Chapitre 26

Ex me raconta quelques jours plus tard que Chogyi Jake était apparu sur le seuil de la maison d’Eric le lendemain de la mort de Cain. Sa moto portait de profondes éraflures blanches sur le flanc gauche, et Chogyi Jake lui-même avait sur le dos un énorme bleu qui donnait l’impression qu’on l’avait fouetté avec un martinet à pattes de scolopendre. Les membres du Collège Invisible l’avaient pourchassé, comme nous l’espérions. Ils s’étaient lancés à sa poursuite avant même qu’il ait fait un kilomètre. Il était parvenu à les semer, mais de justesse. Midian, lui, n’était jamais arrivé à l’aérodrome où j’avais réservé son vol. Nous ignorions s’il avait réussi à leur échapper. La question allait longtemps me hanter. Chogyi Jake avait dormi près de quatorze heures à son retour, mais je ne m’en étais pas rendu compte, car ma nuit à moi en avait duré vingt.

Je me réveillai dans mon lit, à moitié consciente de l’endroit où je me trouvais et de ce qui s’était passé. Je m’étais dirigée vers le séjour en titubant, seulement vêtue d’un tee-shirt et d’un pantalon de survêtement, et avais trouvé Ex qui réchauffait à gestes mesurés l’un des plats surgelés de Midian tout en lisant un autre rapport très anonyme qui avait été déposé le matin même sur le pas de notre porte.

Randolph Cain avait trouvé la mort dans ce qui ressemblait à un règlement de comptes entre trafiquants de drogue. Son assistant personnel, Alexander Hume, avait lui aussi été tué dans la fusillade. L’enquête suivait son cours, et il semblait que l’agression ait un rapport avec un trafic de prostituées et d’héroïne à Boulder. Le nom d’Aaron figurait même sur la liste des agents participant aux investigations.

Voilà ce que racontaient les trois premières pages du rapport. Mais il y en avait encore dix-neuf autres. Je dévorai une assiette de chili verde avec des pommes de terre, arrosée de deux tasses de café, pendant qu’Ex en faisait la lecture à voix haute. Chogyi Jake et Kim apparurent et vinrent écouter Ex déclamer la prose de mon avocate.

Après avoir relu attentivement le rapport, j’appelai la chambre d’Aubrey à l’hôpital, et ce fut lui qui répondit au téléphone. On partit aussitôt lui rendre visite, et Chogyi Jake m’aida à lui raconter tout ce qui s’était passé durant son coma.

Il avait plutôt bonne mine pour un gars qui avait été absent de son propre corps pendant plus d’une semaine. Il avait l’œil vif, et souriait beaucoup. On lui avait même lavé et coupé les cheveux. Si l’on faisait abstraction de sa fine chemise d’hôpital, il était l’incarnation de la bonne santé. Il feuilleta le rapport en écarquillant les yeux au fur et à mesure qu’il avançait.

— L’organisation s’effondre, constata-t-il.

— Exactement comme l’avait prévu Eric, approuvai-je. Le Collège Invisible a tout bonnement plongé dans une piscine vide. Cain était leur seul pilier. Tous les changements qu’il avait fait subir à notre monde se sont effondrés lorsque nous l’avons tué.

— Dont mon coma. On dirait que ç’a été une sacrée expérience, dit Aubrey. Je regrette d’avoir manqué ça.

— Franchement, il n’y a pas de quoi, le rassurai-je. Ce n’était pas très marrant.

— Raison de plus pour regretter de ne pas avoir été présent, fit remarquer Aubrey.

— La prochaine fois ! glissai-je en posant la main sur son genou.

C’était un petit geste de rien du tout. Nos peaux n’étaient même pas en contact. Néanmoins, je le sentis se crisper sous mes doigts, puis se détendre.

— Je n’arrive pas à croire que tu aies appelé Kim, s’exclama-t-il avec un petit rire forcé.

— Elle est cool, dis-je. Je l’aime bien.

