20.
À l'assaut de l'hôtel de ville de Paris
Il n'est pas dans la nature de Jacques Chirac de
demeurer inactif. Tant qu'il est resté en fonctions rue de Varenne,
et malgré ses frustrations, il a respecté l'esprit de la
Ve République qui fait du président
la clé de voûte du système. Son départ de Matignon l'a libéré des
réserves qu'il s'était imposées. Le temps de la conquête est
arrivé. Avec, pour commencer, un discours-programme en Corrèze où
il va récupérer son mandat de député. Il entreprend également de
transformer et rajeunir le parti gaulliste pour en faire une
machine de guerre contre François Mitterrand et la gauche, mais
aussi – et surtout ? – contre Giscard et l'UDF. Avec, comme on
va le voir, un programme qui va fluctuer au gré de ses conseillers
de l'heure et de leur poids respectif.
Le 3 octobre 1976, il prononce le désormais fameux
discours d'Egletons, discours réformiste qui se termine par :
« Le grand rassemblement auquel je vous convie […] devra
allier la défense des valeurs essentielles du gaullisme aux
aspirations d'un véritable travaillisme à la française. » Ce
n'est pas le mot « rassemblement » qui retient
l'attention, mais celui de « travaillisme » qui ne
figurait pas dans le discours initial écrit et relu à Paris.
L'arrivée inopinée de ce terme sur les lèvres de Jacques Chirac
traduit le peu d'intérêt qu'il porte au choix des mots pendant sa
longue période de conquête du pouvoir. Bernard Billaud relève ainsi
que Chirac considère « que les mots et les idées n'ont pas de
valeur intrinsèque, mais qu'ils sont des moyens dont on use avec
plus ou moins d'habileté pour la conquête du pouvoir ». Il est
plus préoccupé par l'organisation de son parti comme par celle des
campagnes électorales, par le travail de séduction des électeurs,
par l'intérêt qu'il voudrait porter à chacun d'eux, que par la
doctrine qu'il défend et les vocables qui l'expriment.
Tout en gardant à ses côtés Marie-France Garaud et
Pierre Juillet, ultra-conservateurs, il y appelle aussi deux
réformistes, Jérôme Monod et Alain Juppé, qui faisaient partie de
son cabinet à Matignon. Le premier, protestant austère mais esprit
ouvert, ancien délégué à l'Aménagement du territoire, a été son
directeur de cabinet rue de Varenne ; il va en faire le
secrétaire général du nouveau parti gaulliste. Le second sera
chargé des études au sein de la nouvelle organisation.
C'est donc ce dernier qui prépare le discours que
Jacques Chirac va prononcer à Egletons chez Charles Spinasse,
l'ancien ministre de l'Économie et des Finances du Front populaire,
qui ne lui ménage pas son soutien depuis son débarquement en
Corrèze. Discours certes relu par les conseillers conservateurs,
mais qui a gardé des accents réformistes en prônant notamment un
impôt sur la fortune. Il ne contient pas, en revanche, la moindre
référence au « travaillisme ». C'est le 2 octobre au
soir, au domicile de Spinasse, que Chirac, en compagnie de Charles
Pasqua, fait relire son texte au compagnon de Léon Blum. Lequel
suggère que « ça paraisse plus à gauche », en parlant de
« travaillisme à la française ».
Tandis que se prépare pour le 5 décembre le
lancement du Rassemblement pour la République (RPR), qui doit se
dérouler à la porte de Versailles, Giscard a décidé que Michel
d'Ornano, maire de Deauville et ministre de l'Industrie, serait le
premier maire élu de Paris, fonction qui, compte tenu du nouveau
statut de la capitale, devient un poste clé de la République.
