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Quand je pense à Mathieu et Thomas, je vois deux petits oiseaux ébouriffés. Pas des aigles, ni des paons, des oiseaux modestes, des moineaux.
De leurs manteaux bleu marine courts sortaient des petites cannes de serin. Je me souviens aussi, quand on les lavait, de leur peau transparente et mauve, celle des oisillons avant que les plumes poussent, de leur bréchet proéminent, de leur torse plein de côtes. Leur cervelle aussi était d’oiseau.
Il ne leur manquait que les ailes.
Dommage.
Ils auraient pu quitter un monde qui n’était pas fait pour eux.
Ils se seraient tirés plus vite, à tire-d’aile.