La tension devint soudain palpable. Chogyi Jake se leva en toussotant.

— Je vais voir si je ne trouve pas des toilettes dans le coin, marmonna-t-il avant de quitter discrètement la chambre.

L’autre lit était inoccupé. Aubrey et moi étions seuls. Il me prit la main d’un geste hésitant. J’eus un flash-back de la nuit que nous avions passée chez lui, dans son lit. Je détournai le regard en essayant de ne pas rougir.

— Je te dois une fière chandelle, murmura Aubrey. Après ce fiasco, j’aurais cru que tu quitterais la ville. Et au lieu de ça… tu as mené la mission à bien. Tu n’as pas lâché l’affaire. Et tu as gagné.

— Eh bien ! J’avais le choix entre ça et t’abandonner avec l’activité neurologique d’un brocoli, lui fis-je remarquer. Ça me semblait être la seule chose à faire. Sans compter qu’ils avaient tué Eric. Je ne pouvais pas décemment laisser passer ça.

— C’était très courageux de ta part.

Je ressentis une pointe d’agacement et Aubrey dut s’en apercevoir. Il recula légèrement, l’air incertain. Il voulut ôter sa main de la mienne, mais je la serrai plus fort et le tirai vers moi.

— Ce n’est pas que je n’apprécie pas tes paroles, lui expliquai-je, mais aurais-tu dit cela à Kim ou Ex ? Ou Chogyi Jake ? Bon sang, même à Midian ? Oui, j’ai été une courageuse fifille, mais eux aussi. On aurait tous pu se faire tuer, ou pire. Je n’étais pas seule.

— Je suis désolé…

— Et cesse de t’excuser, l’interrompis-je. Faire preuve de condescendance puis s’en excuser n’est pas l’attitude la plus flatteuse qui soit. Aubrey, je suis diablement soulagée que tu sois de retour parmi nous. Tu m’as manqué. Mais il va vraiment falloir que tu cesses de me considérer comme la pauvre petite fille perdue que tu as rencontrée à l’aéroport. Cette personne-là n’existe plus.

— Et de quelle manière dois-je te considérer, alors ? demanda-t-il à mi-voix.

Le moment était lourd de sens. J’aurais pu dire n’importe quoi. Considère-moi comme une amie. Une amante. Comme tu considérais Eric. Considère-moi comme la confidente de ta femme.

— Je suis encore en train d’y réfléchir, finis-je par dire.

 

L’orage était parvenu à briser les reins de la canicule estivale. Lorsque je quittai l’hôpital pour reprendre le van en compagnie de Chogyi Jake et rentrer à la maison, un parfum d’automne flottait dans l’air. Il faisait toujours assez bon pour se contenter d’un tee-shirt, mais ce n’était plus le genre de chaleur qui transforme le dos des gens en cascade de sueur. C’était comme si la ville et le soleil étaient parvenus à un pacte de non-agression. Je baissai la vitre et laissai mon bras flotter dans le vent, comme quand j’étais petite.

Chogyi Jake et moi étions de retour à la maison en début d’après-midi. Ex nous attendait, assis sur le canapé, torse nu et corseté dans un bandage qui maintenait ses côtes brisées. Le pansement laissait apercevoir d’impressionnantes ecchymoses. Ex avait détaché ses cheveux, ce qui lui donnait l’air vaguement angélique.

— Comment se porte notre invalide ? demanda-t-il.

— Aubrey va bien, répondis-je. Les médecins sont un peu abasourdis de voir un mec qui passe huit jours dans le coma et en sort sans dégâts au cerveau. Je n’ai pas voulu leur dire que les séquelles étaient exclusivement spirituelles. Ce n’est pas le genre de langage qu’ils aiment entendre.

— C’est le meilleur moyen de passer pour une grenouille de bénitier, approuva Chogyi Jake en refermant la porte derrière lui.

— Et toi, comment ça va ?

— Je devrais survivre, dit Ex.

— Tu devrais consulter, le rabroua Chogyi Jake.

Ex secoua doucement la tête.

