37

La ville était encore recouverte d’un manteau blanc lorsqu’il prit la route pour les quartiers sud. The Moon is a Harsh Mistress, de Metheny et Haden, distillait le calme dans l’habitacle.

L’espace d’une seconde, il fut aveuglé à l’entrée du tunnel. Pas de lumière. En route vers l’obscurité au bout du tunnel, songea-t-il. Une affreuse pensée.

Il se rappela qu’il avait oublié de chercher les cadeaux d’Elsa et d’Angela.

Les champs étaient saupoudrés de neige. À l’horizon, la mer s’élevait comme un miroir concave. Immobile.

Le pavillon de la famille Bergort était éclairé d’un rayon de soleil matinal quand il sortit de voiture. Des chandeliers de l’Avent ornaient deux des fenêtres.

— Pardonnez-moi de vous déranger pendant les fêtes.

— C’est trop important, fit Kristina Bergort. Oh, c’est vraiment horrible !

Le journal était grand ouvert sur la table de la cuisine : Qu’est-il arrivé à Micke ? La police sans piste. Juste à côté, un pot de hyacinthes. Leur parfum se mêlait aux arômes de café frais.

— Je viens d’en faire, dit-elle en lui tendant une tasse.

— Merci.

Winter prit une chaise. Il apercevait le sapin illuminé à travers la porte du salon. Est-ce qu’Elsa en avait un à Nueva Andalucía ? Siv avait dû y pourvoir. Des guirlandes lumineuses dans les palmiers du jardin ? Il pensa au voisin de Bertil. Qu’est-ce que Bertil avait de prévu, ce matin ? Smedsberg. Les autres étudiants.

— Comment va Maja ?

— Bien, elle regarde les programmes pour enfants à la télévision.

— Où pouvons-nous nous installer ?

— Vous préfériez éviter sa chambre… alors j’ai pensé au bureau de Magnus. Ce n’est pas très grand et il m’arrive aussi de m’y installer pour coudre.

— Parfait.

— J’appelle Maja ?

— Oui, merci.

La routine, pouvait-on dire. La même que pour Simon Waggoner : Winter accroupi pour saluer l’enfant, auquel il portait un sincère intérêt. En tant qu’être humain. Bonjour Maja. J’ai une petite fille qui a un an de moins que toi et qui s’appelle Elsa.

Elle baissa les yeux en retour. Elle avait dit son prénom à voix basse lors des présentations.

Il entra le premier dans la pièce.

Elle ne voulut pas le suivre.

— Erik voudrait juste parler un peu avec toi, lui expliqua sa mère.

La petite secoua la tête. Elle donna un coup de pied dans une balle qui disparut à l’intérieur de la pièce à la suite de Winter.

— Tu ne vas pas chercher la balle, Maja ?

Elle secoua de nouveau la tête.

— Mais c’est le bureau de papa, reprit Kristina Bergort.

— Où il est, papa ?

— Il était obligé d’aller au travail un petit moment, ma chérie. Je te l’ai dit tout à l’heure.

Bosser un jour pareil, songea Winter. Comment on peut s’imposer ça ?

— Veux pas, fit Maja.

— On va s’installer à la cuisine, suggéra-t-il. Tu voudrais prendre du papier et des crayons, Maja ?

Il désirait capter toute son attention, mais il avait également une autre idée en tête.

Il posa la caméra près de la porte.

*

Elle se posa sur sa chaise tel un oiseau. Les arômes de café avaient disparu. Il ne restait plus que le parfum des hyacinthes de Noël.

Winter avait demandé à Maja quelles étaient ses couleurs préférées. Ils avaient commencé par celles-là pour dessiner, puis ils avaient utilisé celles qu’elle aimait moins. L’enfant connaissait toute la palette.

Puis ses questions s’étaient recentrées autour de la rencontre avec l’inconnu.

— Tu as perdu la balle, Maja ?

Elle regarda la balle qui reposait sur la table.

— L’autre balle, précisa Winter. La verte.

— Je l’ai perdue. J’ai perdu la verte.

