CHAPITRE VI
Contrairement à ce que nous pensions à bord de l’astronef mathématique, nous n’avons pas été emmenés très loin. Nous estimions que ces êtres bizarres voulaient rallier leur monde patrie. Il n’en fut rien et nous nous sommes retrouvés, quelques heures seulement après les tests auxquels Giovanna avait été soumise, sur ce que nous avons pris tout d’abord pour l’aire d’une planète de petites dimensions.
Très rapidement, nous vîmes qu’il s’agissait en fait d’un vaisseau géant. Un de ces astronefs mères qui permettent de franchir des distances considérables dans l’interstellaire et devenus gigognes, lâchent des engins plus petits dans divers azimuts.
Je pense qu’il en était ainsi. Mais cette construction, de dimensions absolument fantastiques, constituait une véritable petite planète artificielle qui servait, je ne tardai pas à l’apprendre, de base capitale pour l’expédition mathématique dans la constellation du Lion.
Nous pouvions nous y attendre, nous avons subi des examens analogues à ceux dont on avait en quelque sorte favorisé Giovanna. Quant à moi… un sort un peu différent m’était réservé. J’ai connu Im’…
(Ici, l’homme aux yeux verts soupira et Klaus Cox fit remarquer qu’il avait déjà prononcé ce nom devant lui.)
Je vous l’ai dit, Cox, Im’ est le chef de la base installée par les Mathématiques sur le planétoïde aux xtaix. Une base dont le seul but était justement la recherche de ce gisement qui leur échappait. Ils étaient sans le savoir très près du désert où le sol recelait les précieux cailloux. Mais ne possédant ni le parchemin virgonien ni aucune indication sérieuse, ils auraient pu chercher longtemps. Nous les avons servis à notre corps défendant. Revenons à Im’.
Im’ est une femme. Du moins ce qui, dans la race mathématique, correspond au sexe qui donne la vie.
Morphologiquement, elle est plutôt petite, bien proportionnée et ses traits seraient sans doute agréables si elle savait sourire. Mais elle ne sourit pas, ne rit pas. Et ne pleure pas davantage. Comme tous ceux et celles de son peuple.
Im’ est vivante d’une vie dont le métabolisme m’échappe. Mais insensible. Elle ignore la peur comme le chagrin, la joie comme l’enthousiasme. Im’ est une logicienne parfaite et méconnaît tout ce qui n’est pas strictement utilitaire à travers l’univers.
Im, femme, est susceptible de s’accoupler à un ou plusieurs de ceux qu’on peut appeler des hommes, au moins des mâles. Disons tout de suite que de telles étreintes sont dénuées de tout plaisir. Cela se fait, voilà tout, parce qu’il faut engendrer des enfants, de petits Mathématiques qui seront tout aussi neutres que leurs géniteurs. Je n’ose dire leurs parents, puisqu’ils sont élevés en commun, et reçoivent les mêmes soins rigoureusement indispensables à leur croissance, à l’exclusion de toute marque de tendresse.
Les Mathématiques ignorent l’amour, l’amitié et toute forme d’art. Comme d’ailleurs leurs antithèses : haine, vindicte. Quand ils tuent, c’est parce qu’ils estiment que c’est nécessaire… logique, désespérément logique ! Un meurtre gratuit, une destruction inutile sont choses qui leur échappent totalement.
Mais ils ont des buts. Une sorte de recherche de la conquête. Et ils disposent d’une intelligence en rapport avec leur caractère. Quasiment illimitée… du moins théoriquement. Parce que les failles existent tout de même.
Ils ont compris dès longtemps qu’il y a une foule d’éléments qui leur échappent, éléments plus ou moins subtils, plus ou moins fragiles, mais aussi extraordinairement puissants, apanage de cette nature humaine qu’ils méprisent totalement.
