17

 

« On dirait des… flics ! »

Franx désignait, par l’épaisse vitre dégagée de sa gangue de glace, les silhouettes qui déambulaient entre les rayons de l’hypermarché, éclairées par les rayons rectilignes de lampes de poche et les lueurs tremblantes des braseros alimentés avec des cartons, des bûchettes d’aggloméré et des planches de rayonnages.

« Des gendarmes, murmura le sergent Dalbard. Voilà pourquoi ces enfoirés ont des réserves de munitions… »

Des gendarmes et leurs familles, puisqu’on discernait également des femmes et des enfants.

S’aidant des failles et des aspérités, Boris s’était hissé sur le toit de la construction avec une agilité surprenante pour un homme de sa corpulence, pliant à deux reprises les excroissances métalliques, se rattrapant à la saillie la plus proche pour éviter la chute. Une fois là-haut, il avait arrimé à des prises résistantes les deux filins récupérés dans la grande surface de bricolage et les avait lancés aux autres. Les soldats et Franx l’avaient rejoint en veillant à faire le moins de bruit possible. Un vent violent et glacial balayait le toit, soulevant des tourbillons de cendres et de neige.

« Faut qu’on descelle une de ces satanées plaques pour descendre, souffla Dalbard.

— Pas facile avec ce putain de vent et cette putain de glace, grogna le soldat Martins.

— C’est facile pour personne, mon vieux ! »

Explorant le toit aux rayons de leurs lampes torches, ils repérèrent l’équivalent d’une trappe dont les délinéaments restaient visibles sous l’épais manteau de glace et de cendres. Ils s’y mirent à quatre pour la desceller, grattèrent la couche de glace avec les lames de leurs couteaux sans prêter attention aux bourrasques ni à l’engourdissement progressif de leurs doigts. Le ciel était d’une noirceur absolue. Franx essaya de se remémorer la dernière fois où il avait contemplé les étoiles. Il en fut incapable, comme si elles n’avaient jamais brillé. Comme si la Terre était enfoncée depuis la nuit des temps dans ces ténèbres insondables. Comme s’ils flottaient dans le néant d’avant le Big Bang. Il n’avait jamais cru au Big Bang. Si la vie était, comme le prétendaient les scientifiques, une succession de causes et d’effets, alors la chaîne s’arrêtait brutalement au Big Bang parce que celui-ci n’avait pas de cause. La science ne parvenait ici qu’à illustrer le fiat lux de la Genèse et des créationnistes. Le mystère restait entier ; tant mieux dans le fond, il n’aurait pas aimé vivre dans un monde démontable comme un vulgaire meccano.

Dalbard enfonça la pointe de sa lame dans l’interstice enfin dégagé et s’en servit comme d’un levier. L’acier pourtant résistant de son coutelas ploya avant de soulever le panneau d’un ou deux millimètres. La trappe s’entrebâilla sous les efforts conjugués des quatre hommes. Elle donnait, deux mètres plus bas, sur un faux plafond de polyester jonché de fils électriques et posé sur des poutrelles métalliques.

« Attention de ne pas passer au travers », dit Dalbard.

Ils se glissèrent par la trappe l’un après l’autre en s’appliquant à prendre appui sur les poutrelles, retirèrent leurs lunettes, abaissèrent les pans de tissus protégeant leurs visages, puis découpèrent une ouverture dans le polyester. Leurs yeux s’accoutumèrent à l’obscurité égratignée par les lueurs lointaines des lampes et des braseros. Ils surplombaient une réserve meublée de rayonnages qui montaient pratiquement jusqu’au faux plafond. Ils utilisèrent les planches des étagères comme les barreaux d’une échelle pour descendre jusqu’au sol, craignant à chaque instant qu’elles ne s’affaissent sous leur poids.

Le rayon étincelant d’une lampe jaillit tout à coup d’un recoin et emprisonna Martins, en train de remettre de l’ordre dans sa tenue.