— Où l’as-tu perdue ?

— Dans la voiture.

— C’était quelle voiture ?

— La voiture du monsieur.

Winter hocha la tête.

— Tu es montée dans la voiture du monsieur ?

— Oui.

— Elle était de quelle couleur, sa voiture, Maja ?

— Noire, fit-elle avec une certaine hésitation.

— Comme ça ? demanda-t-il en traçant un trait noir.

— Non, pas si noire.

Il fit un trait bleu.

— Nooon…

Un autre bleu.

— Oui !

— La voiture du monsieur était de cette couleur ?

— Oui. Bleue !

Ils étaient peut-être tombés juste. Peut-être. Le souvenir des couleurs chez un témoin était aussi imprécis que la reconnaissance d’une marque de voiture. Surtout avec les méthodes de clonage des constructeurs automobiles. Ils avaient déjà tenté de montrer aux enfants différents modèles, mais en vain. Ils n’avaient toujours pas pu l’identifier.

Il prit un papier et dessina une voiture avec le crayon bleu. Une Volvo ou une Chrysler. Du moins avait-elle une carrosserie et des roues.

Maja éclata de rire.

— Alors, c’était cette voiture ?

— Nooon !

— Tu peux la dessiner ?

— Je peux pas.

Winter lui passa son dessin.

— On peut s’aider. Tu vas te dessiner toi-même. Où tu étais assise dans la voiture.

— C’était pas cette voiture.

— On fait comme si c’était la voiture du monsieur.

Elle prit un crayon jaune et dessina une tête à la hauteur du siège avant. D’un trait noir elle dessina ensuite un œil, un nez et une partie de la bouche. Le visage était de profil.

— Il était assis où, le monsieur ?

— On le voit pas.

— Il aurait ressemblé à quoi si on avait pu le voir ?

Au crayon noir, Maja dessina une tête surmontée de ce qui pouvait être une casquette.

— C’est quoi ?

— Le bonnet du monsieur.

Avant que Winter ait eu le temps de poursuivre, elle avait dessiné un point vert devant son autoportrait dans la voiture.

Sa balle, comprit Winter. Elle était peut-être posée sur le tableau de bord avant qu’il ne la prenne. Si elle a bien disparu là. Si tout ça s’est bien produit.

Il posa tout de même la question.

— C’est quoi, Maja ?

— C’est le pioupiou du monsieur.

*

Aneta Djanali rencontrait Kalle Skarin pour la deuxième fois. Sa première visite leur avait confirmé que le benjamin des enfants auditionnés s’était sans doute fait voler un objet, comme les autres :

— Voituuure, avait-il dit.

Elle avait fait le tour de ses jouets, avec la mère de Kalle.

— Il avait l’habitude de l’emporter partout avec lui, avait déclaré Berit Skarin. Je ne la trouve pas, alors peut-être que…

Kalle Skarin faisait maintenant rouler une nouvelle voiture sur le tapis. Aneta Djanali s’était assise à côté de lui. Le gamin s’était montré expert dans ce domaine et semblait avoir identifié la voiture du criminel comme étant japonaise, plus précisément une Mitsubishi. Il avait pointé du doigt une Lancer comme s’il avait reconnu le modèle break, mais il était resté indécis sur la couleur.

Il n’avait pas entendu de gros mots à la radio.

— Est-ce qu’il avait des jouets, le monsieur ?

— Kalle a eu bonbons, dit le petit tout en continuant ses « vroum vroum » avec la petite jeep Chrysler.

— Le monsieur avait des bonbons ?

— Beaucoup bonbons.

Elle lui demanda de quelle sorte, de quelle couleur… Il aurait fallu tenir cette partie-là de l’audition dans une bonne confiserie pour plus de précision, mais ç’aurait été propice à la distraction.

— Bonbons ! répéta Kalle qui malheureusement n’était pas difficile en la matière.

— Il y avait des jouets dans la voiture du monsieur, Kalle ?

— Vrrrouummm.