Non sans savoir l’utiliser au besoin, d’où les razzias au cours desquelles ils raflent le plus possible d’humains. Des esclaves ? Bien sûr. Surtout une sélection parmi les sujets les plus doués pour diverses branches. Ainsi, dès notre capture, il paraît qu’on avait deviné chez Giovanna Ansen une particularité très prisée des Mathématiques : la propension à servir de catalyseur pour les radiations en général et naturellement surtout celles des xtaïx. Ce qui vous explique quelle est de ceux qu’on a ramenés sur le satellite, alors que Knet’ag, Arimaïla, Jonson et Aligro demeurent avec bien d’autres prisonniers sur la planète artificielle.
Vous vous demandez pourquoi je suis ici, certainement. Cela dépend d’Im’. Im’ est très renseignée, car les Mathématiques disposent d’un formidable réseau d’espionnage interplanétaire. Elle sait qui je suis, quelle est – pardonnez-moi – ma réputation. Un officier psychologue, dont on assure qu’il possède le don de médiumnité, cela l’intéressait au plus haut chef. Si bien que j’ai été très bien traité et non comme un simple captif, que j’ai été hébergé dans l’installation souterraine et amené à discuter longuement avec cette… disons : cette femme !
Elle voulait savoir beaucoup de choses sur la nature humaine, sur nos planètes, notre comportement, que sais-je ? Parallèlement, elle ne se fit pas prier pour parler librement de sa propre race. Parce que, selon elle, rien ne s’oppose à ce que je le sache.
Il était bien entendu quelle n’avait nullement l’intention de me relâcher et je sais très bien que je n’en ai pas fini avec elle. Ni vous non plus, Cox.
Im’ m’a ainsi expliqué que, se servant au mieux des humains qu’ils capturent, ils les classent en diverses catégories. Simples serviteurs ou catalyseurs pour les radiations et aussi les expériences de télépathie, de parapsychologie et assimilées. Ils recherchent certains intellectuels afin de se documenter sur l’univers, dont, je m’en suis rendu compte, l’esprit leur échappe. Leur inhumanité se heurte là à un mur. Ils n’en ont pas moins réussi à convaincre certains humains influençables de les servir. Et c’est ainsi que, d’une planète à l’autre, des gens comme vous et moi, parfaitement neutres, sont leurs créatures, les renseignent, les guident, espionnent à leur profit de façon scandaleuse. On doit reconnaître qu’ils ont un sens aigu de l’organisation. Ils sont plus près de la machine que de l’animal et on jurerait que chacun a, en guise de cerveau, un mini-ordinateur. L’ensemble de la race constituant de ce fait la plus formidable mécanique logicienne qui fût jamais à travers le cosmos.
Ils vont loin, très loin, plus loin que n’importe quel génie humain dans le domaine de l’ intelligence.
Mais ils ne peuvent justement aller plus loin que l’intelligence absolue. Il leur manque cet instinct, cette prémonition, cette intuition si particulière aux hommes et généralement bien plus encore aux femmes. Je parle des simples humains.
Je vois que vous brûlez de savoir, en savoir davantage. Et surtout de poser la question primordiale : qui sont-ils ? D’où viennent-ils ?
Je puis vous dire déjà que, d’après mes conversations avec Im’, ils ne doivent rien en savoir eux-mêmes. Pas plus que les humanoïdes de tous les univers, lesquels s’interrogent et n’en finissent pas et n’ont pas fini de s’interroger sur leur propre genèse à laquelle tant de religions, de philosophies, de sciences s’efforcent vainement de répondre depuis… Mais y a-t-il eu seulement un commencement dans l’éternité ? C’est peut-être un non-sens que de l’imaginer.
Im’ comme ses pareils, se soucie peu de métaphysique. Elle est. Ils sont. Ils suivent une conduite d’ordre général pour laquelle ils mettent tout en valeur et ne reculent devant rien. Sans cruauté. Sans passion. Ainsi que je vous l’ai déjà dit, leur doctrine tient en cette simple expression : parce que…
Mais moi, je suis un homme. Avec ses faiblesses et son ardent désir de savoir, de raisonner, de comprendre…
J’ai échafaudé des hypothèses.