« Bouge pas, connard ! Je te descends au premier… »

Les mots de l’homme s’achevèrent en gargouillis. Dalbard avait surgi de l’arrière et lui avait tranché la gorge. Ils le dépouillèrent de sa lampe, de son pistolet et des trois chargeurs qu’il portait à la ceinture. Boris reçut l’arme, les munitions, et s’assura aussitôt que le cran de sûreté était déverrouillé. L’homme, une trentaine d’années, cheveux et barbe éclaboussés de sang, était mort la bouche et les yeux ouverts, cueilli avant d’avoir poussé son dernier cri.

« Qu’est-ce qu’on fait des femmes et des gosses ? demanda Franx.

— Aucune raison de les flinguer s’ils ne nous opposent pas de résistance, répondit Dalbard.

— Ouais, mais ça fera des bouches supplémentaires à nourrir, grommela Boris. Y en a déjà pas assez pour tout le monde.

— On avisera après. Ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Ils sont plus nombreux que nous là-dedans. On reste groupés pour l’instant. »

Les quatre hommes sortirent en file indienne de la réserve et s’avancèrent dans les allées plongées dans la pénombre. Des rats trottaient sur les rayonnages, déchiquetant de leurs griffes et de leurs dents les emballages de carton. Ils ne fuyaient pas. La faim avait supplanté la peur chez les rongeurs, qui ne tarderaient pas à s’en prendre aux hommes, leurs rivaux dans la quête de nourriture. Les occupants de l’hypermarché s’étaient concentrés vers la sortie pour en interdire l’accès aux assaillants. Placé en deuxième position dans la file, Franx entrevit une ombre claire sur la gauche. Ils s’immobilisèrent, puis, sur un signe de Dalbard, Martins disparut dans l’obscurité. Il en revint une minute plus tard, son couteau ensanglanté à la main, et souffla, avec une grimace :

« C’était une fille, une gosse…

— Nom de Dieu, t’as pas vérifié avant ? gronda Dalbard à voix basse.

— Pas eu le temps. Elle a foncé sur moi, elle m’a heurté, j’ai pas voulu lui laisser le temps de donner l’alerte.

— Elle est peut-être pas morte, murmura Boris.

— Avec ce genre de lame enfoncée jusqu’à la garde dans le cœur, c’est rare qu’on en réchappe.

— Si les autres la découvrent, ça va être un vrai carnage ! cracha Dalbard.

— Pour eux ou pour nous ? » lâcha Boris entre ses dents serrées.

Déjà retentissaient les couinements et les crissements des rats se disputant le cadavre.

Le premier affrontement se produisit quelques instants plus tard, lorsque, débouchant d’une allée, ils tombèrent sur trois hommes qui comprirent immédiatement qu’ils avaient affaire à des intrus. Un premier coup de feu claqua, suivi d’une brève riposte de Dalbard et d’un repli stratégique derrière un monticule de rayonnages renversés. Des cris perçants, des bruits de pas précipités retentirent. Les lumières s’éteignirent, plongeant le bâtiment dans une obscurité uniquement caressée par les lueurs rougeoyantes des braseros. Une deuxième volée de balles sifflèrent autour d’eux, rebondirent sur le sol, frappèrent les montants de ferraille, projetèrent des éclats de bois. Ils évitèrent de gaspiller leurs munitions. Bien que supérieurs en nombre et en armement, leurs adversaires ne courraient pas le risque de s’aventurer hors de leur abri. C’étaient des gendarmes, des hommes qui n’avaient pas l’habitude de la guérilla urbaine, contrairement aux soldats.

Dalbard lâcha une rafale au jugé avant de se rapprocher de Martins.

« Il faut les prendre à revers. Toi et Boris, vous restez là pour les occuper pendant que Franx et moi, on essaie de les contourner.

— Et s’ils ont la même idée que nous ? chuchota Martins.

