…

- Pourquoi  ? demanda Timberlake.

- Avez-vous l’intention d’y connecter le cerveau d’un colon  ? demanda Flatterie tout en essayant de dissimuler la répulsion que lui inspirait cette idée.

- Un cerveau humain adulte ne survivrait sans doute pas au transfert, dit Timberlake, et il se sentit honteux en pensant combien l’idée l’avait séduit. Toutes les inhibitions dues à sa formation protestaient contre un tel acte. Mais si le système NPO était remis en fonction, aucun d’eux n’aurait plus jamais à assumer l’éprouvante responsabilité du pupitre directeur de Central-com. Il leva les yeux vers la flèche verte lumineuse qui indiquait que Flatterie était aux commandes, et se sentit moite de peur à l’idée que cette flèche revienne prendre position devant lui.


- Qu’est-ce qui vous prend  ? fit Bickel d’un ton cassant. Où avez-vous pris cette idée  ? Je n’ai rien dit de pareil. Il leva la tête hors des colliers de son cocon; son regard allait de Timberlake à Flatterie. Nous ne savons pas ce qui est arrivé à nos trois cerveaux parfaits. Pourquoi diable voudrais-je en connecter un qui n’a même pas été testé  ? Il se rallongea. C’est impossible, de toute façon. Un homme doit avoir son mot à dire pour ce qu’on lui fait subir. Comment pourrions-nous demander l’avis de tous ceux qui sont dans les hibernateurs  ? Nous ne pouvons pas les réveiller tous.

- Vous pensez déconnecter les commandes du NPO et nous convertir en un système écologique fermé  ? demanda Flatterie. Si c’est le cas, vous devriez…

Il s’interrompit. Le bourdonnement aigu du RT emplissait la salle, les prévenant qu’un message était en cours de décodage.

Bickel suivit les jeux de lumière sur son pupitre, à mesure que le message était absorbé par les récepteurs, introduit dans les comparateurs, affiné et réduit à un seul passage (avec un quotient de probabilité d’exactitude attribué à chaque caractère), et enfin repassé à vitesse réduite pour être perçu par l’oreille humaine.

On peut dire qu’ils y ont mis le temps, pensa Bickel. Il releva les indications du chrono-enregistreur pour en soustraire le décalage temporel. Presque sept heures. Il songea aux premiers astronefs qui se servaient de radios à canal unique et ne disposaient que de quelques watts pour lancer leurs messages à travers le système solaire - alors que le facteur d’erreur et d’incertitude croissait avec la distance et l’accumulation d’interférences adverses. L’équipement de l’Œuf de Fer Blanc avait été conçu pour transmettre automatiquement, sous le contrôle de l’ordinateur, des comptes rendus destinés à informer du sort de leur sonde stellaire des observateurs qui n’étaient pas encore nés.

Une sonnerie les avertit que le message était prêt. Bickel enclencha le vocodeur, et la voix de Morgan Hempstead, directeur de Lunabase Associés, se déversa par les haut-parleurs. Elle était parfaitement reconnaissable, et les comparateurs du RT avaient gardé intactes ses nuances d’une dureté glaciale.


- Direction Programme à nef LBA Terra. Ici Morgan Hempstead. Nous tenons à vous assurer de la part que nous prenons à votre douleur et à vos inquiétudes. Toute décision prise à partir de maintenant doit avoir pour motivation première la protection de vos vies et de celles des colons.


Et voilà pour la galerie, pensa Flatterie. Il y a dans les hibernateurs les représentations de sept nations et de quatre races; mais ils ne sont pas moins sacrifiables que ceux qui nous ont précédés.


- Nous avons plusieurs questions cruciales à vous poser, dit Hempstead.


J’en ai moi aussi quelques-unes, pensa Bickel.


- Pourquoi la Direction du Programme n’a-t-elle pas été prévenue dès la défaillance du premier Noyau Psycho-Organique  ? demanda Hempstead.


Bickel enregistra mentalement la question. Il connaissait la réponse, mais ce n’était pas le genre de chose qu’il transmettrait jamais. Hempstead la connaissait aussi bien que lui. Par sa propre force d’inertie, le concept de l’Œuf de Fer Blanc avait survécu à six échecs. A part un autre échec absolu, rien ne pourrait l’arrêter. Et à part un cas d’urgence désespéré, rien ne pourrait les décider à risquer d’interrompre la mission en appelant à l’aide.