Il dessinait des cercles, des huit, avec sa voiture. En observant sa petite tête penchée sur le tapis, l’inspectrice se mit à penser à Simon Waggoner, blessé, et à Micke Johansson, disparu. Y avait-il un lien entre ces différentes affaires ? Ils n’en avaient pas encore la preuve, mais Kalle Skarin avait sans doute rencontré la même personne que Micke Johansson.

Cette rencontre avait été très brève. Pourquoi ? Qu’est-ce que ce type voulait à Kalle ? L’enfant était-il une pièce dans un schéma de comportement, comme les autres enfants, Ellen, Maja, puis Simon… ? Ces rencontres construisaient-elles quelque chose ? Avait-il, lui, changé ? Pourquoi avait-il brutalisé Simon ? Était-ce une étape sur son… parcours ? Se préparait-il ? À quoi ? À… Micke Johansson ? Elle préférait ne pas y penser maintenant. Ils en avaient déjà discuté, avec Erik, Fredrik, Lars et Bertil, Janne, Sara.

Erik avait parlé avec l’expert psychologue. Il existait différents scénarii, tous aussi épouvantables.

Nous avons un but, retrouver Micke Johansson. Aide-moi, Kalle.

— Vrrrouuumm, fit Kalle avant de lever les yeux. Pioupiou Bille.

— Qu’est-ce que tu as dit, Kalle ?

— Pioupiou Bille, répéta l’enfant qui venait de garer la voiture à l’angle du tapis.

— Le pioupiou s’appelait Bille ?

— Pioupiou Bille.

— Bille, fit-elle.

— A dit Kalle. Pioupiou Bille a dit Kalle !

— J’ai entendu que tu as dit Pioupiou Bille.

— A dit Kalle !

Kalle avait oublié sa mère, assise dans un fauteuil, comme il avait oublié Aneta Djanali. L’inspectrice entendit s’élever la voix de Berit Skarin :

— Je crois qu’il veut dire que ce pioupiou a dit son nom. Il lui a dit « Kalle ».

 

Winter avait interrogé Maja Bergort sur le pioupiou du monsieur. Elle ne se rappelait pas de nom. Était-ce un perroquet ? avait demandé Winter. Il n’avait pas reçu de réponse concluante à cent pour cent. Il va falloir passer en revue toute la gent volatile. Commençons par les perroquets. Où est-ce qu’ils peuvent en vendre à Göteborg ?

Celui dont avait parlé Maja Bergort était suspendu à la lunette arrière, c’est ce qu’il avait cru comprendre après une série de questions. S’il s’agissait bien d’un perroquet. Elle aurait pu le confondre avec un arbre magique. Non, pas à cette période de l’année. Pas avec un sapin.

L’enfant se tapota le bras.

— Tu as mal au bras, Maja ?

Elle secoua la tête.

Kristina Bergort remuait quelque part dans la maison. Il lui avait demandé de quitter la cuisine le temps de leur entretien. Il l’entendit se rapprocher. Peut-être écoutait-elle. Maja ne la voyait pas.

— Tu as eu mal au bras, Maja ?

La fillette hocha gravement la tête.

— Le monsieur a été méchant ?

Elle ne répondit pas.

— Le monsieur t’a donné un coup ?

Elle dessinait maintenant des cercles au crayon noir, des cercles, des cercles par-dessus des cercles.

— Le monsieur t’a donné un coup, Maja ? Le monsieur dans la voiture ? Celui qui avait un pioupiou ?

Elle hochait la tête, sans regarder le commissaire.

— C’est comme ça que tu t’es fait ces marques ?

Il se tenait le bras qu’il lui montra retourné.

Elle hocha la tête sans le regarder.

Il y avait quelque chose qui clochait. Les cercles devenaient plus nombreux, se chevauchant, comme un trou noir dont le milieu se rétrécissait à chaque tour. L’obscurité au bout du tunnel.

— Qu’est-ce qu’il a dit le monsieur quand il t’a frappée ?

— Il a dit que j’étais méchante.

— C’était idiot.

Elle hocha gravement la tête.

