Je me reculai le plus loin possible, les paupières hermétiquement fermées, le cou tordu pour éviter le coup de bec. Mais je savais que c’était inutile. Dans quelques secondes, je serais aveugle.
Soudain, Scarabek poussa un cri ; les griffes du corbeau relâchèrent leur prise sur mon épaule. L’affreux oiseau s’était-il envolé ? J’entrouvris un œil. Je découvris avec étonnement qu’il gisait à terre, à côté de moi. Il ne bougeait plus. Ses yeux grands ouverts avaient l’aspect du verre. Que s’était-il passé ? Était-il mort ?
— Tom a mal ! cria de nouveau Alice. Ne lui faites plus jamais de mal !
La sorcière contemplait le corbeau inerte d’un air incrédule. Puis elle pivota vers Alice.
— C’est toi ! C’est toi qui as fait ça !
— Vous n’avez pas le droit de lui faire du mal ! rétorqua Alice. Il ne le mérite pas. Pourquoi ne pas m’arracher les yeux, à moi ?
Scarabek tira un couteau de sa ceinture et marcha droit vers elle.
— C’est ce que je vais faire, gamine ! Je vais m’occuper moi-même de toi !
Quelques mages rirent, bien que sans conviction. Qu’Alice, liée à un arbre, incapable de bouger, osât défier la sorcière, ça paraissait fou. Mais un rictus déformait ses traits. J’avais déjà vu cette expression sur le visage de sa mère, Lizzie l’Osseuse, quand elle s’apprêtait à lancer un sort particulièrement maléfique.
Je crus alors qu’on m’enfonçait un éclat de glace dans la mœlle épinière. Le froid annonciateur s’était fait sentir quand les mages et la sorcière s’étaient approchés. Celui-ci était d’une intensité que je n’avais encore jamais éprouvée.
Stupéfait, je vis Alice libérer ses mains de la ficelle qui la liait à l’arbre, arracher le clou qui retenait ses cheveux et se dresser devant la sorcière. Le sang dégouttait de ses poignets lacérés, mais elle ne semblait éprouver aucune douleur. Elle souriait, d’un sourire empli de malveillance. Scarabek eut une seconde d’hésitation et abaissa son couteau.
Alice lui tourna le dos, se pencha vers l’arbre. Que faisait-elle ? Quand elle fit de nouveau face à la sorcière, elle lui adressa un regard noir.
Scarabek rugit de colère et se jeta sur elle, le couteau levé. Comme elle me cachait Alice, je ne vis pas ce qui se passa ensuite. Mais elle porta brusquement une main à son visage en hurlant, puis elle vacilla et tomba à genoux. Alice éclata d’un rire hystérique, tandis que la sorcière se relevait, chancelante.
Semblant oublier Alice, elle revint vers moi. Elle tenait toujours son couteau et, malgré son pas hésitant, ses intentions étaient claires : elle allait me trancher les pouces.
J’étais terrifié, mais, quand elle fut assez près, je compris pourquoi elle avait hurlé : un clou était enfoncé dans son œil gauche, et le sang dégoulinait sur sa joue. Alice avait dû arracher le clou du tronc avec ses dents avant de le lui recracher au visage. Elle avait bien visé.
Scarabek approchait toujours. Mortellement blessée ou non, elle avait encore assez d’énergie pour Ne servir de son arme. J’étais à sa merci.
Un grondement se fit alors entendre dans les profondeurs de la terre, et le sol trembla. Au-dessus de ma tête, les branches s’agitèrent comme si l’arbre était secoué par la main d’un géant. Konal poussa un cri qui me glaça jusqu’à la mœlle. Saisie d’effroi, la sorcière leva la tête. Mais le danger venait d’ailleurs.
Brusquement, la terre s’ouvrit dans un énorme craquement. La fissure s’élargit, courut vers Scarabek à la vitesse d’un cheval au galop. À la dernière seconde, elle tenta de s’écarter. Trop tard ! La terre l’avala et se referma avec un choc sourd qui résonna longuement, ne laissant visibles que les doigts de sa main gauche.