— Je ne tiens pas à ce que ça figure dans un dossier médical, expliqua-t-il. Quand on va aux urgences, on s’expose à un feu nourri de questions. Comment est-ce que ça vous est arrivé, pourquoi vous n’êtes pas venu plus tôt ? Puis la police vous demande si vous voulez porter plainte. Ça risque de leur mettre la puce à l’oreille concernant le meurtre de Cain. De toute façon, il n’y a rien à faire contre des côtes cassées à part attendre que tout se ressoude, et je peux très bien le faire tout seul.

— Sans compter le fait qu’il a un goût étrange pour la douleur, ajoutai-je à l’adresse de Chogyi Jake. Il semble penser que ça fait de lui une meilleure personne.

— En tout cas, ça fait viril, enchaîna Chogyi Jake, saisissant mon intention de taquiner Ex.

— Cela étant, si quelqu’un a de la morphine sous la main, je ne dirai pas non, rétorqua Ex d’un ton acerbe, mais avec un petit sourire. Aaron et Candace ont appelé pour s’assurer que tout allait bien pour nous. La situation semble parfaite de leur côté. Je leur ai quand même demandé de nous contacter quatre fois par jour, le temps qu’on soit bien sûrs que les rescapés du Collège Invisible n’ont pas suivi leur piste.

— J’aurais bien aimé qu’ils s’installent ici en attendant, soupirai-je. Les protections d’Eric…

— Il n’en reste quasiment rien, m’interrompit Chogyi Jake. S’ils essayaient toujours de les percer, ils y seraient parvenus à l’heure qu’il est. Et le fait que Candace et Aaron se tiennent éloignés de nous les protège aussi, d’une certaine façon.

— Je sais bien, dis-je en posant mon sac à dos par terre et en jetant un regard vers la cuisine. C’est juste que je préfère avoir tout le monde à l’œil. Ça me rassure. Où est Kim ?

Ex commença à hausser les épaules, puis grimaça et pâlit.

— Elle est partie juste après vous, répondit-il. Elle a appelé un taxi. J’imagine qu’elle se trouve déjà dans un avion pour Chicago.

Je contemplai Ex, puis Chogyi Jake, puis Ex de nouveau. Il n’y avait pas de quoi être surpris. Elle n’avait jamais promis de rester ou dit vouloir voir Aubrey avant son départ. C’était moi qui avais fait des suppositions hasardeuses.

— Je crois qu’elle t’a laissé un mot dans ta chambre, conclut Ex.

En effet. Je trouvai la grande enveloppe sur mon lit, avec mon nom écrit au feutre noir. Je la soulevai délicatement. Elle était lourde, comme si elle contenait un catalogue ou un de ces carnets de route qu’on nous distribuait à la fac. Et elle n’était pas scellée.

 

Jayné,

 

J’imagine que je fais preuve d’un certain manque de maîtrise en m’enfuyant ainsi. J’espère que tu pourras me le pardonner. J’ai longuement hésité, plus que tu ne peux le croire.

J’ai tellement rêvé de ce jour où je pourrais retrouver mon ancienne vie. Et, à présent que les obstacles qui me séparaient d’Aubrey et de Denver ont disparu, je me rends compte qu’il existe plus de raisons de rester éloignée que je le pensais.

Je tiens encore énormément à Aubrey, mais, en réfléchissant à la manière dont nous nous sommes éloignés, je ne suis pas certaine que la situation serait différente aujourd’hui. Et je sais que si je restais ici, si je le voyais chaque jour, la tentation de recoller les morceaux serait trop forte. La raison me dit que ce serait une erreur. Du coup, je préfère m’enfuir comme une lâche.

Dis-lui que je lui souhaite tout le bonheur du monde. Dis-lui que je ne lui reproche rien, et que j’espère qu’il me pardonnera comme je lui ai pardonné.

Prends soin de toi.