- Le système de référence Doppler indique que vous sortirez du système solaire dans trois cent seize jours environ, à votre vitesse stabilisée actuelle, dit Hempstead. Durée du trajet jusqu’à Tau Ceti  : un peu plus de quatre cents ans.

Tout en écoutant, Bickel se représentait l’homme à qui appartenait la voix  : un visage taillé dans le silex, des cheveux gris et des yeux gris-bleu — une aura de décision capitale dans le moindre de ses gestes. Les gars de psycho l’avaient surnommé «Grand Papa» derrière son dos, mais ils lui obéissaient au doigt et à l’œil. Bien ^qu’ils n’eussent aucune chance de jamais revoir Hempstead, celui-ci continuait à faire peser sur eux le poids de ses décisions.


- Une première analyse indique les possibilités suivantes poursuivit Hempstead Vous pourriez faire demi-tour et vous mettre en orbite autour de LBA en attendant que le problème soit résolu et que de Nouveaux Noyaux Psycho-Organiques puissent être mis en place. Ce qui nOUS ramènerait au vieux problème du maintien de la stérilité dans des conditions moins qu’idéales. Cela retrancherait également l’astronef de la situation qui constitue une cause probable de la défaillance des NPO, au risque de rendre toute solution impossible.


- Il a toujours été un intarissable raseur, observa Timberlake.


- La seconde possibilité, continua Hempstead, serait de vous convertir à une écologie fermée et de continuer votre route à la vitesse actuelle en recrutant des remplaçants dans les hibernateurs ou en procréant un complément d’équipage que vous élèverez et que vous formerez vous-mêmes. Vous seriez évidemment exposés à une haute probabilité de dommages génétiques en raison du temps qu’il vous faudrait passer à l’extérieur des boucliers de protection pour construire des logements destinés à une utilisation prolongée. Mais votre problème majeur sera celui de la nourriture, à moins que vous n’adoptiez un système de recyclage plus étroitement intégré.


- Recyclage étroitement intégré, répéta Flatterie. Il veut dire  : anthropophagie. On en a parlé.


Bickel se retourna pour observer Flatterie. Le concept d’anthropophagie était odieux, mais ce n’était pas ce qui avait attiré son attention. On en a parlé. Cette simple remarque contenait des volumes de questions sans réponse et d’implications cachées.


- La troisième possibilité, était en train de dire Hempstead consisterait à introduire la conscience nécessaire dans votre pilote-robot, en prenant pour base l’ordinateur de bord. Selon nos fichiers, vous disposez dans vos soutes d‘une quantité suffisante de matériaux, en particulier de blocs de neurones destinés aux robots de la colonie. C’est une solution théoriquement réalisable.


- Théoriquement réalisable! fit Timberlake avec un ricanement. Pense-t-il que nous n’ayons jamais entendu parler des échecs de…

- Chhuuut, souffla le psychiatre-aumônier.

- Le Conseil du Programme estime que vous devez garder votre vitesse et votre cap actuels, jusqu’à ce que vous sortiez du système solaire, dit Hempstead. Si une solution n’a pas été trouvée d’ici là, il est probable que nous vous ordonnerons de faire demi-tour. Il y eut un long silence, puis il ajouta… à moins que vous n’ayez d’autres suggestions.


Nous vous ordonnerons de faire demi-tour, pensa Flatterie. Il se tourna pour voir comment Bickel réagissait à ces mots clés. Ils lui étaient destinés”; ils étaient étudiés pour lui, spécialement taillés sur mesure pour déclencher ses motivations profondes.

Bickel, étendu, observait dans un silence pensif l’affichage agrandi des paroles, au-dessus du vocodeur, qui lui permettait de vérifier la fidélité de réception du message.

- Dans l’immédiat, disait Hempstead, la Direction du Programme demande un rapport détaillé sur l’état de tous les équipements de bord, en particulier ceux qui concernent les colons en hibernation. Il est admis que la prolongation du voyage accroît les risques de panne au niveau de l’hibernation. Il va de soi que vous devrez prélever des remplaçants dans les hibernateurs pour combler les pertes de l’équipage. Pour ces remplacements, des suggestions vous seront adressées sur demande. Nous partageons votre douleur face à ces accidents malheureux, mais le Programme doit se poursuivre.