Sondages en main, le président est convaincu que ces élections ne
seront qu'une formalité. Le 12 novembre 1976, sur le perron de
l'Élysée, Michel d'Ornano annonce donc sa candidature. C'est, pour
les gaullistes, une déclaration de guerre, puisqu'ils avaient déjà
entériné le principe de la candidature giscardienne de
Pierre-Christian Taittinger. Quarante-huit heures plus tard, Chirac
retrouve son siège de député de Corrèze. Quand, les jours suivants,
Marie-France Garaud évoque devant lui l'éventualité de sa
candidature à la mairie de Paris, il fait la grimace…
Le 5 décembre, le RPR est né. Jacques Chirac fait
un triomphe devant 50 000 militants exaltés. La machine de
guerre est prête. Début janvier 1977, au 32e étage de la tour Montparnasse, siège du RPR, la
candidature de Chirac à la mairie de la capitale fait l'unanimité
de l'état-major du parti. Seul problème : il ne doit pas
apparaître comme un diviseur de la majorité. Le 18 janvier, il
prévient Raymond Barre, Premier ministre, qu'il va se présenter
pour ne pas risquer de laisser Paris tomber entre les mains des
socialo-communistes. Le lendemain, il annonce sa candidature au
« 20 heures » en recourant à une rhétorique
bonaparto-gaulliste, faisant comme si la capitale, assaillie par
les contre-révolutionnaires, les uhlans, voire les soviets, était
sur le point de tomber : « Je viens dans la capitale de
la France parce que, dans notre histoire, depuis la Révolution de
1789, chaque fois que Paris est tombé, la France a été
vaincue ! » S'il attaque, comme d'habitude, les
« collectivistes », quand il stigmatise les
« combinaisons florentines », tout le monde comprend
qu'il vise Giscard. Sa campagne sera sans pitié. Tous les coups
seront permis.
Aujourd'hui arbitre suprême, sa mémoire a laissé
sombrer dans l'oubli les coups qu'il a alors assenés au clan
giscardien.
« Je n'avais pas du tout l'ambition de
devenir maire de Paris, mais c'était la confusion la plus
totale ! Les gaullistes parisiens étaient tous en train de se
bouffer le nez. Christian de La Malène, Gabriel Kaspereit, Pierre
Bas étaient tous candidats. Donc, on allait se planter ! Avec
Marie-France Garaud et Pierre Juillet nous avons estimé que la
seule solution était que je me présente. J'ai poussé un coup de
gueule, j'ai dit avoir décidé y d'aller, et que ceux qui veulent me
suivent ! J'ai donc été candidat.
« Giscard soutenait d'Ornano qu'il avait
investi de sa superbe sur le perron de l'Élysée. J'ai dit : ce
n'est pas possible, on ne désigne pas comme ça le maire de
Paris ! Quand Giscard a vu que ça ne tournait pas bien, il a
essayé de convaincre Edgar Faure d'être candidat. Edgar Faure,
quand il y avait un palais national à portée, était toujours tenté…
J'étais très ami avec Edgar et Lucie Faure. Je me souviens de ce
jour où j'ai reçu un coup de téléphone de Lucie à 11 heures du
soir : “Jacques, est-ce que vous pouvez venir tout de suite,
voir Edgar en même temps que moi, à l'hôtel de Lassay ? C'est
important.” À l'époque, j'étais ministre…
– Non, vous n'étiez plus rien…
– Ah bon, je n'étais plus rien ?