— Les probabilités sont faibles si vous les arrosez régulièrement. On y va. Faites attention à vous.

— Bonne chance. »

Le sergent fila vers le fond de l’hypermarché, suivi de Franx. Ils atteignirent le mur opposé, qu’ils longèrent en s’arrêtant tous les cinq ou six pas pour rester quelques secondes à l’écoute des bruits. Les rafales du fusil d’assaut de Martins répondaient de façon sporadique aux aboiements rauques des pistolets des gendarmes. Les couinements des rats surexcités par l’odeur de poudre et de sang, les cris étouffés des enfants montaient dans les intervalles de silence. Des courants d’air glacé cinglaient les visages de Dalbard et de Franx, qui approchaient de l’entrée principale du bâtiment. Ils aperçurent, à l’extrémité d’un rayonnage, une petite troupe regroupée autour d’un brasero, principalement femmes et enfants, qui lançaient des regards anxieux en direction des détonations. Les gendarmes avaient posté quatre sentinelles devant l’entrée entrouverte. Franx distinguait, à l’extérieur, la forme grisâtre du mur de protection en arc de cercle, et, plus loin encore, la nuit perpétuelle d’où surgissaient des essaims de cendres et de neige.

Dalbard se rapprocha de lui.

« Ils sont probablement une dizaine là-bas, lui glissa-t-il à l’oreille. Faudra pas se rater. Avec ça, tu seras plus efficace qu’avec ton fusil de chasse. »

L’officier lui présenta son pistolet par le canon. Franx s’en saisit. Surpris par son poids, il le mania jusqu’à ce qu’il l’ait parfaitement en main. Il remit son fusil en bandoulière après en avoir verrouillé le cran de sûreté.

« Le chargeur contient dix-sept balles neuf millimètres, chuchota Dalbard. Il est déréglé : il tire un peu haut. Si tu veux atteindre la tête, vise le cou. »

Ils avancèrent en veillant à ne pas se faire repérer par les femmes et les enfants regroupés autour du brasero. L’hypermarché grouillait de rats qui exploraient les moindres recoins pour les nettoyer de leurs dernières miettes. Les hommes avaient fourré la plupart des réserves de nourriture dans des malles en plastique ou en fer que les incisives pourtant puissantes des rongeurs ne parvenaient pas à entamer ; ils étaient tellement nombreux qu’ils enveloppaient certaines caisses d’une couverture mouvante.

Guidés par les éclats rageurs des coups de feu, Dalbard et Franx traversèrent la grande surface sur toute sa largeur et se rapprochèrent des gendarmes embusqués derrière un rayonnage encore debout, qui n’avaient pas envisagé la possibilité d’être pris à revers et regardaient tous dans la même direction. Dalbard fit signe Franx de s’accroupir à ses côtés, au milieu de l’allée, pour qu’ils puissent ouvrir le feu simultanément. L’espace de quelques secondes, Franx eut l’impression d’être une cible offerte. Sa gorge et son ventre se serrèrent. Il ne pensait ni à sa femme, ni à ses enfants, mais à Surya. S’il disparaissait, elle se retrouverait seule dans ce monde hostile. La solidité des liens tissés entre la fillette et lui le surprenait. Il s’y était autant attaché, voire davantage, qu’à ses propres enfants. Il devait survivre pour elle, et le temps lui parut interminable jusqu’à ce que le bras levé de Dalbard s’abaisse. Il pressa la détente du pistolet, visant les silhouettes disséminées dans la pénombre. Il lui fallut deux tirs pour s’habituer au tressautement de l’arme. La crosse métallique chauffa dans sa paume. Dalbard, lui, lâchait de longues rafales de son fusil d’assaut en imprimant un mouvement circulaire au canon. Les gendarmes s’affaissèrent l’un après l’autre, comme fauchés par une invisible faux. Leurs ripostes maladroites se perdirent sur les rayonnages, les murs ou le plafond de la construction. Franx vida le chargeur du pistolet avec une rage proche de l’ivresse. Le flot continu d’adrénaline chassait de son corps la fatigue, la faim, la peur.