Une nuée de corbeaux s’envola avec des croassements affolés. Le sol, sous mes pieds, se liquéfia, ondula telle la surface d’un océan roulant ses vagues dans la forêt. Le phénomène irradiait de l’endroit où Alice se tenait, psalmodiant un sortilège en Ancien Langage. Les mages et leurs hommes s’enfuyaient en désordre. Les arbres s’inclinaient à des angles impossibles, leurs racines violemment délogées de la terre où elles s’ancraient.
Soudain, tout se calma, tout se tut, comme si le monde retenait son souffle, épouvanté. Un seul son emplissait le silence, un seul être se mouvait : Alice tourbillonnait sur elle-même, les bras étendus, les poignets ensanglantés. Souriante, les yeux fermés, elle dansait sur l’herbe et fredonnait entre ses dents. Puis elle chanta juste assez fort pour que je saisisse les paroles.
Une couronne de roses, une poignée d’épines.
Un éclat de rire, un froncement de sourcil,
Et tous ils mordront la poussière.
Elle pouffa et répéta la dernière phrase avec satisfaction :
Et tous ils mordront la poussière.
Elle perdit l’équilibre, tomba rudement sur le sol, sans cesser de glousser. Renversant la tête en arrière, elle éclata d’un long rire sonore.
Quand elle se tut enfin, elle rampa vers moi, si près que nos visages se touchaient presque.
— Je peux leur faire mordre la poussière à tous, hein, Tom ? Même à Grimalkin, la plus puissante d’entre eux ! Tu ne me crois pas ?
Elle me fixait avec intensité. J’acquiesçai d’un signe de tête pour ne pas la contrarier. Mes poignets me brûlaient, la bile me montait dans la gorge et j’avais envie de vomir.
Alice contourna l’arbre, approcha sa bouche de mes mains et trancha la ficelle avec ses dents. La douleur m’arracha un cri.
Je baissai les bras, soulagé de retrouver ma liberté de mouvement. À cet instant, cela m’était parfaitement égal qu’Alice eût fait usage de magie noire. La vie m’était rendue quand je me croyais sur le point de la perdre.
Alice encercla mon poignet gauche de ses doigts. Je ressentis un vif élancement, aussitôt suivi d’un picotement, du bout de la main jusqu’à l’épaule. Et la douleur s’apaisa. Elle fit de même avec mon poignet droit. Puis, s’accroupissant, elle me saisit à bras-le-corps pour m’aider à me relever.
— Tu te sens capable de marcher ?
Je fis signe que oui.
— Alors, filons ! La terreur ne va pas tenir les fuyards éloignés longtemps. Ce sont des mages, habitués aux manifestations de l’obscur.
Je l’observais. À part la couleur de ses cheveux, elle semblait être de nouveau la fille que je connaissais.
— Tu vas bien ? demandai-je.
Elle se mordit la lèvre, les yeux brillants de larmes :
— Bien ? Je ne serai plus jamais bien, désormais, Tom. Mais je veux rester avec toi. Je le veux plus que n’importe quoi au monde. C’est ce qui nous a sauvés tous les deux.
— Il faut que nous parlions de tout ça, dis-je en soupirant. Où as-tu puisé un tel pouvoir ?
— Pas maintenant, Tom ! Rejoins-moi dans ma chambre la nuit prochaine, et je te raconterai ce qu’il est possible de raconter. C’est vrai, ce que tu as dit hier ? Tu as vraiment réussi à entraver le Malin !
— Oui, c’est vrai. Nous voilà libres, Alice.
Elle me prit la main en souriant.
— Alors, ça nous donne un peu de temps, un petit espace de respiration pour réfléchir au moyen de nous débarrasser de lui une fois pour toutes.
— D’abord, il faut retourner chez Farrell Shey, dis-je. Après ce qui s’est passé dans le poulailler, je doute qu’on soit bien accueillis. Tu te souviens de ce que tu as fait ?