 

Elle n’avait pas signé le message, qui n’était que la première feuille d’une pile de documents divers : des formulaires légaux à remplir. Les papiers du divorce, complétés et signés par Kim. Ne manquait que le paraphe d’Aubrey. Quelle qu’ait pu être leur relation, j’en détenais l’issue. C’était le résultat du curieux mélange de désir, d’espoir, de trahison et de cécité qui avait causé la mort de leur couple.

Sauf qu’elle avait accouru quand je l’avais appelée… Non pas pour moi ou Eric, mais pour Aubrey. Elle avait risqué sa vie pour tenter de le sauver. Je feuilletai le dossier, sans vraiment le lire, plutôt pour en percevoir la complexité. Puis je le glissai dans son enveloppe, que je rangeai dans ma sacoche d’ordinateur.

Plus tard. Je m’occuperais de tout ça plus tard.

Je me connectai à Internet, envoyai un e-mail à mon petit frère pour le rassurer sur mon sort sans donner le moindre détail, consultai les blogs d’anciennes connaissances. Exajayne n’était pas connecté. Je l’effaçai de ma liste de contacts de la même manière qu’on jette un cadavre de souris à la poubelle. Puis j’en fis de même avec Caryonandon.

Assise en tailleur sur le lit, bercée par le ronronnement sourd du portable, je me perdis dans mes pensées. Je laissai courir mes doigts sur le clavier, lançant des recherches au hasard sur Google, comme une séance d’écriture automatique, mais en version électronique sur Internet.

Quelque chose me tarabustait, comme si j’avais oublié un détail important. Je n’arrivais pas à digérer le fait que tout soit terminé. Je laissai mes pensées vagabonder : Cain ; le Collège Invisible ; la manière dont j’allais protéger Aubrey, Ex et Chogyi Jake ; les personnes à qui je pourrais demander de l’aide. Ce que je pouvais faire.

Mais tout était terminé, et un monde de possibilités s’offrait à moi.

Je relus les recherches que j’avais effectuées et me rendis compte que je savais exactement ce que je voulais qu’il se passe à l’avenir. Je sortis mon téléphone du sac, appelai mon avocate et pris rendez-vous pour un peu plus tard dans l’après-midi.

Quand je me retrouvai face à elle dans mon tee-shirt Pink Martini et mon vieux jean, et que je lui fis part de ce que j’avais à l’esprit, elle ne cilla même pas.

 

J’avais réservé un salon privé dans un restaurant dont mon avocate m’avait dit le plus grand bien. Le maître d’hôtel nous escorta à travers le hall joliment meublé et éclairé par des chandeliers muraux, au son d’un orchestre qui jouait dans la salle principale. La table était dressée pour quatre. J’avais hésité à inviter Candace et Aaron, mais m’étais dit qu’il valait mieux éviter autant que possible tout contact avec eux tant que l’enquête sur la mort de Cain ne serait pas terminée. Si Kim était restée, je l’aurais invitée, elle aussi.

Chacun commanda un apéritif et je contemplai mes trois compagnons. Chogyi Jake, le crâne fraîchement rasé et les yeux rieurs, choisit une eau minérale, qui arriva dans une bouteille de verre sculpté qu’on ouvrit devant nous. Ex demanda un gin-tonic. Il était de nouveau tout de noir vêtu, comme la première fois que je l’avais vu, et avait noué ses cheveux avec un lien de cuir. En face de moi, Aubrey opta pour du vin, et je l’imitai.

Je levai mon verre.

— Je propose que nous trinquions à ce travail accompli, à défaut d’avoir été bien fait.

— Et à Jayné, dit Aubrey, sans qui je serais toujours nourri par un tube.

— À Eric, enchaîna Ex.

Chogyi Jake n’ajouta rien, et quelques secondes de silence s’écoulèrent avant que nous trinquions.

— J’imagine que vous vous demandez tous pour quelle raison je vous ai amenés ici, dis-je en essayant de détendre l’atmosphère.

— Pour nous faire tes adieux ? suggéra Chogyi Jake.