- Rapport détaillé sur tous les équipements de bord, dit Timberlake. Il est dingue.


Quelle froideur dans les condoléances d’Hempstead, songea Flatterie. Le choix des expressions trahissait le soin qu’on avait apporté à leur composition. Juste ce qu ‘il faut de sympathie, mais pas trop.


Le vocodeur émit un grésillement atténué par les filtres, puis  :


- Ici Morgan Hempstead, fin de transmission. Accusez réception et répondez à nos questions dans les plus brefs délais. LBA terminé.

- Ils ont passé trop de choses sous silence, dit Bickel. Il sentait tout au long du message les «censures pour raisons de politique générale». C’était surtout dans ce qui n’avait pas été dit qu’on pouvait discerner la corde raide politique sur laquelle ils évoluaient.

- Introduire une conscience dans notre ordinateur, grommela Timberlake. Comment peuvent-ils être aussi stupides  ? Il jeta un regard vers Bickel. Vous avez collaboré à l’une des premières tentatives de LBA, John. L’honneur vous revient de dire à «Grand Papa» où il peut se mettre son idée.

- La tentative a échoué lamentablement, reconnut Bickel. Mais c’est pourtant la seule véritable issue qui nous reste ouverte.


Timberlake continua de vitupérer comme s’il n’avait rien entendu.


- Dans le fiasco de LBA, il y avait des gens auprès de qui nous ne sommes qu’un ramassis d’amateurs.


Mais Flatterie avait entendu; il se détourna pour dissimuler un sourire complice et dit d’une voix douce  :


- Nous avons tous lu le rapport, Tim.

- La seule partie qui méritait d’être lue était leur conclusion.


Timberlake prit une voix de fausset chargée de sarcasme  :


- Réalisation impossible au niveau actuel de la technologie.


- C’était une excuse, pas une conclusion, dit Bickel.


Sa pensée revint aux recherches infructueuses qu’avait engagées LBA pour découvrir le Facteur de Conscience Artificielle. Il y avait toujours eu ce mur stérile entre sa partie du groupe et le personnel de la base, mais les triples parois de verre n’avaient pas empêché les relents de l’échec de parvenir jusqu’à eux. Ils avaient flotté tout autour du programme dès le départ. Ils s’étaient perdus dans un enchevêtrement de fibres pseudoneurales parmi les lumières clignotantes, le cliquètement des relais, le sifflement des bobines de rubans magnétiques et l’odeur amère de l’ozone dégagée par l’isolant fondu des circuits surchargés. Ils avaient cherché un moyen mécanique de réaliser ce que le moindre d’entre eux pouvait faire avec sa propre chair - être conscient. Et ils avaient échoué.

Au-dessus d’eux avait plané la peur inavouée, le souvenir de ce qu’il était advenu du seul programme de ce genre qui eût officiellement été couronné de succès -tout en causant sa propre perte - à la surface même de la Terre.

Timberlake s’éclaircit la voix, leva une main hors de son cocon et examina ses ongles.


- Bon, comment allons-nous répondre à leurs fichues questions  ? Ils doivent rêver, là-bas, s’ils croient que nous pouvons leur fournir un rapport détaillé sur les équipements de la nef sans l’aide d’un NPO.

- Ils ne pouvaient pas faire autrement que le demander, dit Bickel. Il va falloir que nous fabriquions un rapport quelconque. Il se tourna vers Flatterie  : Vous pouvez leur concocter quelque chose, Raj. Les psychiatres sont experts en supercherie.


Il y a des moments où ce Bickel est singulièrement conscient des subtilités, songea Flatterie. Il faut que je mette Prudence en garde.


- Nous avons tous renoncé à la supercherie, John.

- Exactement comme nous avons renoncé à la naissance et aux parents, dit Bickel. Ce fut facile. On ne nous a pas demandé notre avis.


Flatterie savait qu’il devait intervenir rapidement, avant que cette conversation ne dégénère en autoapitoiement. Les yeux fixés sur un minuscule défaut de peinture dans la surface émaillée du pupitre principal, il dit en choisissant soigneusement ses mots  : Il faut que la nef ait une direction consciente pour la grande traversée, John. Il le faut. Il y a dans ce voyage trop d’inconnues que nous devrons affronter dans des conditions d’urgence. Alors, que faisons-nous  ?