Elle hocha tristement la tête.
— Je me souviens de tout. J’essaierai de t’expliquer...
Au moment de quitter les lieux, je jetai un coup d’œil en arrière. Quatre ou cinq corbeaux picoraient quelque chose dans l’herbe. L’un d’eux s’envola, plana au-dessus de nos têtes avant d’aller se poser sur une branche. Il tenait dans son bec l’un des doigts de la sorcière morte.
Je pressai la main d’Alice ; c’était si bon d’être de nouveau ensemble.
De retour à la maison, il me fallut déployer des trésors de persuasion pour détourner la colère de Shey. Enfin, avec l’aide de mon maître, notre hôte et ses hommes acceptèrent l’idée qu’Alice avait agi sous l’influence d’un sortilège et qu’elle avait maintenant retrouvé ses esprits.
Cette première crise terminée, nous décidâmes de ne rien raconter dans l’immédiat à l’Épouvanteur. Lui-même, s’il se posait visiblement des questions, ne nous interrogea pas, comprenant que ce n’était pas le moment. Nous n’eûmes pas à lui expliquer les déchirures de nos poignets : le temps d’arriver à la maison, elles avaient complètement disparu, sans cicatrices. Guérir était un acte bénin. Mais, dans le bois, Alice avait usé de pouvoirs qui ne pouvaient venir que de l’obscur. Bien que complètement exténué, je ne fermai pas l’œil de la nuit.
Au matin, un cavalier venu de Dublin apporta un message. L’Épouvanteur vint m’en transmettre la teneur en personne :
— J’ai de bonnes nouvelles, petit ! De très bonnes nouvelles ! L’ennemi a subi une grave défaite, au nord de Priestown ; ses troupes se sont retirées en désordre jusqu’à l’extrême sud du Comté. À présent, elles quittent le pays. On peut rentrer chez nous, au Comté. Je vais rebâtir ma maison, réunir et rédiger de nouveaux ouvrages pour reconstituer ma bibliothèque.
Des larmes brillaient dans ses yeux, des larmes d’espérance et de joie.
J’étais aussi heureux que lui. Néanmoins, je redoutais ma prochaine conversation avec Alice. Que lui était-il arrivé dans l’obscur ? Pourquoi ne se sentirait-elle plus jamais bien ? Etait-elle désormais une pernicieuse ? La façon dont elle s’était débarrassée de notre ennemie, la nuit précédente, le laissait penser.
Quand tout le monde fut couché, que la maison fut silencieuse, je rejoignis Alice. Cette fois, je ne frappai même pas à sa porte. Elle m’attendait, et je n’aurais à aucun prix couru le risque de réveiller l’Épouvanteur, qui dormait dans une chambre voisine.
Je la trouvai assise sur le bord du lit, fixant l’obscurité à travers les carreaux. Quand elle m’entendit refermer doucement le battant derrière moi, elle se retourna et me sourit. Je pris la chandelle posée sur la table de toilette et la plaçai sur le rebord de la fenêtre. Puis je tirai une chaise et m’assis face à elle.
— Comment te sens-tu ? demandai-je.
— Ça va. Du moins, je ne me sens pas trop mal tant que j’évite de penser à ce qui m’est arrivé.
— Veux-tu en parler ? Ça te fera du bien ou ce sera pire ?
— Que je veuille en parler ou non n’est pas la question, Tom. Tu as le droit de savoir. Après quoi, tu pourras décider si tu veux toujours être mon ami.
— Je serai toujours ton ami, quoi que tu dises, lui assurai-je. Nous avons vécu trop de choses ensemble pour partir maintenant chacun de notre côté. Et, si nous voulons survivre, nous avons besoin l’un de l’autre. Sans toi, je serais mort, à cette heure, mis en pièces par la sorcière, et je servirais de pâture aux corbeaux.