Il réfléchit à l’écart possible entre la vérité et le mensonge. Maja se montrait fuyante désormais. Il y avait eu mensonge même s’il l’avait conduite à le faire. Le monsieur l’avait-il frappée ? Quel monsieur ? Le silence des enfants peut tenir à des raisons très différentes. Leurs mensonges également. Mais, dans la plupart des cas, c’est parce qu’ils se sentent menacés, songeait-il tandis que Maja remplissait son tunnel et en commençait un deuxième. Les enfants redoutent, veulent éviter la punition. Ils désirent parfois protéger une personne dont ils sont dépendants. Ils cherchent à éviter la faute, la gêne, ou la honte. Il arrive également qu’un traumatisme les rende incapables de faire la différence entre réalité, imagination et rêve.

— Est-ce que le monsieur t’a frappée plusieurs fois ?

Le monsieur était devenu plusieurs, voire deux.

Maja garda le silence. Le mouvement de crayon s’était interrompu. Winter répéta sa question.

Elle releva la main, lentement, et pointa trois doigts.

— Il t’a frappée trois fois ?

Elle hocha la tête, avec un profond sérieux, en le fixant des yeux. Il perçut un soupir dans son dos, se retourna et vit Kristina Bergort qui n’y tenait plus, derrière la porte entrouverte de la cuisine.

 

Sur la route du retour, il appela Bertil, resté au commissariat, pour faire le point sur les différentes auditions.

— C’est calme ici, précisa Ringmar. On s’entend marcher.

— Aneta est déjà rentrée ?

— Non.

— Je voudrais qu’elle attende mon retour. Elle le sait ?

— Elle est sûrement pressée de te consulter, elle aussi, Erik.

Il traversa le carrefour de Näsetron. Devant lui, une voiture transportait un sapin sur le toit. Une entreprise désespérée : à la dernière minute avant Noël.

— Je crois que Bergort bat sa fille.

— On le boucle ? fit aussitôt Ringmar.

— J’en sais foutre rien, Bertil.

— Quel est le degré de probabilité ?

— En fait, j’en suis complètement certain. La gamine se faisait très bien comprendre. Entre les mots. Par son langage gestuel.

— Que dit la mère ?

— Elle le sait. Ou bien elle le soupçonne.

— Mais elle n’a rien dit ?

— Tu sais ce que c’est, Bertil.

Mon Dieu, songea-t-il aussitôt.

— Ce n’est pas ce que je voulais dire, Bertil.

— OK, c’est bon.

— J’ai essayé de parler avec elle, mais elle m’a l’air d’avoir la trouille. Ou bien, elle veut le protéger.

— Il a un alibi assez solide, observa Ringmar.

Ils avaient vérifié les emplois du temps de tous les parents impliqués.

Le monsieur, le monsieur, songeait Winter. Elle appelait donc son papa un monsieur ? Effrayant. Cependant, Magnus Himmler Bergort, comme le désignait Halders, était-il plus encore qu’un homme qui maltraitait son enfant ?

— Boucle-le.

— Il est censé être au boulot ? s’enquit Ringmar.

— Oui.

— C’est d’accord.

— Je retourne chez les Waggoner.

Ils raccrochèrent. Winter remonta la voie rapide qui conduisait à l’autre bout d’Änggården. Voici le Père Noël ! Y a-t-il des enfants sages ?

Le trafic était plus intense qu’il ne s’y attendait. En temps normal, du moins depuis trois ans, il était assis à cette heure-là devant un bon café et une tartine de jambon rôti sorti du four. Jamais on ne le finira, se plaignait Angela, on n’en mange presque pas. C’est la première tranche qui compte, répondait-il.