J'arrive donc. Lucie est dans tous ses états. Edgar se tient tête
basse dans son fauteuil. Et Lucie de lui ordonner : “Voilà, tu
vas dire sur l'honneur à Jacques que tu ne te présenteras pas à la
mairie de Paris…”
« Il avait en réalité quasiment accepté la
demande de Giscard. Et Edgar a fait la déclaration solennelle
exigée par Lucie. Edgar Faure était un type merveilleux…
« Je me suis présenté à la mairie de Paris
non par ambition d'être patron de la capitale. Je n'avais aucune
idée de ce que ça représentait. Mais, cette fois, le désastre se
préparait, avec par-dessus le marché l'arrogance de Giscard, et là,
je me suis dit : “Ce n'est pas possible !” »
Ses discours d'alors sont d'une surprenante
brutalité. Après plus de vingt heures d'entretiens avec le
président de la République, je ne peux m'empêcher de me poser des
questions sur son évolution depuis pareilles diatribes. Ainsi de
celle qu'il prononça porte de Pantin, le 11 février 1977, où il
s'en prit à ceux qui en voulaient à la liberté de l'enseignement,
avant de stigmatiser sauvagement la IVe République qui était allée chercher sa
légitimité « chez les Américains et les Allemands »,
ainsi que les « politiciens de rencontre qui ont alors
déshonoré la France ». Puis, oubliant son ami Charles
Spinasse, il s'en prend à Léon Blum et aux socialistes d'avoir, en
1936, laissé le champ libre aux fascistes et aux nazis en refusant
l'intervention armée de la France aux côtés des républicains
espagnols. Ses conseillers avaient tenté – sans succès – de
l'empêcher de prononcer cette phrase 1 . Là, Jacques Chirac avait laissé parler en
lui l'admirateur de Malraux, en oubliant toutefois que l'attitude
de Blum n'avait pas été aussi caricaturale, puisqu'il avait
encouragé Pierre Cot, Gaston Cusin et Jean Moulin à acheminer
clandestinement armes et avions aux républicains espagnols
2 . À l'instar de son père,
Jacques Chirac a toujours été un chaud partisan des brigadistes,
et, comme on l'a vu, il leur conférera le statut d'anciens
combattants.
Si, dans ses interventions publiques, il donne
alors l'impression de taper sur tout ce qui bouge, à tous les
observateurs qui ne trouvent pas les mots pour définir son alchimie
de campagne il montre en revanche qu'il est un animal politique
hors du commun. Il goûte le contact avec les gens, se plaît à leur
serrer la main, à les embrasser, et, au-delà des mots qu'il
prononce, les gens sentent qu'il les aime. Bernard Billaud décrit
bien de ce phénomène : « Je ne sache pas qu'en tournée
électorale, Jacques Chirac ait jamais été l'objet de brocards,
encore moins de propos hostiles ou malveillants. La sympathie qu'il
sollicite lui est très largement accordée, et on s'interdirait de
rien comprendre à la persistance de ce phénomène si l'on n'admet
pas l'absolue sincérité de celui qui ainsi se donne. De cela les
êtres qu'il côtoie sont persuadés et c'est ce qui explique que le
charme n'ait jamais cessé d'opérer. Dès lors, peu importe que
Jacques Chirac soit un piètre orateur et qu'il n'ait guère les
talents du verbe susceptibles de soulever une foule. Il arrive à
ses fins par d'autres moyens qui mettent en jeu plus profondément
sa personnalité la plus secrète et aussi la plus énigmatique :
cette capacité de conquérir et de séduire par les moyens d'une
transparence aussi peu contestable, lorsqu'il se dépense sur le
terrain, qu'elle est douteuse, sinon absente, dans le cours du
combat politique ordinaire 3 . »
Jean-François Probst, qui s'occupe alors de sa
communication, livre 4 une anecdote datant de la fin janvier 1977
et qui illustre bien un des aspects de la méthode Chirac en
campagne. Il est midi, plusieurs DS reviennent d'une visite de
quartier et d'un marché du XVe arrondissement ; elles foncent conduire
Chirac et son entourage à un déjeuner du Syndicat de la presse
quotidienne régionale. Le premier véhicule, dans lequel Chirac a
pris place, s'arrête brusquement devant la tour Eiffel. Probst, qui
est dans le second en compagnie de Jérôme Monod, observe d'un œil
surpris la scène.