— Ce que j’ai fait ne peut être défait. Même si je le pouvais, je ne le voudrais pas. Sinon, je t’aurais perdu pour toujours, et me serais perdue moi aussi. Mais j’ai aimé ça, Tom ! Voilà le plus horrible. Ça m’a plu d’anéantir cette sorcière. Avant, quand il m’arrivait de tuer ou de blesser une créature de l’obscur, j’en étais malade. Pas cette fois. J’ai aimé exercer mon pouvoir sur elle, j’ai aimé la vaincre. J’ai changé. Je suis comme Grimalkin, désormais. Je ressens ce qu’elle ressent.
À voix basse, je demandai :
— C’est parce que tu as passé tout ce temps au fond de l’obscur, tu ne crois pas ? C’est ce qui t’a changée.
— Sans doute, Tom. Et je n’y peux rien. Quand je suis sortie de l’obscur, j’ai pensé que c’était une illusion, que j’étais toujours là-bas. C’est pour ça que j’étais si terrifiée et que je t’ai échappé. Les serviteurs du Malin me jouaient sans cesse ce genre de tour. Une fois, je t’ai vu à la lisière d’un bois. J’étais sûre que c’était toi. Tu m’as souri et m’as prise par la main. Mais c’était une supercherie. Tu t’es lentement changé en démon. Ton visage s’est déformé, des cornes ont poussé sur ton front. Et j’ai compris que je n’avais pas quitté l’obscur. Aussi, quand Pan m’a parlé, j’ai cru qu’il mentait, que la même chose allait arriver, que tu n’étais qu’un démon à face humaine.
C’était logique. Je l’avais prise pour une folle ; à présent, je comprenais sa réaction.
— Comment as-tu su que c’était bien moi, aujourd’hui ? demandai-je. Même lié à un arbre et sur le point d’être massacré, j’aurais pu n’être qu’un mirage.
— Dans l’obscur, le démon qui s’était fait passer pour toi avait les bras couverts. Mais, là, quand ils ont arraché tes manches de chemise, j’ai vu ma marque sur ton bras. Cette marque n’appartient qu’à nous deux, le Malin lui-même ne saurait pas l’imiter.
Les cicatrices qu’elle avait laissées sur mon poignet ne s’étaient jamais effacées. Elles étaient le signe que je lui appartenais, à elle seule et à aucune autre sorcière.
Une autre question me vint alors.
— Que s’est-il passé dans le poulailler, Alice ? Pourquoi as-tu fait ça ?
Elle frissonna, et je l’entourai de mon bras. Elle mit un long moment à me répondre :
— Je me dirigeais vers le mur d’enceinte, je ne songeais qu’à m’évader. Quand j’ai senti la pulsation de tout ce sang chaud, je n’ai pas pu me retenir. Ma soif de sang était trop violente. Avoir séjourné dans le domaine du Malin m’a transformée, Tom. J’appartiens à l’obscur, désormais. Qu’arrivera-t-il si je suis incapable de traverser une eau courante ? Le vieux Gregory saura aussitôt ce que je suis.
C’était un réel problème. Mon maître aurait la preuve qu’elle était une pernicieuse ; il l’enfermerait dans une fosse pour le restant de ses jours. Quels que soient les services qu’elle nous avait rendus, il ferait ce qu’il jugerait être son devoir d’épouvanteur.
Je me rappelai ce que maman m’avait dit autrefois au sujet d’Alice.
Elle est née avec un cœur de sorcière, et elle n’a guère le choix, elle suivra cette voie.
Elle avait ajouté qu’il existe différentes sortes de sorcières, qu’Alice pouvait devenir une bénévolente plutôt qu’une pernicieuse. Il y avait aussi une troisième voie : qu’elle ne soit ni bonne ni mauvaise, mais quelque chose entre les deux.
Elle pourrait t’empoisonner l’existence, être pour toi une plaie, un fardeau. À moins qu’elle ne se révèle, au contraire, la meilleure et la plus solide des amies.