Aubrey leva brusquement la tête comme s’il avait entendu un bruit étrange. Ex le remarqua et eut un petit toussotement de dédain.

— Elle est à la tête d’un empire, Aubrey, le rabroua-t-il. Eric possédait des points de chute dans tout le pays. Pour ne pas dire le monde entier. Tu ne peux pas t’attendre à ce qu’elle reste enterrée à Denver.

— De plus, ajoutai-je, le Collège Invisible est gravement touché, mais il n’est pas encore mort. Je me disais que ce serait peut-être une bonne idée de changer d’air pendant quelque temps, même si je décide de revenir au bout du compte.

Aubrey pâlit, et cette réaction me fit du bien. Parce qu’elle me rassura sur ce que j’avais l’intention de dire ensuite.

— Et donc, c’est pour cette raison que je voulais vous embaucher.

Ce fut au tour d’Ex de prendre l’air surpris.

— J’ai beaucoup d’argent, lui rappelai-je. Bien assez pour vous garantir à tous trois un salaire confortable. Et Ex a tout à fait raison : il s’agit d’un véritable empire, et je n’ai aucune expérience en la matière. J’aurais besoin qu’on m’aide à inventorier tous mes biens, et, plus important, à savoir exactement en quoi consistent ces biens une fois l’inventaire effectué. Or vous en savez nettement plus long que moi, et c’est important…

— Nous n’en savons pas suffisamment, protesta Ex. Cain a failli tuer Aubrey. Nous avons partagé la vie d’un vampire pendant plusieurs jours avant que quelqu’un finisse par s’en rendre compte. Aubrey et toi auriez pu vous faire massacrer par ce haugtrold avant que nous puissions même lever le petit doigt.

— C’est important, mais ce n’est pas le seul problème qui me préoccupe, répliquai-je en le forçant à baisser les yeux.

Il fit la grimace, puis se détendit et parvint même à me décocher un petit sourire. Je poursuivis :

— Ce qui compte, c’est que je vous connais tous. Le monde est toujours plein de cavaliers. Des vampires, des loups-garous, des démons, quel que soit le nom qu’on veut bien leur donner. Et j’ai bien l’intention de m’en prendre à eux. J’ai besoin d’hommes sur qui je peux compter. Et je peux compter sur vous. Voilà tout. Si vous acceptez de travailler avec moi, nous reprendrons la mission d’Eric là où il l’a laissée. Sinon, savourons simplement ce repas, puis je vous dirai combien je vous dois pour l’aide que vous m’avez apportée et nos chemins se sépareront. Comme vous voudrez.

J’avalai une gorgée de vin pour leur laisser le temps de réfléchir.

— J’ai déjà un travail, murmura Aubrey. Le labo…

Chogyi Jake contemplait son verre comme s’il s’agis­sait d’une œuvre d’art. Ex s’accouda à la table. Personne ne parla pendant un moment. Mais ils allaient me suivre. Je le sentais. Ils étaient tous prêts à accepter ma proposition.

Cela faisait moins d’un mois que j’avais débarqué à Denver, sans rien savoir des cavaliers ou du Collège Invisible, de la fortune d’Eric ou de ma position d’héritière de tous ses biens. J’étais totalement seule. À présent, j’avais tout. Assise à cette table, dans cette ambiance raffinée, je vis se dessiner un futur plein d’espoir. Je les regardai tous hocher la tête les uns après les autres, Aubrey, Ex, et enfin Chogyi Jake. Je ne pus réprimer un sourire ravi.

Mon oncle n’avait pas eu le temps de m’entraîner, mais il avait voulu que je possède tout ceci et que je suive sa voie. Avec un peu d’aide, j’en serais capable. Je serais celle qui porterait assistance à toutes les Candace et à tous les Aaron, et affronterait tous les Randolph Cain du monde. Et le mieux, c’est que j’aurais mes amis avec moi. À cet instant-là, je me sentis plus sûre de moi, plus confiante en l’avenir et plus sereine que je ne l’avais jamais été.

Je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait.