La Fleur et la Souris
Extrait de la préface de Michel Audiard à l'édition de 1978: Mais quand René Fallet sera mort, une honte inexpiable tombera sur le monde. Je veux parler du monde des Lettres. Malheur à ceux qui l’auront méconnu, ou simplement sous- estimé, à ceux qui auront confondu élixir et vinasse, à ceux qui auront classé « populiste » une des plumes les plus aristocratiques de notre temps. La postérité sera vengeresse et, j’espère, impitoyable. C’est pourquoi je prends tout de suite les devants, précédant les « découvreurs » d’un quart de poil, il faudra s’en souvenir plus tard dans les manuels, les anthologies, les « cahiers », ne pas oublier de mentionner qu’Audiard avait, du vivant de l’auteur, proclamé que celui-ci était un poète, poète, et oui. René Fallet n’a jamais été autre chose. Poète comme Cendrars, comme Vidalie, comme Boudard, comme Céline, poète comme tous les « paumés » qui constituent, précédent, ce qu’il y a de plus authentique dans la littérature française, de Villon à Prévert. Il faudra bien un jour se rendre à l’évidence que Blondin est plus important que Gide. Oh! et puis merde, c’est tellement aveuglant.