« Nous voyons Chirac se précipiter à grandes
enjambées vers une marchande ambulante de marrons, emmitouflée
derrière sa minuscule échoppe. Comme les journalistes, nous sommes
persuadés que “Fend-la-bise” (un des surnoms de Chirac) a un petit
creux, ou une brusque envie de croquer des marrons. Pas du
tout : il est parti à la pêche à l'électeur. Nous l'écoutons
religieusement.
« Bonjour madame, je suis Jacques Chirac,
candidat à la mairie.
– Bonjour monsieur, je suis
corrézienne.
– Enchanté, enchanté, chère madame ! Ça
va, les affaires marchent ?
– Pas du tout.
– Que se passe-t-il ?
– On m'ennuie.
– Mais qui donc vous ennuie,
madame ?
– La police, monsieur. Ils n'arrêtent pas de
m'embêter pour des histoires de papiers, de patente.
– Attendez-moi une seconde, madame, je vais
téléphoner au préfet.
« Sitôt dit, sitôt fait. Cinq minutes plus
tard, le futur maire de Paris déclenche un véritable plan Orsec. De
son téléphone de voiture – un radio-com 2000, en ce
temps-là –, il passe un savon au préfet de police : les
services préfectoraux persécutent une des amies corréziennes de
Jacques Chirac, une marchande de marrons installée sous la tour
Eiffel ! Dix minutes plus tard, le commissaire de police du
“Gros Caillou” rapplique et se confond en excuses. Il promet à la
marchande de marrons qu'elle ne verra plus l'ombre d'un képi.
Ravie, la dame remercie son bienfaiteur et votera désormais les
yeux fermés pour Chirac et le RPR. De surcroît, l'anecdote fera le
tour de la Corrèze. Le candidat a passé vingt minutes avec la
marchande à laquelle il a laissé de surcroît un billet de 50 francs
pour ses marrons. »
Jacques Chirac est élu à l'Hôtel de Ville le 22
mars 1977. Le voici désormais installé dans une véritable place
forte, à la tête de 15 milliards de budget et de 36 000
fonctionnaires. « Il a fait de la mairie de Paris le plus
puissant instrument d'influence politique », commente Raymond
Barre. Il dispose des moyens de ses ambitions, lesquelles sont
désormais présidentielles.
Appel aux souvenirs du président.
« Vous avez recréé le parti gaulliste et vous
prenez la mairie de Paris. J'ai du mal à imaginer que vous ne
pensiez pas déjà à la présidence ?
Long silence.
– Je ne saurais quoi vous répondre là-dessus…
Probablement, probablement… »
Contre toute attente, grâce au RPR, la droite
gagne les élections législatives, et le RPR devance l'UDF. C'en est
fini du rêve de Giscard et de « Ponia » qui voulaient
casser le parti « des copains et des coquins ». Le vrai
patron de la majorité est désormais le maire de Paris qui, dans son
programme, avait affiché son antilibéralisme, sa préférence pour
une « Europe fondée sur le fait national », son
attachement au « progrès social », et avait retrouvé les
accents du gaullisme social.
Le 26 novembre 1978, la voiture de Jacques Chirac
dérape sur une route verglacée en Corrèze. Fractures de la colonne
vertébrale et du fémur. Il souffre énormément. Il est finalement
transporté à l'hôpital Cochin où Pierre Juillet, le
6 décembre, lui fait approuver une diatribe contre l'Europe et
une charge violente contre Giscard. Avec cette formule
terrible : « Comme toujours, quand il s'agit de
l'abaissement de la France, le parti de l'étranger est à l'œuvre,
avec sa voix paisible et rassurante. » L'effet de l'Appel de Cochin est désastreux pour Chirac que le
président traite d'« agité ».
Pierre Juillet a-t-il abusé de l'état du
blessé ? Plusieurs thèses courent, en réponse à cette
question. Depuis le début, Bernadette Chirac déclare que son mari
venait d'être opéré, qu'il était fiévreux et qu'on lui a forcé la
main. Longtemps Jacques Chirac a reconnu avoir lu le discours
préparé, ajoutant qu'il s'était promis d'en retrancher une phrase,
puis qu'il avait fait une « connerie ».