- C’est à moi que vous le demandez  ? répondit Bickel. C’est vous le psychiatre. Mais je ne suis pas le motivateur, pensa Flatterie. Je ne suis pas celui qui peut insuffler une raison d’être à nos efforts. Il va falloir recourir à des méthodes plus directes, fit-il à haute voix. Bickel le regarda fixement.


- Alors, qu’avez-vous l’intention de leur dire  ? demanda Timberlake. Ils veulent savoir pourquoi nous ne les avons pas alertés quand le premier cerveau est resté en carafe. De tous les…


Bickel se retourna vers Timberlake.


- Autre chose, dit-il. Ils ne nous ont pas donné de code pour ce cas d’urgence particulier. Considéraient-ils comme impossible une défaillance des NPO  ? Certainement pas! Il faut en conclure qu’ils avaient d’autres mobiles. S’ils ont placé le seuil aussi haut, c’est pour une raison spécifique.

- Eh, bon sang! protesta Timberlake, vous voyez des croquemitaines là où ils n’existent pas, Bick.


Bickel secoua la tête d’un côté sur l’autre  :


- Non… Ils nous ont dit en termes non équivoques qu’une fois que nous aurions vendu la mèche, nous ne pourrions plus compter sur personne. Il faut que nous nous trouvions nous-mêmes un pilote pour la grande traversée.


Il tourne autour, pensa Flatterie. Quand va-t-il piquer droit dessus  ?


Bickel se passa la langue sur les lèvres pour les humecter. Cette conversation, qui faisait allusion en termes détournés à la nécessité d’une conscience pour diriger la nef, le troublait profondément. Il était trop honnête avec lui-même pour prétendre le contraire. Timberlake reprit le fil d’une conversation précédente.


- Il n’y avait aucune raison physique à la défaillance de ces cerveaux. Les équipements biofonctionnels étaient parfaits. Tout se passe comme s’ils s’étaient suicidés… sous des contraintes que nous ignorons.


D’un geste brusque, Bickel enclencha le mode transmission de son pupitre RT.


- Très bien, nous allons les faire patienter pour leur rapport détaillé. Ils savent que ça prendra du temps, de toute façon. Quant à notre retard à les prévenir, j’ai l’intention de leur dire simplement qu’ils ont merdoyé en oubliant de nous donner un code pour ce cas d’urgence. Et s’ils…

- Vous ne réussirez qu’à irriter Hempstead, dit Flatterie.

- Hempstead irrité nous sera d’un meilleur secours qu’Hempstead glacial et tortueux, dit Bickel. Un homme en colère fait des erreurs. Il risque de laisser échapper quelque chose qui nous sera réellement utile.

- Qu’est-ce qui vous fait penser que «Grand Papa» essaierait de nous mettre dans le pétrin  ? demanda Timberlake.

- C’est un administrateur politique. Même si c’est inconscient chez lui… Bickel hésita  : une idée lui avait traversé l’esprit… puis lui avait échappé. Il poursuivit d’un ton plus bas  :

- Même si c’est inconscient chez lui, il fera passer les considérations politiques avant tout le reste. Il consacrera le meilleur de ses efforts à se maintenir en place. Dans notre position, nous pouvons laisser tomber les éléments politiques et nous limiter à notre problème immédiat. Nous jetterons des grains de sable dans les engrenages politiques en nous concentrant uniquement sur ce qui est utile. Les choses dont nous avons besoin sortiront de là.


Habile, perspicace et rusé comme pas deux, songea Flatterie. Ce Bickel mérite d’être suivi de près.


- Les choses dont nous avons besoin  ? dit Timberlake. Quoi, par exemple  ?

- L’avis de certains spécialistes de Lunabase, et tout le temps d’ordinateur qu’ils pourront nous consacrer.

- Vous ne pouvez pas séparer la politique de tout le reste, objecta Flatterie. Vous ne ferez que créer des vagues et…

- Si vous avez envie de voir ce qu’il y a au fond de la bouilloire, il faut l’agiter un bon coup, dit Bickel. Et je veux qu’ils nous donnent une définition de la conscience.


Il avait plusieurs longueurs d’avance sur moi, encore une fois, se dit Flatterie. Il faut que je cesse de le sous-estimer. Un seul faux pas pourrait tout perdre.