Je ne doutais pas un instant que cette dernière possibilité fût la bonne. Mais n’était-il pas possible qu’Alice fût une pernicieuse tout en restant mon amie ? N’était-ce pas le cas pour Grimalkin ?
J’avais encore une question :
— Alice, d’où t’est venu un tel pouvoir ? Est-ce simplement d’avoir séjourné si longtemps dans l’obscur ?
Elle hésita. Je crus qu’elle essayait de me cacher quelque chose, mais elle répondit d’une voix lente :
— J’ai certainement tiré du pouvoir de l’obscur.
Elle marqua une pause. Puis elle reprit en me regardant dans les yeux.
— J’ai toujours eu beaucoup plus de pouvoir que je ne te le montrais. Quelqu’un m’avait conseillé de le garder profondément enfoui au fond de moi et de tenter de l’oublier. Sais-tu pourquoi, Tom ?
Je fis non de la tête.
— Parce que, chaque fois que tu utilises le pouvoir de l’obscur, il te transforme. Petit à petit, tu te rapproches de l’obscur, jusqu’à lui appartenir totalement. Alors, tu es perdu, tu ne seras jamais plus ce que tu étais.
Oui. C’était pour cette raison que l’Épouvanteur se faisait tant de souci pour nous deux. Je me rappelai aussi ce que maman m’avait dit quand je me plaignais de la solitude qu’entraînait une vie d’épouvanteur.
Comment peux-tu te sentir seul ? Tu as ta propre compagnie, non ? Si tu n’es plus satisfait de ta propre compagnie, alors tu seras vraiment seul.
Je comprenais maintenant ce que cela signifiait, que l’intégrité, l’étincelle de bonté en nous, voilà ce qui nous fait être nous-mêmes. Si cela s’éteint, on est perdu, définitivement seul, et notre unique compagnie, c’est l’obscur.
Cette fois encore, j’ai écrit ce récit de mémoire, ne me référant à mes notes qu’en cas de besoin.
Demain, nous entamons notre voyage de retour vers le Comté. La traversée de l’Irlande constituera la première étape. Nous rencontrerons sur notre route bien des rivières. Alice sera-t-elle capable de les traverser ? L’avenir nous le dira.
L’Épouvanteur ne sait rien de tout ça. Il est plus en forme et de meilleure humeur qu’il ne l’a été ces deux dernières années. Il nous reste encore presque tout l’argent que nous avons gagné à Dublin en débarrassant la ville des jaboteurs. Mon maître compte en utiliser une partie pour rebâtir sa maison, à commencer par la toiture, la cuisine et la bibliothèque.
Nous n’avons aucune nouvelle de Grimalkin. Espérons qu’elle a échappé à ses poursuivants – ou qu’elle les a tués – et que la tête du Malin est toujours en sa possession !
En plus de mon bâton et de ma chaîne d’argent, je possède désormais une troisième arme, l’épée que m’a donnée Cuchulain, la Lame du Destin. Son fil acéré me défendra contre les créatures de l’obscur. J’ai entravé le Malin ; elles chercheront à me le faire payer.
Bientôt, je ne serai plus un apprenti mais un épouvanteur, et je suis déterminé à accomplir cette tâche aussi bien que mon maître. Je n’oublie pas que je suis aussi le fils de ma mère, et que j’ai hérité de ses dons. L’obscur peut bien me traquer, le jour viendra où les prédictions de ma mère s’accompliront. Et, ainsi qu’elle et Grimalkin l’ont prophétisé, c’est moi qui serai le chasseur, et l’obscur me fuira. Mon temps viendra, et il n’est plus très loin.
La guerre aura provoqué de grands bouleversements dans le Comté, mais il y aura toujours des créatures de l’obscur à combattre. J’espère seulement que ma famille a survécu.
En dépit de ces derniers événements, je suis encore l’apprenti de l’Épouvanteur, et nous sommes en route pour Chipenden. Nous retournons enfin à la maison.