Et aujourd'hui ?
« Ce n'est pas l'épisode le plus brillant de
ma carrière, convient-il. La vérité, c'est que c'est Juillet qui
l'avait écrit. Je m'étais pété la cuisse, j'avais une fracture de
la colonne vertébrale. Les chirurgiens avaient beaucoup hésité à
opérer soit la jambe, soit la colonne ; ils ne pouvaient faire
les deux… Finalement, ils avaient décidé de m'opérer la jambe. Du
coup, j'étais dans un corset, la jambe dans le plâtre, et je
n'étais pas au mieux de ma forme ! Je souffrais beaucoup, et
je ne l'ai donc pas lu.
– Vous traînez encore cet Appel de Cochin
comme un boulet…
– Ça oui ! »
À l'occasion des européennes, sous l'influence de
Pierre Juillet, Marie-France Garaud et Charles Pasqua, Chirac va
faire campagne, vent debout, contre l'Europe. « Cette Europe
mollusque et sans corps véritable, nous ne l'accepterons
jamais ! » s'exclame-t-il sur tous les tons. Les
résultats sont catastrophiques. Avec Simone Veil à sa tête, la
liste giscardienne arrive en tête alors que celle du RPR n'est que
quatrième. L'effet de la victoire aux législatives est
annulé.
Le soir du scrutin, le maire de Paris convoque
Marie-France Garaud pour le lendemain matin afin de la congédier.
Elle prend les devants et s'en va d'elle-même, à l'instar de Pierre
Juillet. Le président se souvient.
« Il était dans la nature des choses que je
prenne mon indépendance, notamment au regard d'un problème
essentiel sur lequel nous avons divergé rapidement : le
problème européen. L'un comme l'autre étaient anti-européens, alors
que moi, j'étais pour une certaine idée de l'Europe. Petit à petit,
on s'est donc perdus de vue. Entre nous, ç'a été terminé… Ils m'en
ont voulu. »
Cette façon de présenter leur divorce confirme
a contrario le poids déterminant
qu'avaient eu jusque-là ses deux conseillers.
À la mi-1979, l'ascension de Jacques Chirac, âgé
de 46 ans, semble terminée. Les Français ont alors une très
mauvaise image de lui. Un sondage publié par L'Express une quinzaine de jours avant les
élections européennes montre qu'ils le trouvent ambitieux,
autoritaire ; surtout, 51 % estiment qu'il ne ferait pas
un bon président de la République.
Il lui reste néanmoins un parti et la mairie de la
capitale où, loin des questions de programme ou d'idéologie, il
s'emploie à aider les Parisiens. Car, s'il est un guerrier
politique, il n'a pas perdu pour autant son goût des autres.
L'expression dût-elle surprendre, il y a chez lui un « appétit
de servir », comme il a tenté de me le dire, conscient que son
propos pouvait paraître à beaucoup difficilement crédible. Après
lui avoir tendu la perche en l'interrogeant sur cet « appétit
d'autrui », l'un des moteurs de son engagement politique, il
laissa planer un très long silence avant de répondre.
« C'est un peu ridicule à dire, mais, d'une
façon ou d'une autre, oui, c'est servir. Je le dis avec modération,
mais je crois que chacun doit essayer de servir à la place qu'il
occupe. Ce doit être ça : j'ai toujours voulu servir. Quand
j'étais militaire, j'ai souhaité servir. En différentes
circonstances, j'ai essayé de servir. En politique, on a des
satisfactions, des enthousiasmes, mais, en définitive, on se plaît
à servir. J'ai servi ma circonscription corrézienne, j'ai essayé de
faire des choses pour servir Paris. Pas des choses extraordinaires,
mais enfin : la seconde fois, si j'ai gagné dans tous les
arrondissements, ça veut dire que les gens n'étaient pas si
mécontents… »