Sont-ils des damnés, rejetés du maître du cosmos, auto-victimes de la science du bien et du mal, ayant choisi le mal à l’origine, et voués à ce sort dont la neutralité morne paraîtrait épouvantable à n’importe quel être de n’importe quelle planète ?
Des robots ? Construits il y a des temps et des temps par quelque génie, ou plus raisonnablement par un collège génial ayant réussi la synthèse biologique, la reconstitution cellulaire, formant ainsi une race uniquement charnelle ?
Constituent-ils un formidable ordinateur dont les rouages seraient alors non des éléments matériels, mais uniquement des cellules vivantes, sans autre lien entre elles qu’un système nerveux artificiellement réalisé, fonctionnant comme celui de l’homme, mais à l’écart de ses réactions incontrôlées ?
Un être collectif, comme on le croit de certains insectes communautaires, tels que nos fourmis, termites, abeilles, et dont il existe des homologues dans divers mondes, races animales relevant d’une force de groupe plus proche de l’usine que de la cité ?…
(Ici, Bruno Coqdor fit une pause. Cox le laissait parler, n’osait vraiment l’interroger, fasciné par ce discours, par une telle révélation. Mais l’astronavigateur devina que l’officier-psychologue avait encore une autre idée, qu’il allait émettre une nouvelle hypothèse, peut-être plus proche de la vérité.)
J’ai été amené à imaginer une autre explication. Oh ! je n’ai rien inventé. Je suis homme et comme tel simplement l’héritier de l’immense humanisme de notre race terrienne… Bien des savants ont pensé que notre humanité est née par hasard en niant toute origine divine… Je crois, moi, à l’esprit créateur qui se manifeste justement par la gratuité de ses dons. Et la gratuité est ignorée des Mathématiques.
Alors, si en la circonstance, ces savants matérialistes avaient raison, et si nos étranges ennemis étaient nés ainsi, et n’étaient qu’un accident biologique à travers l’univers ?
Parce qu’ils réalisent très exactement ce que serait notre humanité, ce que nous serions tous, globalement, dans le cas où le monde – mais alors on n’explique toujours pas sa genèse sur le plan minéral – serait spontanément jailli d’une première cellule fabriquée par un choc quelconque, par une réaction chimique, si nous n’étions jamais qu’un amalgame d’atomes ayant les acides aminés pour premier stade…
Oui, ce que serait un monde sans étincelle divine, une pseudo-humanité qui se reproduit, évolue et retourne au néant, voilà ce que sont les Mathématiques. Les vis, les écrous, les plots, les manettes, les engrenages et les circuits d’une jolie mécanique sans âme.
Que je raisonne sur le plan philosophique ou seulement le plan rationnel, j’en arrive à un résultat analogue. J’ai beau tenter de neutraliser mon imagination poétique, devenant aussi logique qu’eux, je ne parviens à les expliquer qu’ainsi…
Si je croyais au hasard, ils seraient le monde du hasard !
Coqdor s’était tu.
Klaus Cox ne réagissait pas. Il était abasourdi de pareilles révélations. Mais à la lumière des paroles du chevalier de la Terre, les choses s’éclairaient pour lui et il commençait à comprendre ce qui s’était passé.
Et cela lui faisait peur. Car que pouvait-on attendre d’individus de cet acabit, plus androïdes qu’humains, véritables machines biologiques, sans plus ?
Râx, qui demeurait prostré au sol, les ailes écartées, dormant d’un œil selon son habitude, parut soudain parcouru d’un frisson électrique.
Il se dressa, siffla sur un mode aigu qui fit tressaillir Coqdor.
Le pstôr avait subitement perdu son apparence de lassitude. Il se dressait sur ses pattes griffues, déployait ses ailes en un mouvement vigoureux et ses yeux dorés étincelaient tandis qu’il dardait un regard vif vers le ciel.
— Danger !
C’était ce que signifiait pareille attitude. Instinctivement, les deux hommes avaient mis la main sur les cylindres contenant les précieux xtaïx, prêts à se battre encore.