Pas de jambon à l’os cette année. Pas d’arbre de Noël. Pas tout de suite. Il vit passer plusieurs désespérés avec un sapin sur le toit. C’était bien la Suède : prends ton sapin et tais-toi. Soudain, il eut envie de calme… Manger un morceau, boire un petit coup, fumer un cigarillo, écouter de la musique, voir sa femme, sa fille, vivre… sa vie. L’autre. Le visage de Maja lui revint à l’esprit, la photo de Micke chez Bengt Johansson. Simon Waggoner. Son travail l’avait repris. Il était sur la route, dans l’action. Ne jamais faire du surplace, comme disait Birgersson dans le temps. Ne jamais désespérer, hésiter, fuir, ne jamais pleurer, ne jamais souffrir. Conneries. Birgersson l’avait également compris, sur le tard.

Il obliqua sur l’échangeur de Margreteberg. Les belles demeures en bois semblaient vivre leurs plus heureux instants. Des torches brûlaient le long des allées pour mieux guider le père Noël. Le soleil tachetait ici ou là les façades. Les pelouses étaient saupoudrées d’une fine couche de neige. Dieu souriait.

Sur l’aire de jeux, Winter aperçut des enfants, entourés de nombreux adultes. Deux d’entre eux se retournèrent sur sa Mercedes noire qui roulait lentement. Qui est-ce ? que vient-il faire ici ?

Il se gara devant la maison des Waggoner.

Un carillon était suspendu à la porte d’entrée.

Le vestibule embaumait les épices exotiques.

— Pour nous, c’est demain, le grand jour, déclara Paul Waggoner avec son accent britannique, en débarrassant Winter de son manteau. Tomorrow’s Christmas Daaay.

— Je reconnais le parfum du pudding.

— Lequel ? Ici, nous en avons plusieurs. Mes parents sont venus d’Angleterre.

Il faut que j’appelle Steve dès mon retour à la maison, pensa Winter. Ou même depuis le commissariat. Joyeux Noël et tout ça, mais il pourrait surtout m’aider à réfléchir, avant que le pudding ne lui englue les neurones.

— Comment va Simon ?

— Rather well, répondit Paul Waggoner. Il ne parle plus qu’anglais, depuis deux trois jours. C’est comme ça. Il a peut-être voulu se préparer pour l’arrivée de ses grannies.

— Dans ce cas, je devrais m’adresser à lui en anglais.

— Sans doute. Ce n’est pas un problème ?

— Ce pourrait être une solution.

 

Même pièce que la fois précédente. Simon paraissait plus détendu.

— Will you get any Christmas gifts already this evening ? Tu vas recevoir des cadeaux de Noël déjà ce soir ? demanda-t-il à l’enfant.

— Today and tomorrow, Ce soir et demain, dit Simon.

— Wow. Ouah.

— Grandpa doesn’t really like it. Grand-père n’aime pas ça.

— And this is from me. Et ça, c’est mon cadeau, dit Winter en sortant un paquet de son sac à bandoulière.

L’enfant le prit avec un visage radieux.

— Oh thank you very much. Oh, merci beaucoup.

— You’re welcome. De rien.

— Thank you, répéta Simon.

Il ouvrit le petit paquet. Winter avait envisagé de lui offrir une montre en remplacement de celle qu’il avait perdue. Il s’était ravisé. Ç’aurait pu passer pour une façon de lui acheter des informations. Pourtant, c’était un peu ça.

Simon leva devant ses yeux la voiture de police dernier modèle. Le commissaire pouvait difficilement offrir à l’enfant une Mercedes de malfrat.

Le voiture téléguidée roulait partout sauf sur les barres de seuil.

— Want to try it ? Tu veux l’essayer ? demanda Winter en tendant à l’enfant le boîtier de contrôle, de la taille d’une boîte d’allumettes.

Simon posa la voiture par terre et Winter lui montra le réglage sans toucher à rien lui-même. L’engin se mit en marche et percuta le premier objet sur son chemin. Winter alla le redresser. Simon fit marche arrière et continua à rouler. Il fit sonner la sirène, épouvantablement forte.

Est-ce qu’il l’a entendue quand il était allongé par terre ? Quand ils l’ont retrouvé.

— Great ! Super ! fit l’enfant qui releva la tête avec un sourire.

— Let me try it. Laisse-moi essayer, dit Winter.

C’était vraiment marrant.