« On cesse le feu ! » glapit Dalbard.

Le silence retomba sur les lieux, fissuré par les frissonnements du vent et les couinements des rats. Ils se relevèrent et s’approchèrent à pas prudents des corps jonchant le sol. Un gendarme, adossé au rayonnage, gémit et bougea un bras ; le sergent l’acheva d’une rafale en pleine tête. Les effluves de poudre masquaient en partie l’odeur de sang.

La voix grave de Martins s’éleva une dizaine de mètres plus loin.

« C’est propre de votre côté ?

— Affirmatif. »

 

« Pourquoi les avez-vous tués ? »

La femme, d’une cinquantaine d’années, ne pleurait pas, contrairement à ceux qui avaient perdu un père, un mari ou un fils (ou une fille, l’adolescente poignardée par Martins). Les sentinelles postées à l’extérieur, de jeunes recrues en cours de formation, n’avaient opposé aucune résistance et avaient déposé les armes. Martins était allé chercher le petit groupe qui attendait dehors et s’était rué dans l’hypermarché comme dans une caverne fabuleuse.

« C’étaient eux ou nous, répondit Dalbard. Ils ont choisi de protéger leurs ressources au lieu de les partager, ils en ont subi les conséquences.

— Vous savez pourtant que les vivres de ce magasin ne suffiront pas à nourrir tout le monde.

— Ils étaient gendarmes, ils auraient dû aider la population dans le besoin au lieu de ne penser qu’à eux.

— Ils ne l’ont pas fait pour eux, mais pour leurs familles.

— Il y a d’autres familles dehors, elles méritent autant que vous de survivre. »

La femme baissa la tête, comme pour échapper à la lumière blessante de la lampe. Ses yeux ternes, ses cernes, ses joues creuses, ses dents grisâtres révélaient une santé défaillante. Des sanglots et des gémissements montaient du fond du bâtiment plongé dans l’obscurité.

« Nous laisserez-vous au moins enterrer nos morts, monsieur ? »

Dalbard secoua la tête.

« Je crois qu’il vaut mieux les abandonner aux rats.

— Aux rats ? Mais c’est… monstrueux !

— Ça me paraît au contraire extrêmement sage, madame. D’abord, on ne peut pas creuser de tombes dans la terre gelée. Ensuite, les rats sont comme nous : ils crèvent de faim. Le temps qu’ils s’occupent des cadavres, ça nous laissera le répit nécessaire pour faire l’inventaire exact des ressources et décider de la conduite à tenir. Au moins, les vôtres ne seront pas morts pour rien. »

Franx et Boris furent chargés de rassembler les armes, les munitions, et de regrouper femmes et enfants près de l’entrée de l’hypermarché. Certaines protestèrent, regimbèrent, refusèrent d’abandonner les dépouilles de leurs maris aux rats, ils usèrent de la menace pour les contraindre à suivre le groupe. Il aurait été impossible, de toute façon, de repousser les rongeurs qui, attirés par le sang, pullulaient déjà entre les corps. La récupération des armes des morts se révéla une entreprise périlleuse, et Franx faillit à plusieurs reprises être mordu ou griffé. Après qu’ils eurent rassemblé tout le monde et donné à manger aux plus affamés, ils exploitèrent la relative accalmie pour établir, à la lueur des torches, l’inventaire des vivres et autres ressources. Le froid, moins cinq ou moins six degrés environ, avait parfaitement conservé les aliments entassés dans les caisses et les malles en dur qu’on avait trouvées dans l’hypermarché. Une fois celles-ci bourrées jusqu’à la gueule, le reste avait été entreposé sur des étagères soigneusement occultées avec des planches clouées ou des parpaings. Les rats avaient tenté en vain de s’y faufiler, comme le montraient les déjections, les nombreuses traces de griffures et de morsures.