Mais nulle nuée vivante n’apparaissait. En revanche, au-dessus des pitons voisins, ils distinguèrent presque aussitôt un petit engin volant, d’un type qu’ils ne connaissaient pas, très aérodynamique et qui filait à toute allure.
— Les Mathématiques !
Ils étaient sur leurs gardes. Râx sifflait avec fureur. L’engin tourna un instant et vint s’immobiliser, tel un hélicoptère ultra-perfectionné, au-dessus de leurs têtes, à quelques mètres seulement.
Un micro diffusa quelques mots, prononcés d’une voix parfaitement atone :
— Ne craignez point ! Nous n’avons à votre endroit aucune intention hostile. Nous vous remercions d’avoir délivré le planétoïde de la nuée vivante. Je vais descendre seule et sans arme, ainsi vous verrez notre bonne volonté. Je désire m’entretenir avec vous deux.
Si neutre que fût cet organe, on y distinguait vaguement des harmoniques féminines.
Klaus Cox, encore qu’il ne l’eût jamais vue, murmura :
— C’est Im’, n’est-ce pas ?
Bruno Coqdor approuva de la tête.
Ils posèrent les cylindres en signe de bonne volonté à leur tour. Et l’engin descendit lentement.
Coqdor était persuadé qu’il n’y avait aucune traîtrise à craindre. De toute façon, les Mathématiques devaient se croire encore très forts.
Cox vit alors descendre, sur une petite échelle de coupée qui se replia aussitôt derrière elle, une femme.
Im’. Une femme mathématique.
C’est-à-dire un joli robot charnel. Au visage régulier, incroyablement régulier et dénué de ces fantaisies unilatérales qui donnent souvent tant de charme à une personnalité. Un visage qui n’avait jamais été agité d’un seul spasme de joie, qui ignorait le sillage des larmes.
Cox appréciait le beau sexe. Il ne put donc s’interdire de détailler les formes de cette créature, formes qui apparaissaient nettement sous l’armure d’argent.
Formes bien galbées, au dessin accentué. Et cependant, il n’en ressentit aucun trouble, il ne fut nullement séduit par ce corps qui apparaissait parfait. Il sentait bien qu’il n’avait pas devant lui une femme sensible, capable de vibrer sous une caresse.
Im’ s’avança. Cox, comme Coqdor, la salua.
Du geste, l’homme aux yeux verts avait apaisé Râx qui se renfrogna, replia ses ailes et s’en enveloppa. Désormais, les affaires des humains ne l’intéressaient plus.
Impassible, Im’ parla.
De cette voix monocorde, dénuée de toute vibration indiquant quelque passion, la moindre fluctuation de l’esprit. Cox, qui l’entendait pour la première fois, en fut tout d’abord surpris, et bientôt extrêmement agacé. Même un ordinateur perfectionné ne parlait pas avec autant d’insensibilité.
En quelques mots mesurés et dénués de toute circonlocution, Im’, chef de la base mathématique, félicita et remercia les deux humains d’en avoir fini avec la nuée vivante.
Et elle prononça, toujours avec la même monotonie :
— Vous nous avez servis. Nous nous sommes servis de vous.
— Comme vous le faites de tous les humains, ne put s’interdire de lancer Klaus Cox, avec amertume.
— C’est logique, n’est-ce pas ? Puisque vous seuls pouvez nous être utiles en pareilles circonstances, et catalyser la puissance des xtaïx.
Le raisonnement était trop beau. Cox ne sut rien répondre.
— Je savais… nous savions… ce que vous alliez faire. Aussi, reprit Im’, ai-je donné des ordres pour que vous puissiez aisément rejoindre le chevalier Coqdor, pénétrer dans nos machineries, vous emparer des xtaïx, et aller ainsi vous battre contre les nuées…
Cox eut un haut-le-corps.
— Mais nous avons blessé, tué plusieurs des vôtres !
— Cela était prévu et sans importance, fit la voix sans timbre.
Cox sentit un frisson le parcourir. Cette race abjecte sacrifiait délibérément certains de ses membres pour le but d’ensemble. Et sans doute ces victimes acceptaient-elles d’emblée un pareil sort. Les Mathématiques allaient à la mort avec d’autant plus de simplicité qu’ils ne devaient guère jouir de la vie.
Im’ dit encore qu’elle avait parfaitement apprécié le sabotage de la tour dont Cox s’était rendu coupable. Mais, finalement, cela avait fait partie du plan et tout s’était bien terminé.
L’astronavigateur n’en croyait pas ses oreilles. Im’ poursuivait son discours, avec la même neutralité. Elle était satisfaite, autant qu’une Mathématique pouvait éprouver de satisfaction, puisque les nuées vivantes, fossilisées, étaient neutralisées à jamais. Cox comprenait aussi qu’on ne chercherait pas à tirer vengeance de lui ni de Coqdor. La vengeance est une passion humaine, donc inutile. Tous deux pouvaient encore servir, aussi les entretiendrait-on. S’ils étaient réputés devenir inutiles à leur tour, on les supprimerait. C’était aussi simple que ça.
Im’ parla encore de la prodigieuse source d’énergie que représentaient les xtaïx. En effet, il n’y avait encore guère pensé, mais les gemmes, convenablement catalysées par les apports biologiques, pourraient trouver bien d’autres utilisations que le domaine militaire. L’industrie, en particulier, en un monde disposant de quelques centaines de ces gemmes, prendrait des proportions gigantesques.
Cox devina que Coqdor estimait cela, lui aussi. Faudrait-il donc laisser une telle force aux mains de ces créatures d’insensibilité ?
Il sentait le vertige le saisir en évoquant cela. Le rêve monstrueux de la race sans âme se réaliserait. Ils domineraient, non seulement le monde du Lion, mais les constellations voisines, en se servant toujours de malheureux esclaves, avec des tours telles que celle qu’ils avaient su construire sur le satellite d’Epsilon. Et il n’y aurait plus de raison pour que leur domination ne s’étendît pas à l’ensemble du cosmos !
Mais Cox fut arraché à ses pensées. Car Im’ reprenait :
— Je dois enfin vous apprendre que vos efforts ont été inutiles. Certes, la tour ici construite est inutilisable et le rayon que nous lancions est détruit…
— Ce rayon, haleta Coqdor, n’était-ce point une arme contre le Grand Cœur, le pulsar adoré d’Inab’dari ?
— Vous l’avez deviné, chevalier de la Terre !
— Alors, il est…
— Ne vous réjouissez pas ! Nous avons, d’ici et d’ici seulement, tenté de frapper le pulsar en nous servant des xtaïx et des éléments humains. Notre tentative est finalement avortée, puisque vous, Klaus Cox, avez saboté la tour. Il n’en est pas moins vrai que notre plan est infiniment plus vaste et que nous possédons de nombreuses bases dans le monde du Lion, voire dans quelques constellations avoisinantes. Nous voulons tuer le Grand Cœur et nous le tuerons !
Elle parlait toujours sur ce ton qui mettait Cox au supplice. Et il voyait que Coqdor, en dépit de son cran, de sa maîtrise de lui-même, était bouleversé de pareils propos.
Im’ conclut :
— Dans quelques heures, tout sera terminé. Sans le rayon émanant des xtaïx. Nos autres armes, au départ de quarante bases différentes, vont frapper en même temps. Et le pulsar explosera dans l’espace !
Klaus éclata de colère :
— Mais pourquoi ?… Pourquoi ?
Pour la première fois depuis le début de l’entrevue, Im’ l’insensible parut ressentir quelque chose comme un vague fantôme de surprise.
Elle tourna vers l’astronavigateur ses yeux qui eussent été beaux s’ils avaient reflété le plus petit sentiment humain.
— Pourquoi ? dit-elle. Mais le pulsar va mourir parce qu’il doit mourir !