Ils calculèrent que les réserves pourraient nourrir une soixantaine de personnes pendant six mois.

« Pourquoi soixante ? demanda Hélène, la femme aux joues creuses, qui, en tant qu’ancienne épouse du capitaine de la gendarmerie, avait spontanément endossé le rôle de porte-parole de son groupe. Nous étions… enfin, nous ne sommes qu’un peu plus de quarante.

— Quarante-deux pour être précis », confirma Dalbard. Il désigna Franx et Boris. « Il faut ajouter la quinzaine d’unités de leur groupe qui sont réfugiées dans une champignonnière à une douzaine de kilomètres. Vous seriez mieux là-bas qu’ici. Les galeries souterraines assurent une température constante.

— Nous sommes totalement incapables de parcourir douze kilomètres dans de telles conditions.

— Les plus résistants iront à pied. Pour les autres, il nous reste peut-être suffisamment d’essence pour faire cinq ou six allers et retours jusqu’à Buc.

— Qu’est-ce que vous faites des vivres ?

— On en transportera un maximum. Une fois sur place, on s’organisera pour venir chercher le reste.

— Vous ne craignez pas une attaque des rats lorsque vous reviendrez ?

— Ils finiront bien par foutre le camp s’ils ne trouvent plus rien à manger. »

Le véhicule, qui avait continué de tourner sous la surveillance d’un ancien mécanicien, fut amené devant l’entrée. On arrima plusieurs caisses sur le toit, on entassa six enfants sur la banquette arrière et les deux femmes les plus faibles sur le siège passager. Boris, qui connaissait l’entrée de l’ancienne champignonnière, prendrait place auprès de Martins, le conducteur. Ils s’aideraient d’une carte d’état-major très détaillée pour s’orienter et gagner Buc. Les sifflements du vent et les ténèbres absorbèrent peu à peu le grondement du moteur. Une inquiétude mêlée d’espoir supplantait le chagrin sur le visage des mères. Les rats poursuivaient leur sinistre besogne dans un concert de couinements et de craquements.

Ils continuaient d’empiler caisses et malles tout près de l’entrée. Une femme d’une trentaine d’années perdit son sang-froid et s’élança vers le fond de l’hypermarché pour, hurla-t-elle, se donner aux rats. Franx et Dalbard réussirent à la rattraper avant qu’elle ne se jette dans la vague des rongeurs qui avait déjà réduit les cadavres à l’état de squelettes. Elle se débattit avec une telle énergie que les deux hommes éprouvèrent les pires difficultés à la maîtriser. Lorsqu’elle se fut enfin calmée, elle leur expliqua qu’elle avait perdu son mari et qu’elle regrettait amèrement de s’être séparée de ses deux enfants. Elle pensait que le véhicule s’égarerait dans l’obscurité, ou bien qu’il tomberait dans une faille, qu’elle ne les reverrait plus.

« Faites confiance à Martins, argumenta Dalbard. C’est un excellent soldat.

— Mon mari, aussi, se croyait un excellent gendarme. Voyez ce qu’il est devenu : il n’aura même pas de tombe. »

Ses larmes éclataient sur ses lèvres, le fil de sa vie semblait tout près de se rompre.

« Comment vous appelez-vous ? demanda Dalbard.

— Stéphanie…

— Eh bien, Stéphanie, je crois, moi, que vous retrouverez vos enfants et que, pour eux, vous devez vivre. »

L’ensemble des vivres, mais également les piles, les torches, les ampoules, les bouteilles de camping-gaz, le bois, les couteaux, les pelotes de laine, les chaussures, les nécessaires à mercerie, le tout par ordre de priorité, avait été amassé près de l’entrée. Les rats, qui avaient terminé leur festin, recommençaient à rôder près des survivants, enivrés par le goût et l’odeur du sang.